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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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256<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>Avec le GATEPAC, on avait abouti au paradoxe d’une libération des masses par letemps libre qui reposait sur la définition de l’homme par rapport au travail. La solutionà cette contradiction, c’est Le Corbusier qui, si l’on prend la peine de dépasser lapremière phrase, nous la fournit en proposant une révolution dans la conceptualisationdu travail 75 ;Le terme de « loisirs » est idiot ici et il n’est pourtant pas si mal que ça ! Tant d’heures deloisirs imminents imposent une indispensable discipline. On pourrait donc, considérant lescinq heures consacrées par nécessité à la nourriture et à l’entretien matériel du corps social[i.e., le travail] comme une façon d’impôts normaux, imaginer le surplus des heuresquotidiennes comme le travail normal des gens de l’époque machiniste. Il s’agirait d’unenotion élevée du travail […]. Travaux vrais, vrai travail de la civilisation machiniste : leshommes ont reconquis la liberté. Et leurs travaux libres, dès lors, s’accomplissent dans la joiecomme des loisirs. Corps sain et entretenu comme tel. Méditation. Civisme.Certes le machinisme n’aura finalement pas bouleversé le rapport de l’homme autravail, du moins comme il l’espérait. Mais le retournement des rapports qu’il introduitentre Loisirs et Travail garde aujourd’hui toute sa validité : l’homme est au centre ; lesloisirs — dont le but n’est autre que le bien-être de — ne sont plus un avant ou unaprès-travail, ils constituent au contraire la notion la plus élevée du travail — reléguépour sa part à une sorte d’impôt dû à la collectivité et réduit au minimum, cinq heuresjournalières. Dans une telle configuration, on assiste à un renversement des prioritésentre labeur et jouissance : le « vrai travail », accompli pour soi, devient même uneforme de plénitude. Loisirs et travaux libres se confondent, et c’est bien la liberté qui enreprésente le trait d’union. L’urbanisme est là pour offrir un cadre dans lequel cetteliberté puisse s’épancher, à loisir :Notre programme s’occupe […] de donner du travail à tous, et, à chacun, des heuresquotidiennes de liberté ; et d’offrir à cette libération, les lieux matériels et les vases objectifs(sic) dans lesquels l’homme moderne pourra vivre avec ampleur et non pas comme un lièvrepourchassé dans une battue 76 .Ainsi énoncé, ce programme se propose ni plus ni moins que de changer le contratsocial en vigueur : créer la cité idéale, une ville d’hommes occupés aux loisirs et autravail. La « société moderne », telle que la rêvaient les urbanistes rationalistes du75 LE CORBUSIER, La Ville radieuse…, p. 67-68.76 Ibid., p. 69.ISSN 1773-0023

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