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Le Marcheur - Association des Marches Folkloriques de l'Entre ...

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ASSOCIATIONDESMARCHES FOLKLORIQUESDEL'ENTRE-SAMBREET25MEUSELa déchargeSELON JOSEPH ROLAND (*)Tirer est une manière de saluer, demanifester sa joie et de rendre leshonneurs.Un vaisseau de guerre salue en tirantune ou plusieurs salves de ses canons.Dans nos campagnes, on manifeste sajoie en tirant les «campes» à l’occasiond’un mariage, et le nombre de coups estun indice de sympathie ou de générositédes mariés; semblablement on tire lecanon pour annoncer la naissance d’unprince et, pendant la guerre on fête unevictoire par des salves d’artillerie.Enfin, lorsqu’un soldat meurt en servicecommandé, le piquet d’honneur tireune salve au moment où la bière estdescendue dans la fosse.Chez nous, le feu de mousqueterie estl’épisode essentiel pour les Marcheurs.L’instant est pathétique quand lestireurs déployés en tirailleurs, fusilchargé, doigt sur la gâchette, observentles évolutions du major et s’apprêtent,au commandement de «feu !» à accomplirle rite essentiel de leur éphémèreexistence, en exécutant avec ensembleun feu de salve. «Qué bèle dèchârge !»murmure-t-on dans la foule.On exécute - chaque Compagnie à tourde rôle - une décharge à tout arrêtimportant de la procession, en faced’une église, d’une chapelle, d’un reposoir;de même aussi en face de la maisond’un dignitaire que l’on veut honorer,dans l’espoir d’en recevoir unpourboire.Ordinairement chaque Compagnie exécuteune salve sous le commandementde son chef, mais on peut aussi réunirplusieurs Compagnies en un immensecarré et faire le «bataillon carré», lestireurs étant tournés vers l’intérieur oùsont les chefs et les reliques. Alors, c’estgénéralement le plus ancien des majorsqui est invité à prendre le commandement.Il arrive que le major offre lesabre à une personnalité de marque.Ainsi, en 1930, les Compagnies de laMarche Sainte-Rolende étaient exceptionnellementgroupées en batailloncarré dans la cour du château d’Acoz,où l’on célébrait le souvenir d’OctavePirmez. Le petit-fils de M. le BaronMaurice Pirmez commandait la Compagnied’Acoz; il vint, se conformantaux traditions du pays, présenter lesabre au roi Albert Ier, qui crut bienfaire en refusant. Nos mandataires politiquescarolorégiens ne se font pasprier, ils connaissent la mentalité deleurs électeurs et ne tiennent point àleur déplaire.Il existe une troisième manière derendre les honneurs, c’est l’exécutiond’un feu de file. Ceci se passe notammentà Fosses lorsque, les reliques desaint Feuillen étant rentrées dans la collégiale,la procession terminée, chaquetireur vient rendre un suprême hommageau pied de la statue qui domine leporche, en déchargeant son arme.A Walcourt aussi, on connaît le feu defile. Le dimanche suivant la Trinité, laCompagnie de Walcourt assiste à lagrand-messe et escorte la procession dusaint Sacrement. L’après-midi, elle vafaire un feu de file à Cupidon, c’est-àdireà une pierre qui a de vagues traitsd’un homme et qui est encastrée dans lemur de soutènement de la terrasseentourant l’église; la tradition luiconserve le titre de «plus ancien citoyende Walcourt».❏(*)Extrait de «Escortes Armées etMarches Folkloriques» - 1973.Collection «Folklore et Art Populairede Wallonie» - volume 4.

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