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RAPPORT DE DIAGNOSTIC - douanes de côte d'ivoire

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Remerciements :L’expert <strong>de</strong> l'OMD tient à remercier très sincèrement les personnes suivantes pour l'ai<strong>de</strong> apportéelors <strong>de</strong> sa mission en République <strong>de</strong> Côte d’Ivoire :Monsieur BOHOUN Bouabré, Ministre du Plan et du Développement ;Monsieur DIBY Charles Koffi, Ministre <strong>de</strong> l’Economie et <strong>de</strong>s Finances ;Monsieur AHOUTOU ²Koffi Emmanuel, Directeur <strong>de</strong> Cabinet du Ministre <strong>de</strong> l’Economie et <strong>de</strong>sFinances ;Monsieur AGNAN Guy Diahore, Conseiller douanier du Ministre <strong>de</strong> l’Economie et <strong>de</strong>sFinances ;Monsieur GNAMIEN Konan, Colonel Major, Directeur Général <strong>de</strong>s Douanes <strong>de</strong> Côte d’Ivoire ;Madame M’LANHORO Agnès, Directrice Générale Adjointe ;Monsieur MANGLY Alphonse, Directeur Général Adjoint ;Monsieur BOBIA G. Emile, Directeur <strong>de</strong>s Moyens Généraux (D.M.G) ;Monsieur AMANI Oka Bertin, Sous Directeur ;Monsieur KOUASSI Assoumou Jean, Sous Directeur du Budget ;Monsieur DOFFOU Pascal, Directeur <strong>de</strong>s Ressources Humaines (D.R.H);Monsieur PALE Olo Sib, Sous Directeur à la Formation ;Monsieur N’GUETTA Say, Directeur <strong>de</strong> la Réglementation et du Contentieux (D.R.C) ;Monsieur N’DRI Koffi Jacques, Sous Directeur du Tarif et <strong>de</strong> la Valeur ;Monsieur COULIBALY Amadou, Sous Directeur <strong>de</strong>s Techniques Douanières ;Monsieur TOURE Idrissa, Sous Directeur au Contentieux ;Monsieur YAO Michel, Sous Directeur <strong>de</strong>s Enquêtes Douanières (D.E.D) ;Monsieur N’GUESSAN Kouakou ; Bureau <strong>de</strong>s Enquêtes Financières ;Messieurs les Responsables <strong>de</strong>s Services Informatiques ;Monsieur KANGOU Vincent, Directeur <strong>de</strong>s Statistiques ;Monsieur ADAMA Traoré, Sous Directeur <strong>de</strong>s Statistiques ;Monsieur KPANGNI Moro Albert, Directeur du Recouvrement ;Monsieur BRINDOU Kanga M’bia Ernest, Sous DirecteurMonsieur GAULI-EXT Bi Sahi, Directeur <strong>de</strong>s Services Extérieurs ;Madame KOUASSI N’da, Directrice <strong>de</strong>s Services Douaniers d’AbidjanMonsieur KADIO Albert Louis, Directeur Régional Abidjan Nord ;Messieurs les Responsables <strong>de</strong>s Bureaux <strong>de</strong>s Régimes économiques, du Transit et <strong>de</strong>sExonérations ;Monsieur le Responsable du Bureau du Suivi <strong>de</strong>s Marchandises ;Madame la Responsable du Bureau du Scanner ;2


Monsieur TRAORE Nouffou, Chef <strong>de</strong> bureau <strong>de</strong> Vridi pétroles ;Monsieur le Chef <strong>de</strong> Bureau <strong>de</strong> Noé ;Monsieur KONE KAGNINMIGNON, Jibith Ephrem, Chef <strong>de</strong> division <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s à l’Aéroportd’Abidjan ;Monsieur BODA Ludovic, Chef <strong>de</strong> Bureau à l’aéroport d’Abidjan ;Monsieur le Chef <strong>de</strong>s Opérations Commerciales au bureau <strong>de</strong> l’aéroport ;Monsieur le Chef du Bureau du Guichet Unique Automobile ;Monsieur SANGARE Souleymane, accompagnateur <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> diagnostic en Côte d’Ivoire,Conseiller <strong>de</strong> l’Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> Côte d’Ivoire près le Benelux et l’Union Européenne, déléguéauprès <strong>de</strong> l’OMD, expert agrée <strong>de</strong> l’OMD ;Monsieur N’DRI Jacques, accompagnateur <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> diagnostic en Côte d’Ivoire, SousDirecteur au Tarif et à la Valeur ;Monsieur DJOMAN<strong>DE</strong> LOUA Alain, accompagnateur <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> diagnostic en Côted’Ivoire, Chef du Bureau National <strong>de</strong> Liaison et du Renseignement ;Et les cadres et les personnels <strong>de</strong>s Direction régionales <strong>de</strong>s Douanes d’Abidjan Nord, d’AbidjanSud et d’Aboisso;Les Représentants <strong>de</strong>s institutions suivantes :Monsieur EGOUME BOSSOGO Philippe, Représentant Rési<strong>de</strong>nt du Fonds MonétaireInternational à Abidjan ;Monsieur BURIE Koenraad, Attaché Commerce et Intégrations Régionales à la Délégation <strong>de</strong>l’Union Européenne à Abidjan ;Monsieur SYLLA Oumar Attaché sectoriel, Poste d’Expansion Economique auprès <strong>de</strong>l’Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France à Abidjan ;Les institutions et les opérateurs économiques suivants :A Abidjan :Les commissionnaires en douane, les acconiers, les consignataires et les entreprises qui ont bienvoulu participer en nombre à la réunion du mardi 23 avril à 15 H organisée à leur intention ausiège <strong>de</strong> la société SAGA SDV ;Monsieur OBERDORFF Michel, Directeur général <strong>de</strong> BIVAC Abidjan ;Monsieur SOUMAHORO Aboubakary Sidiki, Directeur <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> BIVAC à Abidjan ;Monsieur FRANCOIS Maxime, Adjoint au Directeur général <strong>de</strong> BIVAC à Abidjan ;Monsieur BAKAYOKO A Dramane, Directeur général <strong>de</strong> l’Office Ivoirien <strong>de</strong>s Chargeurs ;Monsieur AÏOUO NIANGO Jean-Marie, Directeur du fret et <strong>de</strong> l’Assistance aux Chargeurs <strong>de</strong>l’Office Ivoirien <strong>de</strong>s Chargeurs ;Madame ROLAND Nelly Christiane, Chef du Département Suivi <strong>de</strong>s Trafics et responsable <strong>de</strong> laFormation <strong>de</strong> l’Office Ivoirien <strong>de</strong>s Chargeurs.3


SOMMAIREAperçu du Cadre <strong>de</strong> Normes (Programme SAFE) page 5Récapitulatif pages 6 à 10Introduction pages 9 à 143. Gestion stratégique pages 14 à 214. Gestion <strong>de</strong>s Ressources Humaines et <strong>de</strong>s Moyens pages 21 à 325. Cadre Juridique pages 32 à 386. Procédures Douanières pages 38 à 657. Technologie <strong>de</strong> l’Information et <strong>de</strong> la Communication pages 65 à 768. Coopération, Communication et Partenariat avec l’extérieur pages 76 à 819. Bonne gouvernance pages 81 à 87Appendice :Tableau <strong>de</strong>s recommandations et niveau <strong>de</strong> priorité.pagesAnnexes :I. Programme <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> l’O.M.D. pages4


APERÇU DU CADRE <strong>DE</strong>S NORMESObjectifs et principes.Le Cadre <strong>de</strong> Normes a pour objectifs <strong>de</strong> : mettre en place <strong>de</strong>s normes garantissant à l’échelon mondial la sécurisation et la facilitation<strong>de</strong> la chaîne logistique afin <strong>de</strong> promouvoir la certitu<strong>de</strong> et la prévisibilité lors <strong>de</strong>s transactionsdu commerce international ; permettre une gestion intégrée <strong>de</strong> la chaîne logistique, quelque soit le mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport ; renforcer le rôle, les fonctions et les capacités <strong>de</strong>s administrations douanières pour répondreaux défis du 21 ème siècle et saisir les opportunités ; renforcer la coopération entre les administrations <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> afin d’améliorer leur capacité àdétecter les envois présentant un risque élevé ; renforcer la coopération douane/entreprises ; promouvoir une circulation flui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s marchandises en assurant la sécurité <strong>de</strong> la chaînelogistique du commerce international.Le Cadre <strong>de</strong> Normes se compose <strong>de</strong> quatre éléments centraux : le Cadre <strong>de</strong> Normes permet d’harmoniser les renseignements préalables sur les marchandisesfournis par voie électronique, tant pour les envois en partance, qu’à l’arrivée ou en transit ; chaque pays adoptant le Cadre <strong>de</strong> Normes s’engage à mettre en œuvre une approchecohérente en matière <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques afin <strong>de</strong> traiter les menaces liées à la sécurité ; le Cadre <strong>de</strong> Normes exige qu’à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> raisonnable du pays <strong>de</strong> réception <strong>de</strong>smarchandises et sur la base d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> ciblage <strong>de</strong>s risques comparable, le pays quiexpédie les marchandises effectue une vérification <strong>de</strong>s conteneurs et <strong>de</strong>s marchandises enpartance présentant un risque élevé, <strong>de</strong> préférence en recourant à un matériel <strong>de</strong> détection nonintrusif comme <strong>de</strong>s machines à rayons X pour les grands volumes et <strong>de</strong>s détecteurs <strong>de</strong>radiations ; le Cadre <strong>de</strong> Normes définit enfin les avantages que la douane doit garantir aux entreprises quisatisfont aux normes minimales <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong> la chaîne logistique et <strong>de</strong>s meilleures pratiques.Le Cadre <strong>de</strong> l’OMD, conçu sur la base <strong>de</strong>s quatre éléments clés décrits ci-<strong>de</strong>ssus, repose sur un doublepilier, celui du réseau douane-douane et celui <strong>de</strong>s partenariats douane-entreprises. Ce double pilierprésente <strong>de</strong> nombreux avantages. Il comprend un jeu <strong>de</strong> normes qui sont regroupées <strong>de</strong> manière à engarantir une compréhension aisée et une mise en oeuvre rapi<strong>de</strong> à l’échelon international. En outre, leCadre est directement inspiré <strong>de</strong>s mesures existantes <strong>de</strong> l’OMD en matière <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong>facilitation, ainsi que <strong>de</strong>s programmes élaborés par les administrations membres.5


1. RECAPITULATIF1.1 RappelLe Directeur Général <strong>de</strong>s Douanes <strong>de</strong> Côte d’Ivoire a fait part au Secrétaire Général <strong>de</strong>l'Organisation Mondiale <strong>de</strong>s Douanes (O.M.D) <strong>de</strong> sa volonté <strong>de</strong> mettre en œuvre le Cadre <strong>de</strong>Normes adopté à l'unanimité par le Conseil <strong>de</strong> l'O.M.D en Juin 2005 à Bruxelles.L’adhésion au Cadre <strong>de</strong> Normes par une Administration douanière consiste à mettre sonorganisation et ses métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail en mesure d’appréhen<strong>de</strong>r avec un maximum d’efficacité lerisque lié à une opération <strong>de</strong> commerce international. A cette fin il est nécessaire <strong>de</strong> pouvoiri<strong>de</strong>ntifier le risque et <strong>de</strong> se mettre en situation <strong>de</strong> l’appréhen<strong>de</strong>r. Les risques sont <strong>de</strong> naturesdifférentes, que ce soit <strong>de</strong>s risques fiscaux (frau<strong>de</strong> sur l’espèce ou la valeur, blanchiment <strong>de</strong>capitaux), <strong>de</strong>s risques pour le consommateur (normes techniques, matières dangereuses,contrefaçons) ou <strong>de</strong>s risques liés à la santé et à la sécurité publique (armes, terrorisme, drogue).Une fois le risque i<strong>de</strong>ntifié, l’Administration doit pouvoir adapter son organisation et son actionpour y faire face avec les meilleures chances <strong>de</strong> succès.Afin d'apporter son soutien à ce processus <strong>de</strong> mise en œuvre du Cadre <strong>de</strong> Normes, le Secrétariat<strong>de</strong> l'O.M.D a proposé aux autorités douanières ivoiriennes qu'une équipe composée d’un expert etd’un consultant <strong>de</strong> la Direction du Renforcement <strong>de</strong>s Capacités <strong>de</strong> l’O.M.D, se déplace en Côted’Ivoire du 18 avril au 3 mai 2007 afin <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une mission d'évaluation <strong>de</strong> l'Administration<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes.Le Directeur Général <strong>de</strong>s Douanes <strong>de</strong> Côte d’Ivoire a donné son accord pour cette mission parlettre au Secrétaire Général <strong>de</strong> l'O.M.D.Pour <strong>de</strong>s raisons ponctuelles <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière minute Monsieur Franck LECOINDRE, Consultant <strong>de</strong> laDirection du Renforcement <strong>de</strong>s Capacités n’a pu effectivement prendre part à la mission. Seull’expert <strong>de</strong> cette même Direction, en charge <strong>de</strong> la région Afrique <strong>de</strong> l’Ouest et du Centre <strong>de</strong>l’OMD dans le cadre du programme Colombus, Monsieur Serge DUHAMEL, a réalisé ledéplacement et la mission.Au cours <strong>de</strong> sa mission <strong>de</strong> diagnostic, l’expert <strong>de</strong> l'O.M.D a entrepris diverses actions. Il a enparticulier rencontré les cadres dirigeants <strong>de</strong> la douane ivoirienne ainsi que <strong>de</strong>s membres dupersonnel chargés <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong>s politiques douanières, tant dans le secteur <strong>de</strong>sopérations commerciales que dans celui <strong>de</strong> la surveillance douanière.Il a aussi rencontré les représentants <strong>de</strong> nombreuses structures et les opérateurs <strong>de</strong>s secteurs privéet public en relations constantes avec les services <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes. Il a visité plusieursservices douaniers en charge <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement au port et à l’aéroport d’Abidjan età Noé sur la frontière avec le Ghana.Enfin <strong>de</strong>s contacts ont été pris à Abidjan avec les responsables locaux <strong>de</strong> la société BIVAC. Cettesociété, basée à Paris, s’est vue chargée par le Gouvernement ivoirien d’un mandat <strong>de</strong> préinspection et d’un contrat <strong>de</strong> sûreté <strong>de</strong>s marchandises.L'Administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoirienne a apporté un soutien marqué à cette mission, au travers<strong>de</strong> la présence constante <strong>de</strong> Monsieur Souleymane SANGARE, Conseiller douanier auprès <strong>de</strong>l’Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> Côte d’ivoire près le Benelux et l’Union Européenne à Bruxelles, <strong>de</strong> Monsieur6


Jacques NDRI, Sous Directeur aux questions tarifaires à la Direction Générale <strong>de</strong>s Douanes àAbidjan, qui a par ailleurs récemment participé à l’atelier <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s experts <strong>de</strong> l’O.M.D àOuagadougou en novembre 2006 et <strong>de</strong> Monsieur Alain LOUA DJOMAN<strong>DE</strong>, Chef du BureauNational <strong>de</strong> Liaison et du Renseignement.Les aspects logistiques ont été assurés avec diligence et efficacité par les services <strong>de</strong> la Direction<strong>de</strong>s Moyens Généraux, en particulier grâce au suivi <strong>de</strong> son Directeur Monsieur Emile BOBIA.Les documents disponibles ont été remis à l’expert sur sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Le rapport expose la situation actuelle <strong>de</strong> l'Administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes, tellequ'elle a été analysée par l’expert, et présente en appendice les recommandations qui sontproposées au Directeur Général <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>. Il précise enfin le type <strong>de</strong> soutien que l'O.M.Dest en mesure d'apporter afin <strong>de</strong> permettre à la douane ivoirienne <strong>de</strong> progresser dansl’acquisition du cadre <strong>de</strong> normes.1.2 Appréciations d’ensembleLe rapport <strong>de</strong> diagnostic <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes fait ressortir un nombre important <strong>de</strong>points particuliers à cette administration, qui a eu le mérite remarquable dans le contextetrès difficile <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années en Côte d’Ivoire, non seulement <strong>de</strong> continuer àfonctionner quasi normalement, mais aussi <strong>de</strong> continuer à progresser techniquement etd’obtenir <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> recettes au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s objectifs fixés par les autorités, et ce en dépitd’un ralentissement marqué <strong>de</strong>s activités économiques dans le pays du fait <strong>de</strong> sa partition.Compte tenu <strong>de</strong> la situation en Côte d'Ivoire l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> n'a pas fait l'objetd'étu<strong>de</strong>s approfondies ces cinq <strong>de</strong>rnières années. Très récemment une mission <strong>de</strong> l’UEMOA aréalisé une analyse partielle <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes. Dans ce contexte particulier la mission n'apu s'appuyer que sur ses contacts, tant avec les cadres <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennesqu’avec les opérateurs économiques et leurs représentations professionnelles.De nouvelles métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail ont été introduites ces six <strong>de</strong>rnières années dans l'administration<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes. Elles se basent tant sur le renforcement <strong>de</strong> l’organisation <strong>de</strong>s structuresque sur le recours aux <strong>de</strong>rnières techniques informatiques douanières. Ces métho<strong>de</strong>s ontprofondément modifié le fonctionnement quotidien <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et <strong>de</strong>sprogrès très conséquents ont été observés dans le domaine <strong>de</strong> l'optimisation <strong>de</strong>s moyensinformatiques. Cette optimisation <strong>de</strong> la ressource informatique a été essentiellementorientée vers l’objectif <strong>de</strong> la sécurisation <strong>de</strong>s recettes.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'informatisation du dédouanement on a aussi délibérément utilisé les moyensinformatiques comme <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> supervision <strong>de</strong> la bonne marche <strong>de</strong>l'administration. Cette concentration <strong>de</strong>s moyens informatiques en vue d'une collecte optimale <strong>de</strong>sressources financières a pu d’une certaine façon momentanément reléguer la dimensionéconomique au second plan ; <strong>de</strong> même la lutte contre la frau<strong>de</strong> peut paraître quelque peu en retardau regard <strong>de</strong>s moyens déployés pour la sécurisation <strong>de</strong>s recettes.L'importance <strong>de</strong>s innovations technologiques est telle qu'une partie <strong>de</strong>s opérateurs etvraisemblablement également une partie <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> apparaissent en retrait <strong>de</strong>sréformes. Dans ce contexte <strong>de</strong> superposition et <strong>de</strong> multiplication <strong>de</strong>s nouvelles dispositions7


(plusieurs centaines <strong>de</strong> décisions) il pourrait sembler intéressant <strong>de</strong> marquer une pause etd'analyser dans leur ensemble les conséquences <strong>de</strong>s dispositions prises.Cette pause momentanée pourrait également offrir l'opportunité d'associer les opérateurs etl’administration dans une opération <strong>de</strong> revue complète <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s mécanismes etprocédures concourants à l'importation et à l'exportation pour tous les régimes <strong>de</strong>dédouanement. De cette manière les contradictions et redondances <strong>de</strong> procédurespourraient être éliminées d'un commun accord avec les opérateurs. De même lacoordination <strong>de</strong>s services douaniers, <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>s opérations commerciales entre eux et<strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s entre eux et la coordination <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s services douanier <strong>de</strong>vrait sortirnotablement améliorée <strong>de</strong> ces réflexions.Des séminaires internes tant dans l'administration que pour les organisations professionnellespermettraient à chacune <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> préparer <strong>de</strong>s rencontres et <strong>de</strong> les rendre beaucoup plusprofitables et beaucoup plus efficaces. A l'issue <strong>de</strong> ces séminaires particuliers un séminairecommun pourrait enfin aboutir à une documentation <strong>de</strong>s procédures partagée et reconnue parl'ensemble <strong>de</strong>s intervenants.Outre cette nécessité la mission incline à penser que la pause dans le processus <strong>de</strong> réformepermettrait également une remise à niveau et une meilleure adhésion <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s personnelsen vue d'aboutir à une professionnalisation encore accrue <strong>de</strong> tous les agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et <strong>de</strong>tous les opérateurs en relations avec la douane. A l'évi<strong>de</strong>nce un certain nombre d'actions <strong>de</strong> miseà niveau s'imposent tant dans les services <strong>de</strong>s opérations commerciales que dans les services <strong>de</strong>sbriga<strong>de</strong>s. A cet égard un effort particulier <strong>de</strong>vra être consenti au bénéfice <strong>de</strong>s agents récemmentrecrutés et <strong>de</strong> ceux n’ayant pas bénéficié d'actions <strong>de</strong> formation continue.La poursuite du processus <strong>de</strong> réforme ne pourra être envisagée qu'au travers d'unaccompagnement soutenu et d'une mise à niveau réelle <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s agents.Les nouvelles métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail remettent complètement en question <strong>de</strong> nombreuses pratiquesdéviantes qui s’étaient progressivement installées au fil <strong>de</strong>s années et faisaient <strong>de</strong> l'administration<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> une administration routinière voir « coutumière » dans laquelle l'intermédiationpersonnelle pouvait mettre en permanence en péril le fonctionnement normal <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong>dédouanement. D'une certaine façon les nouvelles métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail constituent un choc <strong>de</strong>cultures et un véritable saut qualitatif qu'il convient <strong>de</strong> préserver absolument.Les agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> doivent être convaincus qu'il n'y a pas <strong>de</strong> retour possible auxanciennes procédures et qu’au contraire l'adaptation permanente <strong>de</strong>s procédures est uneconstante et une caractéristique forte d’une administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> mo<strong>de</strong>rne.L'accélération du processus <strong>de</strong> réforme et la stabilisation <strong>de</strong> ce processus exigent également unmanagement stratégique du changement qui concerne tant l'encadrement que les agentsd'exécution <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et exigent un effort très conséquent <strong>de</strong>communication, d’information et <strong>de</strong> documentation.Il convient enfin également <strong>de</strong> souligner l’importance <strong>de</strong>s attentes <strong>de</strong>s milieux économiques quiéprouvent quelques difficultés à suivre le rythme <strong>de</strong> réforme adopté au sein <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>ivoiriennes ces <strong>de</strong>rnières années.Un effort particulier sera fait en leur direction pour les associer plus complètement au processusd'étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> décision et pour permettre une meilleure compréhension et une meilleure8


adhésion au processus irrévocable <strong>de</strong> changement. Si nécessaire l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> etses structures <strong>de</strong> formation pourront organiser à l'intention <strong>de</strong>s milieux économiques <strong>de</strong>s actions<strong>de</strong> formation initiale et <strong>de</strong> formation continue pour améliorer le niveau d'ensemble <strong>de</strong>s opérateurset disposer d'interlocuteurs tout aussi professionnels et égaux.Enfin il conviendrait désormais d'envisager <strong>de</strong> donner une dimension régionale à <strong>de</strong>nombreuses réformes entreprises au sein <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> en Côte d'Ivoire afin <strong>de</strong> relancer ladynamique du processus d'intégration régionale et <strong>de</strong> faciliter la circulation <strong>de</strong>smarchandises au bénéfice d'une insertion toujours plus efficace dans le processus global <strong>de</strong>séchanges. Le temps semble venu <strong>de</strong> mutualiser les progrès accomplis, notamment dans ledomaine <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s moyens informatiques, et d'offrir <strong>de</strong>s solutions qui répon<strong>de</strong>nttant aux besoins <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> maritime qu'aux pays enclavés.1.2 Recommandations généralesLa liste complète <strong>de</strong>s recommandations exprimées par la mission est reproduite dans l’appendiceet propose un niveau <strong>de</strong> priorité pour leur mise en œuvre. Ces recommandations peuvent êtreregroupées autour <strong>de</strong>s grands thèmes exposés ci-<strong>de</strong>ssous, qui concourent tous à l’acquisition duCadre <strong>de</strong> Normes <strong>de</strong> l’O.M.D.- En premier lieu il convient <strong>de</strong> mettre au cœur <strong>de</strong>s objectifs assignés à la douane lerenforcement <strong>de</strong> ses capacités dans l’exercice <strong>de</strong> ses missions.L’expression <strong>de</strong> cette volonté doit être clairement affichée et soutenue dans le temps par lesautorités <strong>de</strong> tutelle pour produire <strong>de</strong>s effets qui se feront sentir nécessairement sur le moyen et lelong terme. Cette volonté doit pouvoir se traduire dans un plan d’action qui décline à l’usage <strong>de</strong>sdifférents acteurs les mesures concrètes à prendre, un calendrier <strong>de</strong> mise en œuvre et les moyens<strong>de</strong> vérifier leur bonne application. Il s’agit en effet d’une approche globale nouvelle etprogressive <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>s services qui doit toucher toutes ses composantes ainsi que la nature<strong>de</strong>s relations entretenues avec son environnement professionnel public et privé pour produire leseffets attendus.- Ensuite la notion <strong>de</strong> « gestion <strong>de</strong>s risques » doit être le fil conducteur <strong>de</strong> la démarche etimprégner toutes les composantes <strong>de</strong> la douane ainsi que la nature <strong>de</strong> ses relations avec les autresacteurs publics ou privés d’une opération <strong>de</strong> commerce international.Cela concerne :o la gestion stratégique, qui est l’expression <strong>de</strong> la capacité du pouvoir politique à mettre enœuvre cette nouvelle approche <strong>de</strong> la mission douanière ;o la gestion <strong>de</strong>s ressources humaines, budgétaires et matérielles ;o le cadre juridique dans lequel la douane évolue ;o les procédures qu’elle met en œuvre ;o les outils informatiques et technologiques dont elle dispose ;o ses relations avec les autres acteurs parties prenantes aux opérations <strong>de</strong> commerceinternational ;o et enfin sa position au regard <strong>de</strong> l’éthique et <strong>de</strong> la déontologie.Chacune <strong>de</strong> ces composantes doit être examinée sous l’angle <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s risques et être miseen situation d’y faire face dans les meilleures conditions.9


- Pour conduire ce changement et s’inscrire résolument dans cette démarche d’acquisition duCadre <strong>de</strong> Normes, la Direction Générale <strong>de</strong>s Douanes doit pouvoir disposer <strong>de</strong> plus d’autonomiedans la gestion <strong>de</strong>s ressources humaines et <strong>de</strong>s moyens qui interviennent dans l’exécution <strong>de</strong> sesmissions. Cela concerne tous les aspects <strong>de</strong> la vie administrative <strong>de</strong>s agents, y compris la mise enœuvre d’outils d’évaluation du travail accompli (indicateurs <strong>de</strong> performance) et leur traductiondans le déroulement <strong>de</strong> carrière, le poste occupé et les tâches à accomplir par un agent.- Le quatrième axe <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation concerne l’ouverture et la coopération <strong>de</strong> l’administration<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> avec les autres acteurs publics et privés qui sont parties prenantes dans une opération<strong>de</strong> commerce international. L’appréciation du risque et son appréhension constituent <strong>de</strong>s actionscomplexes dans lesquelles la douane ne peut agir seule, si elle veut appréhen<strong>de</strong>r correctement laréalité.Le concours actif <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’Etat (Ministères techniques et Forces <strong>de</strong> sécurité) ainsi qu’unecollaboration loyale <strong>de</strong>s opérateurs économiques dans le cadre d’un partenariat apparaissentcomme <strong>de</strong>s pratiques indispensables pour atteindre le but recherché. Il s’agit <strong>de</strong> la mutualisation<strong>de</strong>s compétences au service <strong>de</strong> tous, dans le respect <strong>de</strong>s prérogatives <strong>de</strong> chacun.1.4 Soutien <strong>de</strong> l’O.M.D.L’Organisation Mondiale <strong>de</strong>s Douanes a pour fonction essentielle le soutien technique douanierau service <strong>de</strong> ses Membres.La mission <strong>de</strong> diagnostic n’est que la première étape dans le processus d’accompagnement<strong>de</strong> l’Administration qui souhaite mettre en œuvre le Cadre <strong>de</strong> Normes. Le rapport <strong>de</strong> missionest remis aux autorités <strong>de</strong> tutelle qui déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s suites à lui donner en fonction <strong>de</strong> leurspropres priorités.A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autorités nationales, et en liaison avec elles, l’O.M.D peut s’engager dans une<strong>de</strong>uxième phase qui consiste à élaborer un plan d’action basé sur les propositions exprimées dansle rapport <strong>de</strong> diagnostic et classées par le pays Membre selon ses priorités. Ce plan d’action fixeles mesures à prendre, le calendrier, les moyens à mettre en œuvre et les outils d’évaluation(indicateurs) nécessaires à l’acquisition <strong>de</strong> la norme considérée.Enfin, l’O.M.D peut s’engager aux côtés <strong>de</strong> l’Administration pour l’accompagner dans la mise enœuvre <strong>de</strong> son plan d’action et la constitution <strong>de</strong> projets et l’ai<strong>de</strong>r à faire valoir ses besoinséventuels auprès <strong>de</strong>s donateurs.10


2. INTRODUCTIONContexte géographique, politique, économique et administratifLa Côte d’Ivoire est un Etat d’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest, limité à l’ouest par le Libéria et laGuinée Conakry, au nord par le Mali et le Burkina Faso, à l’est par le Ghana et au sud parl’Océan atlantique.Ancienne colonie française le pays est <strong>de</strong>venu indépendant le 15 août 1960. Le pays aconnu après l’Indépendance une longue pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> stabilité sous la prési<strong>de</strong>nce duPrési<strong>de</strong>nt HOUPHOUËT BOIGNY jusqu’à la fin 1993. Depuis cette date plusieurschangements <strong>de</strong> régime sont intervenus et l’instabilité politique s’est installée à la fin <strong>de</strong>sannées 90. Cette instabilité a abouti aux événements du 19 septembre 2002 et à lapartition du pays en <strong>de</strong>ux zones, les rebelles occupant l’ouest et le nord <strong>de</strong> la Côted’Ivoire. La partition du pays a durement frappé l’économie ivoirienne <strong>de</strong> 2002 à 2007 eta provoqué <strong>de</strong> multiples initiatives internationales pour tenter <strong>de</strong> ramener la paix et anécessité la présence <strong>de</strong> troupes étrangères pour organiser une zone tampon entre lesforces rebelles et les forces loyalistes.En mars 2007 un accord est intervenu à Ouagadougou sous l’égi<strong>de</strong> notamment duPrési<strong>de</strong>nt du Burkina Faso pour le retour à une situation unitaire. Le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> laRépublique en exercice, Monsieur Laurent BLAGBO, a accepté <strong>de</strong> nommer le principalchef <strong>de</strong>s rebelles, Monsieur Guillaume SORO comme Premier Ministre. Cet accordprévoit notamment le redéploiement <strong>de</strong>s forces régulières et <strong>de</strong> l’administration danstoutes les régions précé<strong>de</strong>mment occupées par les forces rebelles, le désarmement <strong>de</strong>sforces rebelles, la préparation <strong>de</strong>s listes électorales et l’organisation <strong>de</strong> tribunaux forainspour établir ou non la citoyenneté <strong>de</strong> nombreux habitants d’origine étrangère. Leprocessus <strong>de</strong> retour à la normale s’enclenche très progressivement et la CommunautéInternationale observe avec attention le processus <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> crise qui doit aboutir à <strong>de</strong>nouvelles élections prési<strong>de</strong>ntielles en 2008. Le retour à la paix s’accompagne aussi d’unereprise du dialogue avec les gran<strong>de</strong>s institutions internationales et notamment avec lesgran<strong>de</strong>s institutions financières <strong>de</strong> Bretton Woods (FMI et Banque Mondiale) et avecl’Union Européenne également.En dépit du conflit et <strong>de</strong> sa durée (cinq ans) l’économie <strong>de</strong> la Côte d’Ivoire a relativementbien résisté, peu <strong>de</strong> <strong>de</strong>structions matérielles ayant été observées. Les richesses naturellesdu pays, provenant essentiellement <strong>de</strong>s activités agricoles, ont continué à être exportéescomme le cacao, le café, l’ananas, la banane, l’anacar<strong>de</strong>, le coco, l’huile <strong>de</strong> palme, lelatex, le coton, le bois etc.. Les activités industrielles ont plus souffert du fait <strong>de</strong> lapartition du pays et <strong>de</strong>s difficultés, voire <strong>de</strong> l’impossibilité, <strong>de</strong> commercer avec la partieoccupée par les forces rebelles et <strong>de</strong> transiter vers les pays voisins enclavés et clients trèsimportants <strong>de</strong>s productions ivoiriennes. Les activités <strong>de</strong> services ont également souffertdu ralentissement économique notamment dans le domaine <strong>de</strong>s transports et <strong>de</strong>s servicesassociés et les pertes d’exploitation se sont élevées à <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> milliards <strong>de</strong> F CFA.Des mouvements importants <strong>de</strong> population ont eu lieu entre le nord et le sud du pays quia du accueillir <strong>de</strong> nombreux réfugiés, ce qui a renforcé les tensions déjà existantes sur lemarché du travail qui a perdu <strong>de</strong> très nombreux emplois du fait <strong>de</strong> la récession, <strong>de</strong> lafermeture <strong>de</strong> nombreuses entreprises individuelles et du départ également <strong>de</strong> nombreuxexpatriés. Cette raréfaction du travail et cette sur offre d’emploi ont généré <strong>de</strong>sdéséquilibres durables qui constituent un enjeu majeur pour la stabilité économique,sociale et politique du pays. Compte tenu <strong>de</strong> la situation générale une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la11


population a vu ses revenus diminuer et la pauvreté s’est installée dans <strong>de</strong> nombreuxménages déjà défavorisés. Quelques chiffres relatifs à l’activité économique pour 2006sont indiqués en fin <strong>de</strong> cette partie du diagnostic.Il convient enfin <strong>de</strong> signaler que la Côte d’Ivoire reste très dépendante pour sondéveloppement <strong>de</strong>s cycles d’appréciation <strong>de</strong>s matières premières et principalement ducacao dont elle est le premier producteur mondial. Les découvertes <strong>de</strong> gisements <strong>de</strong>pétrole et <strong>de</strong> gaz ont permis au pays <strong>de</strong> s’affranchir dans le domaine énergétique et lesproductions croissent régulièrement et apportent <strong>de</strong>s ressources financièrescomplémentaires non négligeables Cependant le retournement <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s matièrespremières et du pétrole peuvent toujours sérieusement remettre en question lesprogrammes <strong>de</strong> développement du pays et engendrer <strong>de</strong>s tensions économiques etsociales.C’est pourquoi les autorités ivoiriennes ont toujours souhaité développer une économieindustrielle fondée notamment sur la transformation <strong>de</strong>s matières premières agroalimentaires avec pour perspectives le marché régional, le marché africain et le marchémondial. De grands groupes industriels internationaux (Unilever, Nestlé) sont présents enCôte d’Ivoire au travers <strong>de</strong> filiales qui réalisent <strong>de</strong>s chiffres d’affaires <strong>de</strong> plusieurscentaines <strong>de</strong> milliards <strong>de</strong> F CFA. Enfin il convient <strong>de</strong> préciser que le poids économique<strong>de</strong> la Côte d’Ivoire dans la zone UEMOA représente plus <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong> l’activitééconomique <strong>de</strong> la région et la fait considérer comme la « locomotive » dudéveloppement régional.La capitale administrative <strong>de</strong> la Côte d’Ivoire est Yamoussoukro, ville située au centre dupays et la capitale économique est Abidjan (qui compte aujourd’hui près <strong>de</strong> quatremillions d’habitants), et est le principal port du pays. La population totale est d’environ16 millions d’habitants (estimation la plus récente en 2004) avec une forte concentrationdémographique dans le sud, sur le littoral et le long <strong>de</strong>s grands axes.Les infrastructures sont assez développées avec un réseau routier auparavant en bon étatmais qui a souffert <strong>de</strong> la partition du pays et <strong>de</strong>s difficultés budgétaires et peut êtreendommagé en partie et plus difficilement praticable ; ce qui constituera un handicapdans la reprise <strong>de</strong>s trafics en transit avec les pays voisins et un surcoût <strong>de</strong> remise à niveaudu réseau. Une voie ferrée, longue <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1200 km relie Abidjan à Bobo Dioulasso età Ouagadougou au Burkina Faso ; cette ligne est toujours restée en activité durant leconflit et est exploitée par un groupement privé <strong>de</strong>puis sa privatisation intervenue il y après <strong>de</strong> quinze ans. Les échanges aériens ont particulièrement souffert <strong>de</strong> la crise et la<strong>de</strong>sserte internationale est encore limitée pour le moment, la <strong>de</strong>sserte nationale etrégionale est en pleine expansion avec l’apparition <strong>de</strong> nombreuses compagnies nationaleset régionales qui ont remplacé Air Afrique disparue en 2002. La Côte d’Ivoire avec AirIvoire dispose d’une compagnie à vocation régionale qui est appelée à se développer avecla normalisation <strong>de</strong> la situation du pays.Au sein <strong>de</strong> la sous région, la Côte d’Ivoire est membre <strong>de</strong> l’Union Economique etMonétaire <strong>de</strong> l’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest (UEMOA) et <strong>de</strong> la Communauté Economique <strong>de</strong>sEtats <strong>de</strong> l’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest (CE<strong>DE</strong>AO). Le Traité instituant l’UEMOA a été signé le 10janvier 1994 à Dakar (Sénégal). L’UEMOA est constituée <strong>de</strong>s huit pays suivants : leBénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégalet le Togo . La CE<strong>DE</strong>AO comprend les huit pays <strong>de</strong> l’UEMOA et le Cap Vert, le Ghana,la Gambie, la Guinée Conakry, le Libéria, le Nigeria et la Sierra Leone, soit un total <strong>de</strong>12


quinze pays, la Mauritanie ayant décidé <strong>de</strong> quitter cette organisation régionale il y a peu<strong>de</strong> temps.La Côte d’Ivoire est par ailleurs concernée par les Accords <strong>de</strong> Partenariat Economique(APE) car l’UEMOA et la CE<strong>DE</strong>AO et l’Union Européenne ont signé la feuille <strong>de</strong> routepour les négociations <strong>de</strong> ces accords qui prennent notamment le relais <strong>de</strong>s Conventions <strong>de</strong>Lomé successives.De plus, ce pays a rejoint l'Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C) et est à ce titreconcerné par les discussions en cours relatives à la réduction <strong>de</strong>s barrières tarifaires entreles Etats membres <strong>de</strong> cette organisation et par les prochaines négociations commercialesmultilatérales ayant pour objet notamment la facilitation <strong>de</strong>s échanges.La fonction publique en Côte d’Ivoire est relativement maîtrisée en termes d’effectifs,pendant la partition les fonctionnaires ont rejoint la partie sud du pays et vont êtreredéployés progressivement (plus <strong>de</strong> 12.000 fonctionnaires à redéployer pour un montantfinancier <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 22 milliards <strong>de</strong> F CFA). Il convient <strong>de</strong> noter que les bonnesperformances fiscales et douanières ont permis <strong>de</strong> payer les salaires <strong>de</strong>s fonctionnairesnormalement durant toute la pério<strong>de</strong> du conflit, ce qui n’est pas fréquent compte tenu <strong>de</strong>sautres dépenses prioritaires occasionnées par le conflit.La Direction Générale <strong>de</strong>s Douanes est rattachée au Ministère <strong>de</strong>s Finances et du Budget.La mission principale <strong>de</strong> cette administration est d’ordre fiscal, et les recettes douanièresreprésentent en 2006 46 % <strong>de</strong>s recettes totales <strong>de</strong> l’Etat, compte tenu notamment <strong>de</strong>l’importance <strong>de</strong>s perceptions à l’exportation au travers <strong>de</strong> la taxation du cacao et du bois.La DGD constitue un corps paramilitaire composé d’agents obéissant au statut général <strong>de</strong>la Fonction publique. Elle comprend <strong>de</strong>s services centraux situés à Abidjan ainsi que <strong>de</strong>sservices extérieurs regroupés en directions régionales. Les effectifs <strong>de</strong> l’administration<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> sont <strong>de</strong> 2500 agents (dont 213 non douaniers), la Direction Générale compteà elle seule un peu moins <strong>de</strong> 400 personnes.Chiffres clés <strong>de</strong> l'économie ivoirienne en 2006 : Produit Intérieur Brut et croissancePIB : 9.027,1 milliards francs CFATaux <strong>de</strong> croissance réel : 1,2 %Secteur primaire : + 6,1 %Secteur secondaire : - 6,7 %Secteur tertiaire : + 1,7 %Productions 2006Cacao : 1.367.236 tonnes, premier producteur mondial, plus <strong>de</strong> 40 % <strong>de</strong> la productionmondiale.Café : 117.137 tBanane : 318.219 t13


