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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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238<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>constituée l’Œuvre Nationale de l’Après-travail (Opera Nazionale del Dopolavoro),tandis qu’en Allemagne, c’est en 1933 qu’apparaît l’organisation des loisirs La Forcepar la Joie (Kraft durch Freude) 47 . Ces organismes traduisaient, de la part des régimesconcernés, une volonté d’acculturation et d’endoctrinement des masses à travers ledéveloppement d’une idéologie collective. Retrouve-t-on dans le projet du GATEPACune intention du même ordre, quoique atténuée ? Le gigantisme des projets, la tendanceanalogue à « parquer » les masses en les considérant comme un ensemble homogène,les prétentions sociales et nationales d’une telle entreprise, établissent des points deconvergence qui ne doivent pas égarer. Contrairement aux régimes totalitaires, quiprenaient les masses plus comme objet de propagande que comme acteur politique,l’entreprise du GATEPAC ne recherchait pas un protagonisme passif des ouvriers, maisse proposait, au contraire, de lutter contre l’aliénation dont étaient victimes lestravailleurs industriels. La justification d’une telle démarche est simple, même si ellen’est pas exempte d’une définition classiste de l’homme : « Al ser el pueblo quien dalugar a la formación de las grandes ciudades y quien soporta la pesada carga de darlesimpulso, materialmente, creemos que tiene derecho a toda clase de diversiones, con elfin de permitirle reemprender con más vigor su trabajo » 48 .Cet extrait manifeste l’affirmation d’un droit au divertissement, encore subordonnéà la valeur travail, il est vrai. Pourtant, le traitement de cette masse formée par lestravailleurs urbains n’en reste pas moins classiste, déterminé sur la base de la fonctionsociale. S’il est donc excessif de parler dans le cas espagnol d’entreprise dedisciplinarisation des masses sur le modèle fasciste et nazi, on notera, cependant, qu’àtravers la conception de parcs spécifiquement populaires était posé le problème de laségrégation sociale, même positive. Mais il semble qu’à une époque où l’essence de laconscience de classe était précisément le séparatisme spatial — pour paraphraserHobsbawm —, le principe de mixité sociale ne faisait pas partie des préoccupationsurbanistiques. Malgré cette définition fortement classiste des individus, le cas de laCiutat de Repós i Vacances et, plus globalement, du Plan Maciá est intéressant, car il47 D’abord appelée Après le Travail (Nach der Arbeit), comme nous le rappellent Jean-Claude RICHEZ etLéon STRAUSS, dans « Un temps nouveau pour les ouvriers : les congés payés », in L’avènement desloisirs, op. cit., p. 381-382.48 Projet de la Coopérative La Ciutat de Repós, in Cuadernos de arquitectura, n°94, janvier-février 1973,p. 9.ISSN 1773-0023

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