OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)
ESPAGNE XVIIIe â XXe SIÃCLES - CREC ESPAGNE XVIIIe â XXe SIÃCLES - CREC
Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine165El espejo me devolvía mi imagen…¡Esa chica rubia vestida de blanco era yo! La blusacamisera, abrochada a las piernas como una braga, para que no saliera por la cintura con losmovimientos…, el short de hilo grueso hasta las rodillas…, el jersey de lana fina color malvapara no enfriarme después del juego…, la faldita blanca envolvente para convertir el traje detenis en sencillo vestido de campo… ¡Estaba bien! 31La partie de tennis est l’occasion pour celle-ci, confrontée à des obligations d’adulte,de se replonger dans une sociabilité juvénile, de parler de mode, de théâtre, mais ausside leurs études :Hablamos. Cocucho estudiaba el último del Bachillerato. Sólo le faltaban dos asignaturasque pensaba aprobar en septiembre. […] Mi short tuvo un éxito.- ¿Te lo has hecho en Francia? Aquí no los saben hacer así. […] Volvieron a hablar demodas, del concurso de natación, de la playa del Sardinero…, y la tarde se pasó en uninstante 32 .L’abondance des détails dans cette scène indique, à la fois, un public plus âgé, etl’attrait esthétique et social du sport en question. L’arrivée des jeunes filles et leurconversation fonctionnent aussi comme modèle social 33 . Le tennis participe ainsi de ladistinction et d’une norme sociale, dans laquelle le sport est un élément, autant que lalecture, la mode ou les voyages. Il faut d’ailleurs remarquer que la partie de tennisdonne lieu à une scène où les différences sociales se révèlent avec une certaine cruauté :les jeunes filles cherchent un ramasseur de balles, l’une d’elles propose de faire venir lafille du jardinier, jeune bonne de leur âge, mais Celia s’y oppose, pour ne pasl’humilier :- No, no, tía…, ¡por Dios! Yo te lo ruego, ¡no la llames!- ¿Por qué?- Porque no… Es una chica muy bonita…, de nuestra edad, hija del jardinero…- ¿Y eso qué importa? preguntó Lolín.- Sí, sí importa…Yo no podría seguir jugando […]- Tía…, es que es una chica de nuestra edad, que no juega con nosotras…- ¡Claro, que ocurrencia! ¿Cómo va a jugar Petruca al tenis?, es una pobre chica que ayudaen la cocina a secar los platos y que entrará a nuestro servicio en cuanto tenga dos años más[…]Cocucho [une des jeunes filles] dijo suavemente :- Sí, se sentiría inferior a nosotras…, y lo es sólo por la educación que le hannegado…¡pobre!Lolín se echó a reír.- ¡Chicas, qué teorías os traéis! Eso es socialismo o comunismo, o cosas de esas modernasque cuentan ahora…31 Celia madrecita, p. 188.32 Id., p.194-195.33 D’ailleurs, concernant cet aspect de « norme », à propos de ces jeunes invitées, la tante de Celia dit :« chicas como todas, que estudian, que han viajado, que leen », in Celia madrecita, p. 182.ISSN 1773-0023
166DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES- No sé lo que es – dijo Cocucho – a mí me parece sólo justicia… 34La pratique culturelle est un élément socialement distinctif particulièrement clair. Àce propos, une fête comme le Carnaval, qui est en théorie une occasion de mélangesocial révèle de façon exemplaire les différences sociales. Ainsi, dans Celia, lo que dice,Celia est déguisée en « Incroyable » par sa mère pour un élégant bal de masques, maiselle envie la fille du concierge qui, déguisée avec un vieux châle et un balai, va fêterCarnaval au « ventorro del tío Juan, a merendar chuletas » 35 .La jeune héroïne a le privilège d’être emmenée au théâtre : « Ya verás, cuandollegue el sábado, te llevaré a ver una comedia muy bonita en que sale Pinocho y la bruja« Marimandona » 36 . On peut supposer qu’il s’agit de la pièce d’un des principauxinnovateurs