Ananas : 165.148 tHuile <strong>de</strong> palme : 301.108 tCaoutchouc : 171.768 tSucre : 152.890 tCoton graine : 262.778 tCoton fibre : 113.773 tPétrole (millions <strong>de</strong> barils) : 21,9Gaz (milliards <strong>de</strong> BTU) : 58.897Électricité GWH() : 5.507Or (kilo :) 1.452Commerce extérieur 2006 variations par rapport à 2005Exportations : 4.256..426 plus 11,3 % en millions <strong>de</strong> francs CFAProduits primaires 1.723.523 plus 29,8 %dont café cacao 801.280 plus 53,5 %dont pétrole brut 684.524 plus 156,3 %Importations : 3. 041. 352 moins 1,8 %Sol<strong>de</strong> commercial : + 1.215.074 plus 61,1 %3. GESTION STRATEGIQUE3.1. Vue d’ensembleL'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> a joué en Côte d'Ivoire un rôle particulier ces cinq <strong>de</strong>rnièresannées. D'une certaine façon, avec la direction générale <strong>de</strong>s impôts, elle a permis à l'Etatlégal <strong>de</strong> résister à la partition du pays par une collecte <strong>de</strong>s recettes efficiente en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>crise. Ce rôle a été reconnu par l'ensemble <strong>de</strong>s autorités administratives et politiques quiont même décerné le surnom <strong>de</strong> « résistants financiers » aux agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et ont à <strong>de</strong>maintes reprises souligné la contribution exceptionnelle <strong>de</strong> cette administration aufonctionnement <strong>de</strong>s institutions.L’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes, <strong>de</strong> par son texte <strong>de</strong> base (décret N° 2004/97 du 29janvier 2004) poursuit <strong>de</strong> nombreux objectifs et assure <strong>de</strong>s missions très diverses au bénéfice <strong>de</strong>l’économie et <strong>de</strong> la société civile nationale dans le cadre <strong>de</strong> son appartenance au Ministère <strong>de</strong>sFinances et du Budget, telles que :- L’élaboration <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> textes législatifs et réglementaires et leur application dans lesmatières douanières, notamment les annexes fiscales aux lois <strong>de</strong>s finances ;- la préparation et le suivi <strong>de</strong>s accords douaniers bilatéraux et multilatéraux ;- la détermination <strong>de</strong> l'assiette, la liquidation, l’émission et le recouvrement <strong>de</strong>s droits ettaxes inscrits au tarif <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ;- la répression <strong>de</strong>s infractions douanières, le contentieux <strong>de</strong> l'assiette et du recouvrement ;14


- la protection économique du territoire ;- l'élaboration <strong>de</strong>s statistiques sur le commerce extérieur ;- l'exploitation et la gestion du SYstème <strong>de</strong> Dédouanement Automatisé <strong>de</strong>s Marchandises(SYDAM.).La mise en œuvre <strong>de</strong> ces attributions s’exerce au travers d’une organisation composée <strong>de</strong> servicescentraux et <strong>de</strong> services régionaux.Les services centraux sont dirigés par le Directeur général qui dispose à ses côtés <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxDirecteurs généraux adjoints chargés <strong>de</strong> la coordination <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> lutte contre la frau<strong>de</strong> et <strong>de</strong>la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s services, d’une Inspection Générale <strong>de</strong>s Douanes dont l'Inspecteur général arang <strong>de</strong> Directeur général adjoint et dont l'Inspecteur général adjoint qui l’assiste a rang <strong>de</strong>Directeur d'administration centrale. Deux autres services sont directement rattachés au Directeurgénéral, la Cellule <strong>de</strong>s Conseillers Techniques et le Service <strong>de</strong> la communication et du courrierqui comprend le bureau <strong>de</strong> la communication, le bureau du courrier, et le bureau <strong>de</strong> ladocumentation.Les services centraux comptent neuf directions centrales qui se subdivisent en sous directions,directions régionales, bureaux, divisions, subdivisions, sections et briga<strong>de</strong>s. Ces neuf directionssont :- la Direction <strong>de</strong> la Réglementation et du Contentieux ;- la Direction <strong>de</strong>s Moyens Généraux ;- la Direction <strong>de</strong> l'Informatique ;- la Direction <strong>de</strong> la Statistique et <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s Economiques ;- la Direction <strong>de</strong>s Enquêtes Douanières et du Renseignement,- la Direction <strong>de</strong>s Ressources Humaines ;- la Direction <strong>de</strong>s Services Extérieurs ;- la Direction <strong>de</strong>s Services Douaniers d'Abidjan ;- la Direction du Recouvrement.Cette organisation <strong>de</strong>s services centraux appelle quelques commentaires sur l’adéquation entre lesstructures mises en place et les missions attribuées.Il pourrait par exemple paraître souhaitable <strong>de</strong> créer une Direction unique pour les moyensgénéraux et les ressources humaines afin notamment <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s outils communs <strong>de</strong>gestion et d’obtenir une vision globale <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l’administration ; parailleurs il n’est pas certain qu’une direction du recouvrement soit vraiment utile compte tenu <strong>de</strong>toutes les mesures déjà prises pour la sécurisation <strong>de</strong>s recettes et compte tenu <strong>de</strong> la quasiinexistence <strong>de</strong> restes à recouvrer. En outre il semble un peu surprenant qu'une organisation <strong>de</strong>sservices centraux comprenne à la fois une Direction <strong>de</strong>s Services Extérieurs et une directionrégionale comme la Direction <strong>de</strong>s Services Douaniers d'Abidjan. Autant une direction <strong>de</strong>sservices extérieurs s'impose pour coordonner l'action <strong>de</strong> toutes les directions régionales, autantélever la Direction <strong>de</strong>s services douaniers d'Abidjan, qui est une direction régionale, au rang <strong>de</strong>direction centrale surprend. Cela revient également à constater que les services d'Abidjandépen<strong>de</strong>nt directement du Directeur général seul, alors que tous les autres services régionauxdépen<strong>de</strong>nt en premier rang <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong>s Services Extérieurs.Les directions régionales sont les suivantes :- la direction régionale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> d’Abengourou ;15


- la direction régionale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> d’Aboisso ;- la direction régionale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Bouaké ;- la direction régionale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Korhogo ;- la direction régionale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Man ;- la direction régionale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> San Pedro.Les directeurs régionaux sont les représentants <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> sur les territoiresrelevant <strong>de</strong> leurs compétences. A ce titre ils sont les chefs hiérarchiques <strong>de</strong> toutes les unitésexerçant leurs activités dans ce territoire, à l'exclusion <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>s enquêtes douanières dontle siège reste à Abidjan.L'organisation administrative régionale n'appelle pas <strong>de</strong> commentaire particulier ; il convient justepour mémoire <strong>de</strong> signaler qu'au sein <strong>de</strong> ces directions régionales sont implantées <strong>de</strong>s unités duGroupement d'Intervention et <strong>de</strong> Recherche (GIR) qui normalement sont sous une doubleresponsabilité, celle <strong>de</strong> leur Directeur basé à Abidjan et celle <strong>de</strong>s Directeurs régionaux. Desdifficultés sont souvent signalées en termes <strong>de</strong> coordination <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>sservices <strong>de</strong>s GIR au sein <strong>de</strong>s directions régionales.Il convient également <strong>de</strong> rappeler que compte tenu <strong>de</strong> la partition du territoire <strong>de</strong> 2002 à2007 les directions régionales <strong>de</strong> Bouaké, <strong>de</strong> Korhogo et <strong>de</strong> Man, soit la moitié <strong>de</strong>s directionsrégionales <strong>de</strong>s services extérieurs, ont été quasiment vidées <strong>de</strong> leur personnel et sont restéeshors opérations pendant cette pério<strong>de</strong>.L'organisation administrative en place permet en principe <strong>de</strong> répondre aux impératifs d'unedouane mo<strong>de</strong>rne, elle comprend notamment les services susceptibles <strong>de</strong> mettre en oeuvre le Cadre<strong>de</strong> Normes <strong>de</strong> l’OMD. Tout au plus il pourrait apparaître souhaitable <strong>de</strong> renforcer l'aspectfacilitation du commerce international en créant au sein <strong>de</strong> la direction générale une structure ouun bureau technique chargé <strong>de</strong> la facilitation <strong>de</strong>s échanges qui selon l'importance qu'on luiaccor<strong>de</strong> serait soit intégré à la Direction <strong>de</strong> la Réglementation et du Contentieux soit à celle <strong>de</strong>l’Informatique ou encore directement rattaché au Directeur Général.Dès le premier jour <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> diagnostic <strong>de</strong> l’OMD le Directeur Général a souhaitéréunir l'ensemble <strong>de</strong> ses Collaborateurs appartenant au Conseil <strong>de</strong> Direction et faire luimême une présentation <strong>de</strong>s enjeux <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> pour 2007.Les priorités du Directeur Général sont notamment pour l'année 2007 en cours:ooo<strong>de</strong> mettre en oeuvre une gran<strong>de</strong> campagne <strong>de</strong> communication qui permette à chaqueagent <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et à chaque opérateur d'avoir la plus juste compréhension <strong>de</strong> toutes lesréformes réalisées et qui leur permette d'aller vers un travail toujours plus efficace, pourremplir les objectifs <strong>de</strong> recettes fixés par la loi <strong>de</strong> finances mais également pour accélérerla célérité <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement ;<strong>de</strong> coordonner tous les outils mis en oeuvre dans le cadre du transfert d’informationspréalables aux opérations <strong>de</strong> dédouanement, tels que le bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaison(BSC) ou la déclaration d'autorisation d'importation et l'action <strong>de</strong> la société BIVAC, etd'optimiser ces informations afin <strong>de</strong> déterminer à l'avance les opérations à contrôler afin<strong>de</strong> libérer plus rapi<strong>de</strong>ment au moment du dédouanement les opérations sans risque(objectif <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong> décisions <strong>de</strong> contrôle prises avant l'arrivée <strong>de</strong>s marchandises) ;d'externaliser certaines fonctions <strong>de</strong> contrôle comme celle <strong>de</strong> l’écor <strong>de</strong>s marchandises au16


port d'Abidjan ;ooooooà terme rapproché <strong>de</strong> libérer 90 % <strong>de</strong>s opérations dans <strong>de</strong>s circuits sans contrôle et dansun délai <strong>de</strong> 48 heures au maximum ;d'aboutir au manifeste électronique au travers du projet en cours <strong>de</strong> développement avecle Port Autonome d'Abidjan au bénéfice <strong>de</strong> tous les intervenants du transport maritime ;d'encadrer encore plus les divers régimes d'exonération et <strong>de</strong> faire disparaître certainstypes <strong>de</strong> taxations, telles celles opérées au bénéfice <strong>de</strong>s documents T6 bis ;<strong>de</strong> finaliser la migration du système Sydam vers la nouvelle version Sydam Worlddéveloppée avec la CNUCED, <strong>de</strong> proposer ce nouveau système à l'ensemble <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong>l’UEMOA et <strong>de</strong> réaliser l'interconnexion <strong>de</strong>s différents systèmes existants dans la sousrégion ;d’étendre le développement <strong>de</strong>s échanges d'informations, actuellement opérationnel avecle Ghana grâce au logiciel Alix, à l’ensemble <strong>de</strong>s pays voisins dans le cadre <strong>de</strong> lacoopération Sud Sud bien comprise ;<strong>de</strong> développer encore le suivi statistique <strong>de</strong>s opérations d'importation pour lutter contrela frau<strong>de</strong> et améliorer l'analyse <strong>de</strong> la valeur pour certains produits dont le ren<strong>de</strong>ment entaxation paraît encore faible.Compte tenu <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la mission fiscale les recettes douanières perçues àl’importation et à l’exportation <strong>de</strong>s marchandises constituent une priorité absolue pourchaque bureau <strong>de</strong> douane qui reçoit <strong>de</strong>s objectifs chiffrés en début d’année.L’évolution <strong>de</strong>s perceptions est suivie quotidiennement au travers d'un outil spécifique développéen Côte d'Ivoire à partir <strong>de</strong>s données du système <strong>de</strong> dédouanement Sydam. Cette application <strong>de</strong>surveillance <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> l'administration et en particulier <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s recettes etdénommée « système décisionnel ». A tout moment les cadres dirigeants <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> peuvent interroger le système sur les résultats <strong>de</strong> recettes par bureau, par importateur, parligne tarifaire, pour les exonérations etc. et pour connaître également le statut <strong>de</strong>s déclarations endouane, pour vérifier par exemple que les déclarations ne « traînent » pas pour les opérations <strong>de</strong>visite ou pour l'attente du bon à enlever.Un Conseiller rattaché directement au Directeur Général au sein <strong>de</strong> la Cellule <strong>de</strong>s Conseillers esten charge permanente du suivi et <strong>de</strong> la vérification <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement grâce ausystème décisionnel. Compte tenu <strong>de</strong> son rang <strong>de</strong> Directeur d'administration centrale ceConseiller est en position <strong>de</strong> contrôle sur l'ensemble <strong>de</strong>s services et peut exiger à tout moment lesinformations indispensables pour le Directeur Général.Cet outil <strong>de</strong> gestion est symptomatique <strong>de</strong> la priorité accordée à la perception <strong>de</strong>s recettesmais il est également symptomatique du développement <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> gestion au travers dusystème informatique <strong>de</strong> dédouanement Sydam. Cette situation spécifique mérite d’êtrelargement soulignée car aucun autre système au sein <strong>de</strong> la sous région n’a développé ce type<strong>de</strong> suivi direct <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement.Les prévisions <strong>de</strong> recettes pour l’année 2006 ont été atteintes et dépassées d’environ 25 milliards<strong>de</strong> F CFA à 707 milliards <strong>de</strong> F CFA contre 638 milliards <strong>de</strong> F CFA en 2005, soit un taux <strong>de</strong>17


progression <strong>de</strong> 9,75 % alors que le PIB du pays ne progressait que <strong>de</strong> 1,2 % et que lesimportations diminuaient <strong>de</strong> 1,8 %. Les recettes perçues par l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> en 2006représentent 46 % <strong>de</strong>s recettes fiscales totales <strong>de</strong> l'État d'un montant <strong>de</strong> 1536 milliards <strong>de</strong> francsCFA.Depuis <strong>de</strong> nombreuses années diverses sociétés <strong>de</strong> pré inspection se sont succédées en Côted'Ivoire, <strong>de</strong> la SGS à la BIVAC qui <strong>de</strong>puis 2004 a d'abord bénéficié d'un contrat classique <strong>de</strong> préinspection <strong>de</strong>s marchandises à l'embarquement et <strong>de</strong>puis mars 2007 (date <strong>de</strong> mise en œuvreeffective) d'un contrat essentiellement basé sur l'utilisation du scanner et <strong>de</strong>s contrôles à<strong>de</strong>stination.Au titre <strong>de</strong> l'exercice 2007 les responsables <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> enten<strong>de</strong>nt bienatteindre le chiffre <strong>de</strong> 800 milliards <strong>de</strong> francs CFA <strong>de</strong> recettes, soit un supplément parrapport à 2006 <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 93 milliards <strong>de</strong> F CFA et une progression <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 12 %.Cet objectif ambitieux ne paraît cependant pas irréaliste compte tenu <strong>de</strong> la reprise attendue<strong>de</strong> l'activité économique avec la mise en oeuvre du processus <strong>de</strong> réconciliation et comptetenu également <strong>de</strong> l'appréciation <strong>de</strong>s produits exportés (cacao, café) qui permet d'encaisserun montant <strong>de</strong> droits uniques <strong>de</strong> sortie (DUS) plus important.La gestion stratégique <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> en Côte d'Ivoire repose essentiellementpour l'année 2007 sur cette croissance <strong>de</strong>s recettes qui permettra à l'État <strong>de</strong> faire face à sesengagements habituels et en plus en partie aux dépenses exceptionnelles liées notamment à laréinstallation <strong>de</strong>s services publics dans la partie du territoire précé<strong>de</strong>mment occupée par les forcesrebelles et par la remise à niveau <strong>de</strong>s infrastructures et <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> toutes natures(éducation, santé).Néanmoins cette politique d'orientation essentiellement budgétaire <strong>de</strong>vra êtrecontrebalancée par une politique <strong>de</strong> facilitation et <strong>de</strong> limitation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s entreprisesafin <strong>de</strong> faire admettre et partager les réformes entreprises jusqu'ici, d'en faire l'inventairepour éliminer les difficultés persistantes et <strong>de</strong> permettre aux opérateurs <strong>de</strong> « digérer » lesnouvelles mesures. Quelques mesures d'assouplissement pourront paraître égalementindispensables afin <strong>de</strong> relancer l'activité économique, <strong>de</strong> répondre aux besoins créés par leprocessus <strong>de</strong> normalisation et afin d'attirer à nouveau les investisseurs en Côte d'Ivoire.Cette nouvelle orientation <strong>de</strong>vrait amener un certain nombre <strong>de</strong> services à changer <strong>de</strong>comportement à l'égard <strong>de</strong>s opérateurs économiques. De nombreuses mesures drastiquesont été adoptées ces <strong>de</strong>rnières années, elles ont pu par certains côtés accréditer chez lesagents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> l’idée qu’ils sont détenteurs <strong>de</strong> pouvoir exceptionnels dans <strong>de</strong>scirconstances exceptionnelles.Il va falloir en conséquence revenir à <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s d'ouverture et <strong>de</strong> réelle compréhension<strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s opérateurs ; ce changement d'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait ne pas poser <strong>de</strong> problèmepour l'encadrement et notamment pour l'encadrement le plus jeune acquis aux nécessitésdu développement économique. Il n'est pas sûr que certaines catégories d’agentscomprennent facilement un nouveau message d'ouverture <strong>de</strong> ce type et ne s'arc-boutent surleurs prérogatives habituelles et sur les éventuels avantages qui peuvent en découler.La gestion <strong>de</strong> ce changement va s'avérer particulièrement délicate et les opérateurs <strong>de</strong>vrontêtre convaincus <strong>de</strong> la réelle volonté d'ouverture <strong>de</strong> l'administration et <strong>de</strong> son désird'apporter plus <strong>de</strong> souplesse dans l'application <strong>de</strong>s procédures afin notamment <strong>de</strong> regagnerles parts <strong>de</strong> marché perdues et <strong>de</strong> relancer la croissance économique.18


La mission a été particulièrement impressionnée par le pessimisme ambiant dans les milieuxéconomiques sur la capacité <strong>de</strong>s administrations douanières et fiscales à accepter unchangement <strong>de</strong> message et à appliquer une réelle facilitation.À l'intérieur <strong>de</strong> l'administration douanière certains cadres mesurent parfaitement les difficultés <strong>de</strong>cet exercice et sont disposés à jouer le jeu <strong>de</strong> l'assouplissement car ils sont convaincus que lesmesures prises étaient adéquates dans un contexte donné mais qu'elles comportent <strong>de</strong>s effetséconomiques pervers qui handicapent considérablement les opérateurs nationaux au regard<strong>de</strong> la compétition économique régionale et <strong>de</strong> la compétition économique internationale.Ces cadres soulignent également la nécessité <strong>de</strong> concentrer plus les contrôles sur les activitésinformelles qui se sont développées, et qui n'en sont souvent pas compte tenu <strong>de</strong>s chiffresd'affaires réalisés, pour alléger par ailleurs les contrôles sur le secteur formel. De même ilspensent que <strong>de</strong> véritables procédures simplifiées et pour le moins <strong>de</strong>s canaux très accélérés<strong>de</strong>vraient être offerts aux entreprises licites ayant développé <strong>de</strong>s activités continues et sansantécé<strong>de</strong>nts contentieux douaniers ou fiscaux.3.2. Problèmes• les quelques observations relatives à l’organisation ont été faites dans le développementprécé<strong>de</strong>nt ; il convient en outre <strong>de</strong> signaler que la mission n’a pu obtenird’organigramme <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s services, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong>scriptifs <strong>de</strong>l’organisation <strong>de</strong>s services. Il semblerait que cette situation résulte <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> en coursd’un nouvel organigramme par les services du Ministère ;• outre le « système décisionnel » qui est un outil essentiellement axé sur la marchecourante en temps réel <strong>de</strong>s services dans l’optique principale <strong>de</strong>s recettes il sembleindispensable <strong>de</strong> développer en complément <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s servicessous forme <strong>de</strong> « tableaux <strong>de</strong> bord », tant pour la détermination réelle <strong>de</strong> l’activité<strong>de</strong>s offices douaniers que pour le calcul <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> travail par service et paragent pour retenir <strong>de</strong>s ratios minimum dans ce domaine et adapter en permanenceles effectifs et les équipements en conséquence ;• les objectifs du Directeur général pour 2007 sont ambitieux et sont en ligne avec lesengagements précé<strong>de</strong>nts dans une vision conséquente et réfléchie <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>l’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>. La contrainte budgétaire <strong>de</strong>meure forte et la reprise<strong>de</strong>s discussions avec les partenaires financiers externes ne risque pas <strong>de</strong> l’alléger <strong>de</strong>sitôt, mais ces mêmes partenaires entendront vraisemblablement <strong>de</strong>s proposi<strong>de</strong>ntiques à ceux recueillis par la mission <strong>de</strong> l’OMD <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s opérateurséconomiques et il semble particulièrement utile et indispensable <strong>de</strong> se préparer à cesobservations et d’oeuvrer en conséquence dans le domaine <strong>de</strong> la facilitation et <strong>de</strong>l’écoute <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s opérateurs ;• la maîtrise du calendrier <strong>de</strong> la migration <strong>de</strong> Sydam à Sydam World a connuquelques difficultés qu’il convient <strong>de</strong> prendre en compte pour les développementsultérieurs tant pour ne pas créer d’effet d’annonce difficile à respecter que <strong>de</strong>sattentes dans les services et chez les opérateurs qui ne soient pas suivies d’effetrapi<strong>de</strong> ;19


• Toutes les mesures qui seront prises désormais <strong>de</strong>vraient faire l'objet d'une largeconsultation préalable <strong>de</strong> l'encadrement et <strong>de</strong>s agents mais également <strong>de</strong>s opérateurs. Lavision stratégique <strong>de</strong> l'administration doit être appropriée par l'ensemble <strong>de</strong>s personnelsmais également comprise, admise et partagée par les opérateurs afin d'éviter les risquesd'incompréhension qui « minent » les réformes ;• Un certain nombre d'attitu<strong>de</strong>s portent préjudice à la perception <strong>de</strong> l'administration<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et aux choix stratégiques annoncés dès lors que ces attitu<strong>de</strong>s perdurent etne font pas l'objet <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> répression adéquate. Le laxisme <strong>de</strong> certains rejaillit surl'ensemble <strong>de</strong>s personnels mais également sur la perception <strong>de</strong> l'administration dans sonfonctionnement courant et dans ses choix stratégiques. Ce laxisme alimente lepessimisme <strong>de</strong>s opérateurs sur la capacité <strong>de</strong> l'administration à maîtriser certainsproblèmes internes qui remettent en permanence en cause les avancées technologiquesconstatées, le facteur humain apparaissant à tous comme l'élément <strong>de</strong> fragilité <strong>de</strong>sréformes ;3.3. Recommandations La première et principale recommandation en termes purs <strong>de</strong> stratégie serait <strong>de</strong>faire passer le message <strong>de</strong> la « pause <strong>de</strong>s réformes » tant pour l'encadrement et lesagents <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> que pour les opérateurs et leursorganisations professionnelles. Ce message stratégique apparaît incontournablecompte tenu <strong>de</strong>s incompréhensions réciproques qui se sont installées et qui portenten partie préjudice à l'efficacité et à l'appropriation <strong>de</strong>s réformes ; Il convient <strong>de</strong> donner un véritable contenu à cette étape <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong>s réformesen mettant en place <strong>de</strong>s mécanismes d'analyse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés, tant dans l'administrationque chez les opérateurs, pour cerner effectivement les difficultés, proposer et se mettred’accord sur les adaptations nécessaires, avant d'aller plus loin et <strong>de</strong> reprendre leprocessus <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation qui est un processus permanent pour les administrations <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong>, <strong>de</strong> très nombreux chantiers <strong>de</strong>meurant ouverts au plan national maisprincipalement au plan régional ; Il convient également d'améliorer encore l’ouverture aux partenaires, en limitant lenombre <strong>de</strong> divers comités techniques crées, en les regroupant en un organe uniquecomportant <strong>de</strong>s composantes spécifiques sur les thèmes à traiter afin d'éviter que certainscomités ne soient que <strong>de</strong>s « coquilles vi<strong>de</strong>s » et discréditent la volonté réelle <strong>de</strong>partenariat <strong>de</strong> l'administration. Ce sont donc tant les réformes que les instruments <strong>de</strong>sréformes qu'il convient <strong>de</strong> revoir pour installer véritablement un partenariat stratégiquequi associe à tout moment les représentants <strong>de</strong> l'administration et les opérateurs aux choixqui engagent les <strong>de</strong>ux parties ; L'indice <strong>de</strong> perception <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes dans le grand public s’est améliorécompte tenu <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong> cette administration pendant la pério<strong>de</strong> difficile mais cetindice est en permanence soumis à <strong>de</strong>s influences négatives provenant <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>certains agents, il apparaît en conséquence indispensable d’améliorer la formationcontinue <strong>de</strong> ces agents pour tenter <strong>de</strong> les récupérer par la « reprofessionnalisation » , àdéfaut d’amélioration notable <strong>de</strong>s mesures d’exclusion du corps <strong>de</strong>vront être envisagéespour les agents les plus répréhensibles ; Au titre <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> gestion enfin la mise en œuvre <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> l’activité20


<strong>de</strong>s services et <strong>de</strong>s agents s’avère indispensable, <strong>de</strong> même qu’il paraît trèssouhaitable d’améliorer le suivi <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong>dédouanement à contrôler afin <strong>de</strong> connaître à tout moment les taux d’orientation encontrôle par circuit <strong>de</strong>s déclarations et la productivité <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> sélection (nombre <strong>de</strong>déclarations touchées et résultats en terme <strong>de</strong> contentieux) ; si nécessaire <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong>tableaux <strong>de</strong> bord et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s critères peuvent être communiqués à l’administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> ivoiriennes et une mission peut également être programmée à cet effet dans lespays ayant développé ces instruments <strong>de</strong> gestion, directement ou avec le soutien <strong>de</strong>l’OMD.4. GESTION <strong>DE</strong>S MOYENS ET <strong>DE</strong>S RESSOURCES HUMAINES4.1 Situation actuelleDeux directions différentes sont chargées l’une <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s moyens : la Direction <strong>de</strong>sMoyens Généraux (D.M.G) et l’autre <strong>de</strong>s ressources humaines : la Direction <strong>de</strong>s RessourcesHumaines (D.R.H).4.1.1 La D.M.G est <strong>de</strong> création récente (nouvelle organisation <strong>de</strong> 2004). Elle fait suite à unservice précé<strong>de</strong>mment directement rattaché au Directeur Général et comporte <strong>de</strong>ux sousdirections : la sous direction du budget et la sous direction <strong>de</strong> l’équipement.La sous direction du budget globalise les fonds attribués à l’administration ; ces fondsproviennent <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sources : le budget <strong>de</strong> l’Etat et les ressources internes propres àl’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>. En 2006 le budget d’investissement et <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> ladouane avoisine un milliard cinq cent millions <strong>de</strong> francs CFA (1.5 Milliards <strong>de</strong> FCFA), pour2007 ce budget <strong>de</strong>vrait atteindre trois milliards sept cents millions <strong>de</strong> francs CFA (3,7 milliards<strong>de</strong> FCFA), sous la réserve cependant qu’il soit normalement décaissé. Ces <strong>de</strong>rnières années lestaux <strong>de</strong> décaissement effectifs observés ont varié entre 87 et 90 %.Le budget provenant <strong>de</strong> l’Etat couvre essentiellement :• les dépenses en fonctionnement telles que :- les fournitures <strong>de</strong> bureau ;- le carburant ;- les petits matériels informatiques et consommables ;• les dépenses en investissement telles que :- pour l’acquisition <strong>de</strong> l’immeuble Ex Petroci à Vridi, <strong>de</strong> l’immeuble Comafriqueet <strong>de</strong> terrains au port d’Abidjan;- pour la réhabilitation <strong>de</strong>s bureaux et casernes.La sous direction élabore chaque année un programme d’équipement <strong>de</strong> la douane qui est soumisà l’approbation du Ministère <strong>de</strong> rattachement. Elle participe aux conférences et aux arbitragesbudgétaires. Ces <strong>de</strong>rnières années la procédure budgétaire a été directement affectée par lasituation intérieure et la douane n’a pas pu bénéficier <strong>de</strong> financements importants àhauteur <strong>de</strong> ses besoins réels <strong>de</strong> financement et <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong>s équipements.21


L’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> souffre <strong>de</strong> sa réputation dépassée d’administration riche du fait <strong>de</strong>ses ressources contentieuses antérieures abondantes. Elle ne bénéficie pas par exemple <strong>de</strong>l’affectation du 0,8% <strong>de</strong> son chiffre d’affaires comme les services <strong>de</strong> la DGI ou du Trésor.Les services informatiques disposent d’un budget propre qui n’est pas géré par la Direction <strong>de</strong>sMoyens Généraux. Ce budget est alimenté par les re<strong>de</strong>vances annuelles <strong>de</strong>s terminaux et lesre<strong>de</strong>vances par opération <strong>de</strong> dédouanement et est exclusivement affecté aux besoins du systèmeinformatique.Outre les ressources budgétaires il convient <strong>de</strong> citer les ressources propres <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> qui sont constituées essentiellement et traditionnellement par la part du Contentieuxdouanier affectée tant au Fonds d’Equipement Douanier qu’au Fonds <strong>de</strong> Recherche etd’Investigation. Ces ressources n’ont représenté qu’environ 150 millions <strong>de</strong> F CFA en 2006 etune part sert à rémunérer les informateurs <strong>de</strong> l’administration.Compte tenu <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> plus en plus incertaine <strong>de</strong>s recettes contentieuses l’administration<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> souhaite que la tutelle lui accor<strong>de</strong> un fonds réel qui se substitue ou complète lesfonds existants et lui permette notamment <strong>de</strong> faire mieux face à l’accroissement <strong>de</strong>s dépenses.Certaines <strong>de</strong> ces dépenses sont générées par <strong>de</strong>s décisions d’équipement et d’acquisitions quiéchappent à la douane elle même. C’est ainsi que le parc <strong>de</strong> véhicules et <strong>de</strong> motos a fait l’objet en2006 et en 2007 <strong>de</strong> nouvelles acquisitions importantes décidées en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong>. Une part <strong>de</strong> ces moyens a déjà été déployée dans les services en fonctionnement. Demême la décision <strong>de</strong> construire une nouvelle plate-forme <strong>de</strong> dédouanement et un nouveau bureau<strong>de</strong> douane à Noé, sur la frontière ivoiro-ghanéenne, a été prise directement par le Ministre <strong>de</strong>l'Economie et <strong>de</strong>s Finances qui souhaite remettre à niveau les installations <strong>de</strong>s plus importantsbureaux situés sur les frontières.4.1.2. Problèmes• La partition du pays <strong>de</strong>puis cinq ans et les difficultés économiques engendrées n'ont paspermis <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong>s budgets nécessaires pour continuer à entretenir les locaux et pourrenouveler le parc automobile ; une priorité évi<strong>de</strong>nte semble avoir été accordée auxmoyens informatiques afin <strong>de</strong> permettre à l'État d'encaisser ses recettes dans lesmeilleures conditions ;• Le parc immobilier a peu évolué ces <strong>de</strong>rnières années et certains bâtiments accusentun vieillissement marqué, certains d'entre eux comme l'immeuble <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Vridisont à la limite <strong>de</strong> l'insécurité et <strong>de</strong>vraient faire l'objet <strong>de</strong> réfection rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s circuitsélectriques notamment, la situation actuelle mettant en péril l'immeuble et l'ensemble <strong>de</strong>séquipements informatiques. Il est raisonnable <strong>de</strong> penser que les installations du Nord et<strong>de</strong> l'Ouest du pays, qui ne sont plus gérées par les autorités gouvernementales <strong>de</strong>puis cinqans, risquent également <strong>de</strong> se trouver dans un état <strong>de</strong> dégradation marquée ;• Le parc roulant vient <strong>de</strong> faire l'objet d'un certain nombre <strong>de</strong> renouvellements (<strong>de</strong>véhicules, et <strong>de</strong> motos), leur répartition provoque toujours <strong>de</strong>s tensions entre les servicesen dépit <strong>de</strong> règles d’affectation désormais très claires et fonction <strong>de</strong>s responsabilités et <strong>de</strong>l’organisation <strong>de</strong>s services ;22


• De même les services <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> maritime d’Abidjan viennent d'être équipés <strong>de</strong> quatrepetites ve<strong>de</strong>ttes pour la surveillance <strong>de</strong>s plans lagunaires et <strong>de</strong>ux autres sont attendues,mais ces ve<strong>de</strong>ttes ne peuvent s'aventurer en mer ;• La mise à disposition <strong>de</strong> ces nouveaux moyens suppose un abon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s créditsd'entretien <strong>de</strong>s véhicules et une mise à disposition d'un volume supérieur <strong>de</strong> carburant etune clé <strong>de</strong> répartition différente ;• La mise à disposition <strong>de</strong>s petites fournitures et consommables, en particulier pour leparc informatique, engendre également <strong>de</strong> fréquentes difficultés, ces consommablesn’étant en réalité délivrés que lorsque les crédits sont disponibles et non en fonction<strong>de</strong>s besoins réels et prévisibles <strong>de</strong>s services ;• Cette situation <strong>de</strong> tensions sur les moyens basiques <strong>de</strong> fonctionnement du service esten partie provoquée par l'absence <strong>de</strong> suivi systématique <strong>de</strong>s consommations <strong>de</strong>sservices mais aussi par l'absence <strong>de</strong> délégation <strong>de</strong> crédits aux responsables <strong>de</strong>sservices ;• L’absence <strong>de</strong> régularité budgétaire et la mise à disposition incertaine <strong>de</strong>s créditsbudgétaires peuvent amener les responsables <strong>de</strong>s affaires matérielles à s’affranchirdangereusement <strong>de</strong> l’orthodoxie <strong>de</strong> la dépense budgétaire et à « innover »dangereusement. Les pratiques anormales peuvent ensuite se développer en conséquenceà tous les niveaux <strong>de</strong> la hiérarchie, sans que l’on ait clairement conscience <strong>de</strong> l’anormalité<strong>de</strong>s situations ;• Les mobiliers sont très disparates et <strong>de</strong> facture assez ancienne, <strong>de</strong> nombreux bureaux etservices ne disposent pas véritablement <strong>de</strong> mobiliers propres à la conservation <strong>de</strong>sdocumentations et les documents, dont les notes <strong>de</strong> service confi<strong>de</strong>ntielles, sont peuprotégés et à la portée <strong>de</strong>s personnes circulant dans les bureaux <strong>de</strong> douane ; afin <strong>de</strong>préserver la confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s déclarations et <strong>de</strong> leurs pièces jointes il semblerait utile <strong>de</strong>prévoir <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> rangement ;• La mission a pu observer dans plusieurs offices que la documentation était peu classée etpeu disponible et qu’à titre général le stockage et la conservation <strong>de</strong>s déclarations endouane laissaient à désirer du fait même <strong>de</strong> l’absence d’équipements dans ce domaine ;dans certains bureaux qui reçoivent du public les déclarations traînent à même le sol ;• Les tenues <strong>de</strong>s agents ont paru assez diverses et il ne semble pas qu’un modèle biendéterminé ait été imposé, ce qui nuit un peu à l’image du corps <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> qui se fonddans la multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autres uniformes visibles en tous points, et ce en dépit durenouvellement <strong>de</strong>s tenues en treillis, les 2500 agents ayant été dotés en 2007 pour uncoût d’environ 65 millions <strong>de</strong> F CFA (uniformes fabriqués en Côte d’Ivoire) ;• La situation <strong>de</strong> l'armement pose également problème, les services sont dotés d'armesanciennes qui ne correspon<strong>de</strong>nt plus aux risques rencontrés par les agents ; dans le cadredu redéploiement <strong>de</strong>s services ce problème sera prioritaire afin <strong>de</strong> garantir la sécuritéphysique <strong>de</strong>s agents ;• Enfin la situation <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> communication laisse à désirer en dépit <strong>de</strong> la mise àdisposition d'une centaine <strong>de</strong> talkies walkies, dont la portée semble assez limitée ; une23


