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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine251« L’enjeu de la partie : l’homme » 68Nous avons évoqué le caractère démocratique des cités projetées pour Barcelone etMadrid. Cette démocratisation ne reposait pas seulement sur l’établissement de droitsd’accès modiques, mais sur le principe de loisirs collectifs. Les concepteurs voyaientdans les loisirs un facteur de socialisation. Or, l’émergence de ce nouveau lien social,favorisée par l’urbanisme, devait permettre de redéfinir le sens de la collectivité, et, parlà, les rapports sociaux. La communauté ainsi promue ne reposait, effectivement, plussur les schémas de production, telles l’entreprise, la corporation professionnelle oumême la coopérative — dans une version plus socialisante —, mais constituait unecollectivité fondée sur la jouissance et l’affermissement de l’homme. Les loisirs étaientalors associés à d’autres activités ayant des prétentions identiques : l’éducation, lesactivités physiques, etc. Le qualificatif de démocratique peut donc être employé à justetitre, puisque ces projets se proposaient d’intégrer la majorité dans le système dejouissance produit par le capitalisme et, par conséquent, d’envisager le bien-être desmasses comme une des fins et non pas seulement comme un moyen de la productioncapitaliste. C’est là la philosophie qui sous-tend tout le mouvement du GATEPAC :l’architecture moderne, parce qu’elle réconcilie l’individu avec son environnement, estla condition du bien-être humain. Elle doit donc être accessible à toutes les couchessociales, quels que soient leurs moyens.Le projet de société contenu dans cet urbanisme n’est donc pas un projet alternatif,ou parallèle, mais bien plus un aménagement des rapports sociaux existants. Il s’agit decréer des lieux d’identification populaire dans un cadre imposé, celui de la modernitécapitaliste. Il ne faudra donc pas interpréter la nature démocratique de ces complexes eny voyant à l’œuvre un grand mythe de réconciliation nationale. Les parcs des loisirs netraitent pas de la société dans sa globalité, bien au contraire : ils n’incluent pas dans lenouveau schéma les classes privilégiées, ni ne les y associent d’aucune manière. Onretrouve ainsi dans la culture des loisirs qu’ils défendent une définition sociale classiste,voire ségrégationniste. Comme l’a laissé apparaître l’analyse à laquelle nous avonsprocédé, l’urbanisme rationaliste a réfléchi à une architecture de masses. Ses68 LE CORBUSIER, La Ville radieuse…, p. 182.ISSN 1773-0023

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