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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine91end pour assister à un spectacle qui les confirme dans leur identité locale, d’autant plusque les « quintos » se chargent de rappeler avec quelle fierté ils appartiennent à cettecommunauté, comprise au sens étroit (le village) ou large (la province) :Orgullo de zamoranoOrgullo de ser de aquí(Alfredo García, 2002).Il n’est pas étonnant que le village accepte alors que des jeunes qui ne vivent pas surplace deviennent cependant des « quintos » de Guarrate. En 2005, sur quatre« quintos », deux venaient d’ailleurs — Toro et Madrid —, mais leurs mères étaientoriginaires du village. Le nombre toujours réduit d’adolescents dans le village estégalement cause de l’absence de fête certaines années. La fête de l’année suivante n’estpas assurée, car une classe d’âge attend parfois un an pour se regrouper avec d’autresjeunes et organiser la « corrida de gallos » à plusieurs et en diminuer le coût. Lafaiblesse de la démographie (et peut-être l’évolution des mentalités) a également permisaux filles de participer à ces rites, jusqu’alors strictement réservés aux hommes. Ellesont été deux pour l’instant, la première en 1998, la seconde en 2005 ; celle-ci a senti lanécessité de justifier sa place : « Soy la segunda mujer, / que viene a correr el gallo, / nohay delito ni fallo, / tampoco mal proceder » (Susana Pérez, 2005).Les fêtes de « quintos » permettent à la communauté de se réaffirmer en tant quetelle, parce que le rite la concerne (les villageois ont été « quintos », sont parents de« quintos » ou, pour les plus jeunes, seront « quintos »), et parce que cette partie d’ellemêmeque sont les « quintos » lui consacre ce rite. Nous trouvons ainsi un double jeu demiroir : pour les « quintos », l’image d’une société harmonieuse qui les accueillechaleureusement, pour la communauté l’image de sa partie vive, l’assurance deperdurer.Loisir identitaire, la « corrida de gallos » est aussi une fête réussie puisqu’elle« associe, à un titre ou à un autre, tous les habitants » 32 ; spectateurs ou participants, tousles membres du village sont périodiquement appelés à y prendre part et le nombre deceux qui y assistent prouve le succès de l’événement. Si le chiffre fourni par le journalLa Opinión de Zamora, de 1500 personnes présentes en 2005 33 , semble un peu gonflépour qui a assisté à cette fête, il n’en demeure pas moins que malgré la rudesse destempératures, la foule était bien là pour regarder et encourager les « quintos ». Face aux32 Jean-Claude Farcy, « Le temps libre au village (1830-1930) », in L’avènement des loisirs 1850-1960(sous la dir. d’Alain Corbin), Paris, Flammarion, 1995, p. 244.33 « Tradición cumplida ». La Opinión de Zamora, 31-1-2005, p. 42.ISSN 1773-0023

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