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tableaux modernes

10 décembre 2007 - catalogue drouot. com

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87 MATHIEU, Georges (1921)<br />

Compositions.<br />

Réalisées sur un réfrigérateur de marque « Frigidaire »<br />

Huile sur trois panneaux.<br />

Signée et datée sur le panneau droit, en bas à droite : Mathieu/58<br />

Hauteur : 152,5 cm; largeur : 67 cm; profondeur : 61 cm<br />

Provenance :<br />

- Collection particulière, Paris<br />

10 000 à 12 000 €<br />

Exposition :<br />

- Paris. Galerie Charpentier. Noblesse de l’Objet Quotidien. 27 juin – 6 juillet 1958 ;<br />

n° 9, reproduit dans le catalogue<br />

Bibliographie :<br />

- Jours de France n° 189. 28 juin 1958 ; reproduit p. 39.<br />

- Catalogue de vente, Étude Maurice Rheims, Galerie Charpentier, Paris, 15 décembre<br />

1958 ; n° i, reproduit dans le catalogue.<br />

- Panorama (Anvers) n° 23. 2 juin 1959 ; reproduit p. 32.<br />

- Pueblo (Madrid) 14 novembre 1960 ; reproduit p. 7.<br />

- Jardin des Arts n° 130. Septembre 1965 ; reproduit p.55<br />

- Nous remercions Monsieur Jean-Marie Cusinberche pour son aimable collaboration.<br />

Georges Mathieu, dans sa demeure, en 1958 (documentation : Jean-Marie Cusinberche)<br />

Lorsque s’ouvrit, le vendredi 27 juin 1958, dans le cadre très en<br />

vogue de la Galerie Charpentier – dont « le premier étage a été<br />

généreusement mis à la disposition de l’exposition par M. Raymond<br />

Nacenta»-Noblessedel’Objet Quotidien, il y avait là une<br />

trentaine d’objets exposés : de la commode de Leleu décorée par<br />

Chapelain-Midi aux reliures peintes par Steinlen, des vases de<br />

pharmacie, des faïences et des outils anciens, ainsi qu’un éventail<br />

dessiné par Édouard Detaille.<br />

Dans le modeste catalogue illustré de l’exposition, Jean Cocteau<br />

avait écrit : “…Et de même que le dix-huitième siècle décorait les<br />

carrosses et les épinettes, de même le vingtième siècle orne ses<br />

frigidaires”. Deux notes précisaient : « Les armoires frigorifiques mises<br />

à la disposition des peintres sont des Frigidaires. Elles ont été<br />

offertes par la General Motors (France) ». « Les couleurs mises<br />

gracieusement à la disposition des artistes ont été spécialement<br />

étudiées et préparées par la Société Lory ». Car, dans cette<br />

exposition, à l’étage, l’on découvrait dix armoires frigorifiques<br />

portant les signatures prestigieuses de Atlan, Bott, Bernard Buffet,<br />

Carzou, Capuletti, Jean Cocteau, Léonor Fini, Labisse, Mathieu,<br />

Terechkovitch.<br />

Tandis que les autres artistes avaient entièrement recouvert de<br />

peinture leurs réfrigérateurs, devenus ainsi supports de rêverie jusqu’à<br />

faire oublier l’objet utilitaire, Mathieu orna la porte et les côtés de<br />

son Frigidaire, estampé de la couronne…de la marque, d’une<br />

petite suite calligraphique de signes noirs en apesanteur à l’entour<br />

de nuées roses évanescentes. Cette manière originale de parer les<br />

objets quotidiens de grâce et d’élégance, dans un esprit de fête et<br />

de cérémonie n’est pas éloignée du séjour que Mathieu effectua au<br />

Japon, l’année précédente, en 1957, pour y éprouver et<br />

confronter le nouvel alphabet qu’il avait inventé de ce nouveau<br />

langage qu’il avait baptisé : l’Abstraction Lyrique : Je cherchais une<br />

calligraphie qui ne fût pas, comme sous nos climats, statique ; je la<br />

voulais dynamique à l’égale de celle qui, en Asie, était assez libre<br />

pour mériter d’être élevée au rang d’art véritable.<br />

Avant cette exposition, Georges Mathieu avait placé l’objet dans le<br />

vestibule de sa demeure, à côté d’une copie en marbre du trône<br />

de Charlemagne – ne disait-on pas, depuis l’époque du Saint<br />

Empire, que celui qui était en possession du trône de Charlemagne<br />

régnait sur le royaume ! – et déposé dessus une réplique de la<br />

couronne de Charlemagne, symbole du Savoir et de la Culture,<br />

selon Mathieu, dominant celui de notre civilisation orientée vers les<br />

biens matériels.<br />

À l’automne 1958, les armoires frigorifiques furent dispersées aux<br />

enchères, sous le marteau de Maître Maurice Rheims, lors d’une<br />

vente courue du Tout-Paris, à la Galerie Charpentier, au bénéfice du<br />

Centre Français de Protection de l’Enfance qui avait été le<br />

commanditaire de ces créations d’art ménager.<br />

Ayant souvent déclaré : Pour un artiste digne de ce nom, il n’est<br />

pas de domaine, si petit soit-il, qu’il n’ait non pas le droit , mais le<br />

devoir d’envahir… À quoi sert d’être un peintre si cela ne crée pas<br />

plus de bonheur pour les hommes ? N’est-ce-pas aux poètes et aux<br />

artistes qu’il appartient d’offrir au monde un art de vivre ?, Mathieu<br />

s’engagera plus que d’aucuns, à côté de son Œuvre Peint, à<br />

renouveler les formes et les couleurs de notre quotidien, par ses<br />

Œuvres Annexes – de l’Architecture aux cartes de Vœux - pour leur<br />

donner un style, « un style pour notre siècle ».<br />

Jean-Marie CUSINBERCHE<br />

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