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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine33des loisirs nocturnes est, en Espagne comme dans le reste de l’Europe occidentale,livrée à une logique exclusivement commerciale, et les diverses autorités se contententde tolérer ces établissements commerciaux dès l’instant où ceux-ci s’engagent àencadrer les possibles excès (c’est le cas des terrasses de la Castellana madrilène,tolérées du faits de leurs tarifs prohibitifs pour certains et donc régulateurs). L’analysedu sociologue britannique Kevin Brain portant sur les loisir nocturnes contemporainsévoque ainsi la façon dont le marché garde une totale liberté pour séduire les jeunes etles encourager aux excès de la consommation hédoniste, tout en respectant un cadretoléré ; ceux qui, en revanche, ne parviennent pas à respecter cette contrainte del’autocontrôle sont alors réprimés et écartés de la scène publique 28 . La « movida » desannées 80 et la généralisation des loisirs nocturnes liés à la consommation d’alcool ontfait de ce dernier le carburant de la nuit par excellence ; lorsqu’il devient le signe deralliement des noctambules adultes, il ne peut qu’être adopté par ces jeunes quicherchent à les imiter. À partir de là, et une fois cette fascination suscitée, il suffit qu’onlimite l’accès à cet alcool (et à plus forte raison lorsque ces limitations sont d’ordreéconomique et horaire) pour encourager ces jeunes à s’organiser et à prendre les chosesen main. Le phénomène du botellón semble avant tout indiquer que ces jeunes ontparfaitement intégré le principe actif de cette société de consommation.Si l’on considère qu’une bouteille d’alcool (whisky, vodka, rhum sont les plusappréciées) d’une grande marque coûte en moyenne de 7 à 11 euros (à quoi il fautajouter 2 euros pour le soda, la glace et les verres), on se retrouve à pouvoir acheterdeux consommations dans un bar ou une discothèque pour le prix d’une bouteille àl’extérieur. L’enquête du GIESyT estime que chaque botellonero dépense en moyenne3,60 euros par soirée en Estrémadure 29 . À cet avantage d’ordre strictement économiquedoit s’ajouter le fait qu’on ne soit plus victime de l’alcool frelaté (« el garrafón ») sicaractéristique des locaux de la nuit espagnole. On comprend alors l’avantage immédiatque revêt cette pratique. Bien évidemment, on doit ajouter aux avantages que présentele prix de l’alcool celui de ne plus dépendre des locaux qui le vendent ; l’entrée, qui, enplus d’être parfois payante, n’est pas toujours garantie par le droit d’admission, lamusique, qui est trop forte ou pas assez, ou mauvaise, et l’impossibilité de maintenirune conversation qui en découle, l’obligation de se fondre dans un certain type de28 Kevin BRAIN, Youth, Alcohol, and the emergence of the Post-Modern alcohol order, London,Ocasional Papers n°1, Institute of Alcohol Studies, 2000.29 Artemio BAIGORRI, Ramón FERNÁNDEZ, GIESyT, El botellón…, p. 148. Un internaute nous afourni la liste de marques à acheter pour un botellón encore plus économique : le Whisky Blond Houseest à 3 euros en grande surface alors que le soda Cola Gold est à 60 centimes d’euros. Si l’on rajoute laglace et les verres en plastique il faut compter 2,50 euros par personne pour que deux compères puissentboire chacun 5 à 7 verres. L’internaute ne garantit cependant pas des lendemains faciles.ISSN 1773-0023

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