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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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178<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>présentée comme un pis-aller, une menace pour l’enfant turbulent 72 . Mais lorsque lebudget familial, trop sollicité par les séjours en France ou en Suisse, faiblit, la familledoit se résoudre à y passer des vacances 73 . Curieusement, les enfants sont souventlaissés à « la sierra » pour leur santé, tandis que les parents repartent pour París. Mais lamaison familiale, comme le village d’origine prennent tout leur sens à la fin de Celia enel mundo, où Celia, après avoir « pratiqué » le Madrid mondain, la Côte d’Azur, unchâteau français, après une dernière aventure dramatique, est ramenée en Espagne parson père après la déclaration suivante :Esto ya ha pasado, Rodrigo, y no hay que lamentarse más… Tú no puedes seguir ocupadode la niña toda la vida, ni debiste traerla aquí… Porque no anduviera de un lado a otro la dejeyo en el colegio de las madres. […] Ahora nos iremos a España, donde quiero que se eduque.Me parece ya demasiado revoltijo de idiomas y harto cosmopolitismo el de esta criatura… 74Le passage semble marquer les limites de la modernité de ce milieu pour ce qui estde l’éducation Les épisodes de ce volume sont riches en juxtapositions : les enfants ontun projecteur de cinéma et des films qui leur servent à organiser une séance de cinémapayante, mais, quelques pages plus loin, les plaisirs d’une « romería » sont longuementévoqués, tandis que Celia s’initie aux travaux d’aiguille, d’ailleurs avec la plusmauvaise volonté du monde, ce qui la distingue des petites filles modèles qu’onrencontre dans la littérature de la période. Ce goût de l’Espagne traditionnelle, nondénué de pointes satiriques, se retrouve dans un épisode de Celia y sus amigos 75 , avec ladescription d’un train rempli de paysans et d’une autre « romería » en famille 76 .Les contradictions se précisent au fur et à mesure qu’avance la décennie ; dans Celiamadrecita, le grand-père somme Celia d’oublier ses rêves d’études, mais ce grand-pèreirascible et apparemment conservateur est aussi un général à la retraite qui s’insurgecontre le coup d’Etat de juillet 36, et meurt dignement après la victoire des rebelles dansle village.D’autres effets de tension et de contradiction sont sensibles au sein même de lafamille élargie, comme si celle-ci devenait progressivement le reflet d’une bourgeoisieespagnole déchirée. Déjà sensibles dans les premiers volumes où les oncles, tantes etparents de Celia s’affrontent parfois sur des questions d’éducation ou de mode de vie,les oppositions avec Celia madrecita deviennent plus affirmées : rapport à l’argent ou72 Celia, lo que dice, p. 89.73 Id., p. 123.74 Celia en el mundo, p. 203-204.75 Celia y sus amigos, p. 89.76 Id., p. 95.ISSN 1773-0023

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