La lettre des GEDA

GEDA : une meilleure efficience des intrants
Rentabilité des exploitations des adhérents GEDA (étude menée par le GEDA de la Suippe)
Le conseil d’administration du GEDA de la Suippe s’est
interrogé sur le niveau de rentabilité des exploitations des
adhérents GEDA. Pour cela, une analyse a été réalisée à
partir des données de gestion de 21 agriculteurs du GEDA
de la Suippe pour quatre cultures : blé, orge de printemps,
colza et betterave. Les années 2004 à 2008 ont été étudiées.
Les rendements, charges proportionnelles, coûts de production
(rendement / charges proportionnelles en €/q ou €/t) et la
marge brute ont été comparés à ces mêmes données pour
un groupe plus large « Champagne crayeuse » (référence
CDER). Dans un objectif de comparaison, les engrais de
fonds n’ont pas été pris en compte dans le calcul en raison
des pratiques très variables d’un agriculteur à l’autre et de la
présence ou non d’élevage sur l’exploitation.
L’analyse montre que les rendements du groupe GEDA sont
en moyenne proches (betterave, colza) voire légèrement
supérieurs (blé, orge de printemps) au groupe de référence.
Les charges, coûts de production et marge brute sont en
moyenne en faveur du GEDA. Pour ces trois critères, les
écarts entre « GEDA » et « Champagne crayeuse » sont
Où se situent les adhérents des GEDA ?
Quels sont leurs résultats techniques et économiques ?
Pour tenter de répondre à ces questions, la FDGEDA de la
Marne a demandé à FDSEA Conseil de mener une étude
comparative entre les adhérents des GEDA et l’ensemble
des agriculteurs clients d’AS Entreprises.
Pour des raisons d’échantillons suffisamment fiables au
niveau statistique, l’étude porte uniquement sur la région
Champagne crayeuse et Champagne améliorée pour les
années 2007-2008 et 2009.
• Les assolements
En moyenne les adhérents des GEDA se distinguent par
des assolements plus diversifiés avec une part plus faible
réservée aux céréales (-5 %) et plus forte aux colza,
betterave et pois (+2 %) et surtout aux légumes de plein
champ (pomme de terre, carotte, oignon…).
• Les rendements
Dans cette étude, les rendements obtenus pour les
adhérents des GEDA sont en moyenne semblables aux
autres.
• Les prix de vente
Là aussi, les prix ne se distinguent pas vraiment.
variables d’une culture à l’autre, le plus marqué étant pour
la betterave. Le gain de charges proportionnelles en blé se
fait principalement par une économie sur les fongicides, et
pour la betterave par une économie sur les semences et les
herbicides.
Ecart groupe « GEDA » / groupe « Champagne crayeuse »
Rendement
Chambre d’Agriculture de la Marne
Complexe Agricole du Mont bernard
Route de Suippes - BP 525
51009 Châlons-en-Champagne Cedex
Tél. 03.26.64.08.13 / Fax. 03.26.64.95.00
www.marne.chambagri.fr
Charges
proport.
Coûts de
production
Marge
brute
BLE + 2 q/ha - 30 €/ha - 0,4 €/q + 52 €/ha
ORGE Ptps + 4 q/ha - 13 €/ha - 0,4 €/q + 68 €/ha
BETTERAVE + 1 t/ha* - 55 €/ha - 0,6 €/q + 88 €/ha*
COLZA + 1 q/ha* - 18 €/ha* - 0,4 €/q* + 42 €/ha*
Ces écarts sont des moyennes sur 5 ans (2004 à 2008)
* Ecarts variables suivant les années -> moyenne peu représentative
Les marges brutes du groupe « GEDA » et du groupe « Champ. crayeuse » ont
été calculées à partir du même prix de vente = prix moyen de chaque année
(référence CDER Champagne crayeuse)
Anne PERREIN
• Les charges
En revanche, les charges proportionnelles et de structure
sont plus basses.
Productions plus fortes, charges plus faibles, le résultat
courant des adhérents des GEDA est donc amélioré de
47 €/ha sur 3 ans en moyenne.
Ces résultats cachent évidemment une large diversité (et
sont à prendre avec précaution). Ils reflètent cependant
une réalité : la réflexion, le soin apporté aux cultures,
l’échange de techniques et d’idées, la précision des
conseils, tout ce qui fait le quotidien et l’âme des GEDA
se traduit par une meilleure efficience des intrants et
donc de meilleurs résultats économiques.
Cette étude se poursuivra pendant encore deux années
et nous essaierons d’en élargir le champ vers les régions
de terres fortes.
Benoît BRUNSART
SOMMAIRE
Des surfaces cotisantes
en progression constante
............................... p. 1
Des Assemblées
Générales vivantes,
des thèmes variés
............................... p. 2
Les GEDA « phosphorent »
............................... p.3
GEDA : une meilleure
efficience des intrants
............................... p. 4
www.marne.chambagri.fr
La lettre
des GEDA
MARS 2011
Des surfaces cotisantes en progression
constante
Après avoir atteint un plancher
en 2007, les surfaces cotisantes
aux différents GEDA du département
progressent régulièrement
pour dépasser 81 000 hectares
en 2011, dépassant ainsi largement
le niveau de l’année 2000.
