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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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370<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>A. Siguaud de La Fond. Il a fait appel aux services des mêmes techniciens. Viera yClavijo y étudiera la physique des gaz, les lois de la gravité établies par Newton, lesdifférents états de l’eau, le fonctionnement des thermomètres et des baromètres et bienentendu les forces électriques. Ce laboratoire remplit trois fonctions : outre ledéveloppement évident des recherches scientifiques et la formation de nouveauxsavants, il rend possible l’organisation devant un public profane et curieux de spectaclescélébrant les pouvoirs de la science. González-Bueno signale d’ailleurs, dans le Madriddes dernières années du <strong>XVIIIe</strong> siècle, un singulier essor de ces cabinets, de même quela forte attraction exercée par Paris sur les amateurs de sciences modernes 27 .La physique n’est pas la seule discipline scientifique à susciter l’attention desamateurs éclairés, s’adonnant au recreo científico. En 1786, l’auteur de El Apologistauniversal offrait une description des examens publics organisés à Madrid par le collègeroyal de San Isidro. Des élèves, issus des meilleures familles de la noblesse, devaientrépondre à des questions de mathématiques, d’algèbre et de géométrie, que leuradressait un jury d’examinateurs. La traduction en « spectacle » de ces épreuves nerépondait sans doute pas seulement à la volonté de l’établissement de cultiver en publicle prestige de l’institution et son rattachement résolu aux Lumières. Elle devait aussisatisfaire l’intérêt d’esprits curieux pour ces branches de la science moderne 28 .Au cours du XVIII e siècle, en Europe, se multiplient les espaces de savoir : lesacadémies, les cabinets d’histoire naturelle, les musées, les jardins botaniques, lessalons savants et mondains, etc. Les sciences elles-mêmes entament une profondemutation. Certaines gagnent une nouvelle indépendance, comme la physique ou lamédecine, autrefois « confisquées » par la philosophie scolastique. Une nouvellesociabilité se construit autour de ce domaine intellectuel singulièrement dynamique etenthousiasmant. En se mêlant au divertissement, le savoir scientifique devient, pourcertains, un bien de consommation. En France, en 1765, Diderot relevait la force27 Cf. Antonio GONZÁLEZ-BUENO, « La ciencia como entretenimiento », in A. LAFUENTE et J.MOSCOSO (ed.), Madrid. Ciencia y Corte, Madrid, Consejería de Educación y Cultura. Alcalá deHenares, Universidad, 1999, p. 293.28 À l’occasion de son séjour à Paris au titre de secrétaire d’ambassade, Ignacio de Luzán avait pu à loisirconstater la force de l’engouement de la France des années 1740 pour les sciences mathématiques. À sonretour dans une Espagne encore largement étrangère à ce phénomène, il écrivait : « El espíritu y la moda(digámoslo así) de las Matemáticas y especialmente de la Astronomía, de la Algebra y de otros Tratadosmás abstractos reina ahora con tanto poder en París que casi me parece excessivo » (Ignacio de LUZÁN,Memorias literarias de París, actual estado y méthodo de sus estudios. Madrid, 1751, p. 138, cité par P.ÁLVAREZ DE MIRANDA, « Palabras e ideas… », p. 657).ISSN 1773-0023

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