éflexion <strong>de</strong>vra être engagée pour la couverture radio du territoire en propre àl'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, ou pour le compte <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s services du Ministère<strong>de</strong> l'Economie et <strong>de</strong>s Finances ou encore pour le compte <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>sadministrations <strong>de</strong> l'État.4.1.3. Recommandations Afin <strong>de</strong> faire face aux besoins <strong>de</strong> fonctionnement et aux dépenses réelles <strong>de</strong>l’administration une analyse détaillée <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong>vrait êtreeffectuée sur la base <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ou trois <strong>de</strong>rnières années et à l'issue <strong>de</strong> latournée d'inspection qui va s'avérer indispensable pour établir l'état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s bureauxsitués dans la zone centre, ouest et Nord ; cette analyse <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> fonctionnementdu service permettrait <strong>de</strong> constituer une base informatique qui pourrait êtreactualisée et commentée chaque année pour les travaux budgétaires préparatoires ;il ne suffit pas <strong>de</strong> reporter <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crédits d'une année sur l’autre maisd'estimer le plus finement possible les besoins prévisibles <strong>de</strong>s services ; Cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait donc comprendre l'intégralité <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> fonctionnement normaux etles besoins exceptionnels liés à la réhabilitation <strong>de</strong>s installations restées hors <strong>de</strong> la zonegouvernementale pendant plusieurs années. Dans cette même optique il pourraitsembler judicieux <strong>de</strong> revoir la carte d'implantations <strong>de</strong>s services et <strong>de</strong> concentrer lesefforts d’équipement sur au moins un grand bureau par frontière avec les paysvoisins et <strong>de</strong> réfléchir à <strong>de</strong> nouvelles techniques <strong>de</strong> couverture du territoire enfonction <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> dédouanement réels et <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> frau<strong>de</strong> constatés etpotentiels ; La Direction <strong>de</strong>s Moyens Généraux <strong>de</strong>vrait s'atteler à cette tâche dans les plus brefs délaisen liaison avec l'Inspection Générale <strong>de</strong>s Services, la Direction <strong>de</strong>s Services Extérieurs etla Direction <strong>de</strong>s Enquêtes Douanières et la Sous Direction du GIR en particulier ; Compte tenu <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> cette étape matérielle pour le succès du redéploiement<strong>de</strong>s services financiers <strong>de</strong> l'État une analyse rigoureuse et crédible <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>vrait êtreeffectuée et une commission technique mise en place pour suivre le déroulement <strong>de</strong>sopérations concrètes sur le terrain et s'assurer <strong>de</strong> la conformité du dispositif au choixeffectués ; La remise en état <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> dédouanement sur les frontières nordnotamment <strong>de</strong>vrait également se faire en tenant compte <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> l’UEMOAdans ce domaine et également en fonction <strong>de</strong>s projets d’interconnexionsinformatiques <strong>de</strong>s services douaniers <strong>de</strong> la sous région ; Compte tenu <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> réaffirmer la présence <strong>de</strong> l'État dans les régions sous lacoupe <strong>de</strong>s rebelles pendant plusieurs années il y aurait également lieu <strong>de</strong> prévoir uninvestissement particulier dans le domaine <strong>de</strong>s véhicules et motos et <strong>de</strong> prévoir <strong>de</strong>svolumes <strong>de</strong> carburant suffisants pour faire face aux besoins réels <strong>de</strong> réaffirmation <strong>de</strong>sservices sur <strong>de</strong>s penthières très vastes ; Afin d'éviter les difficultés <strong>de</strong> fonctionnement rémanentes <strong>de</strong>s services et <strong>de</strong> lever lesdifficultés provoquées par la raréfaction <strong>de</strong>s ressources provenant <strong>de</strong> la lutte contre lafrau<strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> pourrait également disposer du 0,08 % du chiffre24


d'affaires, à l'image <strong>de</strong>s autres régies financières ; Dans ce même esprit <strong>de</strong>s délégations <strong>de</strong> crédits <strong>de</strong>vraient être accordées auxDirecteurs Centraux, aux Directeurs Régionaux et aux Chefs <strong>de</strong> bureau afin d'éviterles ruptures d'approvisionnement <strong>de</strong>s petites fournitures et <strong>de</strong>s consommablesinformatiques ; Un effort particulier <strong>de</strong>vrait être réalisé en direction <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s pour leurpermettre <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong>s moyens d'interception <strong>de</strong>s véhicules (herses, panneaux <strong>de</strong>barrage) et d'un armement adapté à la gravité <strong>de</strong> la situation et notamment <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong>contreban<strong>de</strong> qui se sont installés dans la zone hors contrôle <strong>de</strong>s autorités ; Le réseau <strong>de</strong> communication semble également prioritaire dans l'optique duredéploiement <strong>de</strong>s services, <strong>de</strong> l'amélioration <strong>de</strong> la présence du service sur le terrainnotamment pour la lutte contre la frau<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la mise en place un système <strong>de</strong> grille <strong>de</strong>couverture et <strong>de</strong> permanence <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment au niveau régional et au niveau central ;si nécessaire <strong>de</strong>s missions techniques provenant d'administrations <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> étrangèrespourraient ai<strong>de</strong>r à établir un diagnostic et à déterminer les choix en fonction <strong>de</strong>scaractéristiques réelles du terrain ; Enfin dans le domaine <strong>de</strong> la communication interne et externe toute la réglementation (ycompris les notes <strong>de</strong> service toujours en vigueur) <strong>de</strong>vrait être mise à disposition <strong>de</strong>sagents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> sous une forme papier traditionnelle, mais également sur l'ensemble<strong>de</strong>s sites Web en relation avec l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ; Pour faire face à l'ensemble <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s et travaux la Direction <strong>de</strong>s MoyensGénéraux <strong>de</strong>vrait bénéficier d'outils informatiques plus adaptés à ses besoins etbénéficier d'une certaine priorité pour l'acquisition ou la réalisation interne <strong>de</strong> ceslogiciels spécifiques.4.2. Gestion <strong>de</strong>s ressources humaines4.2.1. Situation actuelleLa direction <strong>de</strong>s ressources humaines comporte <strong>de</strong>ux sous directions ;- la sous direction <strong>de</strong> la formation ;- la sous direction <strong>de</strong> la programmation et du contrôle <strong>de</strong>s effectifs.oLa sous direction <strong>de</strong> la formationLa formation initiale <strong>de</strong> tous les agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> est assurée en Côte d’Ivoire par <strong>de</strong>uxétablissements :- Pour les administrateurs, les inspecteurs et les contrôleurs <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> laformation se déroule à l’ENA (Ecole Nationale d’ Administration) à Abidjan surune pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux années, dont une année <strong>de</strong> stage théorique et une année <strong>de</strong>stage pratique dans les services ;- Pour les agents d’encadrement en théorie la formation est assurée par l’Ecole <strong>de</strong>sDouanes à Abidjan sur une pério<strong>de</strong> d’un an, dont un stage pratique <strong>de</strong> six mois.25


Cette formation initiale <strong>de</strong>s agents d’encadrement est normalement précédéed’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation militaire <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> trois à six mois.L’Ecole <strong>de</strong>s Douanes a du faire face ces trois <strong>de</strong>rnières années à <strong>de</strong>s recrutements très importantsd’agents d’encadrement, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 800 agents en trois sessions, dont il a fallu rapi<strong>de</strong>mentassurer la formation.oLa sous direction <strong>de</strong> la programmation et du contrôle <strong>de</strong>s effectifs.La direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> compte à l’heure actuelle exactement 2500 agents, tous gra<strong>de</strong>sconfondus. Cet effectif comprend en réalité 2287 fonctionnaires douaniers et 213 fonctionnairesnon douaniers, soit un ratio <strong>de</strong> personnel non douanier <strong>de</strong> 8,52 %.Le personnel fonctionnaire non douanier comprend entre autres 40 ingénieurs et techniciensinformaticiens, 7 ingénieurs statisticiens, 7 mé<strong>de</strong>cins, infirmiers et assistants sociaux, 42secrétaires <strong>de</strong> direction, <strong>de</strong>s archivistes et documentalistes, <strong>de</strong>s agents techniques <strong>de</strong>s statistiqueset <strong>de</strong> l’informatique, <strong>de</strong>s dactylographes et <strong>de</strong>s chauffeurs .La direction générale (services centraux) <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et les services rattachés totalisent 999agents répartis pour :o 45 agents dans les services <strong>de</strong> la direction générale elle-même (comman<strong>de</strong>mentsupérieur) et rattachés (communication et courrier) ;o 17 agents à l’Inspection <strong>de</strong>s Services ;o 40 agents à la Direction <strong>de</strong> la Législation et du Contentieux ;o 32 agents à la Direction <strong>de</strong>s Moyens Généraux ;o 46 agents à la Direction <strong>de</strong> l’Informatique ;o 23 agents à la Direction <strong>de</strong>s Statistiques et <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s Economiques ;o 84 agents à la Direction <strong>de</strong>s Ressources Humaines ;o 39 agents à la Direction du Recouvrement ;o 673 agents à la Direction <strong>de</strong>s Enquêtes Douanières et du Renseignement, dont 557agents à la Sous Direction du GIR (Groupes d’Intervention et <strong>de</strong> Recherches).Les directions <strong>de</strong>s services extérieurs comptent 1267 agents dont :o 977 agents à la Direction <strong>de</strong>s Services Douaniers d’Abidjan ;o 75 agents à la Direction Régionale d’Abengourou (sud) ;o 76 agents à la direction Régionale d’Aboissso (est);o 57 agents à la Direction Régionale <strong>de</strong> Bouaké (centre) ;o 9 agents à la Direction Régionale <strong>de</strong> Man (ouest) ;o 1 agent à la Direction Régionale <strong>de</strong> Korhogo (nord) ;o 72 agents à la Direction Régionale <strong>de</strong> San Pedro (sud ouest).Deux précisions importantes doivent être apportées pour expliciter la répartition actuelle <strong>de</strong>seffectifs :- l’effectif <strong>de</strong> 557 agents <strong>de</strong> la sous direction du GIR est normalement réparti sur tout leterritoire douanier ivoirien dans <strong>de</strong> nombreuses briga<strong>de</strong>s d’intervention et <strong>de</strong> recherches ;26


- la faiblesse actuelle <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong>s Directions régionales du Nord et <strong>de</strong> l’Ouests’explique par le fait que les agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> ces Directions ont été évacués du fait<strong>de</strong> l’occupation <strong>de</strong> ces régions par les forces rebelles.Compte tenu <strong>de</strong> la très forte concentration actuelle <strong>de</strong>s échanges au travers <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux grands portsdu sud <strong>de</strong> la Côte d’Ivoire que sont Abidjan et San Pedro la concentration <strong>de</strong>s effectifs est toutaussi importante sur ces <strong>de</strong>ux points, la Direction <strong>de</strong>s Services Douaniers d’Abidjan représente àelle seule 977 agents soit plus <strong>de</strong> 77 % du total <strong>de</strong>s services extérieurs régionaux. Avec SanPedro ce taux s’élève à près <strong>de</strong> 83 % <strong>de</strong> concentration d’effectifs.En réalité avec l’ajout <strong>de</strong>s services centraux la zone d’Abidjan représente au moins 1500 agentssur les 2500 que compte la Direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d’Ivoire et un taux <strong>de</strong>concentration d’effectifs <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong> l’effectif total.La répartition par gra<strong>de</strong>s fait apparaître la répartition suivante :Cadre supérieur (A3, A4) : 351 agents dont 41 femmes, 15,34 % <strong>de</strong> l’effectif douanier total, taux<strong>de</strong> féminisation <strong>de</strong> 11,68 % ;Cadre intermédiaire (B3, B1) : 373 agents dont 96 femmes, 16,30 % <strong>de</strong> l’effectif douanier total,taux <strong>de</strong> féminisation <strong>de</strong> 25,74 % ;Agent d’exécution (C2, C1, D1, D2) : 1563 agents dont 217 femmes, 68,34 % <strong>de</strong> l’effectifdouanier total, taux <strong>de</strong> féminisation <strong>de</strong> 13,88 %.La douane compte 354 femmes pour 1933 hommes soit un taux <strong>de</strong> féminisation <strong>de</strong> 18,31 %avec un taux plus marqué pour le cadre intermédiaire puisqu’il atteint un quart <strong>de</strong> la catégorie.La répartition <strong>de</strong>s effectifs par moyenne d’âge est également significative : la moyenne d’âge ducadre supérieur est <strong>de</strong> 42 ans, celle du cadre intermédiaire est également <strong>de</strong> 42 ans et la moyenned’âge <strong>de</strong>s agents d'exécution est <strong>de</strong> 46 ans. Cette <strong>de</strong>rnière moyenne fait apparaître unvieillissement du cadre d'exécution qui se trouve en pratique sur le terrain dans les postes souventles plus difficiles. Le vieillissement <strong>de</strong> cette catégorie <strong>de</strong> personnel constitue donc un réelproblème pour l’effectivité et l'efficacité <strong>de</strong> la présence douanière sur le terrain et pour sagestion par l'encadrement.Afin <strong>de</strong> remédier à cette situation <strong>de</strong> vieillissement du cadre exécution <strong>de</strong>s recrutementsimportants ont été réalisés ces trois <strong>de</strong>rnières années pour un total d'environ 800 agentsd’encadrement soit un taux d'entrée <strong>de</strong> 35 % par rapport à l'effectif douanier total et un taux<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong> l’effectif du cadre considéré.Ce recrutement récent et massif est également justifié par les nécessités <strong>de</strong> remplacement <strong>de</strong>sagents partant normalement à la retraite et <strong>de</strong>s décès.En 2005 et 2006 47 agents sont décédés en service soit un taux <strong>de</strong> 1,90 % <strong>de</strong> l’effectif totaldouanier et non douanier. Sur la même pério<strong>de</strong> 201 agents ont été mis à la retraite (79 en 2005 et122 en 2006) soit un taux <strong>de</strong> départ à la retraite <strong>de</strong> 8 %. Entre les décès et les départs à la retraitel’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> a perdu en <strong>de</strong>ux années 10 % <strong>de</strong> son effectif total, ce qui estconsidérable. Pendant cette même pério<strong>de</strong> également 35 agents étaient en formation soit un taux<strong>de</strong> 1,40 %.27


Selon les prévisions <strong>de</strong>s services 375 agents <strong>de</strong>vraient encore quitter l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>en 2007, dont 367 agents d'encadrement, soit un taux <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> 23,50 % (367/1563) pour cetteseule catégorie <strong>de</strong> personnel.En dépit <strong>de</strong> ces départs importants le Directeur Général a souhaité que les recrutements massifsd'agents d'encadrement opérés ces <strong>de</strong>rnières années ne soient pas renouvelés en 2007 et il a<strong>de</strong>mandé à la Fonction Publique <strong>de</strong> geler momentanément les recrutements <strong>de</strong> ce cadre pourl'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>.La répartition entre les cadres fait apparaître un taux correct d'encadrement supérieur et un tauxd'encadrement intermédiaire un peu faible compte tenu <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> la catégorie <strong>de</strong>s agentsd'exécution. Afin <strong>de</strong> relayer le comman<strong>de</strong>ment supérieur il pourrait paraître utile <strong>de</strong> renforcerl'importance du cadre intermédiaire. La professionnalisation <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>passe par un renforcement <strong>de</strong> sa catégorie intermédiaire et également <strong>de</strong> l'encadrement supérieur.Le recours systématique à l'informatisation remet en question une partie <strong>de</strong>s tâchestraditionnelles et exige une élévation du niveau moyen <strong>de</strong> recrutement.A l'occasion du redéploiement <strong>de</strong>s effectifs douaniers dans les zones occupées précé<strong>de</strong>mment parles rebelles il y aura lieu <strong>de</strong> s'interroger sur la répartition <strong>de</strong>s effectifs tant au plan géographiquequ'au plan <strong>de</strong> l'encadrement et d’accroître l’encadrement <strong>de</strong>s agents d’exécution.Au travers <strong>de</strong> la mise en place d'outils <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> travail effective par agentil y aura également lieu <strong>de</strong> s'interroger sur l'adéquation entre la pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong>s effectifs et laréalité <strong>de</strong>s tâches et sur l'effectif total nécessaire à un bon fonctionnement <strong>de</strong>l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> compte tenu <strong>de</strong> sa professionnalisation.Un projet <strong>de</strong> statut a été proposé aux services concernés du Ministère <strong>de</strong> l'Economie et <strong>de</strong>sFinances. Son étu<strong>de</strong> est très avancée et les autorités <strong>de</strong>vraient bientôt arrêter une décision <strong>de</strong>principe. Ce projet <strong>de</strong> statut comporte 86 articles et fait l'objet d'un projet <strong>de</strong> loi qui <strong>de</strong>vrait êtreprésenté à la prochaine législature. Il présente les avantages suivants :o il récompense l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> qui s'est particulièrement mobilisée dans lescirconstances difficiles qu'a connues le pays ces <strong>de</strong>rnières années ;o il présente les avantages du statut militaire et d'un alignement <strong>de</strong> la douane sur lasituation <strong>de</strong> l'armée et <strong>de</strong> la police ;o il correspond à la volonté <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s agents ;o il conforte la discipline dans l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, les agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> relevantalors du tribunal militaire ;o il conforte les avantages acquis notamment en termes <strong>de</strong> salaires et <strong>de</strong> retraite ;o il conforte également les gra<strong>de</strong>s militaires et permet même d'atteindre le niveau <strong>de</strong>générale <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s ;o il marque la fin <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s syndicats.Le projet <strong>de</strong> statut est complété par une étu<strong>de</strong> relative au plan et au déroulement <strong>de</strong> carrière. A cetégard <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> profil <strong>de</strong> carrière ont été établies par les services <strong>de</strong>s RessourcesHumaines pour l'ensemble <strong>de</strong>s cadres. Les délais d'ancienneté nécessaires pour atteindre lesdifférents niveaux <strong>de</strong> la hiérarchie sont fixés et les profils d’emplois et les gra<strong>de</strong>s sont égalementdéterminés.La mise en application d’un nouvel organigramme, actuellement à l’étu<strong>de</strong> au Ministère, <strong>de</strong>vraitouvrir <strong>de</strong> nouveaux débouchés aux cadres supérieurs <strong>de</strong> la douane car la structure actuelle limite28


les plans <strong>de</strong> carrière. Jusqu’ici les promotions n’ont pas toujours suivi une programmationrigoureuse et <strong>de</strong> nombreux hauts cadres ont bénéficié d’avancements <strong>de</strong> carrière assez rapi<strong>de</strong>ssans avoir toujours accumulé l’expérience administrative indispensable aux fonctions à occuper.Cette situation <strong>de</strong> fait ne permet pas toujours aux cadres concernés <strong>de</strong> mener les réformes à leurniveau opérationnel et certains <strong>de</strong> ces cadres promus rapi<strong>de</strong>ment se contentent <strong>de</strong> faire ce qu’ilsconnaissent le mieux, sans prendre en compte leurs véritables responsabilités dans leurs nouveauxpostes.Par ailleurs la situation financière <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> a été considérablement améliorée autravers <strong>de</strong> diverses mesures générales ou spécifiques telles que :- le versement <strong>de</strong> primes trimestrielles conséquentes à tous les agents ;- le versement <strong>de</strong> primes spécifiques, notamment dans les services d’écor ;- la forfaitisation du Travail Supplémentaire.Cette situation <strong>de</strong>vrait encore s’améliorer avec l'entrée en vigueur annoncée du statut <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>qui attribue aux agents un barème <strong>de</strong> traitement encore plus avantageux puisqu'il sera aligné surcelui obtenu notamment pour les services <strong>de</strong> police. La mise en œuvre <strong>de</strong> ce statut représentera enannée pleine un surcoût <strong>de</strong> près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux milliards <strong>de</strong> F CFA en termes <strong>de</strong> salaires et d’in<strong>de</strong>mnitésdiverses.Par ailleurs l'environnement social <strong>de</strong>s agents a fait également l'objet <strong>de</strong> nombreuses mesurespour améliorer les conditions quotidiennes <strong>de</strong> vie au travers d'amicales et d'organisationsprofessionnelles telles que l'association <strong>de</strong>s cadres et l'organisation <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> la douane.Des manifestations sont organisées pour fêter les départs à la retraite ; au cours <strong>de</strong> cesmanifestations <strong>de</strong>s médailles et diplômes sont distribués à l'intention <strong>de</strong>s retraités qui reçoiventune reconnaissance pour leur travail et les services rendus au pays. Plus concrètement encore il aété décidé au moment du départ effectif à la retraite <strong>de</strong> verser l'équivalent <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux années <strong>de</strong>primes trimestrielles.Enfin l'environnement médico-social <strong>de</strong>s agents est également pris en charge au travers d'uneassurance-vie et d'une assurance-maladie contractées avec <strong>de</strong>s opérateurs du secteur privé, autravers d'un centre médico-social et d'un projet <strong>de</strong> clinique. Une cellule spécialisée prend parailleurs en charge les agents atteints par le sida, qui sont suivis par un mé<strong>de</strong>cin traitant. Al'occasion <strong>de</strong>s funérailles enfin une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Direction générale d'un montant <strong>de</strong> 500.000 F CFAest également versée.La Direction <strong>de</strong>s Ressources Humaines a réalisé un travail considérable et gère les effectifsavec les moyens mo<strong>de</strong>rnes à sa disposition. La qualité <strong>de</strong>s documents remis atteste d'unfonctionnement avancé et d'une gestion mettant à profit les outils mo<strong>de</strong>rnes.4.2.2 Problèmes• La Direction Générale <strong>de</strong>s Douanes n’a eu aucune emprise sur les opérations <strong>de</strong>recrutement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières sessions d’agents d’encadrement. Ces recrutements trèsimportants ne se sont pas faits sur la base <strong>de</strong>s besoins qu’elle exprime. La FonctionPublique à opéré ces recrutements sur <strong>de</strong>s bases propres qui tiennent compte <strong>de</strong> lasituation <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s jeunes en Côte d'Ivoire afin d’ouvrir le plus gran<strong>de</strong> nombrepossible d'emplois en leur faveur et <strong>de</strong> critères plus ponctuels. Ce précé<strong>de</strong>nt répété duranttrois années interpelle les autorités douanières. Compte tenu du niveau technologique29


atteint dans l’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et <strong>de</strong>s responsabilités particulières qui pèsentsur elle en termes <strong>de</strong> recettes il n'apparaît pas souhaitable que les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et les critères<strong>de</strong> recrutement (âge, profils) <strong>de</strong> cette administration ne soient pas pris en compte. Cettesituation a amené le Directeur Général a <strong>de</strong>mandé le gel <strong>de</strong>s recrutements opérés sur <strong>de</strong>sbases non définies par l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ;• Ces recrutements portent sur un nombre conséquent d’agents puisque d'ores et déjà les<strong>de</strong>rniers recrutements opérés sur <strong>de</strong>s bases particulières représentent un tiers <strong>de</strong> l'effectiftotal <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> l'effectif <strong>de</strong>s agentsd'encadrement. Au moment même où l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> va bénéficier d'unstatut militaire et d'un véritable plan <strong>de</strong> carrière un nombre important d'agentsinvestit l’administration sur <strong>de</strong>s critères qui ne lui sont pas propres alors que lenouveau statut est en quelque sorte un statut particulier qui reconnaît la spécificité<strong>de</strong> l'administration douanière ;• Selon <strong>de</strong> nombreux cadres en charge en particulier <strong>de</strong> ces agents d'encadrement duservice <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s les nouveaux arrivants ont provoqué <strong>de</strong> nombreuses difficultés tellesque : absentéisme, non-respect <strong>de</strong> la hiérarchie, menaces et remises en cause quasisystématique du système. Cette situation porte en elle les germes <strong>de</strong> difficultés ultérieuresqui ne sont pas compatibles avec le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> et avec les nécessités du service, notamment dans le cadre du redéploiement <strong>de</strong>seffectifs <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> sur tout le territoire ;• Compte tenu <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> il ne semble pas que <strong>de</strong>s sanctions aient été prises à l'encontre<strong>de</strong> ces agents récalcitrants, il semble même qu'ils aient le plus souvent obtenu satisfactionà l'issue <strong>de</strong> leurs revendications <strong>de</strong> tous genres ; c'est ainsi qu'un certain nombre d'entre apu récemment bénéficier <strong>de</strong> nouvelles affectations sans que leurs comportementsrépréhensibles précé<strong>de</strong>nts aient été sanctionnés. Cette situation est dangereuse car ellepeut amener un irrespect systématique <strong>de</strong>s instructions <strong>de</strong> l'administration dès lorsque les agents concernés ne sont pas satisfaits <strong>de</strong> leur sort ;• Cette situation est également perturbatrice pour l'ensemble <strong>de</strong>s personnels, lesagents plus anciens disciplinés et respectueux sont indignés à juste titre du traitementprivilégié réservé à ces nouveaux jeunes agents qui obtiennent par leur attitu<strong>de</strong> ce qu’ilssouhaitent, aux dépens <strong>de</strong>s agents les plus méritants. Cette situation spécifique etponctuelle peut réserver <strong>de</strong> graves difficultés à l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> si <strong>de</strong>smesures rapi<strong>de</strong>s et rigoureuses ne sont pas prises, si nécessaire en faisant <strong>de</strong>s exemplespour les cas les plus flagrants d’indiscipline, d'absentéisme et <strong>de</strong> non-respect <strong>de</strong>sobligations <strong>de</strong> l'administration ;• Cette situation est d'autant moins acceptable que <strong>de</strong> très nombreux efforts ont été réalisésou sont en cours d’étu<strong>de</strong> notamment au travers du nouveau statut, pour améliorer lacondition salariale et in<strong>de</strong>mnitaire <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> (telles que les primestrimestrielles ou la forfaitisation du travail supplémentaire au taux <strong>de</strong> 20.000 F CFA pardéclaration en douane), ces <strong>de</strong>niers reconnaissent en grand nombre être particulièrementbien traités au regard <strong>de</strong> la situation du pays ;• Un sentiment <strong>de</strong> démobilisation et <strong>de</strong> malaise s'est installé parmi certains personnels <strong>de</strong> ladouane qui ne se sentent pas appuyés dans leur combat quotidien pour le respect <strong>de</strong>srègles <strong>de</strong> fonctionnement et <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> déontologie ; <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> sanctions ont30


été établies à l'encontre <strong>de</strong>s agents récalcitrants mais ces propositions sont restées sanssuites compte tenu <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> actuelle ; en conséquence les cadres à l'origine <strong>de</strong>spropositions <strong>de</strong> sanctions se sentent désavoués, voir marginalisés ;• Afin <strong>de</strong> mieux maîtriser leurs effectifs les directeurs régionaux souhaitent pouvoiraffecter les agents dans leurs circonscriptions en fonction <strong>de</strong> leurs besoins réels etbénéficier <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> déconcentration dans le domaine <strong>de</strong> la gestion dupersonnel ;• Une partie <strong>de</strong> l’encadrement s’interroge sur le nivellement <strong>de</strong>s connaissancesprofessionnelles <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s agents et souhaite que tous les agents en postebénéficient d’un dispositif soutenu <strong>de</strong> formation continue, seul à même d’améliorerle niveau professionnel et <strong>de</strong> répondre aux besoins <strong>de</strong> spécialisation technologique<strong>de</strong> plus en plus marqués <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> <strong>douanes</strong> ;• Une partie <strong>de</strong> l’encadrement supérieur souhaite enfin une plus gran<strong>de</strong> transparencedans le déroulement <strong>de</strong> la carrière et notamment que les postes les plus importantsne puissent pas être occupés par <strong>de</strong>s cadres encore trop jeunes ou n’ayant qu’uneexpérience professionnelle limitée.4.2.3. Recommandations Le système actuel <strong>de</strong> recrutement <strong>de</strong>s agents d’encadrement <strong>de</strong>vrait être immédiatementabandonné au profit d’un système plus transparent basé sur <strong>de</strong>s concours comprenant <strong>de</strong>stests <strong>de</strong> personnalité et prenant en compte les besoins réels <strong>de</strong> qualification <strong>de</strong>l’administration douanière ; La Direction Générale <strong>de</strong>s Douanes <strong>de</strong>vrait se voir confier une responsabilité totaledans la gestion <strong>de</strong> ses personnels. La mise en œuvre du statut unique <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>douane <strong>de</strong>vrait confirmer la nécessité <strong>de</strong> la spécificité <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>l'administration douanière au travers <strong>de</strong> la militarisation ; Il semble opportun <strong>de</strong> réaliser une étu<strong>de</strong> exhaustive <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> l'administrationen termes d'effectifs à moyen et long terme, au regard <strong>de</strong> l'informatisation accrue,<strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> productivité administrative, <strong>de</strong>s redéploiements à opérer pour installerà nouveau les services douaniers officiels sur l'ensemble du territoire et <strong>de</strong> la chargeeffective <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s agents selon les postes occupés ; A l'occasion <strong>de</strong> l'adoption du nouveau statut il conviendrait <strong>de</strong> rappeler aux agents <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> quels sont leurs <strong>de</strong>voirs et obligations et <strong>de</strong> passer un message clair leursignifiant la fin <strong>de</strong> la tolérance et l’engagement <strong>de</strong> poursuites disciplinaires systématiquespour tous les faits contraires à ce nouveau cadre juridique et notamment pour les faits <strong>de</strong>corruption avérés et la mise en oeuvre <strong>de</strong> procédures <strong>de</strong> mise à l’écart, provisoire oudéfinitive pour tous les agents suspectés d’atteinte à la probité ; Cette campagne <strong>de</strong> moralisation <strong>de</strong>vrait également concerner tous les opérateurs afind’élever le niveau <strong>de</strong> compétences et d’intégrité <strong>de</strong>s personnels en contact avecl’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ; Afin <strong>de</strong> dynamiser à nouveau la structure <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment et <strong>de</strong> restaurer le31


fonctionnement normal <strong>de</strong> la hiérarchie il conviendrait également d'organiser <strong>de</strong>s stages<strong>de</strong> management qui permettent aux cadres <strong>de</strong> mieux diriger et mieux canaliser lesnouveaux entrants dans l'administration ; De même il semble indispensables d'améliorer les conditions <strong>de</strong> traitement du publicet son information à titre général. A cet effet il conviendrait <strong>de</strong> former, tant pour laDirection Générale que pour tous les services extérieurs, <strong>de</strong>s agents spécialisés dansl’accueil, dans la facilitation et dans le traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s spécifiques <strong>de</strong>sopérateurs afin d'offrir une véritable écoute et prise en compte <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong>sopérateurs et une image nouvelle <strong>de</strong> l'administration plus soucieuse <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>sacteurs économiques, Dans le même esprit les agents au contact <strong>de</strong>s voyageurs à l’aéroport et en quelquespoints accueillant essentiellement du public <strong>de</strong>vraient être formés au contact et à l’accueilafin d’améliorer le traitement <strong>de</strong>s usagers et l’image <strong>de</strong> marque <strong>de</strong> l’administration ; A titre général un programme <strong>de</strong> formation continue visant l'ensemble <strong>de</strong>s catégoriesprofessionnelles <strong>de</strong>vrait être élaboré pour tenir compte <strong>de</strong>s besoins exprimés en <strong>de</strong>nombreux services. Ce programme pourrait commencer avec <strong>de</strong>s objectifs mo<strong>de</strong>stes <strong>de</strong>l'ordre d’un ou <strong>de</strong>ux jours <strong>de</strong> formation continue par an, par agents et par cadre ; Afin d’instaurer le culte du mérite les agents les plus efficaces, tant dans le traitement <strong>de</strong>sopérations commerciales que dans la lutte contre la frau<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vraient faire l'objet <strong>de</strong>témoignages <strong>de</strong> satisfaction systématiques <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> la hiérarchie, a contrario lesagents se faisant remarquer négativement par leur façon <strong>de</strong> servir <strong>de</strong>vraient se voir toutaussi systématiquement informés du déclenchement <strong>de</strong> procédures disciplinaires à leurégard ; De même afin <strong>de</strong> restaurer la crédibilité du comman<strong>de</strong>ment les propositions <strong>de</strong> sanctionset <strong>de</strong> récompenses émises par la hiérarchie <strong>de</strong>vraient être traitées avec diligence etconnaître <strong>de</strong>s réponses négatives ou positives en toutes hypothèses ; Les plans <strong>de</strong> carrière et les avancements <strong>de</strong>vraient enfin tenir compte systématiquement<strong>de</strong>s témoignages <strong>de</strong> satisfaction délivrés et <strong>de</strong>s sanctions infligées ; les sanctions les plusgraves <strong>de</strong>vraient interdire l'accès à certaines responsabilités, ce qui constituerait unmessage fort pour l'ensemble <strong>de</strong>s agents ; Les mutations opérées au travers du mouvement systématique tous les ans <strong>de</strong>vraientégalement concerner l'ensemble <strong>de</strong>s agents en poste afin d'éviter d'une part les disparités<strong>de</strong> traitement les plus criantes mais aussi d'autre part les liens trop étroits entre opérateurset agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> (hormis les emplois <strong>de</strong> spécialistes à déterminer).5. CADRE JURIDIQUE5.1 Situation actuelleDans le domaine <strong>de</strong>s Conventions internationales les <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d’Ivoire ont par exempleadopté les instruments suivants :o la Convention du Système Harmonisé ;32


o la Convention <strong>de</strong> Kyoto ;o le Cadre <strong>de</strong> Normes ;o la Convention <strong>de</strong> Nairobi, etc.Le cadre juridique <strong>de</strong> l’action douanière en Côte d’Ivoire dépend en premier lieu du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> communautaire <strong>de</strong> l’UEMOA entré en vigueur à compter du 1 er janvier 2004. Lesdispositions <strong>de</strong> ce co<strong>de</strong> sont directement applicables aux Etats membres et s’inspirent <strong>de</strong>s grandsprincipes développés dans les conventions <strong>de</strong> l’OMD.L’article final <strong>de</strong> la partie I <strong>de</strong> ce co<strong>de</strong>, l'article 189 prévoit que « <strong>de</strong>meurent applicables lesdispositions du co<strong>de</strong> national <strong>de</strong>s Etats qui ne sont pas contraires au présent règlement » ; cette<strong>de</strong>rnière disposition conforte l'existence juridique <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s nationaux qui coexistent avec le co<strong>de</strong>communautaire. Cette coexistence est d'autant indispensable que le co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>communautaire ne comporte toujours pas <strong>de</strong> livre II consacré au contentieux douanier. Enconséquence l'intégralité du traitement du contentieux douanier ressort du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>national <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire.Le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> national date <strong>de</strong> 1964, loi N° 64.291 du 1 août 1964 (Journal Officiel <strong>de</strong>1964, pages 1103 et suivantes), modifié par ordonnance N° 88 225 du 2 mars 1988 (JournalOfficiel <strong>de</strong> 1988, pages 78 et suivantes), il comporte 313 articles. Ce co<strong>de</strong> coexiste avec le Co<strong>de</strong>communautaire et comporte encore peu <strong>de</strong> dispositions réelles <strong>de</strong> facilitation.De plus, le Titre du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> national consacré au volet contentieux semble marqué parun état d’esprit coercitif fort et comporte toujours <strong>de</strong>s dispositions contentieuses exorbitantes.C’est ainsi par exemple qu’au titre <strong>de</strong> l’article 225 la douane possè<strong>de</strong> le pouvoir <strong>de</strong> transigeraprès jugement définitif et qu’au titre <strong>de</strong> l’article 244 la bonne foi ne peut être retenue par le juge,ce <strong>de</strong>rnier ne pouvant excuser les contrevenants ou les délinquants sur l’intention.Le tarif extérieur commun (T.E.C) sera mis en conformité avec la nouvelle version du systèmeharmonisé <strong>de</strong> la nomenclature <strong>de</strong>s marchandises au 1 juillet 2007. Ce travail <strong>de</strong> mise enconformité est achevé à la date <strong>de</strong> la mission et <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> l'information sontorganisés au bénéfice <strong>de</strong>s opérateurs économiques ivoiriens afin <strong>de</strong> les familiariser avec lesnouveautés que comporte cette nouvelle version du système harmonisé.Les autorités douanières ivoiriennes appliquent théoriquement les dispositions <strong>de</strong> la valeurtransactionnelle <strong>de</strong> l'Organisation Mondiale du Commerce et les voies <strong>de</strong> recours sont prévues autravers d'un Comité d'arbitrage <strong>de</strong> la valeur qui est compétent pour les litiges liés à la valeur. Cecomité est un organe paritaire qui comporte <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s services douaniers, <strong>de</strong>simportateurs et <strong>de</strong>s exportateurs, <strong>de</strong>s commerçants et <strong>de</strong>s industriels. Le déclarant en douane peutsaisir le comité pour le compte <strong>de</strong> son client. Le recours au comité n'exclut pas le recoursjudiciaire.Il convient également <strong>de</strong> signaler une particularité dans le domaine <strong>de</strong> l'application <strong>de</strong> la valeur enCôte d'Ivoire pour les marchandises mises en vente aux enchères. Le BNEDT (ex Direction <strong>de</strong>sGrands Travaux) participe à l'évaluation <strong>de</strong>s marchandises qui seront inscrites à la vente auxenchères, il continue en cela <strong>de</strong> très nombreux travaux et séances <strong>de</strong> discussions sur la valeurmenés auparavant par ce service dans le cadre <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> conciliation sur la valeur.Le domaine <strong>de</strong> l'origine constitue une source <strong>de</strong> difficultés pour les <strong>douanes</strong> ivoiriennes. Delongue date la Côte d'Ivoire dispose d'un tissu industriel développé notamment au travers d'unusage très important <strong>de</strong>s régimes économiques que sont l'admission temporaire et l'entrepôt. Lors33


