Voici

ASSOCIATION8DESMARCHES FOLKLORIQUESDEL'ENTRE-SAMBREETMEUSELE VIEUX SAPEUR D’AISEAU (suite de la page 7)trouvent seuls Marcheurs.Ils font force décharges et, pourêtre certains que cette fois ilsseront les derniers, ils passentmême la nuit.La belle farce, n'est-ce pas ! ajouteServais, tout heureux.Il abandonne son poste de capitaine,au profit de son fils aîné etendosse la tenue de sapeur enchef : un haut bonnet à poil avecune aigrette blanche, un tablierblanc à bavette ; à la ceinture,une hache redoutable... Commeil est grave et digne, le chefsapeur avec sa longue barbe.Il y a sept ans, il était à Fossespour la Saint-Feuillen, et comptebien y aller encore cette année,malgré son grand âge. Mais laguerre est «là» et qui sait si lesAllemands ne seront pas «ici»pour l'en empêcher. (4)On entend le bruit du canon etles fuyards de Sombreffe annoncentque la soldatesque met levillage à feu et à sang.Quand on est sapeur, on n'a paspeur !Qu’on engage la Marche à partirpour la guerre et celle-ci sera bienvite terminée !Ah ! nom de tonnerre, je suis undémobilisé de 70. Oui, j’ai vu laguerre de 1870... Et puis, ne suis-jepas le chef sapeur de la Marche ? Lahache qui pend au mur de machambre pourrait bien servir pour lepremier Boche qui montrera le nez.Les Teutons ne tardent pas à faireirruption, ils fouillent la maisonde fond en comble et, dans unemalle en chêne, découvrent sonuniforme de sapeur. C’est unepièce accablante. Ils collent levieux au mur, sous les yeuxépouvantés de sa bru. Par dérision,un soldat lui met son bonnetà poil sur la tête.Merci ! s’écrie Servais, crânement.Et à sa belle-fille qui supplie lesbrigands de ne lui faire aucunmal : Allons, n’implore pas cestigres. Sois digne et courageuse.Fuis vite avec l’enfant dans les bois !Lorsqu’elle revient, deux joursplus tard, la maison est encendres, et là, tout près, le jardinierest face contre terre, sonbonnet à poil à ses côtés, sahache porte des traces de sang.❏(1) Contes Légendes et historique des Communesde l’Entre-Sambre-et-Biesmes.(suivi du Sac de Tamines en 1914). - EditionsJ. Duculot à Gembloux.Camille Malburny est né à Farciennes en1890 et décédé à Marcinelle en 1936.Membre de l’Association Littéraire Wallonnede Charleroi, il collabore aux revues«L’Coq d’Awous» de Charleroi et «L’Cwarneû»de Namur.(2) Selon la croyance populaire, c’est dans lesenvirons de Farciennes, qu’eut lieu labataille de la Sambre, dite de Presles, enl’an 57 avant Jésus-Christ. C’est une légendecar César désigne par Sabis, non pas laSambre, mais bien la Selle, une rivière duNord de la France, affluent de l’Escaut.(Hervé Hasquin : La Wallonie, son histoirep.6).(3) On retient principalement trois Biesmes :- la première Biesme est formée par les ruisseauxd’Oret et de Nefzée, traverse le villagede Biesme, arrose Sart-Eustache, Presles,et se jette dans la Sambre à Aiseau ;- la deuxième Biesme prend sa source dansle lac de Bambois (Fosses) et rejoint laSambre à Auvelais ;- La troisième Biesme prend sa source dans