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OCIO Y OCIOS DU LOISIR AUX LOISIRS (ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES)

ESPAGNE XVIIIe – XXe SIÈCLES - CREC

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118<strong>DU</strong> <strong>LOISIR</strong> <strong>AUX</strong> <strong>LOISIR</strong>S (<strong>ESPAGNE</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>–</strong> <strong>XXe</strong> <strong>SIÈCLES</strong>peuvent consacrer aux consommations 34 . Lors de ces séances de début de soirée, surtoutconsacrées à la danse, on peut aussi voir des étudiants — qualifiés, selon les textes dechahuteurs ou de « enfadados con los libros » —, accompagnés de soldats ou demilitaires peu gradés qui apprécient surtout les performances des danseuses et le fontsavoir de façon enthousiaste et tapageuse.Plus la nuit avance, plus le public se compose de jeunes bourgeois ou aristocrates,amateurs de danse et de chant. Ils viennent voir les vedettes, Concha la Carbonera,Antonio Chacón ou Juan Breva pour ne citer qu’eux, qui se produisent en deuxièmepartie de soirée 35 . C’est aussi à ce moment-là que l’on peut rencontrer les représentantsdu monde de la tauromachie, très lié socialement et culturellement au milieu flamenco,et toute une faune de truands, certains à l’affût d’un client éméché qu’ils pourraientdélester de quelque argent, montre et autres objets de valeur 36 ; d’autres venus surveillerles « filles » — danseuses, serveuses et autres « montantes » qui travaillent pour eux.Pour ces jeunes bourgeois et aristocrates, señoritos, l’heure tardive à laquelle ilsviennent au café, ainsi que les fêtes — représentations privées auxquelles participentaussi des filles qui font commerce de leurs charmes — organisées à leur attention 37 dansles petits salons, reservados 38 , attenants au salon principal, une fois le spectacle fini,sont un moyen pour eux d’afficher leur plus grande disponibilité temporelle et leurpouvoir économique, privilèges de leur position sociale. Même s’ils fréquentent lemême lieu et ont la même consommation culturelle que les autres catégories sociales, la34 Demófilo signale qu’en 1881, « café y copa » coûtent deux réaux, Antonio MACHADO Y ÁLVAREZ,(Demófilo), Colección de Cantes…, p. 181.35 On remarque dans cette répartition sociale du public en fonction de l’heure de la séance, une similitudeentre le café cantante et le género chico ; cf. Serge SALAÜN, « La sociabilidad en el teatro 1890-1915 »,in Historia Social,2001, n°41, p. 138-139.36 La presse locale se fait souvent l’écho des vols qui se produisent dans ou à proximité des caféscantantes : « En la puerta del Café Cantante de la calle del Rosario, y entre dos y tres de la madrugada,gritaba desesperadamente un individuo porque, según decía, acababan de robarle un reloj de plata y unacadena del mismo metal », El Posibilista, 17-I-1883, in José Luís ORTÍZ NUEVO, ¿Se sabe algo ?…, p.348.37 L’organisation de fêtes privées avec chants et danses à l’attention, en particulier, de jeunes aristocratesest une tradition, en Andalousie, bien antérieure à l’avènement du Café cantante. José CADALSO, danssa lettre n°7, décrit déjà l’une de ces fêtes privées entre Gitans et jeunes aristocrates ; cf. CartasMarruecas, [1793], edición, estudio y glosario de Juan Tamayo y Rubio, Madrid, Espasa-Calpe, 1979, p.33. Quant au pasteur anglican, George BORROW, qui séjourna dans la première moitié du XIXe parmiles Gitans d’Andalousie, il signale aussi qu’à la nuit tombée, de jeunes aristocrates se rendaient dans lesquartiers gitans pour y faire la fête ; cf. George BORROW, Los Zincali, [1841], traducción de M. Azaña,Madrid, Ediciones Turner, 1979, p. 42.38 Le caractère privatif de ces reservados attisait bien des fantasmes, parmi les partisans ou opposants ducafé cantante, sur ce qui pouvait s’y passer. Pour ne citer qu’un exemple, Pierre Louÿs exploite cetaspect fantasmatique dans son roman La femme et le pantin : alors qu’elle est danseuse dans un cafécantante de Cadix, l’héroïne, Concha Pérez, danse nue lors une fête privée qui a lieu dans un reservadoet à laquelle participent des touristes étrangers.ISSN 1773-0023

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