<strong>de</strong>s discussions communautaires sur le concept d'origine communautaire <strong>de</strong>s oppositionsimportantes venant <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong>s pays enclavés, dont le Burkina Faso et le Mali, sont apparues.Ces administrations, relayées en cela par le règlement communautaire <strong>de</strong> l'origine, n'ont pasadmis l'origine ivoirienne pour les marchandises transformées en Côte d'Ivoire au titre <strong>de</strong>srégimes <strong>de</strong> l'admission temporaire et <strong>de</strong> l'entrepôt.En conséquence les produits transformés en Côte d'Ivoire au bénéfice <strong>de</strong> ces régimes font l'objetd'une taxation aux droits <strong>de</strong> douane à leur entrée dans ces pays, quelle que soit la plus-value réelleapportée un Côte d'Ivoire. Ils ne bénéficient donc pas <strong>de</strong> la préférence communautaire et <strong>de</strong> lalibre circulation. Cette situation a amené nombre d'entreprises ivoiriennes à quelque peu délaisserle marché communautaire au profit <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> exportation, en Afrique et ailleurs.D'une certaine façon cette situation est regrettable car d'une part elle laisse libre champ à <strong>de</strong>simportations <strong>de</strong> pays tiers <strong>de</strong> bien moins bonne qualité, qui sont souvent vendus à <strong>de</strong>s prixproches <strong>de</strong>s produits ivoiriens et d'autre part elle handicape lour<strong>de</strong>ment la compétitivité et la placesur le marché communautaire <strong>de</strong>s produits ivoiriens. Ce débat permanent et ce conflit potentielentre <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la région <strong>de</strong>vraient être désamorcés par la mise en oeuvre d’un dispositif <strong>de</strong>contrôle qui permette <strong>de</strong> vérifier efficacement que les produits ouvrés au bénéfice <strong>de</strong> ces régimesremplissent bien les conditions pour l'obtention <strong>de</strong> l'origine communautaire et peuvent obtenirl'agrément pour les produits industriels.Le nombre d'entreprises bénéficiaires <strong>de</strong> ces régimes a considérablement diminué compte tenu <strong>de</strong>ces difficultés liées à l'origine mais également compte tenu <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong>s autorités douanièresivoiriennes d'encadrer l'usage <strong>de</strong> ces régimes pour éviter les reversements frauduleux sur leterritoire national. Afin <strong>de</strong> lever les difficultés d'accès à ces régimes un comité consultatif <strong>de</strong>sagréments d'entrepôt et d'admission temporaire a été créé au sein <strong>de</strong> l'administration et débat endébut <strong>de</strong> chaque année du renouvellement ou pas <strong>de</strong>s agréments et <strong>de</strong> l’octroi d’agréments à <strong>de</strong>nouvelles entreprises.Au moment même où ces régimes étaient strictement encadrés les autorités ivoiriennes ontsouhaité créer <strong>de</strong> nouvelles possibilités pour les opérateurs qui travaillent essentiellement endirection <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> exportation.C'est ainsi que la loi N° 2004-429 du 30 août 2004 a institué le régime <strong>de</strong> la zone franche <strong>de</strong> labiotechnologie et <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication en Côte d'Ivoire. Cesdomaines techniques ont fait l'objet <strong>de</strong> définitions très complètes afin d'ouvrir le régime un grandnombre d'entreprises. Ces textes comprennent <strong>de</strong>s dispositions très précises sur l'éligibilité, surl'agrément, sur les obligations <strong>de</strong>s entreprises, sur la réglementation <strong>de</strong>s changes applicable, lalégislation sociale et <strong>de</strong>s droits et avantages <strong>de</strong>s entreprises. Au titre du régime douanier parexemple ces entreprises sont exemptes <strong>de</strong>s contrôles exercés au titre <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong>vérification <strong>de</strong>s importations. La zone franche relative à ces activités est installée à Bassam, àproximité immédiate <strong>de</strong> la ville d'Abidjan et <strong>de</strong> son aéroport et <strong>de</strong> son port.Le décret N° 2007-01 du 3 janvier 2007 est venu préciser les modalités d'application <strong>de</strong> cette loiet notamment la composition <strong>de</strong>s dossiers pour l'agrément et l'autorisation d'exercice <strong>de</strong>sentreprises concernées. Ce même décret prévoit l’institution d’une re<strong>de</strong>vance et sa répartition auxdifférentes entités concernées.La loi N° 2005-556 du 2 décembre 2005 a institué le régime d'entreprise franche <strong>de</strong>transformation <strong>de</strong>s produits halieutiques pour les entreprises qui réalisent au minimum 90 % <strong>de</strong>leur chiffre d'affaires à l'exportation. Ce nouveau régime concerne essentiellement <strong>de</strong>s entreprises34


du secteur <strong>de</strong> la transformation du thon en conserve qui est soumis à une concurrenceinternationale particulièrement sévère. Ces entreprises sont installées à l'intérieur même du PortAutonome d'Abidjan et bénéficiaient jusqu'ici <strong>de</strong>s régimes économiques.Il convient enfin <strong>de</strong> signaler que <strong>de</strong> nombreuses activités bénéficient toujours <strong>de</strong>s dispositions duco<strong>de</strong> <strong>de</strong>s investissements, du co<strong>de</strong> minier et du co<strong>de</strong> pétrolier tant pour la phase exploratoire quela phase <strong>de</strong> production.La permanence <strong>de</strong> ces dispositions à créé un malentendu avec les autorités <strong>de</strong> l’UEMOA au titre<strong>de</strong> la perception du prélèvement communautaire <strong>de</strong> solidarité (PCS), ces <strong>de</strong>rnières s'étonnant nepas voir ce prélèvement liquidé sur certaines importations réalisées au titre <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong>ces co<strong>de</strong>s. Compte tenu <strong>de</strong> la préexistence <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> ces co<strong>de</strong>s au traité instituantl’UEMOA les autorités ivoiriennes n'enten<strong>de</strong>nt pas prélever et reverser ce prélèvement. Aumoment même <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> diagnostic un séminaire se tenait à Bassam pour tenterd'harmoniser les positions <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres sur le prélèvement communautaire <strong>de</strong> solidarité.Au titre <strong>de</strong>s instruments complémentaires au TEC, <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s activités nationales, <strong>de</strong>scirculaires récentes ont étendu la Taxe Conjoncturelle à l'Importation (TCI) au taux <strong>de</strong> 10 % auxtissus <strong>de</strong> jute et aux sacs <strong>de</strong> jute (Circulaire N° 338 du 31 janvier 2007) et au lait concentré autaux <strong>de</strong> 10 % (circulaire N° 1336 du 23 janvier 2007) conformément au règlement N°06/99/CM/UEMOA du 17 septembre 1999 instituant le mécanisme <strong>de</strong> la taxe conjoncturelle àl'importation.Pour rappel les taux du TEC sont <strong>de</strong> 0, 5, 10 et 20 % pour tous les pays <strong>de</strong> l’UEMOA et la TVAest au taux <strong>de</strong> 18 %. Des droits sont appliqués à l’exportation sur le café, le cacao et les bois(DUS = droit unique <strong>de</strong> sortie)5.2 Problèmes• Il apparaît souhaitable d’aligner les dispositions du Co<strong>de</strong> national <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriensur celles du Co<strong>de</strong> communautaire. Les dispositions nationales semblent présenter encorequelques lacunes vis-à-vis <strong>de</strong>s dispositions communautaires, ce qui prête à confusion tantchez les agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> que chez les opérateurs. Ce travail <strong>de</strong> révision <strong>de</strong> lalégislation semble fondamental mais ne doit pas se faire sans prendre en considération lesdispositions <strong>de</strong> la Convention <strong>de</strong> Kyoto révisée. En effet, l’UEMOA et ses EtatsMembres se sont positionnés en faveur <strong>de</strong> l’adhésion à cette convention et une démarchestructurée s’impose en la matière. Il s’agit en l’occurrence également d’un travail <strong>de</strong>consolidation <strong>de</strong>s différents textes en vigueur ;• Les principaux régimes suspensifs sont régis par le Co<strong>de</strong> communautaire mais cesdispositions comportent <strong>de</strong>s divergences avec les dispositions <strong>de</strong> la Convention <strong>de</strong> Kyotorévisée. Cela démontre la nécessité non seulement d’aligner les dispositions du co<strong>de</strong>national sur le co<strong>de</strong> communautaire mais également d’aligner ces <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong>réglementation sur la Convention <strong>de</strong> Kyoto révisée ;• Ce travail <strong>de</strong> révision <strong>de</strong>s textes réglementaires doit également envisager lesdéveloppements actuels liés aux négociations <strong>de</strong> l’OMC sur la facilitation <strong>de</strong>s échanges.Ces négociations sont d’une importance capitale pour les administrations douanières et ils’impose d’intégrer dès aujourd’hui les mesures susceptibles d’aboutir à l’issue <strong>de</strong> cellesci.Par exemple, la mise en place d’un mécanisme <strong>de</strong> renseignement tarifaire contraignant35


semble acquise dans le cadre d’un futur accord et, à ce jour, la Côte d’Ivoire ne semblepas disposer d’un tel système réglementaire ;• Dans le domaine <strong>de</strong> la facilitation <strong>de</strong>s échanges, les articles 76 (dépôt préalable <strong>de</strong> ladéclaration en détail) et 78 (procédures simplifiées <strong>de</strong> dédouanement) du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’UEMOA envisagent la mise en place <strong>de</strong> procédures simplifiées. Toutefois, celles-cirestent limitées et les modalités d’application doivent encore être fixées par les autoritésnationales ou par un règlement d’application qui fait encore défaut à ce jour ;• Enfin, l’absence d’un cadre normatif pour les compétences <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> dansle domaine <strong>de</strong> la lutte contre la contrefaçon et la piraterie ainsi que l’établissement <strong>de</strong>procédures claires en la matière doivent être soulignés ;• La coexistence du co<strong>de</strong> communautaire et du co<strong>de</strong> national est encore compliquée parl’existence du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> la CE<strong>DE</strong>AO qui rend l'environnement juridiqueencore plus confus, <strong>de</strong>s conflits le texte se produisent notamment selon que l'on se réfèreau co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’UEMOA ou <strong>de</strong> la CE<strong>DE</strong>AO, notamment pour l’émission <strong>de</strong>s certificatsd'origine selon que l'on se réfère à l'un ou à l'ordre <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s ;• Afin d’apporter un début <strong>de</strong> solution aux difficultés <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong> l’origine pourles produits transformés en Côte d'Ivoire au bénéfice <strong>de</strong>s régimes <strong>de</strong> l'entrepôt et <strong>de</strong>l'admission temporaire il a été décidé <strong>de</strong> recourir momentanément à un palliatif quiconsiste à liqui<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s droits et taxes sur les matières premières qui vont êtretransformées et vont aboutir à <strong>de</strong>s produits finis qui seront exportés vers la communauté ;• Les autorités douanières ivoiriennes s'étonnent <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> certaines autresadministrations douanières <strong>de</strong> la région qui <strong>de</strong>puis la fin du système <strong>de</strong> compensation <strong>de</strong>l’UEMOA enten<strong>de</strong>nt accor<strong>de</strong>r le bénéfice <strong>de</strong> l'origine communautaire <strong>de</strong> façon restrictiveet liqui<strong>de</strong>nt par exemple, comme au Mali, <strong>de</strong>s droits et taxes sur les produits ivoiriens ;• Les autorités douanières ivoiriennes inclinent également à penser que l'ensemble <strong>de</strong>smesures <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> (Taxe Dégressive <strong>de</strong> Protection, Taxe Conjoncturelle àl’Importation, Valeurs <strong>de</strong> référence) qui ont été mises en place par l’UEMOA constituentun dispositif <strong>de</strong> protection peu efficace et difficile à appliquer ; dans la pratique la TCIest seule applicable <strong>de</strong>puis la fin au 1 janvier 2007 <strong>de</strong> la Taxe Dégressive <strong>de</strong> Protection.Cette taxe est appliquée en Côte d'Ivoire au sucre, à la farine, aux oléagineuxs et commevu ci-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>puis peu aux tissus <strong>de</strong> jute et aux sacs <strong>de</strong> jute et au lait concentré ;• L'un <strong>de</strong>s principaux problèmes <strong>de</strong>meurant en matière <strong>de</strong> législation est l'application durégime <strong>de</strong> transit. Les autorités douanières ivoiriennes ont décidé <strong>de</strong> suspendre la garantieprécé<strong>de</strong>mment accordée par la Chambre <strong>de</strong> Commerce et <strong>de</strong> mettre en place un système<strong>de</strong> garantie couvert par les commissionnaires en douane et les banques. Afin <strong>de</strong> sécuriserau mieux ce régime il a été décidé <strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong>s consignations qui ne sont levéesque lorsque la preuve est apportée au service <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoirien <strong>de</strong> la prise en charge<strong>de</strong>s marchandises sur le territoire voisin, sur production notamment <strong>de</strong> déclarations <strong>de</strong>mise à la consommation dans ces territoires. Ces procédures sont complexes et difficiles àmettre en oeuvre avec certains pays, dont le Mali en particulier, et les cautions ouconsignations mises en place restent bloquées tant que cette preuve n'est pasofficiellement apportée ;36


• La compilation <strong>de</strong> la réglementation soulève quelques difficultés compte tenu <strong>de</strong> lanécessité <strong>de</strong> regrouper tous les anciens textes encore vali<strong>de</strong>s <strong>de</strong>puis 1964 et d'y ajouter lestrès nombreuses circulaires prises en particulier ces <strong>de</strong>rnières années. Afin <strong>de</strong> faciliter latâche <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et <strong>de</strong>s opérateurs la numérisation <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> laréglementation est en cours et les circulaires sont régulièrement portées sur Internet ; endépit <strong>de</strong> ces efforts un certain nombre <strong>de</strong> circulaires reste difficiles d'accès voire« confi<strong>de</strong>ntielles » « ou réservées aux initiés » selon certains opérateurs ;• En dépit <strong>de</strong> nombreuses initiatives prises pour assainir le milieu <strong>de</strong>s commissionnaires endouane <strong>de</strong>s difficultés subsistent et les bureaux <strong>de</strong> douane connaissent toujours l'afflux<strong>de</strong>s « courtiers » compte tenu <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> policer les accès <strong>de</strong>s bureaux <strong>de</strong> douane ;actuellement 83 commissionnaires en douane sont en situation régulière et 27 en situationirrégulière, tous les acconiers (13) sont en situation régulière et 49 consignataires sont ensituation régulière et 19 en situation irrégulière notamment au regard <strong>de</strong> la mise en place<strong>de</strong>s crédits exigés pour exercer.5.3 Recommandations La révision du Co<strong>de</strong> national <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> : cette révision doit s’inscrire d’une partdans le processus d’adhésion à la Convention <strong>de</strong> Kyoto révisée et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>snégociations <strong>de</strong> l’OMC sur la facilitation <strong>de</strong>s échanges et d’autre part dans le processus<strong>de</strong> mise en conformité avec le co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> communautaire. Ce travail est prioritairedans la mesure où le co<strong>de</strong> national est utilisé comme instrument juridique consolidé ; L’adhésion à la Convention <strong>de</strong> Kyoto révisée permettrait aux <strong>douanes</strong> ivoiriennes <strong>de</strong>se doter d’un cadre juridique en vue entre autres <strong>de</strong> la mise en œuvre du Cadre <strong>de</strong> Normesvisant à sécuriser et à faciliter le commerce mondial, mais également d’adresser unmessage fort aux opérateurs dans le domaine <strong>de</strong> la facilitation par sa mise en oeuvreeffective et pour construire un véritable partenariat avec les opérateurs. L’établissement<strong>de</strong> procédures simplifiées et la transmission préalable d’informations nécessaires à lamise en œuvre du Cadre <strong>de</strong> Normes <strong>de</strong>vraient se réaliser sur cette base. Cette adhésion<strong>de</strong>vrait s’effectuer <strong>de</strong> façon concertée avec l’UEMOA ; La mise en place d’une cellule <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s négociations <strong>de</strong> l’OMC sur la facilitation<strong>de</strong>s échanges, en liaison étroite avec le représentant <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes auprès <strong>de</strong>l’OMC à Genève. Cette cellule <strong>de</strong>vrait être responsable <strong>de</strong> l’examen <strong>de</strong>s propositionsfaites à Genève ainsi que <strong>de</strong> la détermination <strong>de</strong> la position nationale au regard <strong>de</strong> cespropositions. Elle <strong>de</strong>vrait également être impliquée dans le travail <strong>de</strong> révision du Co<strong>de</strong><strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> national ; De même compte tenu du nombre <strong>de</strong> problèmes techniques à résoudre avec les services<strong>de</strong> l’UEMOA il pourrait sembler utile <strong>de</strong> créer au sein <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> la Législation etdu Contentieux un service spécialisé chargé <strong>de</strong> préparer les positions du gouvernementivoirien lors <strong>de</strong>s prochaines discussions techniques, afin d’une part <strong>de</strong> reprendre lamain sur certains dossiers qui n'ont pas été traités <strong>de</strong> façon satisfaisante et d'autrepart d'initier <strong>de</strong>s réflexions dans <strong>de</strong>s domaines que les services <strong>de</strong> l'UEMOA vont<strong>de</strong>voir enfin revoir ou traiter tel que l'origine ou celui <strong>de</strong> l'interconnexion <strong>de</strong>ssystèmes informatiques <strong>de</strong> dédouanement et <strong>de</strong> l'échange <strong>de</strong> renseignementssystématique entre les administrations <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> la région , ou encore dutransit communautaire;37


Une réflexion semble <strong>de</strong>voir également s'engager au sujet <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong>s dispositionsspécifiques <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’UEMOA pour répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s répétées <strong>de</strong>sopérateurs nationaux ivoiriens et <strong>de</strong>s autres pays <strong>de</strong> la région et faire face aux nouveauxflux du commerce international en provenance du Sud-Est asiatique et du continentindien et <strong>de</strong> certains autres pays émergeants, afin <strong>de</strong> juguler les formes <strong>de</strong> concurrence lesplus déloyales et les plus <strong>de</strong>structrices pour les économies, et ce dans le respect <strong>de</strong>sdispositions et <strong>de</strong>s possibilités offertes par l'OMC ; L’établissement d’un cadre juridique pour la lutte contre la contrefaçon et la piraterie parl’établissement d’une réglementation régissant les compétences et les pouvoirs <strong>de</strong>s agents<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ainsi que les procédures à suivre dans ce domaine ; Enfin pour améliorer l'information <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s usagers il conviendrait :- <strong>de</strong> généraliser la publication <strong>de</strong> la documentation exhaustive sur l'ensemble <strong>de</strong>s sites<strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> (Sydam, site web <strong>de</strong> l’administration) ou en relationavec cette <strong>de</strong>rnière (site du Port Autonome d'Abidjan, site <strong>de</strong> l'Office Ivoirien <strong>de</strong>sChargeurs, site du Ministère du Commerce, site <strong>de</strong> la société BIVAC) ;- <strong>de</strong> diffuser les recueils <strong>de</strong> documentation sous forme papier et/ou CD dansl'ensemble <strong>de</strong>s bureaux <strong>de</strong> douane ;- <strong>de</strong> les adresser à toutes les fédérations professionnelles et d'envisager un partenariatavec l'une <strong>de</strong> ces structures ou avec la Chambre <strong>de</strong> Commerce ou encore avec unéditeur indépendant pour mettre la documentation à disposition du grand publicpar la vente à prix abordable dans toutes les librairies, comme cela se fait déjà dans<strong>de</strong> nombreux pays.6. PROCEDURES ET SECURISATION <strong>DE</strong>S RECETTES6.1.1 Situation actuelle6.1 Vue d'ensemble du dispositif <strong>de</strong> dédouanementIl a semblé utile <strong>de</strong> modifier la dénomination <strong>de</strong> la partie six et d'ajouter au titre « procédures »l'expression sécurisation <strong>de</strong>s recettes. En effet peu d’administrations douanières <strong>de</strong>s pays endéveloppement ont travaillé <strong>de</strong>s mesures utilisant tant les procédures elles-mêmes que lesinstruments <strong>de</strong> l'informatisation douanière pour sécuriser les recettes <strong>de</strong> l'État comme l'ont fait <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d'Ivoire.Deux raisons majeures ont motivé ce choix :D'une part la situation douanière elle-même et notamment la continuation <strong>de</strong>nombreuses imperfections dans les procédures douanières ;d'autre part la situation <strong>de</strong> sécession du pays qui exigeait une rigueur absolue dansle recouvrement <strong>de</strong>s recettes pour la continuation et la survie du fonctionnement<strong>de</strong> l'État.38


Ces <strong>de</strong>ux raisons ont milité en faveur <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> nombreuses mesures techniques liées auxprocédures et <strong>de</strong> l'utilisation optimale du système informatique <strong>de</strong> dédouanement existant. Dansce contexte particulier <strong>de</strong> retour à la rigueur et d'absolue nécessité <strong>de</strong> la recette les concepts<strong>de</strong> simplification et <strong>de</strong> facilitation ont pu paraître quelque peu remis au second plan bienque la célérité <strong>de</strong>s opérations douanières ait toujours constitué une priorité affichée pour lesresponsables <strong>de</strong> l'administration douanière ivoirienne.La réorganisation <strong>de</strong> la prise en charge au port d’AbidjanAu titre <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> rigueur il convient <strong>de</strong> s’attar<strong>de</strong>r sur la réorganisation <strong>de</strong> la prise encharge <strong>de</strong>s marchandises au port d'Abidjan. Le port d'Abidjan est le premier port d'Afrique <strong>de</strong>l'Ouest et d'Afrique Centrale. Au sein <strong>de</strong> l'enceinte portuaire <strong>de</strong> nombreuses activités coexistent :<strong>de</strong>s quais traditionnels consacrés pour certains à l’embarquement <strong>de</strong>s fruits et pour d'autres aucafé et au cacao, <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> pêche et <strong>de</strong> transformation, notamment pour la filière thon, etune zone très mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s conteneurs à l'importation, à l'exportation, en transit eten transbor<strong>de</strong>ment.Au début <strong>de</strong>s années 90 l'organisation douanière du port avait déjà été revue pour mieux maîtriserles opérations <strong>de</strong> dédouanement qui se réalisaient dans <strong>de</strong>s sections spécialisées pour l'ensembledu port, alors qu'auparavant <strong>de</strong>ux bureaux <strong>de</strong> pleine compétence coexistaient au port d'Abidjan,chaque opérateur étant libre <strong>de</strong> dédouaner dans le bureau <strong>de</strong> son choix. Cette <strong>de</strong>rnière situationavait engendré <strong>de</strong>s apurements très imparfaits.En dépit <strong>de</strong> ces mesures <strong>de</strong> réorganisation <strong>de</strong>s abus étaient constatés en permanence pourl'apurement <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement au port d'Abidjan notamment au travers <strong>de</strong>sprocédures <strong>de</strong> transit, <strong>de</strong>s régimes économiques et <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>smarchandises.A la suite <strong>de</strong> la création d'une division <strong>de</strong> la surveillance au port d'Abidjan une division AbidjanNord a été créée. Cet division comporte elle-même quatre subdivisions dont l'une estintégralement consacrée à l’écor <strong>de</strong>s marchandises.La subdivision <strong>de</strong> l’écor a été créée en 2001 (décision N° 87/MEF/Douanes du 26 novembre2001), elle comporte huit briga<strong>de</strong>s réparties sur l’ensemble <strong>de</strong>s quais et compte un effectif <strong>de</strong> 182agents dont 143 agents d'encadrement. Ce service a reçu pour tâche principale la prise encharge <strong>de</strong>s marchandises au débarquement et à l'embarquement.Pour diverses raisons ce service n'a véritablement fonctionné qu'à partir <strong>de</strong> 2003 car il a falluinformer les usagers, organiser et installer le service et informatiser le suivi <strong>de</strong> l’écor. Il a falluégalement disposer <strong>de</strong>s effectifs suffisants pour couvrir en permanence l'ensemble <strong>de</strong>s quais duport d'Abidjan et tous les bateaux débarquant et embarquant <strong>de</strong>s marchandises. Compte tenuégalement <strong>de</strong> la difficulté d'exercice <strong>de</strong> cette fonction, par tous temps et sept jours sur sept, il a étéégalement nécessaire <strong>de</strong> mettre en place un système <strong>de</strong> motivation <strong>de</strong>s agents.Concrètement les opérations se passent <strong>de</strong> manière suivante : chaque matin après laconférence portuaire les agents sont côtés selon les emplacements <strong>de</strong>s navires qui sont àquai et les équipes d'agents, encadrées par un superviseur par équipe, se ren<strong>de</strong>nt sur lesquais et décomptent les marchandises débarquant ou embarquant sur une fiche d’écor et àl'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong> conteneurs.39


Des états différentiels sont établis si <strong>de</strong>s anomalies sont constatées, comme <strong>de</strong>s conteneurs sansplomb, ou <strong>de</strong>s conteneurs vi<strong>de</strong>s réputés pleins, ou <strong>de</strong>s conteneurs pleins réputés vi<strong>de</strong>s ; ces états etles fiches d’écor sont ramenées à la subdivision à la suite <strong>de</strong> chaque service et les informationssont saisies dans une base <strong>de</strong> données qui regroupe toutes les informations relatives aux navires,aux débarquements et aux embarquements. Des états différentiels sont établis par navire ainsi que<strong>de</strong>s statistiques portant sur les conteneurs, les plombs, les poids et les véhicules. Des étatsmensuels, trimestriels et annuels sont établis et confrontés aux documents <strong>de</strong>s compagniesmaritimes et du port autonome d'Abidjan.Aux recoupements matériels <strong>de</strong>s opérations s'ajoutent donc <strong>de</strong>s recoupements documentaires avecl'ensemble <strong>de</strong>s opérateurs agissants dans le domaine maritime. Ces tâches peuvent paraîtrefastidieuses mais elles garantissent l'efficacité maximale du dispositif <strong>de</strong> prise en charge <strong>de</strong>smarchandises au port d'Abidjan.Cette organisation est gran<strong>de</strong> consommatrice <strong>de</strong> personnels d'exécution qui travaillent dans <strong>de</strong>sconditions difficiles et selon <strong>de</strong>s services relativement astreignants. Les agents d'encadrementissus <strong>de</strong>s recrutements anciens ont longtemps assuré ce service <strong>de</strong> façon sérieuse.Les jeunes agents issus <strong>de</strong>s recrutements <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rnières années n'ont pas véritablementaccepté les contraintes liées à l’exercice <strong>de</strong> la prise en charge et notammentles conditions matérielles difficiles. Cette incompréhension <strong>de</strong>s tâches a eu un effet démobilisantsur ces agents qui s'est traduit rapi<strong>de</strong>ment par un absentéisme marqué. Un rapport <strong>de</strong> l'InspectionGénérale à relevé tous les comportements anormaux et a proposé <strong>de</strong>s sanctions.Cette situation fait apparaître un décalage entre les niveaux <strong>de</strong> recrutement, la formation assuréetant à l’armée qu’à l'école <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, les attentes individuelles <strong>de</strong>s nouveaux agents et lesréalités du terrain dans les postes les plus difficiles.La hiérarchie s'est trouvée confrontée à une situation <strong>de</strong> fait peu habituelle et qui n'a pas trouvé <strong>de</strong>véritable solution, en dépit <strong>de</strong>s efforts financiers accomplis pour ces agents d'une part et <strong>de</strong>smenaces <strong>de</strong> sanctions annoncées autres part. La hiérarchie immédiate souligne une insuffisance<strong>de</strong> soutien <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l'administration centrale qui n'a pas fait preuve d'une autorité marquéepour traiter ce dossier ; cette attitu<strong>de</strong> semble avoir conforté ces jeunes agents dans leurs mauvaiscomportements. Récemment les plus revendicatifs <strong>de</strong> ces agents auraient même obtenu <strong>de</strong>nouvelles affectations dans <strong>de</strong>s services plus en rapport avec leurs aspirations, au GIR notamment,ce qui constitue une véritable récompense au lieu d’une sanction.La hiérarchie en charge directe <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> ces jeunes agents utilise <strong>de</strong>s expressions trèsdirectes pour qualifier cette situation, qui traduisent bien une forme <strong>de</strong> lassitu<strong>de</strong>, voire <strong>de</strong>découragement à l'égard <strong>de</strong> ces nouvelles ressources humaines qui remettent en question lesschémas habituels <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment.Cette situation interpelle d'autant plus que les statistiques du travail effectué par cesagents indiquent un taux relativement faible <strong>de</strong> contrôle par rapport à l'ensemble <strong>de</strong>snavires touchant le port d'Abidjan. Un taux <strong>de</strong> 24 % a été avancé à la mission, <strong>de</strong>couverture <strong>de</strong>s débarquements <strong>de</strong>s porte-conteneurs, ce qui ne semble pas très satisfaisantcompte tenu <strong>de</strong>s objectifs initiaux <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> ce service <strong>de</strong> prise en charge. Pourfaire face à cette situation une société d'expertise maritime, la société « Contrôle Union »a été contractuellement chargée d'assurer également la prise en charge <strong>de</strong>s marchandisesau port d’Abidjan. Cette société accè<strong>de</strong> désormais à l'ensemble <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>40


débarquements et d'embarquements du port et constate les opérations <strong>de</strong> débarquements etdébarquements <strong>de</strong>s vracs liqui<strong>de</strong>s ou soli<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> tous les conteneurs.En pratique cette société double donc les services douaniers défaillants, elle s'appuie sur <strong>de</strong>spersonnels formés à ces tâches <strong>de</strong> prise en charge et utilise <strong>de</strong>s moyens mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> transmission<strong>de</strong> données. Les taux <strong>de</strong> contrôle atteint par cette société sont bons et fiables. La mission a puobserver sur le terrain, au terminal à conteneurs du port d'Abidjan, que les effectifs <strong>de</strong> cettesociété étaient relativement peu importants mais très présents.Il convient en conséquence <strong>de</strong> tirer les conclusions <strong>de</strong> cette situation et d'envisager <strong>de</strong> nouvellessolutions pour le contrôle <strong>de</strong> la prise en charge qui pourraient consister en trois actionscomplémentaires : D'une part la révision <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la subdivision d’écor, <strong>de</strong> sonorganisation et <strong>de</strong> son effectif en vue <strong>de</strong> sa transformation éventuelle en une briga<strong>de</strong>mobile d’écor chargée <strong>de</strong> contrôler par sondage les débarquements et lesembarquements <strong>de</strong> marchandises sous toutes leurs formes ; De renforcer par ailleurs la présence <strong>de</strong>s services douaniers et leur visibilité auxdifférentes portes <strong>de</strong> sortie du port ; D'autre part <strong>de</strong> confier la totalité <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> prise en charge à la société déjà encharge d’une partie <strong>de</strong>s contrôles, d'un commun accord entre l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>et les autres partenaires du domaine maritime ; Enfin <strong>de</strong> continuer à collecter les statistiques <strong>de</strong>s opérations assurées par la société privée,<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à leur recoupements et à leur exploitation avec les consignataires et acconierset avec les services du port autonome d'Abidjan.Les formalités préalables à l’importationDepuis plusieurs années les autorités douanières <strong>de</strong> Côte d'Ivoire ont souhaité disposer à l'avancedu plus grand nombre d'informations relatives aux mouvements <strong>de</strong> marchandises à l'entrée sur leterritoire douanier national. Diverses initiatives techniques ont été prises en collaboration tantavec les autres autorités administratives nationales, comme le Ministère du Commerce et l'OfficeIvoirien <strong>de</strong>s Chargeurs (OIC), qu'avec <strong>de</strong>s sociétés privées chargées d’ai<strong>de</strong>r les <strong>douanes</strong>ivoiriennes à mieux maîtriser les informations relatives aux marchandises <strong>de</strong>stinées aux pays,comme la société BIVAC dans le cadre d'un programme <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong>s importations àl'origine.Ces mesures répon<strong>de</strong>nt à la fois à <strong>de</strong> réels soucis <strong>de</strong> facilitation et d'information préalable sur lesopérations douanières. Avant même l'arrivée <strong>de</strong>s marchandises l’accomplissement d’un certainnombre <strong>de</strong> formalités préalables est indispensable pour pouvoir déclarer ensuite les marchandises.Le Bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> Suivi <strong>de</strong>s Cargaisons (BSC)La mission a souhaité en particulier développer le concept du Bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> Suivi <strong>de</strong>s Cargaisons(BSC) en ligne prévu par l’arrêté N° 0340 du 12 novembre 2001 du Ministère <strong>de</strong>s Transports. Cedocument a été mis en œuvre dans un premier temps par la circulaire N° 1165 MEMEF/DGD du41


14 mai 2003, puis suspendu comme élément <strong>de</strong> recevabilité <strong>de</strong>s déclarations en douane par lacirculaire N° 1172 MEMEF/DGD du 16 juillet 2003 et remis pleinement en vigueur par lacirculaire N° 1297 MEMEF/DGD du 10 novembre 2005.Cette formalité constitue pour l'instant une particularité du processus <strong>de</strong> dédouanement en Côted'Ivoire, qui suscite un vif intérêt et trouve déjà <strong>de</strong>s a<strong>de</strong>ptes dans d'autres pays qui sont en voied'adopter également cette procédure, ou qui viennent <strong>de</strong> l'adopter (comme à Madagascar).Le bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons est un outil <strong>de</strong> suivi et <strong>de</strong> gestion du commercemaritime <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire qui permet aux autorités <strong>de</strong> disposer en temps réeld'informations utiles sur les flux <strong>de</strong> marchandises et leurs principales caractéristiques. Lebor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons est réalisé en ligne sur la base <strong>de</strong>s informations <strong>de</strong> départ<strong>de</strong>s marchandises.Le site concerné est celui <strong>de</strong> l'Office ivoirien <strong>de</strong>s chargeurs http//www.oic.ci et un centretechnique a été installé pour assister les opérateurs économiques. Pour accé<strong>de</strong>r à ce site et réaliserles formalités du bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons il faut disposer d'un i<strong>de</strong>ntifiant et d'un mot <strong>de</strong>passe. Ces formalités sont réalisées lors <strong>de</strong> la première opération par la création d'un compteadhérent qui comprend notamment les coordonnées <strong>de</strong> la société, y compris les coordonnéesInternet et le numéro d'i<strong>de</strong>ntification fiscale.Origine du partenariat douane /OIC et opérateurs du commerce internationalA l'origine en Côte d'Ivoire il s'agit d'un partenariat entre la douane et l'Office Ivoirien <strong>de</strong>sChargeurs pour lutter contre la frau<strong>de</strong> et faciliter l'ensemble <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong>s transports. L'OICdispose en effet d'une concession <strong>de</strong> service public pour assurer la fluidité <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong>stransports. Depuis la libéralisation <strong>de</strong>s transports maritimes cet Office a perdu la fonction <strong>de</strong>régulation <strong>de</strong>s transports maritimes et n'intervient plus dans la gestion <strong>de</strong>s frets. Par contre il doitparticiper à la maîtrise et à la fluidité <strong>de</strong>s flux à l'entrée et sur le territoire.Pour maîtriser ces flux il a souhaité disposer au plus tôt <strong>de</strong>s informations relatives auxmouvements <strong>de</strong> marchandises par la voie maritime. Dans cette optique <strong>de</strong> très nombreuxéchanges ont eu lieu avec les opérateurs du domaine maritime et les gran<strong>de</strong>s fédérationsprofessionnelles. Un comité technique présidé par la fédération nationale <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> Côted'Ivoire (FNECI) et composé du patronat, <strong>de</strong>s transitaires, <strong>de</strong>s groupements <strong>de</strong> chargeurs et <strong>de</strong> ladouane a donné son accord sur la méthodologie <strong>de</strong>s travaux, sur la forme <strong>de</strong>s documents et sur lescoûts <strong>de</strong>s opérations.Les discussions techniques ont duré <strong>de</strong>ux années afin d'aboutir à un système consensuel etaccepté par tous avant même qu'il ne soit mis en oeuvre. Le document même du BSC, lesdifférents masques statistiques relatifs aux navires, aux marchandises et aux coûts ont été élaborésen commun en fonction <strong>de</strong>s besoins d'information <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres et du besoin <strong>de</strong> protection<strong>de</strong> ces mêmes informations. Lors <strong>de</strong> ces discussions, dans le cadre <strong>de</strong> la lutte contre la frau<strong>de</strong> eten particulier <strong>de</strong> la lutte contre la sous facturation <strong>de</strong>s marchandises, <strong>de</strong>s informationscomplémentaires ont été <strong>de</strong>mandées pour sécuriser les recettes et pour garantir la célérité dans letraitement <strong>de</strong>s documents.Un manuel <strong>de</strong> procédures et un CD rom ont été élaborés pour permettre <strong>de</strong> sensibilisation <strong>de</strong>l'ensemble <strong>de</strong>s acteurs à l'importation et à l'exportation (bien que cette procédure ne soit pasapplicable pour le moment aux exportations).42


Fonctionnement et évolutions du BSCLe principe <strong>de</strong> la procédure est simple : l'expéditeur <strong>de</strong>s marchandises renseigne le siteinformatique et joint un certain nombre <strong>de</strong> documents scannés tels que la facture, leconnaissement et la déclaration en douane <strong>de</strong> l'exportateur avant même ou au moment du départ<strong>de</strong>s marchandises du pays d'exportation. Les opérateurs <strong>de</strong> bonne foi qui ont rempli leursobligations et sont sélectionnés bénéficient à l'arrivée d'un circuit blanc qui correspond d'unecertaine manière à la définition <strong>de</strong>s opérateurs économiques agréés. La liste <strong>de</strong> ces opérateurs estouverte et évolutive. La concertation entre les différents intervenants <strong>de</strong>meure permanente et <strong>de</strong>fréquentes réunions sont organisées, notamment pour traiter les dossiers spécifiques.L'aspect sensibilisation permanente <strong>de</strong>s opérateurs est constamment présent dans la démarche<strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l'expérience et <strong>de</strong> nombreux voyages à l’étranger ont été effectués afin <strong>de</strong>sensibiliser les fédérations professionnelles, les auxiliaires portuaires et les partenairestraditionnels <strong>de</strong> l’OIC. Les grands ports partenaires du port d'Abidjan ont été et continuent à êtredémarchés pour faire comprendre et accepter l'établissement du BSC par les exportateurs et lesprofessionnels. C'est ainsi qu'une visite est programmée en juin 2007 dans tous les grands portschinois.Par ailleurs, compte tenu <strong>de</strong> l'expérience acquise, l’OIC souhaite désormais aussi associer sespartenaires <strong>de</strong>s pays voisins à cette expérience. En mars 2007 un atelier spécifique à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la sous région a réuni tous les Conseils <strong>de</strong>s Chargeurs et les administrations <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> <strong>de</strong> plusieurs pays d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest et du Centre.Il convient <strong>de</strong> signaler enfin que la SGS et la société Crimson Logic sont <strong>de</strong>s partenairestechniques exclusifs <strong>de</strong> l’OIC. Un nouveau projet en coopération avec ces partenaires et avec lacommunauté portuaire d'Abidjan doit aboutir à un guichet unique virtuel. Ce projet est à l'état <strong>de</strong>recherche <strong>de</strong> financements et un schéma BOT <strong>de</strong>vrait être adopté. Ce projet pourrait égalementdéboucher sur <strong>de</strong> nouveaux liens avec les pays voisins et <strong>de</strong> nouveaux projets publics ou privés.Les difficultés rencontrées pour la mise en œuvre du BSC Les difficultés rencontrées pour la mise en application du bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>scargaisons sont liées au principe même <strong>de</strong> l'introduction <strong>de</strong> toutes les marchandisesseulement après la réalisation <strong>de</strong> la formalité. Un certain nombre d'opérateurs domiciliésdans <strong>de</strong>s pays qui font <strong>de</strong>s difficultés pour communiquer leurs déclarations douanièresn'ont pu se plier à cette exigence particulière. Il s'agit essentiellement <strong>de</strong>s marchandisesen provenance <strong>de</strong>s États-Unis. En dépit <strong>de</strong> l'interdiction <strong>de</strong> communication <strong>de</strong>sdéclarations en douane d'exportation aux États-Unis 30 % <strong>de</strong>s fournisseurs américains seconforment malgré tout à l'obligation du BSC et <strong>de</strong> la production en pièces jointes <strong>de</strong> ladéclaration douanière d’exportation. Les autorités ivoiriennes vont sous peu prendreofficiellement contact avec les autorités consulaires <strong>de</strong>s États-Unis pour tenter <strong>de</strong> réglercette difficulté juridique ; Des difficultés sont également apparues pour l'authentification <strong>de</strong>s déclarations en douaned'exportation <strong>de</strong>s pays du Golfe, notamment du fait <strong>de</strong> la rédaction en langue arabe ; Par ailleurs un certain nombre d'opérateurs continuent à accomplir les formalités dubor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons à l'arrivée <strong>de</strong>s marchandises, au prétexte que lesexportateurs ne veulent pas se plier à cette formalité. Le pourcentage <strong>de</strong> création <strong>de</strong> BSC43