84000
82000
80000
78000
76000
74000
Numéro 2
160 personnes enchantées de la soirée du 5 février.
Retrouvez quelques photos sur le site de la Chambre (partie adhérents GEDA, rubrique actualités)
Evolution de la surface cotisée de 2000 à 2011
(en hectares)
72000
Après les GEDA de Bazancourt,
de la Noblette et de la 68000
70000
66000
Vallée de la Vesle qui s’étaient
64000
particulièrement illustrés les
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
années antérieures, ce sont
les GEDA de Plaine 2000,
Sézanne-Anglure, Orbais
l’Abbaye et Sainte Ménehould
qui progressent le plus en 2011.
Le point
de vue du Président
Benoît BRUNSART
L’avenir des GEDA Marnais ne se
conjuguera au futur que si nous sommes
capables de mobiliser un maximum d’exploitants
dans nos groupes. Le nombre croissant de ceux qui
nous rejoignent chaque année ne doit pas nous satisfaire
mais au contraire nous encourager. Les résultats des centres
de gestion le montrent clairement : adhérer à un GEDA Marnais,
c’est accroître de manière significative la rentabilité de son exploitation.
C’est pourquoi, il nous faut non seulement oser notre développement, mais
surtout être fiers de ce que nous sommes.
Pascal COLLARD
Président de la FDGEDA 51

Des Assemblées Générales vivantes, des thèmes variés
Janvier et février sont les mois propices aux Assemblées Générales et 2011 n’a pas dérogée à la règle. Après
les assemblées générales statutaires propres à chaque GEDA, les adhérents d’une même zone se retrouvent
pour aborder un thème plus particulier.
Pôle Brie Champagne
Les GEDA de Plaine 2000, Monts de Champagne
et Sézanne-Anglure avaient choisi pour thème cette
année « L’agriculture en dehors de nos frontières ».
Julien VALENTIN, vice-président des JA européens
et marnais, a rappelé les grands principes de la
production mondiale gouvernée par les échanges internationaux
et la démographie des différents acteurs
planétaires. Il a ainsi éclairé l’évolution possible des
marchés mais aussi la politique agricole européenne,
puis a rappelé que le département de la Marne semble
posséder de grands atouts pour faire face aux demandes
mondiales : localisation par rapport aux grandes villes
européennes, industrie, recherche, structures commerciales...
de quoi rassurer des adhérents captivés !
Pôle de Reims
Sophie CAYREFOURCQ
Lucile COURJAN
Rémi VANHAESEBROUCKE
GEDA du Fismois
Avec une participation de près de 60 % des adhérents,
cette réunion a été la première occasion de
rassembler les adhérents du GEDA du Fismois
mais également ceux qui étaient auparavant sur le
GEDA d’Epernay. Le Conseil a donc été renouvelé
avec trois agriculteurs pour représenter ce secteur.
Patrick VARNIER (AS Entreprises) est intervenu sur les
coûts de production. Sa présentation a été riche en
informations et a généré une discussion intéressante
sur les coûts de mécanisation et les choix d’équipements
(équipement à plusieurs, CUMA, individuel).
Il nous a également montré qu’en zone de bordure
ouest (Tardenois, Brie), le coût de revient de la
tonne de blé se situe à environ 150 € en comptant
la rémunération du travail et du capital !
Philippe MARION
Le GEDA d’Orbais se réunissait autour du thème des
« Déchets et de leur valorisation ». Est-il bien utile
de les trier ? Gaël DENIZART (Adivalor) et Amélina
BIDEL (Chambre d’Agriculture) ont présenté la
chaîne du déchet, depuis l’arrivée sur l’exploitation
au retour « transformé » sous forme de tuyaux ou
autres matériaux (isolation, sacs poubelles, ...). Le budget
des déchets est conséquent. Tout effort fourni pour
restituer des déchets propres permet d’économiser sur
la chaîne de la transformation. La communication et
surtout la sensibilisation semblent avoir été efficaces.
Muriel BONNEFOI
GEDA de Bazancourt
Après une AG statutaire
très complète avec
notamment la présentation
des travaux des
7 groupes de travail, les
adhérents ont assisté
à une conférencedébat
sur le thème de la Paille. Gérard LAINE,
responsable biomasse et énergie renouvelable à
Champagne Céréales a fait le point sur les projets en
matière de biocombustibles (présentation, chiffrage des
besoins, gestion de la ressource, aspect économique...) :
• démarrage de la chaudière biomasse de Cristanol en
2011 (fabrication de vapeur) ; besoins en paille de 15 000 t.
