OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)
ESPAGNE XVIIIe â XXe SIÃCLES - CREC ESPAGNE XVIIIe â XXe SIÃCLES - CREC
Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine75Caraïbes. Les distances spatiales sont abolies, comme dans les rêves. L’artificesupprime la distance. À Aqualeón, parc espagnol, on est en Afrique. À Torremolinos,dans une lagune tropicale.On peut vivre à Costa Caribe une tempête tropicale sans risque, en toute sécurité.L’eau est renouvelée pour éviter les odeurs de chlore. La température est idéale. Lanature est sans danger. Dans le parc Aqualeón safari, situé à Tarragona, on se promèneen toute sécurité au milieu d’animaux sauvages. C’est aussi le rêve d’un internaute :Tematizar todo muy bien como lo han hecho en Templo del fuego o Sea Odyssey. Piscinade tiburones. Si acondicionas una piscina con tiburones o animales marinos que en el fondosean inofensivos y que puedas bucear por esa piscina, sería increíble. También si algúntobogán acabara en seco y cayeras libremente hasta la piscina desde cierta altura, seríaestupendo.Ce qui attire, c’est donc une nature réelle dépourvue de dangers, un monde plus vraique le vrai où l’animal est inoffensif et la nature un paradis.Peu importe si tout est faux : quelques vaguelettes déclenchées tous les quartsd’heure par une machinerie sans surprise, une fausse cascade, une fausse rivière, desrapides roulant au long de toboggans en plastique et des jacuzzis. Le réel a subi unerefonte. Peu importe si la sensation n’est pas parfaitement imitée, on est au moins sûrde trouver des vagues. C’est ce qu’écrit un internaute sur un forum de parcs aquatiques,à propos du surf en Méditerranée :Una ola artificial podrá ser como una natural, si se trabaja bien, seguro que puede ser muybuena, […] más que nada en el parque tienes las olas aseguradas y en principio de buenacalidad, forma, altura y en la playa es díficil encontrar un buen día… De todas formastambién la playa está muy bien a veces, y seguro que en buenos momentos tienes olas mejoresque las del parque, que tampoco son muy altas. Aparte que en el Mediterráneo, las olas no sonde lo mejorcito y que coincida que tengas olas buenas y tengas la oportunidad… Un pococomplicado… Sería una buena alternativa, sobre todo para la comunidad surfera delMeditarráneo…Ce qu’on attend donc du parc aquatique, c’est une vague sur commande, toujoursidentique, meilleure qu’en mer où les vagues ne sont pas toujours au rendez-vous. Onn’attend pas une vérité écologique, c’est l’industrie du faux. Il n’est pas étonnant que leterme de « tematización » soit si fréquent sous la plume des fidèles des forumsconsacrés au sujet. Sergi Pamiés décrit bien ce monde de l’artifice : « Frente a la terrazade este local, una surrealista playa artificial, con un leve oleaje y arena de cemento,presidida por un imponente escenario en el que, los sábados, el personal entra entrance ».ISSN 1773-0023
76DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLESCe qui frappe partout c’est l’homogénéité, la conformité et l’uniformité de ces parcsqui offrent les mêmes produits dans les mêmes décors, reproduits à l’identique. Rienque les noms sont le symbole de l’uniformité : Aquapolis Madrid, AquopolisGuadalpark Sevilla, Aquopolis la Piñeda, Aquopolis Torrevieja, Aquapark, Aqualeón,Aquapark Torremolinos, Aquapark Tenerife, Aquasherry, etc. On prend plaisir àl’imitation, aux faux, à la copie.Plaisir et profit sont ici indissociables. Les parcs aquatiques sont le produit d’unesociété marchande et consumériste. L’invention stratégique des marques, c’estl’interaction entre leurs produits. Un jeu vidéo fait vendre un film qui fait vendre unecanette de soda qui fait vendre des entrées au Parc. On trouve des réductions pour leParc Universal Mediterránea de Salou sur les canettes de soda. Cette « interpublicité »répond à une logique de profit où les enfants sont prescripteurs. On vend du rêve et dela joie de vivre à grand coup de stratégies marketing et de brochures qu’on trouve, parexemple, dans les hôtels. Ces parcs font l’objet de promotion et de campagnespublicitaires. Les acteurs sont des professionnels, des experts mondiaux, commeUniversal, par exemple. Pour que le parc soit visité plusieurs fois, il faut investir dansde nouvelles attractions. Parfois, opérateurs publics et privés interviennent avec desprojets mixtes qui intègrent les collectivités locales. Le parc Costa Caribe a bénéficiéd’un financement mixte (la Caixa, 40% ; Universal Studio, 37%).Les investisseurs visent des régions à forte fréquentation touristique, des ciblesinternationales. Ce qui compte, c’est la sûreté de la valeur commerciale. Les magasinsouverts à l’intérieur du parc intègrent la réalité du commerce dans le jeu de la fiction.C’est ce que remarque Sergi Pamiés, dans son article déjà cité : « Hay minigolf, salónrecreativo y una tienda con camisetas de Che Guevara ».Toute cette machinerie a un but lucratif : on y trouve des bars, des restaurants, desdiscothèques ou encore des boutiques. Ce sont des endroits pour la famille où lesaffaires marchent. Les investisseurs visent aussi le besoin de santé des clients, alliantloisir et santé.C’est ce qu’explique Julio Marín, dans El País du 8 novembre 2001, à propos duparc Terra Mítica de Benidorm :El complejo que se edificará, una vez cuente con la licencia de construcción, llevará elnombre de Aqua Mítica, conllevará una inversión de 8459 millones de pesetas y tendrá en suinterior tres áreas diferenciadas. La primera de unos 15 000 metros cuadrados, acogerá tiendasde marca y recreará la calle de una ciudad con la peculiaridad de que los comerciantesofrecerán sus productos excedentarios y con pequeños fallos a un precio inferior. Según JoséUrrutia, representante de la empresa, “ello no dañará los canales habituales y supondrá unreclamo grande para el turista y el público en general por las conocidas gangas”. La segundazona dispondrá de 10 000 metros de superficie y se convertirá en un centro acuático de talasoludisoen la que se pretende combinar el ocio y la salud en un edificio que acogerá bañosISSN 1773-0023
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