à <strong>de</strong>stination est d'environ 20 à 25 % et concerne tous les pays ; ce pourcentage a malgrétout tendance à diminuer progressivement et il a régressé récemment <strong>de</strong> 30 % à unemoyenne comprise entre 20 et 25 %. Pour ces opérations réalisées à l'arrivée <strong>de</strong>smarchandises l'Office ivoirien <strong>de</strong>s chargeurs accompagne et ai<strong>de</strong> les opérateurs pour laréalisation <strong>de</strong>s formalités ; Des difficultés sont également observées pour les opérations faisant l'objet <strong>de</strong> groupage,dans ce <strong>de</strong>rnier cas les opérateurs transmettent les documents à l’OIC et c’est cet Officequi fait la plus gran<strong>de</strong> partie du travail pour le compte <strong>de</strong>s usagers. Des recherches <strong>de</strong>solution sont cependant en cours avec les spécialistes du groupage au départ <strong>de</strong> la France,telles que la société Hesnault à Versailles. Les solutions adoptées seront ensuite étenduesaux autres groupeurs ; Des difficultés <strong>de</strong>meurent compte tenu <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> liens automatiques avec lesystème informatique Sydam <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes et les <strong>de</strong>ux systèmes coexistentpour le moment. Seule la version prochaine <strong>de</strong> l'informatique douanière, Sydamworld,sera complètement interfacée et permettra <strong>de</strong> conditionner l'édition <strong>de</strong> la déclaration endouane à l'existence d'un bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons préalable au travers <strong>de</strong> la miseen oeuvre d’une case statistique bloquante.La procédure du bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons n’est pour le moment appliquée qu'aux seulesopérations d'importation, la méthodologie pour l'extension <strong>de</strong> cette formalité à l'exportation est encours d'étu<strong>de</strong>. Par certains aspects le bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons à l'exportationconstituera une certification <strong>de</strong> l'opération <strong>de</strong> commerce international au départ <strong>de</strong> la Côted'Ivoire et constituera une réponse au Modèle <strong>de</strong> Données <strong>de</strong> l’OMD.La tarification du bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons est unique : <strong>de</strong> 25 € par connaissement pourun conteneur, d'un forfait d’environ 100 € par navire pour les marchandises en vrac (<strong>de</strong> 100 €pour une cargaison <strong>de</strong> ciment, et <strong>de</strong> 125 € pour une cargaison <strong>de</strong> vin). Les montants sont prélevésdirectement par le système et par le biais <strong>de</strong>s banques primaires à l'occasion <strong>de</strong> l'établissement dubor<strong>de</strong>reau. Cette tarification paraît supportable pour les opérateurs compte tenu <strong>de</strong>s avantages <strong>de</strong>célérité qu’il <strong>de</strong>vrait produire à l’arrivée.Dans le cadre <strong>de</strong> ses responsabilités dans la fluidité <strong>de</strong>s échanges nationaux et avec les paysvoisins l'Office Ivoirien <strong>de</strong>s Chargeurs a engagé <strong>de</strong>s discussions avec les grands chargeurs <strong>de</strong>spays voisins afin notamment d'assurer la traçabilité <strong>de</strong>s marchandises dans la sous région. Danscette optique l'Office ivoirien <strong>de</strong>s chargeurs a été retenu par la Commission <strong>de</strong> l’UEMOA pourassurer la traçabilité <strong>de</strong>s flux sur l'axe du Togo au Burkina Faso. Les résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>seront extrêmement intéressants et pourront être appliqués aux axes d'échanges entre la Côted’Ivoire et le Burkina Faso et entre la Côte d'Ivoire et le Mali.Rôle <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> pré inspection BIVACComme dans <strong>de</strong> nombreux autres pays <strong>de</strong> la région les <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d'Ivoire sont assistées<strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années par <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> services dans le cadre <strong>de</strong> programmes <strong>de</strong>vérification à l'importation. La première société ayant assuré ces fonctions était la SociétéGénérale <strong>de</strong> Surveillance (SGS) dès la fin <strong>de</strong>s années 1980. Plusieurs sociétés étrangères ontsuccessivement assuré le bon fonctionnement du PVI (Programme <strong>de</strong> Vérification àl’Importation) dont la SGS et la COTECNA.44


Actuellement le PVI est assuré par la société française BIVAC, une filiale du groupe Véritas,<strong>de</strong>puis le 7 mai 2004 et se dénomme « Programme Renforcé <strong>de</strong> Vérification <strong>de</strong>s Importations »(PRVI).Ce contrat concernait à l'origine toutes les marchandises à l'importation d'une valeur FOBsupérieure à 500.000 F CFA qui faisaient l’objet d'une inspection quantitative, qualitative etd’une comparaison <strong>de</strong> prix avant embarquement. Une Fiche <strong>de</strong> Renseignements à l'Importation(FRI) était levée au Ministère du Commerce où la société BIVAC était également présente. Unerémunération <strong>de</strong> 0,75 % <strong>de</strong> la valeur FOB était perçue et un minimum <strong>de</strong> 100.000 F CFAappliqué.La fiche <strong>de</strong> renseignements à l'importation était ensuite transférée du Ministère du Commerce à lasociété BIVAC qui la saisissait et l'envoyait au Centre <strong>de</strong> Relations avec les Exportateursconcerné par l'opération (CRE). L'exportateur contactait alors ce centre <strong>de</strong> relations et le contrôleétait réalisé au départ (contrôle physique réel ou simple contrôle documentaire) et un plombBIVAC était apposé sur l'envoi. Ce centre procédait également à une analyse <strong>de</strong> prix, à unevérification <strong>de</strong> la codification tarifaire et une estimation du montant <strong>de</strong>s droits et taxes à payerétait effectuée au vu <strong>de</strong>s documents joints.Une attestation <strong>de</strong> vérification était émise à l'arrivée sur un papier sécurisé à l'ai<strong>de</strong> d'unhologramme. Cette attestation était transférée à l'opérateur par moyens électroniques (EDI) etégalement transférée vers le Sydam grâce à une adaptation technique (moulinette). L'opérateurpouvait alors éditer sa déclaration d'importation et se rendre au bureau <strong>de</strong> douane pour lesformalités.Le bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques (BAGR) avait été créé le 17 mai 2002 et installédans les locaux <strong>de</strong> la douane au port d'Abidjan. Ce service était rattaché à la direction régionale<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> d'Abidjan. Au moment où le commissionnaire en douane établissait la déclaration etla validait une copie était simultanément adressée à ce bureau.Le bureau analysait la déclaration et donnait <strong>de</strong>s indications, notamment sur la valeur au vu <strong>de</strong>son expérience, qui étaient retenues pour affecter un circuit <strong>de</strong> contrôle à la déclaration. Mais <strong>de</strong>sdifficultés sont apparues pour l'édition simultanée <strong>de</strong>s déclarations et les copies étaient éditéesavec retard et d’une mauvaise qualité. Des difficultés relationnelles sont également apparues dufait d'assez nombreuses falsifications <strong>de</strong> documents qui indiquaient <strong>de</strong>s valeurs différentes ousous-évaluées. Ces difficultés aboutissaient notamment, grâce à l'élaboration <strong>de</strong> faux documentsdouaniers, à <strong>de</strong>s transferts à l'étranger importants. Une réflexion était alors engagée pour lasécurisation <strong>de</strong> la procédure et <strong>de</strong>s documents entre la société BIVAC, la douane, le trésor et lesbanques.Il fut alors décidé <strong>de</strong> créer une Déclaration Anticipée d'Importation (DAI) qui <strong>de</strong>vait sécuriser lesopérations <strong>de</strong> transfert financier et simplifier les opérations puisque ce nouveau document sesubstituait à plusieurs documents anciens (attestation d'importation, attestation <strong>de</strong> renseignementsfinanciers) et constituait un interface sécurisé entre l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, l'administrationdu trésor, la banque centrale (BCEAO), la société BIVAC et les banques.Concrètement avant l'importation effective <strong>de</strong>s marchandises l'opérateur va sur le site Sydam etcrée la DAI, un numéro provisoire lui est attribué et il dispose <strong>de</strong> la minute <strong>de</strong> sa saisie pour lasuite <strong>de</strong>s opérations au Ministère du Commerce et à la société BIVAC.45


Le 31 mai 2005 le bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques (BAGC) s'installait dans les locaux <strong>de</strong> laBIVAC compte tenu <strong>de</strong> la nécessité d'intervenir tant sur la DAI anticipée que sur les attestations <strong>de</strong>vérification <strong>de</strong> la BIVAC, également normalement déposées avant l'arrivée <strong>de</strong>s marchandises etl'établissement <strong>de</strong>s déclarations en douane. Ce positionnement du service semblait judicieux comptetenu <strong>de</strong> l'apparente nécessité <strong>de</strong> regrouper tous les intervenants agissants <strong>de</strong> concert avant l'arrivée<strong>de</strong>s marchandises, et compte tenu <strong>de</strong> l'évolution même du contrat <strong>de</strong> la BIVAC qui transfère lecontrôle <strong>de</strong> cette société à <strong>de</strong>stination au travers notamment <strong>de</strong> la nouvelle Convention scanner enpréparation.Cadre juridique et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la procédure actuelleLes textes actuellement en vigueur prévoyants la procédure sont les suivants :o La Convention <strong>de</strong> concession entre l'Etat <strong>de</strong> Côte d'Ivoire et la société BIVACInternational signée le 7 mai 2004 ;o l'annexe fiscale à la Loi <strong>de</strong> Finances 2006 ;o l’avis aux importateurs et exportateurs N° 2007 - 002 du 13 février 2007 du Ministère duCommerce ;o les circulaires numéros N° 1334 et 1344 du 13 et 15 février 2007 <strong>de</strong> la Direction Générale<strong>de</strong>s Douanes ;o l'arrêté interministériel N° 001 du 19 février 2007.Deux cas sont distingués :ooLes marchandises non conteneurisées sont soumises à l'inspection quantitative etqualitative, ainsi qu'à la comparaison <strong>de</strong>s prix avant embarquement dans le pays d'origineou <strong>de</strong> provenance dès lors que la valeur FOB <strong>de</strong> ces marchandises est supérieure à1.500.000 F CFA ; une re<strong>de</strong>vance <strong>de</strong> 0,75 % <strong>de</strong> la valeur FOB est perçue, avec unminimum <strong>de</strong> perception <strong>de</strong> 100.000 F CFA ;Les marchandises conteneurisées ne sont plus soumises à l'inspection quantitative etqualitative avant embarquement, à l'exception <strong>de</strong>s marchandises sensibles. Lare<strong>de</strong>vance, dite aussi taxe <strong>de</strong> sûreté, est <strong>de</strong> 84.892 F CFA par conteneur <strong>de</strong> 20 pieds, <strong>de</strong>169.784 FB CFA par conteneur <strong>de</strong> 40 pieds ; les marchandises conteneurisées sontsusceptibles d’un passage au scanner à l'arrivée au port d'Abidjan en fonction <strong>de</strong>s critères<strong>de</strong> contrôle introduits dans le Sydam. Qu'un contrôle ait lieu ou non la taxe <strong>de</strong> sûretéest due dès qu'il s'agit d'un conteneur débarqué à Abidjan.Par ailleurs :ooLes opérations <strong>de</strong> groupage par conteneur d'une valeur FOB supérieure à 500.000 F CFAsont soumises aux formalités et à la taxe <strong>de</strong> sûreté ;Les produits définis comme sensibles sont : les produits pharmaceutiques, les poissonscongelés et surgelés, la vian<strong>de</strong>, le riz, la farine, le sucre, les sels alimentaires, les laits etproduits laitiers, les jus et boissons, les boissons titrant plus <strong>de</strong> 20°, les conserves etsemis conserves, les matériels électriques, les tôles <strong>de</strong> couverture.La procédure préalable à l'établissement <strong>de</strong>s déclarations en <strong>douanes</strong> semble la suivante :o Établissement en ligne du bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons (BSC) sur le site spécialisé<strong>de</strong> l'Office ivoirien <strong>de</strong>s chargeurs (OIC) ;46


oooooooooooEtablissement <strong>de</strong> la Déclaration Anticipée d'Importation (DAI) en ligne sur le site Sydampour les opérations d'importation d'une valeur FOB supérieure à 5 millions <strong>de</strong> F CFA ;Formalité au Ministère du Commerce : établissement <strong>de</strong> la fiche <strong>de</strong> renseignements àl'importation (FRI) ;Formalités dans les locaux <strong>de</strong> la société BIVAC : dépôt <strong>de</strong>s documents finaux FRI, DAI,facture finale, liste <strong>de</strong> colisage, connaissement, bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons sidisponible ; paiement <strong>de</strong> la taxe <strong>de</strong> sûreté ;Toujours dans les locaux <strong>de</strong> la BIVAC, les dossiers une fois traités par cette sociétésont transmis au Bureau d'Analyse et <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong>s Risques (BAGC) qui dépend<strong>de</strong> la Direction Générale <strong>de</strong>s Douanes et qui est installé pour le moment dans leslocaux <strong>de</strong> la société BIVAC ;Ce service <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> revoit toutes les attestations délivrées par lesservices <strong>de</strong> la BIVAC et les corrige à son tour si nécessaire en réévaluant les valeursdéjà attestées ;Ce service vérifie également la Déclaration Anticipée d'Importation (l'existence <strong>de</strong> cettedéclaration dans le système et les termes <strong>de</strong> cette déclaration) ;En cas <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> la valeur attestée par la société BIVAC l'opérateur ne peutintroduire sa déclaration en douane dans le système Sydam tant qu'il n'est pas venuaccepter la nouvelle valeur reconnue par le bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques ;Le commissionnaire en douane, seul habilité à établir les déclarations pour le compte <strong>de</strong>sopérateurs (selon les termes mêmes du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> l’UEMOA) établit sadéclaration à son domicile grâce au système Sydam, obtient un <strong>de</strong>vis <strong>de</strong>s droits et taxes àpayer et vali<strong>de</strong> sa déclaration s’il est d'accord avec ce <strong>de</strong>vis et s’il dispose <strong>de</strong>s documentsjoints indispensables ;Lors <strong>de</strong> la validation <strong>de</strong>s déclarations un numéro <strong>de</strong> série est affecté, le crédit est imputé(si l’opérateur dispose d'un crédit), et un circuit <strong>de</strong> contrôle est affecté ;Les employés du commissionnaire en douane déposent ensuite la déclaration àl'importation au bureau <strong>de</strong> douane dans un délai <strong>de</strong> 48 heures; au dépôt <strong>de</strong> cettedéclaration une opération informatique est réalisée par les agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> au traversdu message DPOD qui constate le dépôt effectif <strong>de</strong> la déclaration auprès du service ;La déclaration est ensuite orientée selon le circuit déterminé, circuit blanc pour lesopérateurs économiques agréés qui équivaut à un bon à enlever (BAE) immédiat, circuitvert traditionnel, circuit orange pour un contrôle documentaire plus approfondi, circuitrouge pour un contrôle physique obligatoire et <strong>de</strong>puis le mois <strong>de</strong> mars 2007 circuitscanner pour les conteneurs soumis à ce contrôle.DifficultésAu moment du passage <strong>de</strong> la mission une certaine confusion semblait régner dans lacompréhension <strong>de</strong>s différentes prestations <strong>de</strong> la BIVAC.47


Cette situation semble provoquée à la fois par la disparition progressive <strong>de</strong> l'ancien mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong> la BIVAC au départ <strong>de</strong>s marchandises et par l'introduction <strong>de</strong>s contrôles au scanner àl'arrivée. Ces difficultés sont fréquentes lorsque la société en charge du programme <strong>de</strong>vérification à l'importation procè<strong>de</strong> au basculement progressif <strong>de</strong> ses contrôles du départ àl'arrivée.Les opérateurs habitués à la réalisation <strong>de</strong>s formalités du PVI (programme <strong>de</strong> vérification àl'importation) dans les pays d'exportation ne saisissent pas immédiatement les conséquences d'unreport ou <strong>de</strong> l'utilisation d'autres techniques <strong>de</strong> contrôle à <strong>de</strong>stination.Ces difficultés <strong>de</strong> basculement <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> contrôle prévues dans les contrats ont étéobservées dans <strong>de</strong> nombreux pays. Ces difficultés ont semble-t-il été amplifiées en Côte d'Ivoirecompte tenu :- <strong>de</strong> la longue pério<strong>de</strong> nécessaire à la préparation du nouveau contrat scanner <strong>de</strong> laBIVAC et à sa mise en oeuvre effective ;- aux négociations relatives au montant <strong>de</strong> la taxe <strong>de</strong> sûreté prélevée sur chaque conteneurdébarquant Abidjan ;- et à l'organisation même <strong>de</strong> la procédure <strong>de</strong> contrôle scanner avec les différentsintervenants impliqués dans cette opération, à savoir les importateurs eux mêmes et leursfédérations professionnelles, les compagnies <strong>de</strong> navigation et leurs représentants surplace et les compagnies <strong>de</strong> manutention opérant à l'importation sur le port d'Abidjan.L'information autour <strong>de</strong> ces opérations n'est pas toujours suffisante pour éclairercorrectement les opérateurs. De plus les informations relatives aux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>ssociétés <strong>de</strong> services et <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> sont souvent considérées commeconfi<strong>de</strong>ntielles par ces <strong>de</strong>rnières parties.L'évolution récente du contrat et les nouvelles fonctions, décidées au sein <strong>de</strong>l'administration et peut-être auto attribuées par les responsables du bureau d'analyse et <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s risques, constituent une source importante d'incompréhensions et <strong>de</strong> gravesdifficultés. Aux dires même du responsable du BAGR les attestations émises par la BIVACseraient entachées <strong>de</strong> très nombreuses erreurs, ce qui amène ce service à revoir et à corriger à lahausse un pourcentage très important <strong>de</strong>s attestations <strong>de</strong> valeur. Les responsables <strong>de</strong> la BIVACont <strong>de</strong> leur côté annoncé un taux <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 90 à 95 % <strong>de</strong>sopérations.Au travers <strong>de</strong> la remise en question d'un pourcentage aussi important d'attestations <strong>de</strong>valeur délivrées par la société BIVAC c'est toute la crédibilité <strong>de</strong> cette société qui est remiseen question, <strong>de</strong> son expérience internationale, <strong>de</strong> son travail passé, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> cescentres régionaux, <strong>de</strong> ses experts propres ou affiliés et <strong>de</strong> sa banque <strong>de</strong> données.Cette remise en question d'un si grand nombre d'attestations <strong>de</strong> valeur constitue aussi une remiseen question directe <strong>de</strong>s opérateurs internationaux travaillant à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire.Dans le commerce international on peut distinguer <strong>de</strong>s zones plus sensibles les unes que les autresà la frau<strong>de</strong> mais il ne paraît pas très sérieux <strong>de</strong> prétendre qu'un pourcentage aussi importantd'attestations <strong>de</strong> valeur relatives à <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> commerce international soit entachéd'erreurs ou <strong>de</strong> faux. A titre d'information et <strong>de</strong> comparaison un pays comme le Mexique a pudéterminer un taux d'erreurs et <strong>de</strong> faux sur l'ensemble <strong>de</strong>s facturations à l'importation <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>50 %, ce qui constitue déjà pour la société <strong>de</strong> service international présente dans ce pays une48


exception significative, souvent donnée comme exemple, qui a justifié la mise en place <strong>de</strong>dispositions spécifiques <strong>de</strong> contrôle qui ont d'ailleurs rapi<strong>de</strong>ment fait chuter le taux d'anomaliesobservées.En conséquence affirmer que 90 ou 95 % <strong>de</strong>s attestations produites par la société <strong>de</strong>services ne seraient pas fiables n’apparaît pas vraiment fondé. Les montants <strong>de</strong>s valeurscorrigées indiqués par le bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques sont significatifs et enprogression constante, notamment pour le premier trimestre 2007. Mais ces chiffres importants envaleur doivent être rapportés à la masse globale <strong>de</strong>s valeurs à l'importation.Il semble d'ailleurs que le responsable du bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques base plus sesexemples sur les DAI redressées que sur les attestations <strong>de</strong> la BIVAC redressées.C'est ainsi que pour 2006 (jusqu'à fin novembre 2006) sur 25.116 DAI analysées 7988 ont étéretenues avec une présomption <strong>de</strong> frau<strong>de</strong>, soit un taux <strong>de</strong> 31,80 %.Comme souvent dans les oppositions larvées entre l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et lesprestataires <strong>de</strong> services externes <strong>de</strong>s exemples apparemment significatifs sont donnés par les<strong>de</strong>ux parties mais il convient <strong>de</strong> regretter particulièrement que ni l'une ni l'autre <strong>de</strong>s partiesn'ait constitué un dossier soli<strong>de</strong> faisant apparaître un listage étudié <strong>de</strong>s anomalieseffectivement relevées. La mission a d’ailleurs souhaité disposer <strong>de</strong> telles informations maiselle n’a pu les obtenir, en dépit <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> formelle.L'absence d'analyse statistique approfondie et sérieuse empêche ainsi <strong>de</strong> faire réellement lapart <strong>de</strong>s choses entre la responsabilité <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres.Cette situation est en fin <strong>de</strong> compte dommageable pour les <strong>de</strong>ux parties :• elle porte un grave préjudice à la société <strong>de</strong> services installée aux termes d'un contratpassé en général avec les plus hautes autorités <strong>de</strong> l'État, sans que ce préjudice soitréellement et scientifiquement démontré ; préjudice d'image également auprès <strong>de</strong>sopérateurs du pays, voire du mon<strong>de</strong> entier ;• elle laisse également planer un doute sur les motivations réelles <strong>de</strong> l'administration et <strong>de</strong>ses représentants qui développent <strong>de</strong>s contrôles en arrière <strong>de</strong> ceux prévus par les contrats,sans informer véritablement les opérateurs <strong>de</strong>s motivations et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>contrôle ; cette attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> correction systématique <strong>de</strong>s attestations peut être mise dans unpremier temps sur le compte <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> services par les opérateurs et crée unsconfusion regrettable sur les rôles et responsabilités respectifs ;• Ce <strong>de</strong>rnier point peut être considéré comme une forme <strong>de</strong> dérive du doute systématisé, ducontrôle systématisé et <strong>de</strong> la volonté d'afficher <strong>de</strong>s résultats voire <strong>de</strong> « faire du chiffre »,cette <strong>de</strong>rnière observation risque <strong>de</strong> ternir <strong>de</strong>s résultats par ailleurs remarquables obtenusdans un contexte très difficile ;• Cette attitu<strong>de</strong> systématique <strong>de</strong> contestation <strong>de</strong>s documents du commerceinternational et notamment <strong>de</strong> la facture constitue également une approcheparticulière <strong>de</strong> la valeur transactionnelle <strong>de</strong> l'Organisation Mondiale du Commerce.La Côte d'Ivoire a adopté officiellement la définition <strong>de</strong> la valeur transactionnelle et s'estengagée à respecter l'utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle. Lorsque l'administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> rejette la valeur transactionnelle elle doit apporter la preuve et justifier la valeurqu'elle retient. Il ne semble pas que les corrections opérées par le bureau d'analyse et <strong>de</strong>49


gestion <strong>de</strong>s risques soient systématiquement étayées d'une démonstration opposable àl'opérateur. Il semble même que certains <strong>de</strong>s arguments et justificatifs retenus par ceservice constituent <strong>de</strong>s interprétations approximatives voire erronées <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> lavaleur transactionnelle ;• Ces pratiques mettent en difficulté tous les professionnels <strong>de</strong> la chaîne du commercenational, les fournisseurs et exportateurs, les experts et assureurs, les transporteurs,les commissionnaires en douane et bien évi<strong>de</strong>mment les <strong>de</strong>stinataires utilisateurs.Les exportateurs sérieux, en relations commerciales continues avec <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinatairesindustriels ou commerçants en Côte d'Ivoire peuvent difficilement revoir la valeur <strong>de</strong>smarchandises à chaque opération ; les assureurs et les experts ne peuvent non plus fixerune valeur spécifique pour les flux <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire ; les commissionnaires en douaneet leurs clients souhaitent éviter les ennuis avec l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et les délais<strong>de</strong> livraison pour leurs marchandises ;• Certains opérateurs pour éviter ces ennuis avec l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ont acceptéles corrections <strong>de</strong> valeur, d'autres ont recouru aux voies d'appel et les centres d'expertise<strong>de</strong> la BIVAC ont eux-mêmes procédé à <strong>de</strong>s autos corrections <strong>de</strong>s valeurs. Il s'avèrecependant que ces corrections effectuées peuvent donner lieu lors <strong>de</strong>s importationssuivantes à <strong>de</strong> nouvelles corrections effectuées par le bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>srisques ;• Compte tenu <strong>de</strong> cette situation la mission a rencontré <strong>de</strong>s opérateurs en difficultésréelles et ne sachant plus quelle attitu<strong>de</strong> adopter. Des industriels ont fait part à lamission <strong>de</strong> leur incapacité à répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s successives <strong>de</strong> l'administration sansmettre en péril leur activité économique. D'autres opérateurs ont confi<strong>de</strong>ntiellementreconnu qu'ils avaient déjà délocalisé une partie <strong>de</strong> leur production dans d'autres pays oùqu'ils envisageaient <strong>de</strong> le faire. De grands groupes industriels fournisseurs <strong>de</strong> cesopérateurs en Côte d'Ivoire ont fait également discrètement savoir qu'ils envisageaient <strong>de</strong>faire appel à leurs organisations professionnelles internationales en vue d'une information<strong>de</strong>s instances techniques concernées par les problèmes d'application <strong>de</strong> la valeur endouane.Compte tenu d'une incompréhension marquée entre les opérateurs et l'administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> dans le domaine <strong>de</strong> la valeur il semble urgent <strong>de</strong> revoir le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnementdu bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques en : Déterminant très précisément les fonctions <strong>de</strong> ce service qui ne semble travailler que surla valeur en douane et non sur l'ensemble <strong>de</strong>s risques, tel que cela doit ressortir d’unevéritable analyse <strong>de</strong> risque ; Etudiant la possibilité <strong>de</strong> créer une véritable « Division Valeur et Sélectivité » qui auraità travailler tant avec la Direction <strong>de</strong>s enquêtes douanières qu'avec la Direction <strong>de</strong>l'informatique et qui pourrait comprendre <strong>de</strong>s agents spécialisés issus <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>uxdirections ; Encadrant ses responsabilités, tant vis-à-vis <strong>de</strong>s autres services <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> que <strong>de</strong>s opérateurs et <strong>de</strong> la BIVAC, en vue <strong>de</strong> limiter son pouvoir <strong>de</strong> blocage<strong>de</strong>s opérations et afin d'éviter que ne se constitue une zone <strong>de</strong> négociation <strong>de</strong> lavaleur en douane au sein du bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques, les pressions50


exercées sur les opérateurs à l'occasion <strong>de</strong> la contestation <strong>de</strong>s attestations <strong>de</strong> valeurpouvant amener certains d'entre eux à venir discuter et « négocier » dans ce service afin<strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> débloquer la situation <strong>de</strong> leurs opérations ; Instaurant pour le moment un contrôle administratif interne rapproché <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong>correction <strong>de</strong> la valeur en douane <strong>de</strong> ce service ; Développant le rôle du comité d'appel qui pourrait être automatiquement saisi <strong>de</strong> toutesles contestations, ou <strong>de</strong>s plus significatives, sans que l'opérateur en ait même à faire la<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, si nécessaire il pourrait être fait appel à un arbitre neutre tel que le BNEDT,comme cela avait déjà été le cas il y a quelques années avec la Direction <strong>de</strong>s GrandsTravaux ; Provoquant une réunion <strong>de</strong> mise au point tant avec la BIVAC qu'avec les fédérationsprofessionnelles <strong>de</strong>s commissionnaires en douane et <strong>de</strong>s opérateurs pour rechercher lesvoies et moyens d'une évocation <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> contestation <strong>de</strong> la valeur dans la plusgran<strong>de</strong> transparence et la plus gran<strong>de</strong> équité possible. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s problèmes d’application <strong>de</strong> la valeur et compte tenu <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>sréformes techniques engagées ces <strong>de</strong>rnières années il semble utile <strong>de</strong> stabiliser lesréformes en inventoriant les bénéfices, difficultés et redondances <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>sdispositions prises pour toutes les procédures avant dédouanement, dans une premièreétape en interne à l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et dans une secon<strong>de</strong> étape avecl'ensemble <strong>de</strong>s opérateurs concernés ; Les différents services douaniers en charge <strong>de</strong>s réformes engagées établiront un bilaninterne qui mette en exergue les avancées et les difficultés restantes ; ces mêmes servicesprépareront le champ <strong>de</strong>s aménagements possibles en privilégiant la coordination <strong>de</strong>sservices et l’élimination <strong>de</strong>s phases redondantes, notamment avec le BSC, la DAI etles rôles respectifs du Ministère du Commerce, <strong>de</strong> l’OIC et <strong>de</strong> la BIVAC ; De leur côté les opérateurs et les organisations professionnelles qui les représententferont connaître leurs difficultés et leurs propositions pour les solutionner ; Les constatations et les propositions <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parties seront confrontées et discutées dansle cadre <strong>de</strong>s structures existantes, telles que l'Observatoire, ou au sein d'une structurespécifiquement dédiée, en tenant compte <strong>de</strong>s rôles particuliers confiés au Ministère duCommerce, à l'Office Ivoirien <strong>de</strong>s Chargeurs et à la société BIVAC dans le cadre <strong>de</strong>scontrats souscrits ; L'objectif <strong>de</strong> cette démarche consensuelle et associative <strong>de</strong> véritable partenariat estdouble :- <strong>de</strong> mieux associer les opérateurs à la compréhension et à l'appropriation <strong>de</strong>s nouveauxsystèmes d'information préalable car il n'est pas certain que tous les opérateurs aientbien compris que l'essentiel <strong>de</strong>s formalités douanières se passe désormais avant mêmel'arrivée <strong>de</strong>s marchandises sur le territoire ivoirien ;- d'aboutir à <strong>de</strong>s schémas <strong>de</strong> procédures préalables au dédouanement stabiliséspouvant faire l'objet d'une documentation transparente accessible à tous au travers51


notamment <strong>de</strong>s différents sites Web concourant aux processus du commerceinternational à l'importation et à l'exportation ; L'établissement <strong>de</strong> schémas <strong>de</strong>s procédures préalables au dédouanement stabilisés viseégalement à « policer » l'activité <strong>de</strong> certains services douaniers qui semblent aujourd'huijouer un rôle trop important, voire bloquant, pour le bon déroulement, la transparence etla conformité <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement en Côte d'Ivoire aux différentsinstruments internationaux adoptés par les autorités ivoiriennes ; Les services concernés par l'encadrement <strong>de</strong> leurs activités <strong>de</strong>vront enfinsystématiquement justifier leurs positions et confirmer clairement leurresponsabilité au regard <strong>de</strong>s opérateurs et <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> service qui les assistent ;les voies d'appel seront encore assouplies afin que les opérateurs puissent avancerleurs arguments et que les cas soumis soient traités avec la plus gran<strong>de</strong> célérité ;Les <strong>douanes</strong> ivoiriennes ont entrepris <strong>de</strong>s efforts remarquables dans le domaine <strong>de</strong> la sécurisation<strong>de</strong>s recettes <strong>de</strong> l'État. Elles ont également tenté au travers <strong>de</strong>s techniques d'échangesd'informations préalables d'offrir une véritable facilitation aux opérateurs ivoiriens,conformément aux grands principes <strong>de</strong> facilitation du commerce international développés parl'OMD dans la Convention <strong>de</strong> Kyoto initiale et dans la Convention <strong>de</strong> Kyoto révisée et parl'Organisation Mondiale du Commerce.Il semble dommage que la plupart <strong>de</strong>s opérateurs n’aient retenu que l'aspect pesant <strong>de</strong>l'obligation <strong>de</strong> recettes, sans comprendre l'intérêt <strong>de</strong>s réformes techniques engagéesglobalement avant même le dédouanement.Les mesures décrites ci-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>vront insister sur un partenariat véritable qui ne consiste paspour l'administration à présenter ses réformes aux opérateurs une fois qu'elle les a décidéesunilatéralement, mais à les associer aux travaux préparatoires et au processus <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong>décision pour mieux les responsabiliser et faire <strong>de</strong> sorte que les réformes soient le plusrapi<strong>de</strong>ment possible comprises, adoptées et appropriées par les opérateurs.Le dédouanementOutre les multiples mesures préalables au dédouanement l'administration ivoirienne a pris <strong>de</strong>nombreuses dispositions pour clarifier et simplifier les procédures dédouanement.Ainsi dans le domaine <strong>de</strong>s commissionnaires en douane l'exercice <strong>de</strong> la profession a été encadréet <strong>de</strong> nombreuses suspensions ont été prononcées (déjà citées dans la partie consacrée au cadrelégal). L'accès à la profession a été régulé et <strong>de</strong>s garanties financières importantes sont exigéespour exercer effectivement en tant que commissionnaires en douane.En dépit <strong>de</strong> ces mesures rigoureuses certains services douaniers continuent à être envahis par <strong>de</strong>spersonnes qui ne sont pas habilitées à travailler en douane. Ainsi à l’aéroport et au bureauspécialisé dans le dédouanement <strong>de</strong>s véhicules <strong>de</strong> nombreux « courtiers » continuent à sévir et àenvahir les locaux avec la complicité active <strong>de</strong> certains commissionnaires agrées et la complicitépassive <strong>de</strong> certains agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et d’autres services administratifs (police, transports etc.).52


Dans le cas <strong>de</strong> l’aéroport international d’Abidjan la présence non maîtrisée <strong>de</strong> multiples courtiersnuit considérablement à l'image <strong>de</strong> marque même <strong>de</strong> l'aéroport et à celle <strong>de</strong>s corps habillés quisont censés en assurer la sécurité. Il semble difficilement envisageable que <strong>de</strong> nouvelles lignesinternationales, notamment à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l'Amérique du Nord, puissent s'ouvrir dans un telcontexte <strong>de</strong> confusion, en particulier pour ce qui concerne les arrivées internationales. Pourtant<strong>de</strong>s dispositions ont été prises pour permettre aux voyageurs <strong>de</strong> dédouaner immédiatementcertains types <strong>de</strong> marchandises et les services <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s compétents sont présents à chaquearrivée <strong>de</strong> vol international.La persistance <strong>de</strong> « mauvaises pratiques » à l'aéroport d'Abidjan interpelle les plus hautsresponsables <strong>de</strong> l'administration douanière, à un point tel que le Directeur général asérieusement envisagé <strong>de</strong> s'installer ponctuellement dans un bureau à l'aéroport afin <strong>de</strong>surveiller les comportements <strong>de</strong>s agents. Cette solution extrême ne semble cependant pas<strong>de</strong>voir être mise en oeuvre car le Directeur général a <strong>de</strong>mandé à l'Inspection <strong>de</strong>s services d'assurerune forme <strong>de</strong> présence permanente à l’aéroport tant que <strong>de</strong>s anomalies <strong>de</strong> comportement serontsignalées par les passagers.Cette situation est d'autant plus surprenante qu’outre la possibilité <strong>de</strong> dédouanement rapi<strong>de</strong> pourquelques produits détenus en quantité raisonnable par les passagers grâce à la mise en place d’unservice spécialisé installé dans la salle d’arrivée <strong>de</strong>s bagages, <strong>de</strong>s fiches sont par ailleurs remisesà l'ensemble <strong>de</strong>s passagers dans les avions afin qu'ils spécifient à la douane s'ils ont <strong>de</strong>smarchandises ou non a déclarer. La remise <strong>de</strong> ces fiches aux agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong>vrait permettreune sélection rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s usagers.En réalité le problème <strong>de</strong> la confusion observée à la salle <strong>de</strong>s arrivées à l'aéroport d'Abidjan est enpartie externe à l’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>. En effet les autorités en charge <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> cetaéroport ont délivré plusieurs milliers <strong>de</strong> badges d'accès qui permettent à tout un chacun d'accé<strong>de</strong>rà la salle <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong>s bagages.La normalisation <strong>de</strong> la situation pour la sécurisation réelle <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong>s passagers à l’arrivéepasse par :- Une indispensable coordination <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> sécurité présents àl’aéroport ;- Une coordination également <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s services douaniers susceptiblesd'intervenir dans cette même zone ; y compris <strong>de</strong>s services extérieurs à l’aéroport commele GIR et les enquêtes ;- Une prise <strong>de</strong> sanctions sans complaisance pour les agents pris en faute et leur affectationen <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l'aéroport ;- Des sanctions également à l'égard <strong>de</strong>s personnes étrangères au service qui sont prises ensituation irrégulière dans les enceintes douanières ;- Une plus gran<strong>de</strong> rotation du personnel en poste à l’aéroport, certains agents cumulant <strong>de</strong>stemps <strong>de</strong> présence supérieurs à 10 ans dans ces mêmes postes.De nombreuses autres mesures telles que celles liées à la prise <strong>de</strong> garanties pour les exportationset celles décidées pour limiter les opérations douanières réalisées au bénéfice <strong>de</strong>s régimeséconomiques ont été également prises dans le domaine <strong>de</strong>s procédures dans le double soucid'améliorer la recette et <strong>de</strong> faciliter les opérations <strong>de</strong> dédouanement.Dans le domaine <strong>de</strong> la facilitation <strong>de</strong>s procédures trois points méritent encore d'être signalés :53


- d'une part la création d'un bureau spécialisé dans le dédouanement <strong>de</strong>s véhicules ;- d'autre part la mise en place du concept d'opérateur économique agréé ;- et enfin <strong>de</strong>s aménagements pour le déroulement <strong>de</strong>s contrôles physiques.Le bureau <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> du guichet unique automobileLe dédouanement <strong>de</strong>s véhicules a toujours posé <strong>de</strong> nombreux problèmes aux administrationsdouanières <strong>de</strong>s pays en développement. Dans ces pays le flux <strong>de</strong> véhicules neufs importés estlimité et concerne essentiellement les institutions (administrations, ambassa<strong>de</strong>s, institutionsinternationales, expatriés et personnes les plus aisées). Ce flux d'importation <strong>de</strong> véhicules neufsne pose pas <strong>de</strong> difficulté majeure sauf pour quelques véhicules neufs à la marge, <strong>de</strong> très haut <strong>de</strong>gamme ou <strong>de</strong> pays peu connus pour leur production automobile.Le flux d'importation <strong>de</strong>s véhicules usagés en provenance le plus souvent <strong>de</strong>s payseuropéens a longtemps posé <strong>de</strong>s difficultés majeures aux administrations <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> tantpar son importance que par sa sensibilité économique et sociale. En effet la crise économiqueinterdit à une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> pouvoir acquérir <strong>de</strong>s véhicules neufs ; enconséquence ces consommateurs désireux d'acquérir <strong>de</strong>s véhicules malgré tout se replient sur <strong>de</strong>svéhicules d'occasion. De plus le poids <strong>de</strong>s anciennes taxations était tel (les taux <strong>de</strong> droits et taxescumulés pouvaient dépasser les 100 %) que même avec <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> véhicules d'occasionchacun s'ingéniait à tout tenter pour ne pas payer le montant normalement dû et la sousfacturation et le dédouanement « social » étaient quasiment <strong>de</strong>venus la règle dans ce secteurd'importation. Enfin pour compliquer la situation il convient <strong>de</strong> préciser qu'un certain nombred'opérateurs peu scrupuleux sont venus s'investir dans ce secteur apparemment très rentable.Pour faire face à cette situation complexe il a été décidé <strong>de</strong> regrouper l'ensemble <strong>de</strong>s servicesadministratifs qui concourent à l'importation <strong>de</strong>s véhicules en Côte d'Ivoire. Ces services sont :- le Ministère <strong>de</strong>s Transports pour les formalités d'immatriculation ;- le Ministère du Commerce pour l'attribution du co<strong>de</strong> occasionnel ;- le Ministère <strong>de</strong>s Finances, Direction Générale <strong>de</strong>s Impôts, pour les vignettesautomobiles ;- le Ministère <strong>de</strong>s Finances, Direction Générale <strong>de</strong>s Douanes, pour le dédouanement <strong>de</strong>svéhicules ;- le Ministère <strong>de</strong>s Finances, Direction Générale du Trésor, pour le paiement <strong>de</strong>s droits ettaxes ;- la Régie pour le paiement <strong>de</strong> la re<strong>de</strong>vance d'utilisation du site.Le guichet unique automobile a été créé par la circulaire numéro 1290 du 21 septembre 2005 etest géré par la société Côte d'Ivoire Logistique (CIL). Le bureau <strong>de</strong> douane intégré à cettestructure (ABJ 6) est compétent pour toutes les importations <strong>de</strong> véhicules en Côte d'Ivoire,notamment <strong>de</strong>puis l'interdiction du dédouanement <strong>de</strong>s véhicules en frontière en janvier 2005, lesvéhicules étant placés en frontière sous Déclaration Sommaire <strong>de</strong> Transfert (DST) et acheminéspour leur dédouanement jusqu'à ce bureau <strong>de</strong> douane spécialisé.Depuis 1998 le contrôle technique, les photos <strong>de</strong>s véhicules, la sécurisation <strong>de</strong>s plaquesd'immatriculation et la confection <strong>de</strong>s cartes grises sont confiées à la SICTA (Société Ivoirienne<strong>de</strong> Contrôle Technique Automobile, une filiale ivoirienne <strong>de</strong> la Société Générale <strong>de</strong> Surveillance,SGS). Le contrat <strong>de</strong> sept ans confié à cette société a été renouvelé en 2005 par la ConventionÉtat-SICTA du 16 février 2005.54


