Voici

ASSOCIATIONDESMARCHES FOLKLORIQUESDEL'ENTRE-SAMBREET13MEUSELa jument du commandantGABRIEL THIBAUT - 1976Le commandant n'est pas unspécialiste en haute voltige. Ilchoisit, pour effectuer le tourde la Madeleine, la poulinière épaisseet paisible qui ne fait courir aucunrisque d'être désarçonné.Il peut pourtant monter un hongremagnifique mais qui conserve lafougue, malgré la castration.Ne voulant pas être pris pour un«couillon», notre cavalier affirme queseule la jument reste disponible etencore..., son propriétaire a beaucouphésité car la bête vient de pouliner:«Je vous la cède mais vous la trairez àchaque halte.»Dès le premier repos, à Roux, le laitfiltre. Le commandant s'isole dans lacour des écoles et s'ingénie tant bienque mal à traire. Le scénario serenouvelle à Courcelles-Trieu et àBon-Pont sous les frondaisons dubois des Manants. Tout l'Etat-Majorobserve discrètement ces opérationssuccessives, ce qui n'empêche pasquelques quolibets de fuser :«Satché sur les tettes, André. T'as l'érdin garçon d'cinsse.»On dit, sous le couvert, qu'il ne fautpas chercher d'autre cause au retardpris à la rentrée.Les meilleures vues de ce cinémafolklorique sont enregistrées devantla tribune, à Jumet-Heigne. S'étantaperçu du gonflement énorme dupis, le commandant pousse un petittrot, ce qui imprime aux mamellesun balancement impromptu, appuyépar un écoulement du lait, projetéde gauche à droite. Quelques Marcheurset spectateurs sont éclaboussés:«Ah ! le saligaud ! Pauvre bête !»Le commandant ne s'occupe pas desréactions du public et en a littéralementplein les bottes.Il gagne la place Francq où il attacheles rênes de la poulinière à la balustradedu kiosque ; pour la «énième»fois, il trait sous l'oeil amusé desgosses du quartier.❏Viv’ el Mad’lène !LEONIE LECLERCQ *Sôdarts ès pèlèrins rintrî d'in fwârt grand tour,Dès tambours ô lon, on ètindèt li brût sourd.Dès djins pèstèlîs, dès ôtes courîs tout binaûches,I'n'arivèt d'tous costés, di drwèt' èyèt d'gaûche.V'là lès premîs; mins non si n'èst qu'ène faûsse alârme.Bâ-wiche, c'èst bèn lon, di yès' lès tchfaûx dès gendârmes.C'èst èn ome, satchî pa Josèfine èyèt s'fîye.El'avîs l'èr d'èn awè vèyu d'in leû vîye.(suite page 14)