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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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56<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>qu’elle ne l’a fait et continue de le faire pour ce qui est de la corrida. Autant l’assise dufootball en Espagne est spatiale, autant celle de la tauromachie tient plutôt ducontinuum culturel, ce qui expliquerait que le formidable succès de l’un, auprès de lapopulation toute entière, n’a pas signifié la mise à mort de l’autre, « pese a sureconocida disminución de calidad » 69 , mais tout simplement son cantonnement dans ledomaine festif 70 .Pour en revenir à la suprématie du football nordique, celle-ci ne fut pas uniquementquantitative, elle se manifesta également par un certain esprit et même par un certainstyle de jeu qui s’imposèrent ailleurs. L’Athlétic de Bilbao devint ainsi un véritablemodèle repris par d’autres clubs et non des moindres, tel que l’Atlético de Madrid qui,au-delà du nom, poussa l’imitation jusqu’à utiliser les mêmes couleurs (maillot àbandes verticales rouges et blanches) que celles de son modèle. Malgré l’hostilité 71 ,puis la défiance, que lui voue le régime franquiste 72 , c’est également le style de jeupratiqué par le club basque qui est finalement adopté par l’équipe nationale. « Erabastante paradójico que la « furia española » estuviese encarnada sobre todo por unequipo vasco, el Atlético de Bilbao, que siempre jugaba con fervor y agresividad »ironise même l’historien Juan Pablo Fusi 73 . D’autant plus que, de ce fait, l’Espagneprésente, à cette époque, la singularité d’être le seul pays méditerranéen à développerun jeu surtout adapté aux terrains lourds et boueux, typiques des contrées soumises àdes climats nettement moins ensoleillés. Cette constatation a également le mérite demontrer que l’influence du football venu du nord s’exerçait en dépit des très fortescontingences politiques de la période « bleue » du franquisme, ce qui tend à prouverque ce loisir disposait déjà d’une dynamique propre, indépendante du régime politiqueen place et capable même de contrecarrer, le cas échéant, ses décisions, voire sesprincipes 74 .On peut également considérer, dans une certaine mesure, que c’est aussi du nordqu’à partir de 1950 vint la vogue des transferts de joueurs étrangers, même si, dans ce69 Duncan SHAW, Fútbol y franquismo... , p. 102.70 La relégation dont parle Duncan Shaw, à la suite de Julián García Candau, ne serait pas d’ordrehiérarchique, mais d’ordre catégorielle.71 Preuve en est que les avant-centres de l’équipe de Séville qui permirent à leur club de remporter lapremière Coupe du Généralissime, en 1939, face à l’Atlético de Bilbao, furent surnommés par la pressedu régime les « Stukas », deux ans à peine après le massacre de Guernika.72 Ces joueurs ayant entamé une tournée à l’étranger (notamment au Mexique), pendant les premièresannées de la guerre civile, pour recueillir des fonds destinés à soutenir l’effort de guerre dugouvernement autonome basque.73 Citation extraite de l’entretien qu’il accorda à Duncan Shaw, le 22 octobre 1984, in Duncan SHAW,Fútbol y franquismo..., p. 81.74 Ce qui n’exclut aucunement, par ailleurs, de réelles collusions et pas simplement d’intérêts, et uncertain degré de manipulation du football par le régime franquiste surtout à partir des années 60.ISSN 1773-0023

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