Cette <strong>de</strong>rnière société réceptionne le véhicule, réalise le contrôle technique, i<strong>de</strong>ntifie le type <strong>de</strong>véhicules et réalise l'évaluation <strong>de</strong> ce véhicule au travers <strong>de</strong> son service spécialisé dénomméCIVIO et remet les informations à l'opérateur et au service <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>. Le coût <strong>de</strong> ce service est<strong>de</strong> 52.000 F CFA pour une voiture et d'entre 70.000 et 80.000 F CFA pour un camion.A la date du 1 août 2005 un comité <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l'exécution du contrat liant l'État à la SICTA pourl'évaluation <strong>de</strong>s véhicules usagés à l'importation a été mis en place. Ce comité examine les cas <strong>de</strong>contestation <strong>de</strong> l'opinion <strong>de</strong> la SICTA sur la valeur du véhicule usagé importé et il formule àl'attention du Directeur Général <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> toutes observations et recommandations propres àparticiper à la bonne exécution du contrat.Ce comité paritaire est composé <strong>de</strong>s membres suivants :- le chef du bureau <strong>de</strong> la valeur ;- le chef du bureau du guichet unique automobile ;- un représentant <strong>de</strong> la société SICTA ;- un représentant du syndicat <strong>de</strong>s transitaires ;- un représentant du syndicat national <strong>de</strong>s transitaires.En cas <strong>de</strong> besoin ce comité peut recourir à toute personne extérieure utile à la technicité <strong>de</strong>sdébats. Le comité peut être saisi par tout importateur <strong>de</strong> véhicule usagé qui conteste l'opinion <strong>de</strong>valeur émise par la SICTA sur son véhicule. La procédure <strong>de</strong> saisine du comité est écrite et doitcomprendre les motifs <strong>de</strong> la contestation et tous les documents nécessaires. Ce comité se réunitsur convocation <strong>de</strong> son prési<strong>de</strong>nt (le DGD) et autant que nécessaire. La position du comité estcommuniquée à l'importateur.Ce système est une bonne illustration <strong>de</strong> la possibilité pour les administrations douanièresd'externaliser certaines fonctions à haut contenu technologique et en même temps d'offrirune véritable facilitation à la fois au travers du regroupement <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s servicesadministratifs concernés par le dédouanement <strong>de</strong>s véhicules et au travers <strong>de</strong> laspécialisation <strong>de</strong> ses propres agents dans un bureau dédié. De plus compte tenu <strong>de</strong>s voiesd'appel prévu ce type <strong>de</strong> service correspond aux recommandations internationales dans ledomaine <strong>de</strong> la facilitation <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement.Compte tenu <strong>de</strong> la professionnalisation <strong>de</strong> tous les intervenants publics et sous contrat <strong>de</strong> la filièredu dédouanement automobile les résultats dans le domaine <strong>de</strong>s recettes sont exceptionnelspuisque les recettes <strong>de</strong> ce bureau ont été multipliées par quatre en <strong>de</strong>ux ans. De même les délais<strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s formalités <strong>de</strong> dédouanement et d'immatriculation ne dépassentplus les 48 heures.Les résultats sont également excellents dans le domaine du contrôle technique automobilepuisque <strong>de</strong>s dispositions ont été prises pour décourager l'importation <strong>de</strong>s véhicules <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10ans par la mise en oeuvre d'une taxe <strong>de</strong> pollution et d'un contrôle technique renforcé. En 200614.082 véhicules neufs et d'occasion ont été importés au travers <strong>de</strong> ce bureau spécialisé ; pour lestrois premiers mois <strong>de</strong> 2007 6.006 immatriculations ont été enregistrées au lieu <strong>de</strong> 4.088 pendantla même pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2006, soit un taux <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> 47 %.Difficultés.Quelques difficultés subsistent notamment dans l'acceptation <strong>de</strong>s mécanismes mis en place :55


• La mise en place <strong>de</strong> la société SICTA et <strong>de</strong> son sous service CIVIO spécialisé dansl'évaluation <strong>de</strong>s véhicules ne dispense pas le service <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> ses fonctionstraditionnelles <strong>de</strong> contrôle, contrairement à ce que certains cadres <strong>de</strong> visite peuventpenser, le recours à <strong>de</strong>s organismes techniques ne doit pas démobiliser les agents <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> ;• <strong>de</strong>s documents falsifiés, notamment <strong>de</strong>s faux documents CIVIO portant <strong>de</strong>s valeurs sousfacturées, ont été présentés au service <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ;• quelques cas particuliers provoquent <strong>de</strong>s difficultés tels que les véhicules réformés <strong>de</strong>sadministrations pour lesquels les services ont du mal à obtenir les certificats <strong>de</strong> réforme<strong>de</strong> la part du service administratif concerné ou tels que les véhicules fabriquéslocalement comme les remorques ;• la présence <strong>de</strong> nombreux « courtiers » complique la tâche <strong>de</strong>s services et dilue la chaîne<strong>de</strong>s responsabilités ;• cette situation a été aggravée par le déplacement du bureau dans une structure d'accueilprovisoire inadaptée du fait <strong>de</strong> l'obligation d'évacuation du local d’origine pour <strong>de</strong>sraisons <strong>de</strong> pollution grave (pollution <strong>de</strong> la lagune d'Abidjan par <strong>de</strong>s résidus pétroliers) ;• au début mai 2007 le guichet unique automobile <strong>de</strong>vait déménager vers <strong>de</strong> nouveauxlocaux plus adéquats.Recommandations Compte tenu <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong>s contrôles déjà réalisés par les sociétés techniques et afin<strong>de</strong> lutter contre la démotivation <strong>de</strong>s agents il conviendrait <strong>de</strong> n’affecter dans ce bureaupour une pério<strong>de</strong> limitée que <strong>de</strong>s jeunes agents ou d'envisager <strong>de</strong> n'affecter que <strong>de</strong>scontrôleurs au lieu <strong>de</strong>s administrateurs et inspecteurs ; Dans le cadre <strong>de</strong> la professionnalisation poussée <strong>de</strong> la filière du dédouanementautomobile il conviendrait également <strong>de</strong> limiter rigoureusement l'accès <strong>de</strong>s services etd'éliminer ou encore « d'encadrer » plus strictement les courtiers ; Il semblerait enfin intéressant d'améliorer encore l'information <strong>de</strong>s usagers par unaffichage <strong>de</strong> la procédure complète dans les nouveaux locaux et par la remise <strong>de</strong> noticesactualisées faisant clairement apparaître <strong>de</strong>s différentes étapes et coûts <strong>de</strong> la procédure.La mise en place du concept d'opérateur économique agrééLes <strong>douanes</strong> ivoiriennes ont commencé à mettre en application le concept d'opérateuréconomique agréé. Elles ont en effet offert la possibilité à certains opérateurs volontaires etrépondant à un certain nombre <strong>de</strong> conditions préalables bien définies <strong>de</strong> bénéficier à l'arrivée <strong>de</strong>leurs marchandises au port d'Abidjan d'un canal blanc (sans aucun contrôle) dès la validation <strong>de</strong>leurs déclarations à l'importation dans le système informatique Sydam.Difficultés• pour le moment il ne semble pas que cette proposition ait rencontré un véritable succèschez les opérateurs économiques qui restent pour une gran<strong>de</strong> part d'entre euxrelativement méfiants à l'égard <strong>de</strong>s nouveautés douanières. Ces opérateurs craignent enréalité que les agents d'exécution dénaturent l'esprit <strong>de</strong> ces procédures en exigeant <strong>de</strong>s56


formalités non prévues dans les textes ou encore que ces mêmes agents ne traitent pasavec la célérité voulue les opérations bénéficiant <strong>de</strong> ces nouvelles dispositions.Recommandations le succès <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> procédure passe à la fois par une information très complète <strong>de</strong>sopérateurs et par celle <strong>de</strong> tous les agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et <strong>de</strong> tous les services douaniersconcernés par la mise en oeuvre <strong>de</strong> ces nouvelles procédures ; le succès <strong>de</strong> ces opérations passe également par une mise en application progressive aubénéfice d'un nombre limité d'opérateur et d'opérations afin <strong>de</strong> rô<strong>de</strong>r les systèmes etd'habituer les opérateurs et les agents à ces nouvelles procédures ; le succès passe enfin par un strict contrôle hiérarchique immédiat et <strong>de</strong> proximité sur lecomportement <strong>de</strong>s agents en charge du traitement <strong>de</strong> ces nouvelles procédures et par lacorrection immédiate <strong>de</strong> toutes les déviances pouvant être observées ; enfin <strong>de</strong>s réunions fréquentes doivent être organisées pour mesurer les gains évi<strong>de</strong>ntspour les sociétés, pour i<strong>de</strong>ntifier les résistances et difficultés et leur trouver <strong>de</strong>s solutionsappropriées tant pour les opérateurs que pour les agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ; une publicité permanente <strong>de</strong> ces mesures doit également être assurée pour élargir lecercle initial <strong>de</strong>s bénéficiaires et constituer un véritable argument <strong>de</strong> promotionpour les investisseurs extérieurs dans le pays et pour améliorer la compétitivité <strong>de</strong>sentreprises locales en leur permettant <strong>de</strong> disposer très rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> leursmarchandises et en leur évitant d'immobiliser <strong>de</strong>s financements importants pour laconstitution <strong>de</strong> stocks souvent motivés par l'incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s procédures douanièreset les délais <strong>de</strong> dédouanement.Les aménagements pour le déroulement <strong>de</strong>s contrôles physiques.Depuis le début <strong>de</strong>s années 90 la sélectivité a été intégrée dans le système informatique douanierSydam. Par ailleurs la création d'une zone très mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> stockage pour les conteneurs au portd'Abidjan a nécessité l’aménagement <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> contrôle. En conséquence un certainnombre d'opérations <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s circuits particuliers ne peuvent plus être réalisés à l'intérieurdu port d'Abidjan. C'est ainsi par exemple que <strong>de</strong> nombreuses visites à domicile sont autoriséespour le déroulement <strong>de</strong>s contrôles physiques afin d'éviter le dépotage <strong>de</strong>s conteneurs au sein duport, <strong>de</strong> limiter les coûts et théoriquement d'accélérer les délais.Cette facilitation <strong>de</strong>s contrôles à domicile est accordée en général par le chef <strong>de</strong> visite ou le chef<strong>de</strong> bureau <strong>de</strong> façon assez libérale et assez répétée. Les opérateurs apprécient <strong>de</strong> voir lesformalités <strong>de</strong> contrôle réalisées au moment du dépotage définitif du conteneur à domicile. Cesformalités effectuées à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> paraissent être entrées dans les pratiques acceptées parl'ensemble <strong>de</strong>s opérateurs et <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>.Les critères <strong>de</strong> sélection introduits dans le système Sydam semblent relativement statiqueset les services <strong>de</strong> base ont eu quelques difficultés à présenter à la mission le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> choixet la périodicité <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> sélection, ces opérations étant réaliséespar les seuls services informatiques en charge du Sydam.Il convient <strong>de</strong> noter que la plupart <strong>de</strong>s services sont connectés à Internet, et en particulier lesservices <strong>de</strong> visite, mais l'utilisation <strong>de</strong> ce nouvel outil technique semble encore assez limitée.57


L'apparition très récente du circuit « passage au scanner » a soulevé <strong>de</strong>s difficultésimportantes compte tenu d'une situation assez difficile dans le domaine <strong>de</strong> la manutentionau port d'Abidjan. Les opérateurs <strong>de</strong>vant subir un passage au scanner s'adressent à un nouveaubureau <strong>de</strong> douane exclusivement en charge <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> visite comprenant le passagescanner. Ce nouveau bureau est installé dans <strong>de</strong>s locaux situés à proximité immédiate du site <strong>de</strong>contrôle scanner. Ce site comporte un quai <strong>de</strong> contrôle qui ne permet cependant que <strong>de</strong>scontrôles physiques légers. En case <strong>de</strong> passage scanner « suspect » et <strong>de</strong> nécessité <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r àun contrôle approfondi <strong>de</strong>s marchandises dans le conteneur il y aura vraisemblablement lieud'autoriser à nouveau une visite à domicile. L'administration se soucie cependant <strong>de</strong> trouver unterrain ou une extension du site scanner actuel pour pouvoir réaliser les opérations <strong>de</strong> contrôlephysique approfondi à proximité immédiate <strong>de</strong> ce site.En dépit <strong>de</strong>s avantages accordés <strong>de</strong> longue date aux opérateurs pour la facilitation <strong>de</strong>s opérations<strong>de</strong> contrôle un certain nombre <strong>de</strong> difficultés semblent cependant persister.Difficultés• La sélectivité <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement semble <strong>de</strong>meurer à la seule initiative<strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l'informatique, le comité du BAE (bon à enlever) ne fonctionne pluset en conséquence la sélectivité paraît <strong>de</strong> plus en plus statique aux agents <strong>de</strong>contrôle ;• si la sélectivité apparaît statique aux agents elle est certainement <strong>de</strong> plus en plusprévisible et transparente pour les opérateurs qui suivent attentivement les contrôles surles flux ;• il semble également que les taux <strong>de</strong> contrôle annoncés ne soient pas respectés etque les opérations orientées en circuit <strong>de</strong> contrôle soient toujours aussi nombreuses,en dépit d'une parfaite connaissance <strong>de</strong>s trafics <strong>de</strong> certains opérateurs par lesservices <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ;• les services <strong>de</strong> la visite regrettent que les messages Sydam édités à l'occasion <strong>de</strong>sopérations <strong>de</strong> contrôle ne soient pas actualisés alors que les résultats concrets <strong>de</strong>svisites permettraient d'enrichir sérieusement la base <strong>de</strong> données du Sydam ;• cette base <strong>de</strong> données ne serait pas accessible aux inspecteurs comme l’est par exemplecelle du BSC (bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cargaisons) <strong>de</strong> l’OIC ;• à titre d'exemple le service <strong>de</strong> la visite à l'importation au port d'Abidjan qui comporteune vingtaine d'administrateurs et d’inspecteurs réalise <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> contrôle en circuitrouge aux alentours <strong>de</strong> 50 % ;• compte tenu du grand nombre <strong>de</strong> visites à domicile autorisé chaque inspecteur réalise aumaximum quatre à cinq contrôles par jour seulement ;• <strong>de</strong> plus la libération <strong>de</strong>s marchandises (BAE) ne peut théoriquement être accordée quelorsque l'inspecteur a rejoint le bureau <strong>de</strong> douane après sa visite à domicile et après qu'ilait introduit le message RVIS (résultats <strong>de</strong> visite) dans le système Sydam qui autorisealors l'édition du bon à enlever ;• l'organisation <strong>de</strong>s visites à domicile nécessite une coordination permanente entre lescommissionnaires en douane, les <strong>de</strong>stinataires et les services <strong>de</strong> visite ;• cette coordination est rendue difficile du fait <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s matériels<strong>de</strong> traction et <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong>s conteneurs au port d'Abidjan ;• les délais <strong>de</strong> contrôle et les délais <strong>de</strong> livraison et <strong>de</strong> mise à disponibilité <strong>de</strong>smarchandises s'en ressentent fortement et les délais théoriques annoncés ne sontpas respectés ;58


• les opérateurs n'ont pas manqué d'annoncer, lors d'une réunion spécialementorganisée à leur attention, <strong>de</strong>s délais moyens bien supérieurs à ceux officiellementavancés par l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, <strong>de</strong> l'ordre d'une semaine pour unconteneur dédouané sans difficultés particulières et jusqu'à à trois ou quatresemaines pour <strong>de</strong>s conteneurs présentant <strong>de</strong>s difficultés d'i<strong>de</strong>ntification ou <strong>de</strong>documentation ;• l'Observatoire en charge <strong>de</strong> l'établissement <strong>de</strong>s délais moyens <strong>de</strong> dédouanement n'a pasremis en question les délais et statistiques avancés par les opérateurs ;• il semble par ailleurs que les délais moyens <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déclarations endouane soient également aggravés par <strong>de</strong> nombreuses pannes et arrêts du systèmeSydam ;• la vulgarisation <strong>de</strong>s outils techniques mo<strong>de</strong>rnes tar<strong>de</strong> encore et certains agents n'ont pasbien saisi l'intérêt d'Internet ;• enfin les procédures informatisées sont encore alourdies par l'existence, ou plutôt lasurvivance, <strong>de</strong> nombreux registres <strong>de</strong> transmission entre les services qui constituentautant d'étapes supplémentaires et <strong>de</strong> passages « obligés » ;• à cet égard <strong>de</strong> nombreux cadres responsables n'hésitent pas à souligner lasurvivance bien ancrée <strong>de</strong> mauvaises pratiques comportementales, comme parexemple les retards apportés à l'organisation <strong>de</strong>s visites à domicile ou encore lesprélèvements <strong>de</strong> marchandises opérés lors <strong>de</strong> ces mêmes visites ou les visitesordonnées alors qu'un BAE a été délivré, sans parler <strong>de</strong>s cotations et re cotationsd'agents pour les contrôles ;• ces mêmes cadres soulignent qu'un certain nombre d'agents d'encadrement etd'exécution n'ont pas notoirement changé leurs comportements en dépit <strong>de</strong>smultiples avantages financiers qui leur ont été accordés.Recommandations Les opérateurs ont unanimement souligné que les taux <strong>de</strong> contrôle pratiqués et leurorganisation laissaient à désirer et ne permettaient pas à l'administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> <strong>de</strong> tenir ses engagements en termes <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> délais <strong>de</strong>contrôle, en conséquence il semble prioritaire <strong>de</strong> réanimer le Comité du bon àenlever et <strong>de</strong> revoir le mo<strong>de</strong> d'élaboration <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> sélection avec l'ensemble<strong>de</strong>s services concernés (services <strong>de</strong> visite et services d'enquêtes) ; Il semble également prioritaire d'assurer une rotation régulière <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong>contrôle et <strong>de</strong> mettre en place un système <strong>de</strong> suivi permanent <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> contrôlequi ajuste les critères retenus en fonction <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> contrôle souhaités et obtenus ; L'Observatoire <strong>de</strong>vrait pouvoir disposer également en permanence <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong>contrôle réels et pouvoir discuter avec les responsables <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> pour faire évoluer ces taux <strong>de</strong> contrôle en fonction d'une véritable analyse<strong>de</strong> risque et non pas seulement du critère <strong>de</strong> la valeur, comme cela se passe parexemple au Bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques (BAGR) ; En réalité c'est toute la conception <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> risque qu'il faut revoir dansl'ensemble <strong>de</strong>s services douaniers et à cet égard il paraît important <strong>de</strong> créer uneunité ou un service spécialisé au sein <strong>de</strong> la direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, àrattacher soit directement à la Direction générale, soit la Direction <strong>de</strong>l’informatique ou encore à la Direction <strong>de</strong>s enquêtes ;59


Le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> visite peut être considérablement amélioré par uneorganisation beaucoup plus rigoureuse <strong>de</strong>s visites à domicile et par une meilleurecoordination avec les opérateurs et leurs mandataires, le nombre d'agents disponiblesdans les services <strong>de</strong> visite doit permettre d'atteindre cet objectif sans difficulté afind'augmenter la charge <strong>de</strong> travail moyenne par agent ; Les procédures internes au bureau <strong>de</strong> douane doivent également être revues dans lesens <strong>de</strong> l'élimination systématique <strong>de</strong> tous les registres papier qui ne se justifientabsolument plus compte tenu <strong>de</strong>s informations <strong>de</strong> gestion détenues dans le systèmeSydam ; Il est évi<strong>de</strong>nt que cette amélioration <strong>de</strong> la gestion interne <strong>de</strong>s offices aboutira à lasuppression <strong>de</strong> certains postes <strong>de</strong> travail peu valorisant professionnellement maiscertainement « gratifiant » pour <strong>de</strong> nombreux agents d'exécution ; Cette étape <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnisation interne <strong>de</strong>s bureaux <strong>de</strong> douane est susceptibled'aboutir à une véritable informatisation complète et <strong>de</strong> préparer réellement ledédouanement virtuel qui ne connaîtra plus <strong>de</strong> registres <strong>de</strong> prise en charge et <strong>de</strong>registre <strong>de</strong> décharge… ; Ces actions concernent également les attitu<strong>de</strong>s inadmissibles encore fréquemmentobservées chez les agents <strong>de</strong> contrôle et il y aura lieu <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s actionsd'amélioration <strong>de</strong> l'intégrité professionnelle au travers notamment <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> servicedû aux usagers et <strong>de</strong> service également dû à l'État compte tenu <strong>de</strong> l'amélioration <strong>de</strong>ssol<strong>de</strong>s et rémunérations complémentaires ; La « visibilité » <strong>de</strong> l'amélioration technique très nette <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> ne pourra être atteinte désormais qu'au travers d'une amélioration trèsnette <strong>de</strong>s comportements quotidiens <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> à l'égard <strong>de</strong>sopérateurs.6.2.1 Situation actuelle6.2 Le transitCompte tenu <strong>de</strong> son positionnement géographique d'État côtier la Côte d'Ivoire a toujoursconstitué un couloir d'approvisionnement naturel pour les pays enclavés <strong>de</strong> la sous région,pour le Burkina, pour le Mali et pour le Niger. Les événements survenus ces <strong>de</strong>rnièresannées ont remis en question cette supériorité du corridor ivoirien par rapport auxalternatives offertes par les pays voisins, en dépit <strong>de</strong> l'existence d'une voie routière et d'unevoie ferroviaire au départ du port d'Abidjan.Les trafics à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l'hinterland se sont donc répartis entre les ports <strong>de</strong> Nouakchott, Dakar,Banjul et Conakry pour le Mali et <strong>de</strong> Tema, <strong>de</strong> Lomé et <strong>de</strong> Cotonou pour le Burkina Faso et leNiger. Bien que certains trafics aient continué à utiliser le passage en transit sur le territoireivoirien l'économie ivoirienne a durement ressenti la perte d'une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s trafics entransit à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s pays enclavés et l'activité du port d'Abidjan a été également sérieusementaffectée par la perte <strong>de</strong> ces trafics commerciaux et tous les projets <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> cettestructure sont restés en attente.60


Pour rappel un transit efficace et flui<strong>de</strong> repose sur trois grands principes :- la sécurisation physique douanière <strong>de</strong>s cargaisons par le scellement <strong>de</strong> véhicules adaptés(remorques fermées, containers) ;- le dépôt par le consignataire ou son agent (transitaire) d’une caution correspondant aumontant <strong>de</strong>s droits et taxes qui seraient dû dans le pays <strong>de</strong> transit ;- une gestion adéquate par les <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> l’information sur les cargaisons en transit etnotamment la réconciliation <strong>de</strong>s informations sur les entrées et les sorties du territoiredouanier. Il s’agit d’une part <strong>de</strong> repérer les infractions et d’autre part <strong>de</strong> libérerrapi<strong>de</strong>ment les cautions mises en place par les usagers.Le transit est normalement prévu en Côte d’Ivoire par la Convention TRIE (Transit-Routier Inter-Etats) adoptée en 1982. Tous les Etats <strong>de</strong> la CE<strong>DE</strong>AO sont membres <strong>de</strong> ce système inspiré dusystème TIR. Ce régime douanier <strong>de</strong> transit (TRIE) repose sur les éléments suivants :- un standard pour les véhicules et entreprises participantes ;- un dispositif <strong>de</strong> carnet unique pour le trajet auquel est attaché une caution que les<strong>douanes</strong> <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> transit peuvent faire jouer ;- un concept <strong>de</strong> garant national dont le rôle est d’agréer les entreprises participantes et <strong>de</strong>distribuer les carnets et les cautions afférentes.Dans les faits, la mise en œuvre <strong>de</strong> ce système <strong>de</strong> transit n’est que très partielle et peusatisfaisante tant pour les administrations douanières que pour les opérateurs.Les <strong>douanes</strong> ivoiriennes ont créé en mars 2002 un bureau spécial <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong>transit pour lutter contre les frau<strong>de</strong>s très importantes et tenter <strong>de</strong> maîtriser ce régime, notammentlorsqu'il fait suite à <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> réexportation en suite d'admission temporaire et d'entrepôt.En 2005 le suivi <strong>de</strong>s produits pétroliers à l'exportation et les apurements <strong>de</strong> ces opérations ontégalement été attribués à ce bureau spécialisé.L'application <strong>de</strong> la Convention TRIE est suspendue en Côte d'Ivoire, y compris le rôle <strong>de</strong> laChambre <strong>de</strong> Commerce en tant qu’instrument <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> transit. Desgaranties sont exigées à l'export et peuvent être constituées par une caution ponctuelle ou unecaution globale. Ces garanties ne sont pas levées tant que la preuve <strong>de</strong> l'exportation réelle n’estpas apportée par la déclaration <strong>de</strong> prise en charge dans le pays <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination.Compte tenu <strong>de</strong>s difficultés d'apurement <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> transit routier avec certains payscomme la Guinée les opérations par la route ont été interdites et seule la voie maritime estautorisée. Des difficultés permanentes sont également rencontrées lors <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong>réconciliation qui ont lieu chaque année avec les autorités douanières du Mali et du Burkina Faso,un certain nombre d'opérations <strong>de</strong> transit au départ <strong>de</strong> Côte d'Ivoire ne trouvant pas <strong>de</strong> prise encharge dans ces pays.Système AlixLes <strong>douanes</strong> ivoiriennes se sont tournées vers leurs partenaires du Ghana pour mettre en place uneinterconnexion entre les <strong>de</strong>ux systèmes <strong>de</strong> dédouanement informatisé <strong>de</strong> leurs pays. La douaneghanéenne dispose d'un système central informatisé dénommé GC Net géré par lasociété « Ghana Community Network Services Limited » ; ce système installé <strong>de</strong> fait par laSociété Générale <strong>de</strong> Surveillance (SGS) est l'une <strong>de</strong>s applications dérivées du système Tra<strong>de</strong>net<strong>de</strong> Singapour.61


Le principe du système d'information est simple : lorsqu'une déclaration d'export est créée enCôte d'Ivoire elle est transférée automatiquement au Ghana et reprise dans le systèmed'information ghanéen, ce transfert constitue <strong>de</strong> fait une réconciliation automatique <strong>de</strong>s opérations.Ce système d'échanges d'informations entre les <strong>de</strong>ux pays est dénommé Alix et offre plusieurspossibilités <strong>de</strong> suivi pour connaître le statut <strong>de</strong>s documents :- la déclaration d'export <strong>de</strong> Côte d'Ivoire est prise en charge au Ghana et est retrouvéeconforme (les caractéristiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux déclaration sont i<strong>de</strong>ntiques) ;- la déclaration d'export <strong>de</strong> Côte d'Ivoire est prise en charge au Ghana et <strong>de</strong>s disparitésapparaissent, l'opération est qualifiée <strong>de</strong> non conforme ;- la déclaration d'export <strong>de</strong> Côte d'Ivoire n'est pas retrouvée, l'opération n'est pas apurée parune déclaration au Ghana, en conséquence la garantie mise en place à l'exportation<strong>de</strong>meure bloquée et <strong>de</strong>s recherches sont effectuées pour clarifier la situation.La même démonstration vaut pour une déclaration d'exportation créée au Ghana et apurée en Côted'Ivoire.Ce système connaît encore quelques difficultés compte tenu <strong>de</strong> son récent lancement mais ilbénéficie déjà <strong>de</strong>s installations informatiques <strong>de</strong> la frontière ivoiro ghanéenne et <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong>rénovation conséquents entrepris <strong>de</strong> chaque côté la frontière. Compte tenu <strong>de</strong>s événements enCôte d'Ivoire et <strong>de</strong>s bonnes relations entretenues avec les autorités du Ghana le système a été testéen premier lieu en interconnexion avec celui <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> du Ghana. Dans un avenir proche les<strong>douanes</strong> ivoiriennes <strong>de</strong> Noé bénéficieront d'une nouvelle plate-forme <strong>de</strong> dédouanement avec <strong>de</strong>sinstallations matérielles à la hauteur <strong>de</strong>s procédures déjà mises en oeuvre. Les autoritésivoiriennes enten<strong>de</strong>nt faire <strong>de</strong> ce point frontière une sorte <strong>de</strong> vitrine <strong>de</strong>s capacités du paysdans ce domaine.L'expérience avec le Ghana est portable sur toute autre frontière <strong>de</strong>s pays voisins, toutes lesadministrations douanières <strong>de</strong> la sous région utilisant <strong>de</strong>s systèmes informatiques capables<strong>de</strong> communiquer entre eux moyennant quelques aménagements souvent mineurs.6.2.2 Problèmes• La maîtrise <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> transit constitue un enjeu majeur au sein <strong>de</strong>l'UEMOA, tant pour les pays côtiers que pour les pays enclavés ; <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 20ans <strong>de</strong>s progrès mineurs ont été réalisés et la maîtrise <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> transitconstitue « un casse-tête » permanent pour les responsables douaniers ;• En dépit <strong>de</strong> toutes les mesures prises <strong>de</strong> chaque côté <strong>de</strong>s frontières, au bureau <strong>de</strong> départ,en cours <strong>de</strong> route, au passage frontalier et à <strong>de</strong>stination les opérations <strong>de</strong> réconciliationfont apparaître <strong>de</strong>s situations hautement anormales ; c'est ainsi par exemple que laréconciliation <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> transit entre la Côte d'Ivoire et le Mali a fait encoreapparaître 12 % <strong>de</strong> déclaration <strong>de</strong> produits pétroliers non retrouvées et 46 % <strong>de</strong>déclaration <strong>de</strong> marchandises générales non retrouvées. Ces pourcentages fournissentune indication <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s qui subsistent dans ce domaine et <strong>de</strong>spertes <strong>de</strong> recettes pour les Etats ;• Bien que la situation du régime du transit pose problème en permanence les pays voisins<strong>de</strong> la Côte d’Ivoire continuent essentiellement à mener <strong>de</strong>s politiques nationales et62


l’UEMOA ne semble pas vraiment pressée <strong>de</strong> s’attaquer à cette situation qui génère <strong>de</strong>sfrau<strong>de</strong>s conséquentes qui handicapent les entreprises légales et diminuent les ressources<strong>de</strong>s Etats et l’on peut légitimement s’inquiéter du fait que cette situation perdure alors que<strong>de</strong>s possibilités techniques sont désormais offertes pour mieux maîtriser les opérations <strong>de</strong>transit ;• Afin <strong>de</strong> mettre les choses au clair dans le domaine du transit il conviendrait <strong>de</strong> s'accor<strong>de</strong>rau niveau régional sur le rôle <strong>de</strong>s Chambres <strong>de</strong> Commerce et d'ouvrir le système <strong>de</strong>garantie à un plus grand nombre d'opérateurs ; la situation actuelle dans certains payspouvant s'apparenter à une situation <strong>de</strong> monopole pour les Chambres <strong>de</strong> Commerce enmatière <strong>de</strong> souscription et <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>s titres <strong>de</strong> transit ;• L’absence d’un dispositif <strong>de</strong> carnet unique et la multiplication <strong>de</strong>s organismesintervenants engendrent <strong>de</strong> nombreuses procédures en route auxquelles sont liés <strong>de</strong>sprélèvements légaux élevés et <strong>de</strong> nombreux prélèvements illégaux doublés <strong>de</strong>tracasseries notamment sur les barrages, qui s’ajoutent ainsi aux coûts du transportdéjà très élevés du fait <strong>de</strong>s faibles rotations et <strong>de</strong>s matériels vétustes ;• Compte tenu <strong>de</strong>s insuffisances notables constatées dans la gestion <strong>de</strong>s suites dutransit dans les pays voisins les autorités ivoiriennes ont « sécurisé » les opérations<strong>de</strong> transit en exigeant la mise en place <strong>de</strong> cautions véritables et en consignant lesdroits et taxes dans l'attente du retour <strong>de</strong>s exemplaires justificatifs <strong>de</strong> la prise encharge dans les pays voisins ;• La mise en place <strong>de</strong> garanties financières indispose très nettement les opérateurslégaux qui supportent d'une certaine façon l'incapacité <strong>de</strong>s administrationsdouanières à gérer correctement le régime du transit et à obtenir <strong>de</strong>s pays voisins etpartenaires les informations dont ils ont besoin rapi<strong>de</strong>ment pour lever les garanties,les opérateurs subissent <strong>de</strong>s coûts financiers supplémentaires facturés par les banques quine manquent pas <strong>de</strong> se couvrir en termes <strong>de</strong> sécurité financière, cette situation handicapeparticulièrement les industriels transformateurs <strong>de</strong> Côte d'Ivoire qui sont confrontés ausein <strong>de</strong> la sous région à la concurrence sauvage <strong>de</strong>s produits en provenance du Sud-estasiatique.6.2.3 Recommandations L'importance du sujet et la gravité <strong>de</strong> la situation militent en faveur d'une solutioncommunautaire sous l'égi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux entités régionales, UEMOA et CE<strong>DE</strong>AO quise doivent <strong>de</strong> mettre un terme à la situation anarchique actuelle et au fait notoireque la Convention signée il y a maintenant 25 ans n’est toujours pas opérationnelle ; Les autorités <strong>de</strong> l’UEMOA et les partenaires financiers associés doivent égalements'interroger sur l'intérêt <strong>de</strong> la construction en 2007 <strong>de</strong> bureau à contrôles nationauxjuxtaposés (BCNJ) qui pouvaient apparaître il y a 10 ans comme une solutionintéressante mais qui semblent aujourd'hui dépassés au regard <strong>de</strong>s évolutionstechnologiques que connaissent les administrations douanières dans le mon<strong>de</strong>entier ; Les autorités <strong>de</strong> l’UEMOA <strong>de</strong>vraient également s'interroger sur le fait qu'en 2007les bureaux à contrôles nationaux juxtaposés créent à nouveau <strong>de</strong>s formalités qui ne63


semblent plus s'imposer compte tenu <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong>marchandises aujourd'hui et <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> facilitation et <strong>de</strong> fluidité accrue ; En parallèle à la démarche communautaire et afin <strong>de</strong> créer une dynamique les servicesdouaniers <strong>de</strong> Côte d'Ivoire se doivent <strong>de</strong> faire connaître les techniques qu'ils utilisent et <strong>de</strong>les proposer à titre gracieux aux pays voisins ; à cet égard le système Alix doit fairel'objet d'une promotion intelligente par ses <strong>de</strong>ux partenaires, tant vers l’UEMOA que versla CE<strong>DE</strong>AO ; Ce système doit également être présenté aux partenaires financiers <strong>de</strong> la Côted'Ivoire et notamment aux services <strong>de</strong> l'Union Européenne, <strong>de</strong> la Banque Mondiale,<strong>de</strong> la Banque Africaine <strong>de</strong> Développement et aux agences <strong>de</strong> coopération bilatéralesafin qu'ils puissent juger <strong>de</strong>s qualités techniques et <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong>s différentsprojets proposés par les institutions et les pays <strong>de</strong> la sous région ; La CNUCED doit inscrire dans ses migrations vers le Sydonia ++ la mise en œuvreprioritaire <strong>de</strong> la fonctionnalité transit <strong>de</strong> son système et développer <strong>de</strong> son côté et dans lecadre <strong>de</strong> la version Sydam World qu’elle implante en Côte d’Ivoire en ce moment mêmel’interconnexion entre les systèmes informatiques <strong>de</strong>s Membres <strong>de</strong> la région, et elle doitégalement présenter cette fonctionnalité comme une priorité à ses partenaires financiers ; Dans le cadre <strong>de</strong> la normalisation <strong>de</strong> la situation en Côte d'Ivoire et d'une politique<strong>de</strong> reconquête <strong>de</strong>s trafics en transit perdus ces <strong>de</strong>rnières années, les <strong>douanes</strong>ivoiriennes, en collaboration avec le port autonome d'Abidjan, l'office ivoirien <strong>de</strong>schargeurs et les autorités administratives ivoiriennes concernées, doivent offrir <strong>de</strong>scorridors sécurisés aux transporteur <strong>de</strong> leur pays, du Burkina Faso, du Mali, duNiger et <strong>de</strong> la Guinée et leur garantir que l’ensemble <strong>de</strong>s mesures visant à sécuriseret à faciliter le transit seront mises en œuvre prioritairement au sein d’un corridorbien déterminé par pays <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination ; Les autorités ivoiriennes doivent notamment garantir que le retour progressif à lasituation normale dans l'Ouest, le Nord et le Centre du pays et que le redéploiement<strong>de</strong>s services administratifs ne signifie pas automatiquement le retour aux pratiquesanciennes et notamment aux pratiques les plus décriées en matière <strong>de</strong> barrages et <strong>de</strong>contrôles routiers intempestifs et répétitifs qui grevaient lour<strong>de</strong>ment les coûts <strong>de</strong>stransporteurs sur ces itinéraires et irritaient au plus haut point l'ensemble <strong>de</strong>sopérateurs économiques ; Dans le cadre du redéploiement <strong>de</strong>s services et <strong>de</strong>s effectifs et <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong>sopérations <strong>de</strong> transit il y aura lieu d’être particulièrement vigilant pour laconstitution <strong>de</strong>s services et les affectations à l’égard <strong>de</strong>s agents d’encadrementrecrutés ces trois <strong>de</strong>rnières années qui causent <strong>de</strong> nombreuses difficultés <strong>de</strong>management à la hiérarchie douanière. Le redéploiement <strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait pas êtreassimilé par ces agents comme l'opportunité <strong>de</strong> se libérer <strong>de</strong>s contraintes pesantes<strong>de</strong> la hiérarchie à Abidjan et comme une opportunité <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> comportement etd'enrichissement rapi<strong>de</strong> ; les manquements à l'éthique professionnelle <strong>de</strong>vront êtredans ce contexte rapi<strong>de</strong>ment et sévèrement réprimés notamment au travers <strong>de</strong>sdispositions du nouveau statut militaire ; L'opportunité <strong>de</strong>s nouvelles technologies et du retour à la normale en Côte d'Ivoireconstitue une occasion unique <strong>de</strong> reprendre les discussions bilatérales et régionales64


et <strong>de</strong> bénéficier d'une très haute attention <strong>de</strong>s partenaires financiers audéveloppement pour l'instauration <strong>de</strong> corridors sécurisés <strong>de</strong> transport internationaldans la sous région. En conséquence les services spécialisés <strong>de</strong> la direction générale <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong>, en liaison avec toutes les entités concernées et en association étroite avec lesopérateurs et leurs représentants professionnels, doivent mettre au point dans lessemaines qui viennent <strong>de</strong>s propositions concrètes pour les pays voisins, et d'ores et déjàles discuter, pour ensuite présenter <strong>de</strong>s projets techniques aux hauts déci<strong>de</strong>urs politiques<strong>de</strong>s pays concernés et aux partenaires financiers internationaux ; Si nécessaire une expertise internationale peut être apportée aux services <strong>de</strong> ladirection générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d'Ivoire au travers d'un appui ponctuel oud'un projet élaboré en commun avec la direction spécialisée <strong>de</strong> l'OrganisationMondiale <strong>de</strong>s Douanes ; Dans l'attente <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>s dispositions ponctuelles pourraient être prisesau bénéfice <strong>de</strong>s chargeurs ivoiriens réguliers et légaux qui supportent aujourd'hui <strong>de</strong>scoûts financiers importants dus à la mise en place <strong>de</strong>s cautions obligatoires et à leurblocage pendant <strong>de</strong> longs mois ; Dans ce même esprit enfin et dans l'attente <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s mesures à venir, l'utilisation ducarnet TRIE unique <strong>de</strong>vrait être adoptée pour le transport par container (avec procédured’agrément) : l’objectif étant d’introduire <strong>de</strong>s mesures radicales <strong>de</strong> facilitation dutransit réservées aux entreprises structurées proposant un service <strong>de</strong> qualité parcontainer. La priorité doit être donnée aux opérateurs capables d’offrir unelogistique <strong>de</strong> qualité et sécurisée au plan douanier afin d’encourager laconteneurisation et ainsi <strong>de</strong> tirer l’ensemble du système vers le haut.6.3 La lutte contre la frau<strong>de</strong>La valeur en douane et les frau<strong>de</strong>s à la valeur ont été décrites dans l’analyse <strong>de</strong>s formalités àréaliser avant le dédouanement ; en conséquence la lutte contre la frau<strong>de</strong> fait ci <strong>de</strong>ssous l’objetd’un développement général dans l’optique spécifique du cadre <strong>de</strong> normes.La Direction <strong>de</strong>s Enquêtes Douanières et du Renseignement est chargée :<strong>de</strong> la recherche et <strong>de</strong> la répression <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s douanières sur toute l'étendue du territoirenational ; <strong>de</strong> la recherche et <strong>de</strong> l'exploitation du renseignement en matière <strong>de</strong> frau<strong>de</strong>s douanières ; du contrôle a posteriori <strong>de</strong>s déclarations ; <strong>de</strong> l'élaboration et <strong>de</strong> la gestion du fichier <strong>de</strong> la valeur ; <strong>de</strong> la lutte contre la contrefaçon et le blanchiment <strong>de</strong>s capitaux.Cette direction est composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sous directions : <strong>de</strong> la sous Direction <strong>de</strong>s EnquêtesDouanières et du Renseignement, et <strong>de</strong> la sous direction du Groupe d'Intervention et <strong>de</strong>Recherche (GIR).Les responsables <strong>de</strong> cette direction ont souligné les évolutions récentes dans le domaine <strong>de</strong> lalutte contre la frau<strong>de</strong> dans les opérations commerciales. L'optimisation <strong>de</strong>s procéduresinformatiques a considérablement réduit les frau<strong>de</strong>s commerciales traditionnelles au profit<strong>de</strong> frau<strong>de</strong>s beaucoup plus élaborées et beaucoup plus difficiles à relever par les services.65


