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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine239constitue une authentique révolution sociale, bien que d’inspiration partiellementbourgeoise.Plus encore que pour les Plages du Jarama, on pouvait lire dans la Cité de Repos etVacances une volonté de républicanisation de la culture populaire. On sait combienl’identité sociale est intimement liée à l’activité et au lieu où elle s’épanouit, combienest fort en particulier le lien entre territoire et identité ouvrière. Il convient doncd’inscrire dans ce contexte les projets du GATEPAC : leurs concepteurs, dans leurgrande majorité républicains progressistes 49 , voyaient en eux un moyen d’affermir et delégitimer le régime républicain. Ces grands projets garantissaient dans le dur lesnouveaux acquis sociaux et marquaient dans la ville ce nouveau droit. Par conséquent,ils paraissaient à même de produire un sentiment d’identification des masses aunouveau régime. La II nde République avait, du reste, entrepris à partir de 1932 unepolitique audacieuse autour des loisirs populaires. C’est donc tout naturellement que leministre socialiste des Travaux Publics, en fonction en 1933, Indalecio Prieto, accueillittrès favorablement la proposition pour aménager les « plages » du Jarama. À Barcelone,le projet du GATCPAC reçut très tôt le soutien de la Generalitat et fut aussitôt intégré àl’ambitieux plan Maciá pour la « Nouvelle Barcelone » (1932). On notera d’ailleurs lecaractère symbolique de ce plan d’urbanisme, et de son volet sur les loisirs, censéreprésenter l’avènement de la Catalogne autonome et moderne. Il ne faudra pass’étonner, dans ces conditions, de la mise en scène qui est faite autour de la mutation dela métropole catalane et de ces nouveaux espaces consacrés aux loisirs populaires. Outreles deux cycles de conférences donnés en 1932 et 1933, trois expositions, avec desphotomontages et des panneaux explicatifs, sont organisées afin de populariser cesprojets et d’en faire ample publicité : au printemps 1933, sous la place de la Catalogne,à Barcelone ; en été de la même année, au musée d’Art Moderne de Madrid ; en juin1934, enfin, lors du Salon du Tourisme de Barcelone. Ces initiatives traduisent bien lecaractère engagé de cet urbanisme, et ce sur deux plans au moins.Tout d’abord, l’enjeu d’un tel urbanisme était assurément de reconnaître aux classespopulaires un droit à la jouissance. Cette tendance s’inscrit dans la ligne déterminée parle modèle de « République populaire », tel qu’il fut défini par le théoricien socialiste49 Voir à ce sujet l’entretien avec l’urbaniste catalan Francesc Fábregas, membre du GATCPAC :« Fábregas : el GATCPAC, aún », in Jano Arquitectura, n°62, décembre 1978, p. 42-46.ISSN 1773-0023

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