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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine57domaine, il convient de préciser qu’elle n’aurait jamais pris les proportions qu’on luiconnaît si elle n’avait pas été très largement alimentée par la rivalité entre le F.C.Barcelone et le Real Madrid C.F. Quoiqu’il en soit, il ne fait aucun doute que c’estgrâce à ses moyens financiers que le club catalan se lança dans cette quête des vedettesétrangères et qu’il réussit un premier coup d’éclat en obtenant l’embauche, pour lemoins surréaliste (étant donné les circonstances), d’un joueur hongrois, LadislauKubala et d’un entraîneur tchèque, Ferdinand Daucik 75 . Faisant fi, non seulement del’exclusivité nationale prônée sans cesse par la très phalangiste D.N.D, pour toutrecrutement de sportifs 76 , mais obtenant, en outre, l’autorisation indispensable de laF.I.F.A 77 , pour légaliser le transfert de ces deux footballeurs, grâce à l’intervention dureprésentant espagnol auprès de cet organisme, Armando Muñoz Calero, phalangiste dela première heure et ancien médecin-chef de la « División Azul ».Trois ans plus tard, le Real Madrid renchérissait et réussissait, cette fois-ci, àdevancer le Barça, en faisant transférer l’Argentin Alfredo Di Stefano dans ses rangs. Àpartir de ce moment, la course aux « estrellas internacionales », selon l’expressionconsacrée, s’empare de tous les clubs de la péninsule. Elle permettait non seulementd’attirer de plus en plus de « socios » et de remplir autant que possible ces immensescirques modernes que sont devenus les stades, mais également de ne pas laisserretomber l’attention et l’intérêt des millions d’aficionados, avec la fin des différentstournois à l’approche de l’été. Cette quête de la perle rare, forcement étrangère, faisait,via la presse, le césure entre deux saisons de championnats. La puissance de ce systèmeétait telle que sous la pression des présidents de clubs, notamment de SantiagoBernabeu, et de l’opinion publique, l’interdiction de recruter des joueurs à l’étrangerprononcée en août 1962, fut levée et son principal promoteur, Antonio Elola, dutdémissionner de son poste de Président de la D.N.D, malgré son passé et sondévouement au Movimiento Nacional, fait somme toute assez exceptionnel dansl’histoire du régime franquiste. Mais, pour l’heure, le football était déjà devenu un loisirtotal, difficilement contrôlable, voire manipulable à l’échelle nationale 78 , par une75 Kubala et Daucik faisaient partie d’une équipe de football formée de dissidents, surtout hongrois, entournée en Italie, quand ils décidèrent de gagner l’Espagne après avoir eu des contacts avec desintermédiaires ou des dirigeants catalans, quelques années auparavant.76 Son président, Antonio Elola, ne réussira d’ailleurs à l’imposer qu’en août 1962, et pour quelquesannées seulement. Cette mesure sera même à l’origine de son limogeage en 1966.77 Sigles désignant l’Association Internationale des Fédérations de Football.78 Tous les auteurs qui dénoncent de tels agissements, de Julián García Candau à Duncan Shaw, enpassant par Manuel Vázquez Montalbán, ne font, en réalité, allusion qu’à des tentatives sporadiques,comme celle de projeter sur d’énormes écrans de cinéma, placés dans quelques grandes villes du pays,les matchs de l’équipe nationale, lors du championnat mondial au Brésil, en 1950, afin d’occuper lessoirées des foules urbaines (au moins pendant cet été-là) et d’exacerber le sentiment et la cohésionnationale, ou à des actions très ciblées, telle que l’utilisation du Real Madrid à des fins diplomatiques.ISSN 1773-0023

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