C'est ainsi par exemple que les frau<strong>de</strong>s traditionnelles sur les régimes économiques, auparavanttrès pratiquée par les opérateurs en Côte d'Ivoire se sont considérablement réduites compte tenu<strong>de</strong>s difficultés d'accès à ces régimes et <strong>de</strong> leur strict encadrement. Les déversements frauduleuxont beaucoup régressé et les écarts d’apurement auparavant constatés ont également diminué. Lesfausses déclarations <strong>de</strong> valeur sont désormais plus sophistiquées et tiennent à <strong>de</strong>s réajustementsliés à <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances <strong>de</strong> contrats d'exclusivité par exemple.Les frau<strong>de</strong>s sur la contrefaçon sont par contre croissantes et ont nécessité la création d'un bureau<strong>de</strong> lutte contre la contrefaçon au sein <strong>de</strong> la direction.Les contrôles en entreprises sont <strong>de</strong>s contrôles essentiellement programmés et préparés jusqu'à sixmois à l'avance compte tenu notamment <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong>s doubles, voire <strong>de</strong>s triplescomptabilisation <strong>de</strong>s activités et <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> disposer d'un maximum d'informations avant lecontrôle effectif en entreprise.Si les frau<strong>de</strong>s commerciales ont globalement tendance à régresser la contreban<strong>de</strong> sedéveloppe tous azimuts. La croissance <strong>de</strong> la contreban<strong>de</strong> est due au bouclage du port et <strong>de</strong>l'aéroport d'Abidjan et à l’interdiction <strong>de</strong>puis 2005 <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s importations commercialespar les bureaux frontières. Le groupement d'intervention et <strong>de</strong> recherche (GIR) connaît <strong>de</strong>nombreuses difficultés dans l'exercice <strong>de</strong> ses responsabilités compte tenu du contexte <strong>de</strong> crise,toute la frontière du nord du pays étant considérée comme hors contrôle et certains pays voisinscomme le Ghana et le Libéria jouant le rôle <strong>de</strong> stocks d'attente pour les opérations <strong>de</strong> contreban<strong>de</strong>.De plus ce service éprouve également <strong>de</strong>s difficultés à obtenir <strong>de</strong>s informations sur la frau<strong>de</strong> entemps utile et les interventions sont en conséquence souvent trop tardives et difficiles.Les grands courants traditionnels <strong>de</strong> contreban<strong>de</strong> continuent à prospérer, tels ceux portants sur lesproduits manufacturés au plan local comme les pagnes, les piles, les <strong>de</strong>ntifrices et les produitsalimentaires. Les informations préalables sont obtenues au travers <strong>de</strong>s réseaux d’indicateurs etconcernent souvent <strong>de</strong>s produits d'origine du Sud-Est asiatique.Pour assurer la couverture du territoire le groupement d'intervention et <strong>de</strong> recherche dispose <strong>de</strong>six subdivisions d'une trentaine d'agents. Ces services sont équipés <strong>de</strong> véhicules et <strong>de</strong> motos. Dufait <strong>de</strong> la situation du pays et <strong>de</strong> la nécessité d'appréhen<strong>de</strong>r les flux <strong>de</strong> contreban<strong>de</strong> avant leurarrivée dans la capitale qui compte <strong>de</strong> nombreux quartiers très peuplés et difficiles d'accès uncercle <strong>de</strong> contrôles <strong>de</strong> 100 km autour d'Abidjan a été installé. Ce cercle est composé <strong>de</strong> barragesmobiles mixtes comprenant <strong>de</strong>s services douaniers et les forces <strong>de</strong> sécurité militaire. Cettesituation engendre un certain nombre <strong>de</strong> difficultés et <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> coordination.Les moyens matériels à la disposition <strong>de</strong>s services étaient encore récemment très insuffisants,notamment pour l'armement disparate par rapport aux forces en présence. Il en va <strong>de</strong> même pourles matériels <strong>de</strong> barrage et tous les moyens <strong>de</strong> communication qui ne sont pas adéquats à lasituation et à la hauteur <strong>de</strong>s enjeux. Récemment le Ministre <strong>de</strong> l'Economie et du Budget a pris<strong>de</strong>s décisions pour mettre à disposition <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s d’intervention <strong>de</strong> nouveaux véhicules et<strong>de</strong> nouvelles motos et pour faire acquérir <strong>de</strong>s ve<strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>s plans d'eaulagunaires qui ont toujours constitué une voix d'approche très pratiquée pour rejoindreAbidjan <strong>de</strong>puis le Ghana, notamment pour les frau<strong>de</strong>s portant sur les produits pétroliers.Compte tenu <strong>de</strong> l'existence du contrôle <strong>de</strong>s changes, notamment dans la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise en Côted'Ivoire, la surveillance <strong>de</strong>s mouvements financiers revêt une importance particulière. Pour cettesurveillance <strong>de</strong>s mouvements financiers la Cellule du renseignement financier tente <strong>de</strong> repérer lesopérations sans domiciliation et les opérations d'exportation non suivies <strong>de</strong> rapatriement. Les66


informations bancaires sont recoupées afin notamment <strong>de</strong> retrouver les faux occasionnels et <strong>de</strong>tenter d'i<strong>de</strong>ntifier les organisateurs <strong>de</strong> transferts physiques <strong>de</strong> <strong>de</strong>vises.Dans le domaine <strong>de</strong> l'assistance administrative mutuelle internationale (AAMI) la Côted'Ivoire a signé un nombre très limité d'accords puisqu'elle ne dispose <strong>de</strong> ce typed'instrument qu'avec le Ghana et bientôt avec l'In<strong>de</strong>, un protocole étant en cours <strong>de</strong>ratification avec ce pays.Enfin il convient <strong>de</strong> signaler que chaque année, la DGD élabore un plan annuel <strong>de</strong> lutte contre lafrau<strong>de</strong> douanière.6.3.2 ProblèmesLes cinq années <strong>de</strong> conflit en Côte d'Ivoire ont eu une influence certaine sur la maîtrise <strong>de</strong>sflux <strong>de</strong> marchandises et ont engendré <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> frau<strong>de</strong>s nouvelles qui ont eu le temps <strong>de</strong>s'installer et qui ne sont peut-être pas encore complètement appréhendées dans leurampleur par les services spécialisés <strong>de</strong> la direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>. Compte tenu <strong>de</strong> lapriorité évi<strong>de</strong>nte accordée par les autorités à la sécurisation <strong>de</strong>s flux et à celle <strong>de</strong>s recettesbudgétaires il semble que la lutte contre la frau<strong>de</strong> n’ait pas bénéficié du même <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>priorité, les moyens financiers <strong>de</strong> l'État ayant été naturellement concentrés sur les outilsinformatiques.En conséquence et dans le cadre <strong>de</strong>s disponibilités financières <strong>de</strong> l'État il conviendraitdésormais <strong>de</strong> redonner une priorité à la lutte contre la frau<strong>de</strong>, notamment à l'occasion duredéploiement <strong>de</strong>s services administratifs dans la partie du territoire précé<strong>de</strong>mmentoccupée par les forces rebelles.La reconquête <strong>de</strong> l'espace territorial va remettre en question un certain nombre <strong>de</strong> fluxirréguliers qui ont irrigué <strong>de</strong> nombreux territoires en Côte d'Ivoire même et dans tous lespays limitrophes. Les gains retirés <strong>de</strong>s flux illicites sont très conséquents et nul doute que lesbénéficiaires <strong>de</strong> ces flux ne vont pas voir revenir l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> avec grandplaisir et que la normalisation <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> ces flux ne sera pas évi<strong>de</strong>nte compte tenu<strong>de</strong>s multiples intérêts et liens noués d'un côté et <strong>de</strong> l'autre <strong>de</strong>s frontières.Pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise l’importance du secteur informel s'est encore accrue et <strong>de</strong> trèsnombreux flux proviennent désormais <strong>de</strong> nouvelles origines qui concurrencent tant les fluxd'importation traditionnels que les productions nationales. Ces flux ont généré <strong>de</strong> nouvellesactivités qui ont leurs propres intermédiaires jusque dans le milieu <strong>de</strong>s commissionnaires endouane.Outre ce contexte spécifique à la Côte d'Ivoire les difficultés suivantes ont été signalées à lamission :• Au titre <strong>de</strong>s personnels la direction n'échappe pas aux difficultés signalées par l'ensemble<strong>de</strong>s services à l'égard <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers recrutements d’agents d'exécution. Dans le domaine <strong>de</strong>la lutte contre la frau<strong>de</strong> certains <strong>de</strong>s nouveaux agents pratiquent le chantage et lestracasseries, usurpent les prérogatives <strong>de</strong>s gra<strong>de</strong>s supérieurs et développent une relationmalsaine avec l'argent. Les nouveaux agents enten<strong>de</strong>nt « s'enrichir rapi<strong>de</strong>ment » et lesanciens doivent « préparer leur retraite » et n’ont plus <strong>de</strong> carrière à protéger ;67


• Comme dans les autres services également les responsables locaux éprouvent <strong>de</strong>sdifficultés à faire face à ces manquements et signalent <strong>de</strong>s redressements sans fin,notamment dans le domaine <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong>s rapports et <strong>de</strong>s procès-verbaux ;• Des difficultés <strong>de</strong> qualification sont également rencontrées dans le domaine <strong>de</strong>senquêtes, notamment pour le contrôle <strong>de</strong>s comptabilités mo<strong>de</strong>rnes qui échappent engran<strong>de</strong> partie aux inspecteurs compte tenu <strong>de</strong> leur formation ;• Les responsables <strong>de</strong> la direction considèrent également que le mouvement <strong>de</strong>s cadresaffectés dans leur direction est trop rapi<strong>de</strong> et ne permet pas aux personnels <strong>de</strong> sespécialiser notamment pour les domaines les plus difficiles <strong>de</strong>s enquêtes en entreprises et<strong>de</strong>s enquêtes dans les banques ;• Au titre <strong>de</strong>s équipements la remise à niveau du parc <strong>de</strong> véhicules et <strong>de</strong> motos estappréciée mais il n'est pas certain qu'elle couvre l'ensemble <strong>de</strong>s besoins, les servicessignalent à cet égard <strong>de</strong>s besoins en carburant et en frais <strong>de</strong> mission qu’il faut adapter auxnouveaux parcs ainsi que <strong>de</strong>s besoins en maintenance, notamment pour les motosrécemment acquises (BMW) ;• Les ve<strong>de</strong>ttes acquises et en comman<strong>de</strong> pour la surveillance <strong>de</strong>s plans d'eau lagunairessont également appréciées mais les services <strong>de</strong> disposent pas d'équipages <strong>de</strong> marins et cesve<strong>de</strong>ttes ont <strong>de</strong>s limites importantes puisqu'elles ne permettent absolument pas <strong>de</strong>s'aventurer en haute mer ;• Les télécommunications sont également insuffisantes, les <strong>de</strong>rniers talkies-walkies livrésont une portée beaucoup trop limitée et seul le chef <strong>de</strong> service dispose d'un portable prisen charge par l'administration ;• En l'absence d'un système <strong>de</strong> télécommunications adéquat le suivi <strong>de</strong>s signalementseffectués est relativement difficile <strong>de</strong> même que la prise <strong>de</strong> décisions et le transfert <strong>de</strong>cette prise <strong>de</strong> décision à la connaissance <strong>de</strong>s agents sur le terrain dans les régions les plusreculées ;• En l'absence d'un système <strong>de</strong> transmission il n'existe pas non plus <strong>de</strong> poste centralqui assure une véritable veille en permanence, pas <strong>de</strong> grille <strong>de</strong> couverture du terrainet pas <strong>de</strong> véritable permanence <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment. Cette situation est quand mêmeun peu surprenante pour un service chargé en permanence <strong>de</strong> la répression <strong>de</strong> lafrau<strong>de</strong> et un service qui est susceptible <strong>de</strong> recevoir en permanence <strong>de</strong>s informationstant au plan interne national qu'au plan international ;• Toujours pour les difficultés matérielles il convient <strong>de</strong> signaler les difficultés en matièred'armement qui est par certains côtés dépassé et n’est plus en rapport avec les réalités <strong>de</strong>la frau<strong>de</strong> et les équipements dont disposent d'autres administrations ;• Des difficultés dans le domaine <strong>de</strong>s équipements informatiques sont également signaléestant pour la conception <strong>de</strong> logiciels propres à ce service que pour le nombre <strong>de</strong> postesinformatiques disponibles ;• Dans le domaine juridique <strong>de</strong> la lutte contre les contrefaçons il apparaît que lesdispositions <strong>de</strong> l'accord <strong>de</strong> Bangui contiennent <strong>de</strong> nombreuses limites pour68


l'administration douanière qui doit recourir aux huissiers et à la justice en l'absencenotamment <strong>de</strong> dispositions douanières spécifiques dans le co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>communautaires <strong>de</strong> l’UEMOA. Ces procédures sont exigeantes en termes <strong>de</strong> délaiset limitent l'action du service, alors que <strong>de</strong> très nombreuses contrefaçons <strong>de</strong> produitsnationaux sont découvertes sur le territoire ivoirien, telles que les contrefaçons pourle sucre <strong>de</strong> la société Sucrivoire, pour les textiles et pagnes <strong>de</strong>s sociétés Uniwax,Woodin et Utexi Gonfreville et pour les médicaments par exemple. Ces contrefaçonsimportées d'Asie ont déjà fait perdre à l'économie ivoirienne plusieurs centainesd'emplois ;• La recherche <strong>de</strong>s renseignements reste essentiellement attachée au réseau d'indicateurs,peu d'informations semblent provenir <strong>de</strong>s pays voisins et <strong>de</strong>s accords d'assistanceadministrative mutuelle internationale compte tenu du très faible nombre d'accords <strong>de</strong> cetype signés par les autorités douanières ivoiriennes ;• La circulation du renseignement dans la région constitue un enjeu majeur qui n'a pasjusqu'ici véritablement trouvée sa dimension compte tenu du rôle limité joué pendant <strong>de</strong>sannées par le Bureau Régional <strong>de</strong> Liaison (BRL) <strong>de</strong> l'Organisation Mondiale <strong>de</strong>s Douanesà Dakar. Pour <strong>de</strong>s raisons quelquefois bien difficiles à appréhen<strong>de</strong>r et à expliquer cebureau n'a pas répondu aux attentes et le résultat est que <strong>de</strong>s services douaniersconnaissant <strong>de</strong>s trafics frauduleux i<strong>de</strong>ntiques ne disposent pas <strong>de</strong>s constatations réaliséespar une autre administration distante quelquefois <strong>de</strong> quelques centaines <strong>de</strong> kilomètresseulement ;• L'échange <strong>de</strong> renseignements entre les administrations douanières (pilier douane/douane) tel que prévu dans le Cadre <strong>de</strong> Normes n'est pas encore une véritablepriorité au plan régional. Dans cette optique il conviendra d'utiliser l'expérienced’échange d'informations sur les opérations <strong>de</strong> dédouanement mise en place entre leGhana et la Côte d'Ivoire dans le cadre du projet ALIX pour tenter d'établir <strong>de</strong>séchanges systématiques <strong>de</strong> données entre les pays voisins <strong>de</strong> la sous région, sanssous-estimer dès le départ les difficultés que rencontrera ce projet compte tenu <strong>de</strong>certaines féodalités dans les domaines <strong>de</strong> l'informatique et dans celui <strong>de</strong> la luttecontre la frau<strong>de</strong> qui restent très connotés par la dimension nationale et par <strong>de</strong>sconsidérations quelquefois bien éloignées <strong>de</strong> l'éthique professionnelle douanière.• 6.3.3 Recommandations La gestion <strong>de</strong>s risques semble encore l'apanage <strong>de</strong> certains services douaniers telsque le Bureau d'analyse et <strong>de</strong> gestions <strong>de</strong>s risques pour la valeur en douane <strong>de</strong>smarchandises ou encore <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> l'informatique dans le cadre du Sydam et<strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> sélection. Cet aspect fondamental dans la perspective <strong>de</strong>la mise en œuvre du Cadre <strong>de</strong> Normes mérite une réflexion approfondie àentreprendre au travers d'un groupe <strong>de</strong> travail inter directionnel afind'appréhen<strong>de</strong>r l'ensemble <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> risque et d'établirnotamment <strong>de</strong>s ponts entre les frau<strong>de</strong>s traditionnelles et les nouvelles formes <strong>de</strong>contreban<strong>de</strong> ; Le développement d’une politique <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques performante permettrait : <strong>de</strong>mieux choisir les opérateurs à contrôler (secteur formel /informel), d’alléger la pressionsur les opérateurs formels, ainsi que <strong>de</strong> mieux rechercher les types <strong>de</strong> contrôle à effectuer69


et à programmer en liaison également avec les autres services du Ministère <strong>de</strong>s Financeset du Budget, comme la Direction Générale <strong>de</strong>s Impôts ; Pour les personnels trois recommandations semblent s’imposer :- pour les agents d’exécution issus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers recrutements en « indélicatesse » avecles principes déontologiques et avec la hiérarchie il y aurait lieu <strong>de</strong> sévir sans étatsd’âme compte tenu <strong>de</strong> la sensibilité <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> lutte contre la frau<strong>de</strong> et <strong>de</strong>spouvoirs exercés, cette recommandation s’applique en particulier pour les agentsaffectés au GIR ;- pour les besoins en formation dans le domaine <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> comptabilité analytique etinformatique et pour l’analyse <strong>de</strong> risque il semblerait utile <strong>de</strong> s’adresser à uneadministration francophone pour l’organisation d’une action <strong>de</strong> formation sur place, lamission <strong>de</strong> l’OMD prendra les contacts nécessaires auprès <strong>de</strong> la DGDDI (France) ;- enfin pour la rotation <strong>de</strong>s agents il paraît indispensable <strong>de</strong> préserver et <strong>de</strong> développer laspécialisation <strong>de</strong>s agents en évitant les rotations trop fréquentes et en créant si nécessaireun mouvement spécial <strong>de</strong>s techniciens qui pourrait par exemple adopter un rythme <strong>de</strong>mutation tous les cinq ans seulement au lieu <strong>de</strong> la règle habituelle ; dans le domaine <strong>de</strong> l’équipement <strong>de</strong>s services une priorité pourrait être accordée auxmoyens <strong>de</strong> communication qui permettent d’épargner les moyens <strong>de</strong> déplacement enportant les informations utiles à la lutte contre la frau<strong>de</strong> au plus près <strong>de</strong>s besoins, quipermettent aux agents d’être en permanence contactables et permettent à la hiérarchied’optimiser les hommes, les moyens disponibles et l’organisation <strong>de</strong>s contrôles parl’institution d’un poste central et <strong>de</strong> grilles prévisionnelles <strong>de</strong> couverture du terrain ;compte tenu <strong>de</strong>s investissements réalisés dans les nouvelles technologies pour lesopérations <strong>de</strong> dédouanement il semble désormais indispensable <strong>de</strong> hisser la luttecontre la frau<strong>de</strong> au même niveau technologique afin d’éviter <strong>de</strong> ne voir apparaîtreune administration à <strong>de</strong>ux vitesses ; dans ce même esprit il serait également souhaitable d’améliorer et <strong>de</strong> généraliser lesapplications informatiques dans les services <strong>de</strong> lutte contre la frau<strong>de</strong>, notamment pourmieux analyser les flux commerciaux et i<strong>de</strong>ntifier les anomalies <strong>de</strong> trafics et pour mieuxorienter et programmer les actions <strong>de</strong> recherche en créant si nécessaire une structureinformatique propre dédiée à la lutte contre la frau<strong>de</strong> ; <strong>de</strong>s améliorations conséquentes ont été apportées récemment pour les équipementsroulants mais elles ne répon<strong>de</strong>nt pas encore complètement aux besoins car il convient <strong>de</strong>poser le principe d’une unité mobile = au moins un véhicule et <strong>de</strong> préférences <strong>de</strong>ux pourgarantir une mobilité permanente du service et il convient surtout <strong>de</strong> mettre le carburantet les frais <strong>de</strong> maintenance du nouveau parc à hauteur <strong>de</strong>s besoins réels car il n’est rien <strong>de</strong>plus démobilisant pour les services <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong>s équipements mais <strong>de</strong> les voirimmobilisés faute <strong>de</strong> carburant ou <strong>de</strong> maintenance ; l’armement et les équipements <strong>de</strong> barrage ne répon<strong>de</strong>nt plus aux besoins actuels <strong>de</strong>sécurité <strong>de</strong>s agents en situation <strong>de</strong> contrôle et donnent une image dépassée <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong>l’administration tant vis-à-vis <strong>de</strong>s autres corps « habillés » que du grand public. Comptetenu <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s besoins et notamment <strong>de</strong> ceux générés par le redéploiement unprogramme pluriannuel <strong>de</strong> remise à niveau <strong>de</strong>s équipements pourrait être mis sur pied eten partie, voire totalement, financé par une petite partie <strong>de</strong>s excé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> recettes parrapport aux prévisions dans le cadre <strong>de</strong> l’intéressement ;70


la lutte contre les contrefaçons <strong>de</strong>vient un enjeu national du fait du nombre <strong>de</strong>produits nationaux contrefaits et il semble urgent qu’une démarche soit adoptée auplan communautaire pour engager <strong>de</strong>s actions régionales et éviter les politiques troplaxistes encore appliquées par certaines administrations douanières <strong>de</strong> la sousrégion qui éprouvent quelques difficultés à s’attaquer à <strong>de</strong> véritables groupementsnationaux spécialisés dans la contrefaçon ; Les <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d'Ivoire n’ont pour le moment passé <strong>de</strong>s accords d'assistanceadministrative mutuelle internationale qu'avec un nombre très limité <strong>de</strong> pays ; uneréflexion <strong>de</strong>vrait être engagée pour augmenter le nombre <strong>de</strong> ces accords,notamment au moins avec tous les pays <strong>de</strong> la sous région et <strong>de</strong> la région et bienévi<strong>de</strong>mment avec les principaux pays fournisseurs <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire ; Enfin au plan régional il apparaît indispensable <strong>de</strong> relancer le fonctionnement du bureaurégional <strong>de</strong> liaison (BRL) <strong>de</strong> l’OMD basé à Dakar. Un séminaire très récent du début dumois <strong>de</strong> mai 2007 a permis <strong>de</strong> regrouper tous les correspondants nationaux <strong>de</strong> ce bureauainsi qu'une bonne partie <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> la lutte contre la frau<strong>de</strong> <strong>de</strong> larégion qui se sont engagés, une fois <strong>de</strong> plus, à échanger <strong>de</strong>s renseignements et à faireconnaître à leurs homologues les résultats <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong>s renseignementscommuniqués. L‘UEMOA pourrait se saisir <strong>de</strong> ce dossier et s'en servir notamment pourjustifier l'interconnexion <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> dédouanement dans la sous région et l'échangesystématique <strong>de</strong> renseignements statistiques.7. Technologie <strong>de</strong> l’Information et <strong>de</strong> la Communication7.1 Situation actuelleDes <strong>douanes</strong> ivoiriennes ont été l’une <strong>de</strong>s premières <strong>douanes</strong> à recourir à l'informatisation dudédouanement. Dès 1987 les <strong>douanes</strong> ivoiriennes bénéficiaient d'un système propriétairedéveloppé par l'administration. A l'origine le système ivoirien SYDAM est un produit dérivé dusystème français SOFI qui a été transposé ensuite en Égypte sous le nom <strong>de</strong> SUD et ensuiteamélioré en Côte d'Ivoire notamment grâce au passage sous Unix en 1992. Tous les cinq ansenviron ce système a bénéficié d'évolutions fonctionnelles et/ou technologiques.A cette pério<strong>de</strong> déjà le système <strong>de</strong> dédouanement informatique <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d'Ivoire étaitcapable <strong>de</strong> traiter l'ensemble <strong>de</strong>s opérations, <strong>de</strong>puis la prise en charge <strong>de</strong>s marchandises jusqu'àleur sortie effective à la porte du port. En 1992 la sélection automatique <strong>de</strong>s opérations à contrôlerétait également intégrée. Bien avant la version Sydonia ++ le système national remplissaitl'ensemble <strong>de</strong>s fonctions du dédouanement.En 2005 cependant il fut décidé d'abandonner le système Sydam au profit du nouveau systèmedéveloppé par la CNUCED, à savoir le Sydonia World qui n'est pour le moment installé qu'enMoldavie. Diverses explications sont avancées pour expliquer le changement <strong>de</strong> système dontl'ancienneté <strong>de</strong>s logiciels d'exploitation qui ne sont plus maintenus par le fabricant et qui étaientconçus pour d'anciennes générations d'équipements. Ces équipements sont effectivement passés<strong>de</strong>s DPS 6 aux BULL Mini 6 puis en 1999-2000 aux Escala avec <strong>de</strong>s applications i<strong>de</strong>ntiques.71


La maintenance <strong>de</strong>s applications s'est révélée <strong>de</strong> plus en plus délicate compte tenu <strong>de</strong> ladisparition <strong>de</strong>s sociétés privées parties prenantes <strong>de</strong>s développements à l'origine, du départ <strong>de</strong>sinformaticiens également présents à l'origine et <strong>de</strong>s nombreuses évolutions <strong>de</strong>s procédures.L'arrivée du nouveau Directeur Général <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> en 2001, informaticien <strong>de</strong> son état, et savolonté <strong>de</strong> « tout informatiser » ont provoqué une prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong> la situationdu système informatique <strong>de</strong> dédouanement. Déjà <strong>de</strong>s consultations à l'occasion du passage à l'an2000 avaient fait apparaître les insuffisances et les risques qui pesaient sur le système. Comptetenu <strong>de</strong> la situation politique et économique à ce moment aucune suite n'avait été immédiatementdonnée.Le passage au nouveau système décidé en 2005 a pour objectifs :- <strong>de</strong> maintenir l'ensemble du dispositif fonctionnel ;- <strong>de</strong> conserver le logiciel ;- <strong>de</strong> conserver également le personnel local ;- <strong>de</strong> disposer d'un environnement type Window et d'un interface plus convivial ;- et <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> messageries.Ce passage nécessite le recrutement <strong>de</strong> jeunes informaticiens formés aux nouveaux logiciels etaux nouvelles technologies <strong>de</strong> la communication, la formation d'une équipe au langage Java pourl'adaptation <strong>de</strong>s logiciels et le recours à <strong>de</strong>s équipements hautement sécurisés et présentant uneplus gran<strong>de</strong> disponibilité grâce à une maintenance réduite.Le nouveau système doit être également conçu pour pouvoir s'ouvrir vers l'ensemble <strong>de</strong>s autressystèmes informatiques <strong>de</strong> dédouanement <strong>de</strong> la sous région et pour communiquerautomatiquement <strong>de</strong>s informations aux autorités ivoiriennes en charge <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s financespubliques. Cet interface avec les autres systèmes ne <strong>de</strong>vrait pas poser <strong>de</strong> problème mais ilconviendra <strong>de</strong> prendre en compte les difficultés <strong>de</strong>s réseaux et d'envisager <strong>de</strong>s solutionsalternatives pour se passer <strong>de</strong>s réseaux traditionnels.Le premier coût estimé du passage <strong>de</strong> l'ancien au nouveau système couvre essentiellementl'acquisition du logiciel, les frais <strong>de</strong>s missions techniques, <strong>de</strong> l’acquisition <strong>de</strong>s équipements etavoisine le milliard <strong>de</strong> francs CFA. Le coût <strong>de</strong> renouvellement du réseau obsolescent est estiméquant à lui à environ 500 millions <strong>de</strong> francs CFA.Le projet a été effectivement lancé en juin 2005, les formations techniques et fonctionnelles auSydonia World ont été assurées et les équipes <strong>de</strong> projets ont été constituées.A la date du passage <strong>de</strong> mission les développements suivants étaient réalisés :- le manifeste et le suivi <strong>de</strong>s conteneurs (le blocage et le déblocage d'un connaissement) ;- la déclaration sommaire <strong>de</strong> transit (DST) ;- la déclaration en détail pour tous les régimes ;- la déclaration simplifiée,- la DAI (déclaration d'autorisation d'importation) ;- la facturation <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances Sydam ;- le paiement <strong>de</strong>s droits et taxes ;- la gestion <strong>de</strong>s impressions <strong>de</strong> documents (BAE, bon <strong>de</strong> sortie, quittance, liquidation,déclaration, manifeste).72


Les développements suivants restent encore à réaliser :- La fiche d'évaluation ;- le système décisionnel ;- l’interface ASTER ;- la gestion <strong>de</strong>s exonérations ;- la gestion <strong>de</strong>s vignettes touristiques ;- la gestion <strong>de</strong>s mises en dépôt et <strong>de</strong>s ventes aux enchères.Le site pilote a commencé à fonctionner le 2 juin 2006 et teste actuellement les régimes àl'importation et à l'exportation avec <strong>de</strong>ux commissionnaires en douane particuliers pour unemontée en charge progressive du système et une correction immédiate <strong>de</strong>s anomalies constatées.Actuellement les dispositions sont prises pour assurer prochainement la formation <strong>de</strong>s usagers.Des équipements en mobiliers et micro-ordinateurs sont en cours d'acquisition pour les salles <strong>de</strong>formation et les supports <strong>de</strong> cours sont en train d'être réalisés.Les prochaines étapes (<strong>de</strong>s quatre prochains mois) concernent les acquisitions <strong>de</strong> matériels,l'extension du site pilote, la formation <strong>de</strong>s équipes techniques au système d'exploitation, au réseauet à Oracle (DBA I, DBA II) et la formation <strong>de</strong>s usagers, tant <strong>de</strong>s douaniers que <strong>de</strong>s opérateursprivés. Le démarrage effectif du nouveau système est prévu en août 2007.Il convient enfin <strong>de</strong> signaler que le système informatique <strong>de</strong> dédouanement ivoirien, à ladifférence <strong>de</strong> nombreux autres systèmes informatisés <strong>de</strong> dédouanement, présente uneparticularité remarquable, à savoir qu’il est l'un <strong>de</strong>s rares systèmes informatiques <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> à comprendre <strong>de</strong> véritables outils <strong>de</strong> gestion.Au travers du « système décisionnel » les autorités douanières ainsi que le Ministre lui-mêmepeuvent à tout moment connaître les encaissements <strong>de</strong> recettes <strong>de</strong> chaque bureau <strong>de</strong> douane auregard <strong>de</strong>s prévisions établies, mais aussi connaître l’état <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déclarations en douaneet par conséquent les délais moyens du dédouanement, les services en retard par rapport auxprévisions et les services défaillants.Dans le même esprit par exemple il est possible à partir d'un téléphone portable et d'un co<strong>de</strong>d'accé<strong>de</strong>r à une base <strong>de</strong> données douanières qui peut préciser grâce à l'immatriculation d'unvéhicule la situation <strong>de</strong> ce même véhicule au regard du dédouanement (valeur déclarée pour ledédouanement, droits et taxes acquittés). Ces informations sont accessibles à tous les citoyens quipeuvent ainsi connaître par exemple, lors <strong>de</strong> l'acquisition d'un véhicule d'occasion, la situationdouanière du véhicule qu'ils souhaitent acquérir.Enfin il convient également <strong>de</strong> rappeler l'intérêt du programme ALIX d’échanges <strong>de</strong> donnéessystématiques entre le Ghana et la Côte d'Ivoire qui permet aux <strong>de</strong>ux administrations douanières<strong>de</strong> connaître en permanence la situation <strong>de</strong>s marchandises échangées entre les <strong>de</strong>ux pays. Cetteapplication est susceptible d'intéresser tous les pays <strong>de</strong> la région pour trouver <strong>de</strong>s solutionsadaptées et mo<strong>de</strong>rnes aux difficultés du transit notamment et pour répondre aux besoins générauxd'échanges <strong>de</strong> renseignements anticipés dans le cadre <strong>de</strong>s recommandations <strong>de</strong> l’OMD.7.2 Difficultés• La mission s'interroge sur le gain technique supposé être réalisé au travers du choix dulogiciel Sydonia World <strong>de</strong> la CNUCED par rapport au système préexistant Sydam ;73


• La mission s'interroge également sur les conditions <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> propriété du logiciel <strong>de</strong>la CNUCED et notamment <strong>de</strong> la mise à disposition effective <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s sources dulogiciel Sydonia World aux autorités douanières ivoiriennes et sur la protection juridiquedu logiciel Sydam lors <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> migration <strong>de</strong>s fonctionnalités particulières ougénérales au profit <strong>de</strong> la CNUCED ;• La mission s'interroge enfin sur le contexte juridique <strong>de</strong> ces ensembles d’opérationscomplexes dans le cadre du portage éventuel par la CNUCED <strong>de</strong>s nouvelles applicationsdéveloppées en Côte d'Ivoire vers tous les pays, et <strong>de</strong> la compatibilité <strong>de</strong> ce portagegénéral avec <strong>de</strong>s portages particuliers au bénéfice <strong>de</strong>s pays voisins <strong>de</strong> la sous région et àtitre gracieux dans le cadre <strong>de</strong>s échanges technologiques sud/sud comme le DirecteurGénéral <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d'Ivoire entend le proposer à ses Collègues <strong>de</strong>s pays voisinset plus largement <strong>de</strong> la région ;• La mission émet quelques réserves sur le calendrier <strong>de</strong> déploiement du Sydonia Worldqui semble déjà avoir pris quelque retard toutefois bien compréhensible compte tenu dupeu d'antériorité d'expérience <strong>de</strong> la CNUCED sur ce nouveau programme pour le momentutilisé qu’en Moldavie seulement, compte tenu <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong>s autoritésdouanières ivoiriennes et <strong>de</strong>s développements précé<strong>de</strong>nts atteint par le Sydam ;• La mission incline à penser également qu'il est difficile pour le moment d’annoncer uncoût global pour cette opération <strong>de</strong> changement <strong>de</strong> logiciel <strong>de</strong> dédouanement ; au vu <strong>de</strong>l'expérience d'autres pays qui ont également choisi d'abandonner leur système national auprofit du système Sydonia <strong>de</strong> la CNUCED, comme le Congo Brazzaville, le Gabon et leCameroun, il apparaît que les coûts annoncés au début <strong>de</strong>s projets ne sont jamaisrespectés et que les dépassements <strong>de</strong> budget peuvent être conséquents et remettre enquestion les choix opérés quelquefois essentiellement sur <strong>de</strong>s bases financières ;• Le système <strong>de</strong> facturation <strong>de</strong>s prestations du Sydam n'a pas paru très transparent et lesopérateurs éprouvent <strong>de</strong> réelles difficultés à prévoir à l'avance le coût <strong>de</strong>s prestationsinformatiques <strong>de</strong> dédouanement ; afin <strong>de</strong> maîtriser les coûts <strong>de</strong> passage en douane et <strong>de</strong>les rendre prévisibles et afin <strong>de</strong> favoriser la réalisation anticipée <strong>de</strong>s déclarations <strong>de</strong>douane dans le système il y aurait lieu <strong>de</strong> revoir aussi les facturations appliquées pour lestockage et la sortie du stockage <strong>de</strong>s informations anticipées ;• Les opérateurs ont dénoncé les nombreuses pannes du système actuel et un taux <strong>de</strong>disponibilité réduit du système ; cette dimension particulière du fonctionnement dusystème ne <strong>de</strong>vra pas être négligée dans la prochaine version compte tenu <strong>de</strong>s nécessitéspermanentes <strong>de</strong> maintenance et <strong>de</strong> la sécurisation électrique indispensable, qui prend unedimension particulière dans un contexte général <strong>de</strong> difficultés d'approvisionnement enénergie électrique ;• Afin <strong>de</strong> faire face aux multiples chantiers générés par la migration <strong>de</strong> Sydam vers SydamWorld (nouveau nom local du Sydonia World) <strong>de</strong>s équipes importantes serontindispensables tant pour la migration elle-même que pour la formation et ensuite pour leportage éventuel vers les pays voisins, sans citer les multiples <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'informatisation<strong>de</strong>s différentes directions techniques <strong>de</strong> la direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d'Ivoire,l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> doit pouvoir faire face à ces besoins <strong>de</strong> personnel et pouvoirrecruter directement les spécialistes dont elle aura besoin ;74


