OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)
ESPAGNE XVIIIe â XXe SIÃCLES - CREC ESPAGNE XVIIIe â XXe SIÃCLES - CREC
Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine65un régime aussi nationaliste et traditionaliste que la dictature du général Franco quecette activité, importée de l’étranger, en vogue dans tous les autres pays européens (ycompris de l’autre côté du rideau de fer), est devenue, non seulement un loisir de masse— et cela, avant même l’essor de la télévision — mais, de surcroît, le premier, entermes quantitatifs, de l’occupation de l’espace et du temps libre, devançant la sacrosaintecorrida. L’ampleur de cette transformation dépasse largement la capacité d’actionet les moyens dont disposait le régime pour orienter et contrôler l’évolution de lasociété. Au niveau de la presse, par exemple, il est aujourd’hui reconnu que lesjournalistes sportifs jouissaient d’une liberté de ton, et même d’opinion, plus importanteque leurs collègues de la presse généraliste 111 , de telle sorte que, malgré l’interdictionexpresse de critiquer ou de censurer « los organismos federales, de carácter nacional oregional, y a la actuación concreta de sus miembros » 112 , en vigueur tout au long durégime, la campagne orchestrée depuis les colonnes du Marca et même de Pueblo(deux publications du Mouvement National) aboutit au limogeage du président de laD.N.D, Antonio Elola, en 1966. En même temps, les clubs acquirent, au fil des années,une liberté d’action tout à fait enviable sous une dictature. Tout cela fait apparaîtrel’existence d’un dynamisme propre au football, fort de l’engouement soutenu de tout unpeuple que le franquisme n’encouragea réellement que très indirectement, dans unpremier temps, à travers le besoin « d’évasion » que la guerre civile et sesconséquences immédiates suscitèrent au sein des rescapés, malgré l’incurie etl’incompétence dont firent preuve les institutions et les dirigeants responsables de lagestion de cette activité et de tous les loisirs en général. En définitive, l’essor sansprécédent que connut le football dans l’Espagne des années 50 et 60 relève moins de lavolonté délibérée du régime de contrôler la société que de son incapacité à prendre encharge le temps libre de toute une nation, à supposer que tel fût réellement l’un de sesobjectifs.111 Même si Alex J. Botines affirme le contraire, il reconnaît que parmi les journalistes sportifs, « los hayque son considerados enemigos de este régimen futbolístico simplemente por mostrarse contestarios enocasiones », citation rapportée par Duncan Shaw, in Duncan SHAW, Fútbol y franquismo..., p. 73.112 Article 1 de las « Normas para los redactores deportivos », in Boletín Oficial de la DelegaciónNacional de Deportes, nº1, avril 1943.ISSN 1773-0023
66DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLESL’ESSOR DES PARCS AQUATIQUES EN ESPAGNEIsabelle MARC, CRECEste artículo propone algunas pistas para estudiar el desarrollo y la evolución de los parquesacuáticos como nueva forma de ocio. Nos preguntamos qué tipo de placer se busca aquí, si se puedehablar de cambio de las mentalidades frente a este ocio y qué nueva relación con lo real induce.The purpose of this article is to study the rapid expansion of water parks in Spain as a new form ofleasure. I will start with the notion of pleasure, then I will examine the question of mentality and I willconsider the new relation with reality.Le secteur des parcs récréatifs ou parcs à thème est très évolutif et en plein essor, iln’est donc pas facile de fournir une définition définitive de ces parcs ; celle-ci court, eneffet, le risque de devenir rapidement obsolète : les progrès technologiques sont rapideset les concepts se renouvellent très vite. Si on s’en tient à la définition desprofessionnels du tourisme, les parcs aquatiques constituent l’un des avatars des parcsde loisirs que l’on s’accorde à désigner comme des espaces clos, généralementpériurbains, consacrés au divertissement des visiteurs de tous âges. Ils pratiquent le plussouvent le tarif unique à l’entrée, donnant droit à toutes les attractions, mais pas auxrestaurants et aux boutiques, et leur spécificité repose sur des activités ludiques enrapport précisément avec le milieu aquatique comme, par exemple, les toboggans,cascades, plages et piscines à vaguelettes artificielles, piscines de surf, rivières lentes,courants tourbillonnants, hydrospeed, rafting ou bodyboard.Ce sont les Etats-Unis qui ont été les pionniers dans ce domaine, dans les années 50.En 1994, on comptait 1800 parcs sur le territoire nord-américain et le marché a atteint saphase de maturité. Il existe aux Etats-Unis ce qu’on appelle une culture « parc ». Cesparcs constituent des destinations touristiques comparables aux merveillesarchitecturales et naturelles mondiales. On a noté une hausse de 80% du nombre deISSN 1773-0023
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66<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>L’ESSOR DES PARCS AQUATIQUES EN <strong>ESPAGNE</strong>Isabelle MARC, CRECEste artículo propone algunas pistas para estudiar el desarrollo y la evolución de los parquesacuáticos como nueva forma de ocio. Nos preguntamos qué tipo de placer se busca aquí, si se puedehablar de cambio de las mentalidades frente a este ocio y qué nueva relación con lo real induce.The purpose of this article is to study the rapid expansion of water parks in Spain as a new form ofleasure. I will start with the notion of pleasure, then I will examine the question of mentality and I willconsider the new relation with reality.Le secteur des parcs récréatifs ou parcs à thème est très évolutif et en plein essor, iln’est donc pas facile de fournir une définition définitive de ces parcs ; celle-ci court, eneffet, le risque de devenir rapidement obsolète : les progrès technologiques sont rapideset les concepts se renouvellent très vite. Si on s’en tient à la définition desprofessionnels du tourisme, les parcs aquatiques constituent l’un des avatars des parcsde loisirs que l’on s’accorde à désigner comme des espaces clos, généralementpériurbains, consacrés au divertissement des visiteurs de tous âges. Ils pratiquent le plussouvent le tarif unique à l’entrée, donnant droit à toutes les attractions, mais pas auxrestaurants et aux boutiques, et leur spécificité repose sur des activités ludiques enrapport précisément avec le milieu aquatique comme, par exemple, les toboggans,cascades, plages et piscines à vaguelettes artificielles, piscines de surf, rivières lentes,courants tourbillonnants, hydrospeed, rafting ou bodyboard.Ce sont les Etats-Unis qui ont été les pionniers dans ce domaine, dans les années 50.En 1994, on comptait 1800 parcs sur le territoire nord-américain et le marché a atteint saphase de maturité. Il existe aux Etats-Unis ce qu’on appelle une culture « parc ». Cesparcs constituent des destinations touristiques comparables aux merveillesarchitecturales et naturelles mondiales. On a noté une hausse de 80% du nombre deISSN 1773-0023