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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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62<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>San Lorenzo de Almagro, débarqué en Espagne dans les bagages d’Evita Perón 101 (enmême temps que les premiers milliers de tonnes d’aide alimentaire), dispute au stadeMétropolitain 102 . Parmi les milliers de spectateurs à qui le caudillo exultant offre cevéritable « jeu de cirque », en attendant la distribution prochaine de pain, se trouvent lesmembres avérés de l’une de ces bandes armées, aussi étonnamment indétectables quepassionnés par le match, alors qu’à peine quelques mètres les séparent de leur cibleprincipale.Moins dangereux pour la personne du chef de l’Etat, moins efficace aussi, lefootball fut également utilisé, dès la fin des années soixante, pour dissuader les massesprolétaires urbaines de se rendre aux traditionnels rassemblements du 1 er mai. Leministre de l’Information et du Tourisme, Manuel Fraga Iribarne, secondé, quelquesannées plus tard, par le très efficient Directeur Général de la R.T.V.E, Adolfo Suárez,proposaient, tard la veille et pendant cette journée « noire » (ou plutôt « rouge »), larediffusion des meilleurs matchs de la saison et/ou programmaient à ces dates lesrencontres les plus attendues. Cependant, ni ce stratagème, ni l’abondance des matchstransmis par les médias, ni même le fait qu’une grande partie de la presse spécialisée aitappartenu au Mouvement National, n’empêchèrent le mécontentement social deprendre de l’ampleur, ni le nombre de manifestants de se multiplier. Manuel Tuñón deLara évoque même avec une certaine exaltation la situation dans laquelle se trouvait lepays en juin 1967 : « Más que nunca, un sector vastísimo de clase obrera, deestudiantes e intelectuales no sólo estaba divorciado del régimen sino que había actuadonetamente contra él » 103 . Dans ces circonstances, présenter ce loisir comme unevéritable « drogue sociale » paraît, par conséquent, quelque peu exagéré, pour ne pasdire caricatural, surtout si l’on tient compte du fait que son administration futentièrement confiée à un personnel particulièrement incompétent en la matière.Jusqu’en 1955, la direction du principal organisme en charge de ce domaine, la D.N.D,fut une sinécure pour le héros de l’Alcazar de Tolède, et le reste de ses services futabandonné aux cadres subalternes de la Phalange démobilisés en 1939. La RealFederación Española de Fútbol qui en dépendait directement ne pouvait, parconséquent, que l’égaler en incompétence et inefficacité. En dépit du fait que cetteincurie fût reconnue et même dénoncée comme la cause principale des médiocres101 Elle se rendit en Espagne en octobre 1945, en visite privée.102 Stade de l’Atlético de Madrid, club préféré de la classe ouvrière et qui comptait de nombreuxrépublicains parmi ses supporters.103 Manuel TUÑÓN DE LARA, « El poder y la oposición », in Historia de España. España bajo ladictadura franquista (1939-1975), Barcelona, Labor, 1980, tome X, p. 392.ISSN 1773-0023

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