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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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366<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>foyer), de leurs devoirs de mère et d’épouse, et plongées dans un dangereux espritd’indépendance. Le savoir, en général, doit être réservé à l’élite de droit et demeurerinaccessible au profane. L’accès facilité que l’on offre désormais à une science devenueamène s’accorde bien à l’esprit d’un siècle, qui fustige l’idée d’excès d’effortintellectuel, tempêtent les représentants des anti-Lumières : « Todo lo que cuesta trabajoy mucha instrucción para entenderse, no puede ser del gusto de las mujeres ni aun de loshombres de la erudición moderna » 18 . La prolifération d’ouvrages légers et aérésfavorise l’érudition superficielle et vaniteuse. Elle flatte la paresse intellectuelle dulecteur et sa recherche du plaisir. On sollicite trop la faculté de mémorisation audétriment de l’exercice de la faculté critique, en un mot de la raison. « Hay muchoseruditos de oreja, sin quemarse las cejas », écrira Martínez Pingarrón à GregorioMayáns en 1753 19 .La sécularisation de la pensée qui s’émancipe graduellement de la tutelle du discoursthéologique et métaphysique, l’élargissement quantitatif du public ébranlent lemonopole de l’Eglise qui, par une confiscation du savoir, cadenassait le débat. Les Anti-Lumières réduisent la postérité des novatores à un pur hédonisme intellectuel, aurebours de la vraie philosophie et de la sagesse chrétienne. Selon le très réactionnaireGómez de Avellaneda, l’éclectisme de ces derniers, qui répondait alors à une postureintellectuelle antidogmatique, fondée sur l’empirisme et le scepticisme, trouve sonavatar direct dans l’esprit d’érudition encyclopédique et superficiel des mondains desalon 20 .En 1787, Fernández Valverce entend montrer dans ses Desengaños filosóficos que ledénigrement du savoir scolastique se fonde d’abord sur une inclination coupable del’esprit pour une séduisante facilité et pour le recreo. L’ancienne philosophie, jugéerébarbative et opaque, a été disqualifiée parce qu’elle entrait en dissonance vis-à-vis dugoût du siècle : « Para lograr ser leído en este siglo, un escrito conviene que parezca conla vestidura que se usa, que salga limpio, y ameno, y que tenga el orden, y método deltiempo, y que sea breve » 21 . Fernández Valverce stigmatise une trop grande liberté18 E.C.D.F.B., Philomanias del siglo XVIII, BNE, Ms. 4513, f. 122r, [sans date : extrême fin du XVIII esiècle].19 Cf. I.M. ZAVALA, Calndestinidad y libertinaje..., p. 207.20 Justo VERA DE LA VENTOSA [pseudonyme du frère José Gómez de Avellaneda), Vida y hechos delinaudito e Ilustrado Cavallero D. Guindo de Zerezo… [1776], BNE, Ms. 1839, chapitre IV, f. 21r.21 Vicente FERNÁNDEZ VALVERCE, Desengaños filosóficos. T. I, Madrid, Blas Román, 1787, p. 52.ISSN 1773-0023

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