dans la création pour enfants : Salvador Bartolozzi 37 . La mère promet aussiune séance de cinéma : « Si eres buena y obediente, el sábado que viene te llevaré alcine a ver los cerditos y Mickey y los chicos de la pendilla » 38Le théâtre semble surtout avoir une valeur très différente selon qu’il s’agisse dupoint de vue adulte ou enfantin ; il est mystérieux et fascinant pour l’enfant, maisaccessoire social pour les adultes de ce milieu, comme le montre le dialogue suivant,dans Celia en el mundo :Resulta que todos han visto al tío anoche en la Comedia y quieren saber lo que le pareció laobra.- Me gusta más la del Infanta Isabel.- ¡Por Dios! ¿Cómo puede usted decir eso?- Pues a mí también me parece más fina… 39Lorsque l’oncle Rodrigo conduit Celia a une séance de cinéma, c’est l’occasion, àtravers le procédé du regard innocent de l’enfant, de souligner les différences sociales,mais aussi culturelles, à travers la consommation du cinéma, qu’on sait populaire déjà àl’époque :34 Id., p. 193-194.35 Celia, lo que dice, p. 60-61.36 Id., p.68.37 Jaime GARCÍA PADRINO, « Libros y literatura para niños en la España contemporánea », inPinocchio : la vie d’une œuvre à travers les textes, les illustrations, les films, Actes du colloque del’Institut International Charles Perrault, Mars 2002.38 Celia, lo que dice, p. 67.39 Celia en el mundo, p. 29.ISSN 1773-0023
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166<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>- No sé lo que es <strong>–</strong> dijo Cocucho <strong>–</strong> a mí me parece sólo justicia… 34La pratique culturelle est un élément socialement distinctif particulièrement clair. Àce propos, une fête comme le Carnaval, qui est en théorie une occasion de mélangesocial révèle de façon exemplaire les différences sociales. Ainsi, dans Celia, lo que dice,Celia est déguisée en « Incroyable » par sa mère pour un élégant bal de masques, maiselle envie la fille du concierge qui, déguisée avec un vieux châle et un balai, va fêterCarnaval au « ventorro del tío Juan, a merendar chuletas » 35 .La jeune héroïne a le privilège d’être emmenée au théâtre : « Ya verás, cuandollegue el sábado, te llevaré a ver una comedia muy bonita en que sale Pinocho y la bruja« Marimandona » 36 . On peut supposer qu’il s’agit de la pièce d’un des principauxinnovateurs dans la création pour enfants : Salvador Bartolozzi 37 . La mère promet aussiune séance de cinéma : « Si eres buena y obediente, el sábado que viene te llevaré alcine a ver los cerditos y Mickey y los chicos de la pendilla » 38Le théâtre semble surtout avoir une valeur très différente selon qu’il s’agisse dupoint de vue adulte ou enfantin ; il est mystérieux et fascinant pour l’enfant, maisaccessoire social pour les adultes de ce milieu, comme le montre le dialogue suivant,dans Celia en el mundo :Resulta que todos han visto al tío anoche en la Comedia y quieren saber lo que le pareció laobra.- Me gusta más la del Infanta Isabel.- ¡Por Dios! ¿Cómo puede usted decir eso?- Pues a mí también me parece más fina… 39Lorsque l’oncle Rodrigo conduit Celia a une séance de cinéma, c’est l’occasion, àtravers le procédé du regard innocent de l’enfant, de souligner les différences sociales,mais aussi culturelles, à travers la consommation du cinéma, qu’on sait populaire déjà àl’époque :34 Id., p. 193-194.35 Celia, lo que dice, p. 60-61.36 Id., p.68.37 Jaime GARCÍA PADRINO, « Libros y literatura para niños en la España contemporánea », inPinocchio : la vie d’une œuvre à travers les textes, les illustrations, les films, Actes du colloque del’Institut International Charles Perrault, Mars 2002.38 Celia, lo que dice, p. 67.39 Celia en el mundo, p. 29.ISSN 1773-0023