• projet C5D : mise en service de l’usine de co-génération
d’ici 2 ans ; les besoins sont déjà connus (paille,
menue paille, issues de silos et plaquette forestière).
• projet de fabrication de pâte à papier à partir de
paille (implantation près de Vitry-le-François).
M. LAINE a terminé son exposé par la présentation d’une
autre piste pour l’énergie biomasse : celle de la méthanisation,
avec des projets agricoles et des projets territoriaux.
Silvère PICARD
Pôle Champ’Argonne
GEDA de la Noblette
Après un retour sur les activités de
l’année et sur le contenu de 2 ateliers
Inter-GEDA, le thème présenté par
Chrystel LHERBIER (ARVALIS-Institut
du Végétal) portait sur « La France
sur l’échiquier mondial ». Une présentation
vivante a permis d’aborder :
• Les échanges mondiaux avec
des marchés en mutation qui se
complexifient ; le tout dans une
volatilité qui devient conjoncturelle
ce qui conduit à mettre en place des
outils de gestion du chiffre d’affaires.
• Les études faites sur quelques
pays (Ukraine, Canada, Russie
entre autres) ont permis d’illustrer
forces et faiblesses de chacun.
• Les systèmes de production de
plusieurs pays et leur coût de production.
Les fortes différences entre
pays sont liées au capital immobilisé
et à la productivité du travail.
• Analyse des moyens d’adaptation
de quelques pays.
Et demain ?
• Les besoins vont augmenter pour
l’Asie et la Mer Noire. L’offre sera liée
aux surfaces, au rendement, à l’accès
à l’eau et aux incidences climatiques.
• Les besoins pour le bioéthanol seront
Pôle de Châlons
Les GEDA de Coole et Soude et Vallée
de la Vesle se sont retouvés pour assister
à la présentation de René MAUGET
sur « Le développement économique
des filières peut-il être complémentaire
ou acteur du développement des
exploitations marnaises ? ». Territoire
d’influence des filières et spécialisation
ou non sont deux critères fondamentaux
pour les identifier et, par là, imaginer
leurs perspectives de développement.
Sujet ambitieux mais parfaitement
maîtrisé puisque M. MAUGET (professeur
à l’ESSEC d’Angers entres autres)
connaît bien le parcours des filières coopératives,
leur histoire, leurs atouts et
leurs contraintes et travaille régulièrement
avec les coopératives françaises
dans leurs réflexions stratégiques.
plus faibles car nous serons au bioéthanol
de 2ème génération.
• Il y aura des débouchés différenciés
et redistribution de parts de marché.
L’Europe est sur un marché mature.
Les distorsions se feront sur le taux
de change et l’aspect social ; le tout
dans un manque de lisibilité.
Eliane PETITDANT
GEDA de la Suippe
Afin de donner
un écho aux
personnes
qui n’ont pu
se rendre à
Inter-GEDA
en novembre
dernier, une synthèse des travaux
des groupes a été présentée. Les
deux thèmes « Cultures intermédiaires
» et « Fertilité des sols » ont
été plus particulièrement développés.
Ensuite, l’analyse des coûts de production
de 21 exploitations du GEDA comparés
au groupe « Champagne crayeuse » du
CDER a été présentée. Retrouvez-en
le détail dans l’article en page suivante.
Anne PERREIN
Des coopératives locales spécialisées
aux internationales, il a évoqué avec
force détails les régionales et les départementales
qu’elles soient polyvalentes ou
spécialisées.
L’agrandissement par rapprochement
ou rachat de coopératives et/ou de
négoces semble inéluctable pour avoir
droit de cité sur les marchés, mais
aussi pour tamponner les effets néfastes
de l’économie sur un secteur, alors
qu’ils pourraient être fatals envers une
coopérative spécialisée par exemple.
Jean-Paul DAOUZE
Julien GOBREAU
Les GEDA
« phosphorent »
Le groupe Inter-GEDA sur la
Fertilité des sols a eu le plaisir
d’accueillir (en février dernier)
Jean-Claude FARDEAU,
ancien chef de département
adjoint à l’INRA au département
environnement et agronomie,
et ancien chercheur au
Commissariat de l’Energie
Atomique de Cadarache pour
intervenir sur le « phosphore »
et son rôle majeur dans la
fertilité du sol.
Malgré des conditions de
circulation très difficiles ce jourlà,
souvenez-vous des pluies
verglassantes, quatre-vingt
adhérents sont venus écouter
M. FARDEAU, l’un des plus
grands connaisseurs sur le
phosphore.
Grâce à un diaporama
très complet, de nombreux
exemples et illustrations et
une grosse dose d’humour, il
est revenu sur de nombreux
points comme les origines et
les intérêts du phosphore, la
contribution réelle des engrais,
la manière d’optimiser leur
fonctionnement ou encore
l’impact des nouvelles
pratiques de travail du sol
sur la fertilisation.
Sa présentation est disponible
sur le site internet de la
Chambre dans la partie
adhérents GEDA.
Julien GOBREAU