• La migration du système <strong>de</strong>vrait prendre en compte l'élimination <strong>de</strong> toutes les étapesredondantes ou superfétatoires du système actuel comme par exemple les multiplesregistres entre les différentes étapes et les différents services en charge dudédouanement ;• La présence du site informatique sur le port d'Abidjan peut être facteur <strong>de</strong> risque entermes <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong>vront être recherchées pour limiter voire éliminer cerisque ;• Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conception et <strong>de</strong> gestion du Sydam ancien et nouveau n'a pas paruspécialement ouvert aux opérateurs ; dans l'esprit communautaire qui prévautaujourd'hui dans la chaîne <strong>de</strong>s opérations du commerce international et dansl'esprit <strong>de</strong> la communauté portuaire qui se met en place au port d'Abidjan <strong>de</strong>sévolutions sont attendues par tous les opérateurs individuels et par leursreprésentants professionnels.7.3 Recommandations Aboutir à la détermination claire <strong>de</strong> la propriété du nouveau logiciel Sydam World avantson portage éventuel vers d'autres pays et déterminer la nature juridique <strong>de</strong>s échanges <strong>de</strong>logiciels à venir avec les pays voisins dans le cadre <strong>de</strong> cessions gratuites sud/sud ; Mettre en place un système <strong>de</strong> re<strong>de</strong>vance d’usage du Sydam World plus transparentpour les usagers et qui privilégie la réalisation <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanementanticipé ; Sécuriser l'ensemble <strong>de</strong>s installations électriques du système Sydam World en doublantsi nécessaire les mesures <strong>de</strong> sécurité (groupe électrogène) et sécuriser les installationsinformatiques au port en multipliant les protections physiques et prévoir au moins unvéritable site back up hors du port d’Abidjan ; Renforcer les recrutements <strong>de</strong> spécialistes formés aux nouveaux langages et auxnouveaux systèmes d'exploitation et <strong>de</strong> spécialistes réseau et créer au sein <strong>de</strong> la direction<strong>de</strong> l'informatique un service spécialisé en charge <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong>s applications microinformatiques<strong>de</strong>mandées par les services ; Développer les outils <strong>de</strong> gestion sous forme <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> bord <strong>de</strong>s bureaux et <strong>de</strong>sservices qui permettent <strong>de</strong> mesurer réellement la charge <strong>de</strong> travail par bureau, parservice et par agent ; Développer également le « tracking tracing »<strong>de</strong> toutes les opérations douanières<strong>de</strong>puis le dépôt anticipé <strong>de</strong>s manifestes jusqu'à la sortie physique effective <strong>de</strong>smarchandises <strong>de</strong>s enceintes douanières ; Enfin engager avec les opérateurs et leurs représentants professionnels <strong>de</strong>sdiscussions en vue <strong>de</strong> la mise en place d'un comité <strong>de</strong> gestion paritaire du SydamWorld ; compétent pour la fixation <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances payées pour l'utilisation dusystème, à l'image <strong>de</strong> ce qui a été fait pour le système <strong>de</strong> dédouanement Gaïndé auSénégal, compétent également pour les choix informatiques et pour les discussions etla détermination <strong>de</strong>s procédures informatiques appliquées aux opérateurs afin75


d'améliorer le partenariat dans ce domaine vital pour la compétitivité <strong>de</strong>s activitéséconomiques en Côte d'Ivoire.8. Coopération, Communication et Partenariat avec l’extérieur8.1 Situation actuelleLa CoopérationLa douane ivoirienne occupe une position privilégiée aux frontières et collabore en principe avec<strong>de</strong> nombreuses autres administrations du pays en charge <strong>de</strong> réglementations spécifiques : police,police <strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong>s frontières, immigration, armée, services sanitaires et phytosanitaires,vétérinaires, Eaux et Forêts, Commerce et mairies.Au sein du Ministère <strong>de</strong>s Finances et du Budget la Douane est en relation avec la DirectionGénérale <strong>de</strong>s Impôts et la Direction Générale du Trésor. Pour le compte <strong>de</strong>s Impôts la douaneassure la collecte <strong>de</strong> la TVA , comme dans toutes les administrations douanières. Les services duTrésor centralisent les recettes douanières <strong>de</strong> leur côté.Des réunions formelles <strong>de</strong> coordination et <strong>de</strong> prévision sont organisées au sein du Ministère etconcernent principalement le respect <strong>de</strong>s prévisions <strong>de</strong> recettes, bien que <strong>de</strong> nombreux autrespoints techniques puissent être évoqués dans les réunions <strong>de</strong> cabinet qui se tiennent trèsrégulièrement chaque semaine. Par contre il ne semble pas que <strong>de</strong>s actions conjointes<strong>douanes</strong>/ impôts soient fréquemment organisées, le sujet ayant été peu abordé lors <strong>de</strong>s entretiensavec la mission, y compris dans les services d’enquêtes.En <strong>de</strong>hors du Ministère <strong>de</strong>s Finances et du Budget <strong>de</strong>s contacts soutenus se sont instaurés avecquelques grands partenaires institutionnels comme le Conseil Ivoirien <strong>de</strong>s Chargeurs à l’occasionnotamment <strong>de</strong> la création et <strong>de</strong> la gestion du BSC (Bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> Suivi <strong>de</strong>s Cargaisons) et avec lePort Autonome d’Abidjan au travers <strong>de</strong> projets communs relatifs à la gestion <strong>de</strong>s informationspréalables <strong>de</strong>s manifestes et à la création d’un guichet virtuel.Le Port Autonome d’Abidjan retrouve avec la normalisation attendue <strong>de</strong> la situation interne enCôte d'Ivoire <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s ambitions dans le domaine <strong>de</strong> la compétitivité et <strong>de</strong> la reconquête <strong>de</strong>strafics <strong>de</strong> transit partiellement perdus <strong>de</strong>puis sept ans au profit <strong>de</strong>s ports voisins et concurrents.Dans le cadre <strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong> ces trafics le port, en liaison avec les partenaires administratifs etprivés, va certainement proposer <strong>de</strong>s offres <strong>de</strong> services complètes aux chargeurs <strong>de</strong>s pays voisins.Ces <strong>de</strong>rnières semaines plusieurs ateliers ont été organisés par les responsables du Port Autonomed'Abidjan pour discuter et préparer cette relance.Le port autonome attend beaucoup <strong>de</strong> l’administration douanière pour accélérer les délais<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement et pour minimiser les coûts <strong>de</strong> passage afind’être concurrentiel avec les autres ports <strong>de</strong> la sous région.La sûreté <strong>de</strong>s installations portuaires, aéroportuaires, et ferroviaires constitue par ailleurs un grandsouci en Côte d'Ivoire. Pour le moment les autorités sont préoccupées en priorité par la sécuritéinterne et elles restent focalisées et très sensibles aux suites du conflit interne en cours <strong>de</strong>solution. Le redéploiement administratif sur l'ensemble du territoire national va concerner <strong>de</strong>smilliers <strong>de</strong> fonctionnaires et entraîner <strong>de</strong>s coûts conséquents (<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> plusieurs dizaines <strong>de</strong>milliards <strong>de</strong> francs CFA). Ce redéploiement ne se fera que très progressivement et au fur et à76


mesure notamment du désarmement <strong>de</strong>s rebelles. Tant que cette étape du désarmement ne serapas achevée l’insécurité <strong>de</strong>meurera notamment sur les axes <strong>de</strong> transport et <strong>de</strong> transit. Les voiesroutières et ferroviaires sont particulièrement concernées par ces risques d’insécurité puisqu’àtout moment <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s armées peuvent attaquer les convois et les chargements.De nombreux autres pays ont connu ou connaissent encore ces phénomènes liés auxcontextes <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> crise et la coordination <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l'État s'avère indispensabledans ces circonstances. Quelques expériences récentes <strong>de</strong> reprise du trafic en provenance duBurkina Faso, notamment pour l'écoulement <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> coton, ont démontré que <strong>de</strong>sdifficultés imprévues peuvent surgir à tout moment lors <strong>de</strong>s transports et qu'il convient enconséquence non seulement <strong>de</strong> prévoir <strong>de</strong>s procédures rigoureuses pour accompagner ces traficsmais également d'en assurer un suivi véritable et permanent pour éviter les mauvaises surprisesqui pourraient à nouveau générer <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> trafics ou <strong>de</strong>s difficultés relationnelles avec lesautorités <strong>de</strong>s pays voisins. La normalisation progressive <strong>de</strong> la situation ne <strong>de</strong>vra pass'accompagner immédiatement d'un relâchement <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sécurité mais au contrairegarantir un optimum <strong>de</strong> sécurité tant sur la voie ferroviaire que sur les axes routiers retenuspour les échanges <strong>de</strong> transit avec les pays voisins.De même afin <strong>de</strong> protéger la présence et l’action <strong>de</strong>s services douaniers en frontière <strong>de</strong>sopérations ponctuelles <strong>de</strong> sécurisation <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong>vront être entreprises en coordinationétroite avec toutes les administrations civiles et militaires présentent aux frontières, à la fois pouréviter les intrusions externes et maîtriser les importations frauduleuses mais aussi pour permettreun commerce sécurisé avec les pays voisins.Dans ce contexte la coopération transfrontalière doit faire l’objet <strong>de</strong> débats permanents ausein <strong>de</strong>s états composant l’UEMOA et la CE<strong>DE</strong>AO avec pour objectif <strong>de</strong> parvenir à lasécurisation <strong>de</strong>s échanges dans la sous région, dans le cadre <strong>de</strong> la libre circulation annoncée<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années.Dans cet esprit <strong>de</strong> coordination <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sécurité il conviendra <strong>de</strong> s'interroger surl'utilité réelle <strong>de</strong>s nouvelles structures <strong>de</strong> regroupement <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> police et <strong>de</strong>s servicesdouaniers dans les BCNJ (bureaux à contrôles nationaux juxtaposés) au regard <strong>de</strong>s coûtsd'investissement et <strong>de</strong> fonctionnement engendrés par ces structures et d'étudier lesavantages offerts aujourd'hui par les nouvelles métho<strong>de</strong>s d'échanges <strong>de</strong> renseignements et<strong>de</strong> connexion <strong>de</strong>s systèmes informatiques douaniers.Tous les opérateurs rencontrés sont particulièrement sensibles aux problèmes <strong>de</strong> sécuritépuisqu’ils les vivent quotidiennement et sont en particulier inquiets <strong>de</strong>s coûts engendrés partoutes les dispositions nouvelles ou à venir, qui viennent se surajouter aux contraintes qu’ilsconnaissent déjà. Les difficultés rencontrées pour la mise en service du scanner au portd'Abidjan sont significatives du problème <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong>s dispositions et <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> lasécurité dans la chaîne logistique internationale. L’ensemble <strong>de</strong>s surcoûts générés par lesruptures <strong>de</strong> charges, les attentes et les coûts anormaux, <strong>de</strong> la corruption notamment, se répercutentsur les prix <strong>de</strong>s produits finaux disponibles sur le marché local et sur la compétitivité <strong>de</strong>sproductions nationales. En conséquence les opérateurs souhaitent pouvoir établir un nouveaudialogue et être associés aux processus <strong>de</strong> décision avec les autorités pour rechercher les moyens<strong>de</strong> faire face aux difficultés actuelles qui ternissent considérablement l’image du pays en termesd’attraction commerciale et financière et <strong>de</strong> cotation <strong>de</strong> surprimes <strong>de</strong> risque notamment.77


La communicationLa direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> <strong>de</strong> Côte d'Ivoire comporte un Bureau <strong>de</strong> la Communication quidépend directement du Directeur Général. Depuis sa nomination en 2001 le Directeur Général asouhaité donner une dimension particulière à la communication <strong>de</strong> l'administration douanière enCôte d'Ivoire. Il s'est personnellement beaucoup investi dans la communication envers tous lespublics et en particulier avec le public <strong>de</strong>s opérateurs. Il a souhaité faire comprendre et acceptertoutes les réformes engagées, tant aux agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> eux-mêmes, qu'aux opérateurséconomiques et aux citoyens. Dans le contexte difficile <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années l'administration<strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> a joué un rôle très en vue en garantissant notamment le bon fonctionnement <strong>de</strong> l'Étatet le paiement <strong>de</strong>s salaires <strong>de</strong>s fonctionnaires. Les autorités ont d'ailleurs décerné l'appellation «<strong>de</strong> « résistants financiers » aux agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> en général et au Directeur Général enparticulier.Pour appuyer cette politique <strong>de</strong> communication tous azimuts une revue interne dénommée « Ledouanier » est assez régulièrement éditée ainsi qu’un certain nombre <strong>de</strong> petits fasciculesprésentant les nouvelles procédures telle que celle du guichet unique pour les automobiles.De même <strong>de</strong> nombreuses interviews et articles <strong>de</strong> journaux permettent au responsable <strong>de</strong>l'administration <strong>de</strong> présenter les réformes accomplies et <strong>de</strong> répondre aux attaques dontl'administration douanière fait régulièrement l'objet, comme dans <strong>de</strong> nombreux pays <strong>de</strong> la région.Peu avant le passage la mission le Directeur Général avait réalisé une interview débat trèscomplète avec la rédaction du journal Fraternité Matin. Enfin en dépit d'une certainepersonnalisation <strong>de</strong>s réformes <strong>de</strong> nombreux cadres ont adhéré au changement.Partenariat avec l’extérieurLes responsables <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes ont nettement privilégié la gestion<strong>de</strong>s nombreuses réformes intervenues <strong>de</strong>puis cinq ans au sein <strong>de</strong> l'administration. Ces réformes,pour la plupart gran<strong>de</strong>ment positives, ont fait rapi<strong>de</strong>ment évoluer l'administration et son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>fonctionnement. Le rythme <strong>de</strong>s réformes et <strong>de</strong> parution <strong>de</strong>s nouvelles dispositions sous forme <strong>de</strong>multiples circulaires a été intense.Ces réformes ont eu pour but essentiel d'accroître et <strong>de</strong> sécuriser les recettes douanièresindispensables au bon fonctionnement <strong>de</strong> l'État. L'aspect facilitation et célérité <strong>de</strong>sopérations <strong>de</strong> dédouanement n'a pas été oublié mais il n'a pas constitué la priorité <strong>de</strong> cesréformes. Les opérateurs ont accepté <strong>de</strong> jouer le jeu compte tenu <strong>de</strong> la situation mais ils ontpu avoir le sentiment légitime d'une pression supplémentaire exercée sans véritablecontrepartie pour eux.De nombreux comités techniques (déjà cités) ont été créés à l'occasion <strong>de</strong> ces réformes pourassocier les opérateurs au suivi <strong>de</strong>s réformes ou <strong>de</strong>s dispositions prises. Ces comités fonctionnentplus ou moins régulièrement. Le principal d'entre eux semble être l'Observatoire <strong>de</strong>s procéduresdouanières et notamment <strong>de</strong> la célérité <strong>de</strong>s procédures douanières qui réunit toutes les gran<strong>de</strong>sfédérations professionnelles représentatives du mon<strong>de</strong> du commerce international.Compte tenu <strong>de</strong> la situation particulière du pays le partenariat avec les gran<strong>de</strong>s institutionsfinancières et les gran<strong>de</strong>s organisations internationales a été très limité ces <strong>de</strong>rnières années.En l'absence d'un accord avec le FMI et compte tenu <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s arriérés accumulés àl'égard <strong>de</strong> la Banque Mondiale (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 422 millions <strong>de</strong> US $) ces institutions n’ont établi78


aucun lien avec l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s missions ponctuelles habituelles. Lepartenariat avec l'Union Européenne a été également durement affecté par la situation <strong>de</strong> crise etcette institution n’a plus développé <strong>de</strong> programme conséquent avec les administrationsivoiriennes et encore moins avec l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, en dépit <strong>de</strong> l'existence <strong>de</strong> trèsnombreux programmes communautaires importants auprès <strong>de</strong> l’UEMOA et <strong>de</strong> la CE<strong>DE</strong>AOnotamment dans le domaine <strong>de</strong> la facilitation <strong>de</strong>s échanges régionaux. De même les actionspossibles <strong>de</strong> partenariat et <strong>de</strong> coopération à titre bilatéral ont été quasi inexistantes ces <strong>de</strong>rnièresannées.Après la reprise <strong>de</strong>s discussions avec toutes les institutions <strong>de</strong> nouveaux accords sont en vue. LeFMI et la Banque Mondiale <strong>de</strong>vraient par exemple rapi<strong>de</strong>ment proposer un financement dans lecadre d'une ai<strong>de</strong> post conflit qui <strong>de</strong>vrait notamment permettre aux autorités ivoiriennes <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r au redéploiement <strong>de</strong>s services administratifs dans les parties du territoire nationaloccupées par les rebelles. L'Union Européenne <strong>de</strong> son côté s'investit déjà pour relancer certainesfilières agricoles importantes comme la filière coton en payant <strong>de</strong>s arriérés dus au mon<strong>de</strong> agricole.L’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes doit compter sur cette reprise <strong>de</strong>s relations pourfaire avancer certains <strong>de</strong> ses projets nationaux et régionaux.8.2 Difficultés• dans le domaine <strong>de</strong> la coopération avec les autres administrations il semble souhaitableque l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ivoiriennes organise <strong>de</strong>s échanges d'informationssystématiques avec la direction générale <strong>de</strong>s impôts, qu’elle organise également <strong>de</strong>sactions communes <strong>de</strong> contrôle et qu’au travers <strong>de</strong> recoupements systématiques ou parsondage ces administrations s'assurent que les importations effectuées au travers <strong>de</strong>cordon douanier se retrouvent bien fiscalement appréhendées ;• avec le Ministère du Commerce il semblerait utile <strong>de</strong> revoir l'utilité <strong>de</strong> certaines mesurespréalables à l'importation qui semblent faire doublon avec d'autres mesurespréalables également ;• avec ce même Ministère il convient <strong>de</strong> préparer en commun les prochaines négociations<strong>de</strong> l'OMC sur la facilitation <strong>de</strong>s échanges et d'établir la position nationale pour lesprochaines missions à Genève. Les engagements pris lors <strong>de</strong> ces négociations <strong>de</strong>vrontavoir reçu l'assentiment préalable <strong>de</strong>s administrations concernées et l'administration <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> doit s'impliquer complètement dans ce processus <strong>de</strong> négociation ;• la coopération avec l'Office Ivoirien <strong>de</strong>s Chargeurs et avec le Port Autonomed'Abidjan doit être permanente et totale, afin <strong>de</strong> rattraper le retard <strong>de</strong> compétitivitéaccumulé ces <strong>de</strong>rnières années au détriment du port d'Abidjan et <strong>de</strong>s couloirs <strong>de</strong>transit ivoiriens. Les intérêts propres à chaque administration doivent être dépasséspour préparer et proposer <strong>de</strong> nouvelles procédures mo<strong>de</strong>rnes, fiables et sûres quiemporteront l'adhésion <strong>de</strong>s acteurs nationaux du transport et <strong>de</strong>s chargeurs <strong>de</strong>spays enclavés ;• les trois entités citées dans le paragraphe précé<strong>de</strong>nt doivent également unir leurs effortspour intégrer dans toutes les procédures une dimension sécuritaire marquée quiconstituera un atout dans les discussions et une avancée au regard <strong>de</strong> la situationactuelle, tant pour les opérations à l'importation, que pour celles en transit et àl'exportation ; <strong>de</strong> plus cette dimension sécuritaire répondra à tous les engagements pris au79


plan international et notamment dans le cadre <strong>de</strong> normes pour la sécurité <strong>de</strong>s opérationsdu commerce international <strong>de</strong> l’OMD ;• la communication <strong>de</strong> la direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> a été essentiellement marquée parl'aspect sécurisation <strong>de</strong>s recettes dans toutes les réformes annoncées et par un engagementprononcé du Directeur général en personne ; cette personnalisation <strong>de</strong> lacommunication est assez moyennement perçue par les opérateurs économiques quiont retiré pour le moment assez peu d’avantages <strong>de</strong>s réformes engagées. Ilconviendra <strong>de</strong> revoir la politique <strong>de</strong> communication sous l’angle d'une véritablefacilitation et <strong>de</strong> la promotion non plus <strong>de</strong> l'administration elle-même et <strong>de</strong> ses réformesmais <strong>de</strong>s entreprises ;• L'abondance <strong>de</strong>s réformes a certainement nuit à leur compréhension et par-<strong>de</strong>là àleur acceptation par les milieux économiques. Afin <strong>de</strong> lever un certain nombre <strong>de</strong>tensions et d'appréhensions il serait souhaitable <strong>de</strong> véhiculer <strong>de</strong> nouveaux messagessur la réforme elle-même et sur l'appropriation <strong>de</strong>s réformes ;• Les opérateurs économiques n'ont pas hésité à porter <strong>de</strong>s jugements etcommentaires très négatifs sur les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réforme, <strong>de</strong> communication et <strong>de</strong>partenariat <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>. La mission a cru comprendre qu’unvéritable fossé d’incompréhension semble s'être développé entre l'administration etles opérateurs. Les différents comités crées, les voies <strong>de</strong> recours offertes ne sontappréhendées par les opérateurs les plus déçus que comme <strong>de</strong> la « pomma<strong>de</strong> » pourtenter <strong>de</strong> faire passer les maux et selon les opérateurs le partenariat tel qu'il estcompris au sein <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> est encore largement unpartenariat formel <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> ;• Dans le domaine <strong>de</strong>s relations avec les partenaires au développement les années écouléesont distendu les liens et ces institutions, hormis peut-être le FMI et la Banque Mondiale,n'ont pour certaines qu'une idée approximative <strong>de</strong>s réformes et <strong>de</strong> l'action en douane ;• En l'absence <strong>de</strong> contact soutenu avec ces institutions les différents services techniques<strong>de</strong> la direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> se sont en quelque sorte repliés sur eux-mêmeset semblent avoir perdu l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> raisonner en projets portables vers l'extérieurau plan financier. Compte tenu <strong>de</strong>s circonstances et <strong>de</strong>s opportunités à venir les servicesrisquent <strong>de</strong> ne pas profiter <strong>de</strong> l'ouverture.8.3 Recommandations Formaliser ou actualiser les relations et les échanges systématiques d'informations entrela DGD et la DGI afin d'optimiser les informations détenues par les <strong>de</strong>ux administrations,notamment lors d’opérations conjointes <strong>de</strong> contrôle dans les entreprises, ce qui auraitpour avantage d'éviter les cumuls <strong>de</strong> contrôle et les séquences <strong>de</strong> contrôle successifs etnon coordonnés ; Constituer un groupe <strong>de</strong> travail à la direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, soit au sein <strong>de</strong>la direction <strong>de</strong> la législation soit dans le cadre d'une nouvelle structure <strong>de</strong>prospective, pour coordonner toutes les actions à entreprendre spécifiquement avecl'Office Ivoirien <strong>de</strong>s Chargeurs et avec le Port Autonome d'Abidjan en vue <strong>de</strong>80


econquérir les trafics en transit perdus et pour mettre en avant la compétitivité <strong>de</strong>sinfrastructures ivoiriennes (port, routes, fer, aérien) ; Faire établir par ce même groupe <strong>de</strong> travail l'inventaire <strong>de</strong> toutes les mesures déjà prisespour la sécurisation <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> la chaîne logistique et rechercher en coordinationavec les <strong>de</strong>ux institutions citées ci-<strong>de</strong>ssus les progrès qui peuvent encore être réalisés etsouligner systématiquement la dimension sécuritaire dans toutes les opérations <strong>de</strong>communication à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s partenaires et <strong>de</strong>s pays voisins ; Donner une nouvelle impulsion à la politique <strong>de</strong> communication : en diversifiant lesintervenants ; en modifiant les message à <strong>de</strong>stination du grand public, du message<strong>de</strong> la sécurité budgétaire au profit <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la sécurité générale, en modifiant lemessage à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s opérateurs en mettant l'accent sur le thème général <strong>de</strong> lafacilitation et non plus seulement <strong>de</strong> la célérité ; en ne mettant plus en avant la seuleadministration mais au contraire en faisant parler les entreprises les plus mo<strong>de</strong>rneset les plus ouvertes aux réformes douanières et en leur reconnaissant une certaineliberté <strong>de</strong> langage garante <strong>de</strong> l'adaptation permanente <strong>de</strong>s procédures douanièresaux besoins <strong>de</strong>s opérateurs et <strong>de</strong> l’économie en général ; Mettre en oeuvre une politique <strong>de</strong> communication spécifique à l'attention <strong>de</strong>s grandspartenaires financiers et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s institutions multilatérales et bilatérales afin <strong>de</strong> porterles projets douaniers nationaux et internationaux à la connaissance <strong>de</strong> ces structures ; Revoir le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s comités établis dans le cadre dupartenariat avec certaines institutions et avec les opérateurs et leurs représentants ;regrouper ces comités au besoin, mais principalement associer les opérateurs auxdémarches préalables aux réformes et privilégier une prise <strong>de</strong> décision la plus partenarialepossible afin <strong>de</strong> rétablir <strong>de</strong>s relations normales <strong>de</strong> respect et <strong>de</strong> confiance entrel'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et les opérateurs licites du commerce international ; Envisager la création au sein <strong>de</strong> la direction générale <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> d'un service interdirectionnel d'étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> l'administration pour unportage vers les gran<strong>de</strong>s institutions financières et les partenaires traditionnels <strong>de</strong>développement (banques <strong>de</strong> développement, agences <strong>de</strong> développement etcoopérations bilatérales).9. BONNE GOUVERNANCE9.1. Situation actuelleLa démarche entreprise par le Directeur Général <strong>de</strong>s Douanes <strong>de</strong> Côte d’Ivoire d’adhérerau Cadre <strong>de</strong>s Normes démontre une volonté affichée <strong>de</strong> la part du premier responsable <strong>de</strong>la douane ivoirienne <strong>de</strong> faire respecter la déontologie professionnelle au sein <strong>de</strong> sonAdministration conformément aux règles définies par l’OMD en matière d’éthique et <strong>de</strong>bonne gouvernance. La Côte d’Ivoire a d’ailleurs adhéré formellement à la déclarationd’ARUSHA.81


La bonne gouvernance a été l'une <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> la rupture politique en Côte d'Ivoire. Eneffet c’est peut-être en partie le développement trop important <strong>de</strong>s mauvaises pratiques <strong>de</strong>gouvernance et en même temps une certaine paupérisation <strong>de</strong> la population qui ont amenéune rupture brutale dans l'histoire politique <strong>de</strong> la Côte d'Ivoire en 1999-2000, après 40années d'indépendance marquée par l'absence <strong>de</strong> tout conflit interne ou externe.La situation difficile qu’a connue le pays <strong>de</strong>puis cette date n'a pas permis <strong>de</strong> mettreen avant le concept <strong>de</strong> bonne gouvernance. Le conflit <strong>de</strong>puis 2002 a encore aggravécette absence <strong>de</strong> développement du concept <strong>de</strong> la bonne gouvernance du fait <strong>de</strong>s prioritésdifférentes comme celle <strong>de</strong> la défense du territoire ou encore et <strong>de</strong> la priorité <strong>de</strong>s recettes.L'absence <strong>de</strong>s grands partenaires financiers et l'affaiblissement notoire <strong>de</strong> la coopérationbilatérale durant cette pério<strong>de</strong> ont encore accentué la situation, aucune programme <strong>de</strong>bonne gouvernance, d'État <strong>de</strong> droit ou encore <strong>de</strong> lutte contre la corruption ne s'étant misen place, à la différence notoire <strong>de</strong> tout ce qui se passait dans les pays voisins.Le pays a donc accumulé un retard dans ce domaine et il va lui falloir essayer <strong>de</strong>rattraper ce retard afin d’offrir aux opérateurs nationaux et internationaux <strong>de</strong>sstandards acceptables dans le domaine <strong>de</strong> la sécurité judiciaire, <strong>de</strong> la sécuritéfinancière et commerciale et dans le domaine <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>sbiens en général.La mission n'a pas ou peu entendu parler <strong>de</strong> programme gouvernemental <strong>de</strong> lutte contre lacorruption, ni même <strong>de</strong> programme ministériel ou au sein <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>,cette préoccupation a toujours été évoquée <strong>de</strong> façon indirecte. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l'élaborationannoncée d'un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduite <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> il ne semble pas que <strong>de</strong>nombreuses actions aient été organisées au sein <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>.Des choix techniques, tels que le recours optimisé au système informatique, ont intégré ladimension déontologique <strong>de</strong> telle sorte notamment que les procédures informatiséeslimitent au maximum l'intervention humaine et éliminent le plus grand nombre d'étapessuperflues. Pour le contrôle <strong>de</strong>s opérations la sélection automatique est venue égalementencadrer les décisions <strong>de</strong> contrôle auparavant largement personnelles et quelquefoismême influencées par <strong>de</strong>s considérations extérieures au domaine professionnel.C'est ainsi que tous les dysfonctionnements <strong>de</strong>s procédures pouvant remettre en cause lasécurité <strong>de</strong> la recette et la célérité <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> dédouanement ont étéprogressivement éliminés. Ces dysfonctionnements provenant essentiellement <strong>de</strong>facteurs humains on peut considérer qu'indirectement les procédures et système misen place ont atteint un certain sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> déontologie professionnelle et que leserrements les plus visibles ont été éliminés, du moins dans le domaine <strong>de</strong>s opérations<strong>de</strong> dédouanement commercial.Cependant compte tenu du contexte général, l'absence d'action marquée <strong>de</strong> lutte contre lacorruption (formation initiale, formation continue, ateliers et séminaires spécifiques surplace) a visiblement créé un champs d'incompréhension pour un certain nombre d’agentsqui ont développé <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s anormales au regard <strong>de</strong> la déontologie professionnelle.82


En l'absence <strong>de</strong> visibilité <strong>de</strong> la promotion <strong>de</strong> l'éthique professionnelle et d'actionsciblées dans ce domaine <strong>de</strong> nombreux errements ont été signalés à la mission dansplusieurs services importants, voire vitaux pour le bon fonctionnement <strong>de</strong>l'administration et pour le succès <strong>de</strong> toutes les réformes entreprises <strong>de</strong>puis quelquesannées.Il semble enfin, toujours compte tenu du contexte général du pays, que peu <strong>de</strong> sanctionssoient intervenues pour corriger les comportements anormaux ; les chiffres signalés parl’Inspection <strong>de</strong>s services sont à cet égard très peu significatifs et peut-être incomplets.Cette situation exceptionnelle peut être comprise dans <strong>de</strong>s circonstances égalementexceptionnelles ; avec le retour progressif à une situation normale il conviendra <strong>de</strong> semontrer plus particulièrement vigilant dans ce domaine.9.2 Difficultés• Au nombre <strong>de</strong>s principales difficultés il convient <strong>de</strong> s'attar<strong>de</strong>r sur lescomportements constatés d'un certain nombre <strong>de</strong> jeunes agents (pour certains passi jeunes) entrés dans l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ces trois <strong>de</strong>rnières années àl'occasion <strong>de</strong> recrutements très significatif d'agents d'exécution. Les motivations<strong>de</strong> ces jeunes et moins jeunes agents apparaissent relativement inquiétantes.Ils sont entrés dans l'administration à une pério<strong>de</strong> difficile et ont la chanced'obtenir un emploi sûr et bien rémunéré alors que <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong>jeunes sont sans emploi dans le pays, mais il semble que leurs motivations etleurs attentes en rentrant dans l’administration soient d'une autre natureque celle <strong>de</strong> servir leur pays. Le recrutement ayant été opéré par la fonctionpublique directement, sans tenir compte <strong>de</strong>s besoins spécifiques <strong>de</strong>l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s emplois dansl'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong>, il n'est pas certain que toutes les précautionsnécessaires aient été prises et il n'est pas impossible non plus que certainescandidatures aient pu bénéficier « d’un petit coup <strong>de</strong> pouce ».• L'entrée en masse <strong>de</strong> ces jeunes agents dans certains services a déjà provoqué<strong>de</strong> nombreuses difficultés, notamment au sein <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> la subdivision<strong>de</strong> l’écor au port d'Abidjan qui compte un très grand nombre d'agents. Dansce service ces jeunes agents se sont faits remarquer à la fois par leurabsentéisme et leur très faible niveau <strong>de</strong> respect <strong>de</strong> la hiérarchie, voire leurdésobéissance caractérisée. De plus ils ont créé au sein <strong>de</strong> l'administrationune sorte <strong>de</strong> syndicat/groupe <strong>de</strong> pression qui n'a pas hésité à entreprendre<strong>de</strong>s démarches activistes, menaçantes et agressives à l’égard <strong>de</strong>s plus hautesautorités <strong>de</strong> l'administration ;• Ces mêmes agents affectés dans d'autres services également sensibles, comme parexemple dans les services <strong>de</strong> la visite, se laissent aller à <strong>de</strong>s pratiques carrémentinadmissibles comme celle par exemple <strong>de</strong> l'échantillonnage systématique lors <strong>de</strong>sopérations d'ouverture, <strong>de</strong> dépotage et <strong>de</strong> visite <strong>de</strong>s conteneurs ;83


• Au sein <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s ces mêmes agents procè<strong>de</strong>nt dans une relative impunité àl'établissement <strong>de</strong> barrages irréguliers et improvisés en tous lieux à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>matériels inadéquats, comme <strong>de</strong>s pneus usagés, <strong>de</strong>s pierres et <strong>de</strong>s barres <strong>de</strong> boisen guise <strong>de</strong> herses, qui leur permettent <strong>de</strong> soumettre les usagers à <strong>de</strong> multiplestracasseries et à un véritable « racket » abondamment dénoncé par lestransporteurs et les populations <strong>de</strong> voyageurs. Cette situation paraît assez gravecar elle concerne un nombre relativement important <strong>de</strong> nouveaux agents qui ontsuccédé aux aînés et qui vont également être redéployés sur l'ensemble duterritoire national ; cette situation porte en elle le germe <strong>de</strong> graves risques <strong>de</strong>dérapage ainsi que d'inci<strong>de</strong>nts avec les populations qui pourraient ne plusaccepter ces types <strong>de</strong> comportement après toutes les difficultés déjà endurées<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années. Dans certains pays ces abus répétés ont engendré <strong>de</strong>sinci<strong>de</strong>nts d'une rare gravité tels que le lynchage public <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> ou encore le saccage <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong> l’administrations par exemple,l'administration étant jugée responsable <strong>de</strong>s errements <strong>de</strong>s ses agents ;• La pério<strong>de</strong> conflictuelle en Côte d'Ivoire n'a pas permis <strong>de</strong> résoudre le problème<strong>de</strong>s mauvais comportements au sein <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et il semblequ'un nombre limité <strong>de</strong> sanctions ait été pris. Cette situation exceptionnelle peutd'une certaine façon encourager les agents aux motivations incertaines à ne pasrespecter les règles, voire à s’en affranchir complètement en l'absence <strong>de</strong> valeurexemplaire <strong>de</strong> comportement. La culture <strong>de</strong> l'impunité à généralement <strong>de</strong>sconséquences dévastatrices sur les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s services parl’effet d’entraînement et d'imitation qu'elle provoque chez l'ensemble <strong>de</strong>sagents ;• Une certaine forme <strong>de</strong> « jusqu'au-boutisme » semble s’être installée chez certains<strong>de</strong>s jeunes agents compte tenu à la fois <strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> sanctions et <strong>de</strong> l'obtentiond’avantages significatifs tels que <strong>de</strong> nouvelles primes ou encore <strong>de</strong>s affectationsnouvelles obtenues à la suite <strong>de</strong> comportements anormaux ;• La hiérarchie immédiate au contact <strong>de</strong> ces nouveaux jeunes agents sembleégalement avoir été prise au dépourvu par ces comportements inconnus dansl'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ou d'une ampleur inédite et inhabituelle ; enconséquence les mesures adéquates n’ont peut être pas été prises suffisamment tôt,ce qui a permis à ces jeunes agents <strong>de</strong> s'installer dans <strong>de</strong>s comportementsanormaux <strong>de</strong>venus en quelque sorte la règle pour eux ;• Il semble également que les signalements effectués par la hiérarchie <strong>de</strong>proximité n'aient pas été suivis d'effets, ce qui a eu pour conséquence : <strong>de</strong>démotiver la hiérarchie immédiate, <strong>de</strong> conforter les jeunes agents dans leurserrements et <strong>de</strong> perturber également les bons agents qui découvraient qu'ilétait possible <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong>s règles sans courir <strong>de</strong> grands risques.84


9.3 Recommandations La « pause <strong>de</strong>s réformes techniques » doit également constituer une véritableopportunité pour remettre à plat, avec les opérateurs, l'ensemble <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong>dédouanement et pour i<strong>de</strong>ntifier les anomalies ou insuffisances <strong>de</strong> cesprocédures qui peuvent provoquer <strong>de</strong>s anomalies <strong>de</strong> comportement, cettepause en i<strong>de</strong>ntifiant les situations anormales doit remettre la déontologieprofessionnelle à sa juste place dans les enjeux douaniers à venir ; Une nouvelle priorité doit donc être accordée officiellement à la remise enordre déontologique au sein <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et appuyée parles plus hautes autorités politiques et administratives ; cette priorité doit êtreclairement affichée et doit s'accompagner d'un certain nombre d'actionsvisant à mettre en avant les bons comportements éthiques et à informer lesagents d'un retour à une discipline exigeante ; Cette relance <strong>de</strong> la déontologie professionnelle et <strong>de</strong> la lutte contre la corruption etses errements est d'autant plus facile qu'elle bénéficie d'un contexte spécifique <strong>de</strong>nombreuses dispositions financières favorables déjà prises pour les agents et <strong>de</strong> lapromulgation prochaine d'un nouveau statut conférant encore <strong>de</strong>s avantagesfinanciers supplémentaires aux agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ; Compte tenu <strong>de</strong> ce contexte salarial et in<strong>de</strong>mnitaire très favorable mis en place ces<strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong>s efforts doivent normalement pouvoir être <strong>de</strong>mandés auxagents en termes <strong>de</strong> comportement ; La relance <strong>de</strong> la déontologie professionnelle <strong>de</strong>vra s'accompagner <strong>de</strong> nombreusesactions <strong>de</strong> formation continue au bénéfice notamment <strong>de</strong> l'encadrement et <strong>de</strong>sagents d'exécution, <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>vront également être entreprises dans ledomaine <strong>de</strong> la formation initiale afin <strong>de</strong> renforcer la bonne compréhension <strong>de</strong>srègles <strong>de</strong> comportement qui s'imposent dans l'exercice <strong>de</strong>s fonctions ; Des actions <strong>de</strong>vront également être entreprises en direction <strong>de</strong>s opérateurséconomiques et en particulier <strong>de</strong>s commissionnaires en douane afin qu'ilssoient associés et sensibilisés à cette démarche et qu'ils la relaient auprès <strong>de</strong>l'ensemble <strong>de</strong> leurs personnels ; les commissionnaires en douane serontnotamment sensibilisés aux conséquences <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong>s « courtiers» auxquels ils ont recours dans certains cas ; Des instructions spécifiques seront adressées aux cadres <strong>de</strong> la hiérarchie pourreprendre en main les agents qui s'écartent du droit chemin et pour leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rd'organiser <strong>de</strong>s cycles locaux <strong>de</strong> conférences professionnelles adaptés auxcontextes <strong>de</strong>s services sous leur responsabilité ; Outre cette action <strong>de</strong> sensibilisation et <strong>de</strong> formation il apparaît égalementindispensable <strong>de</strong> préparer un mémorandum à l'attention <strong>de</strong>s plus hautes85


autorités <strong>de</strong> l'État et <strong>de</strong>s Ministres concernés pour leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l'arrêt <strong>de</strong>srecrutements inconsidérés ne tenant pas compte <strong>de</strong>s besoins spécifiques <strong>de</strong>l'administration <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> ; cette démarche <strong>de</strong>vrait être facilitée parl'adoption du nouveau statut qui déterminera très précisément lescaractéristiques <strong>de</strong>s emplois douaniers ; A l'occasion <strong>de</strong>s prochains recrutements <strong>de</strong>s enquêtes approfondies <strong>de</strong> moralitépourraient être menées sur l'ensemble <strong>de</strong>s candidats aux épreuves <strong>de</strong> recrutementafin <strong>de</strong> pouvoir écarter les personnes les moins recommandables, <strong>de</strong> même un testspécifique <strong>de</strong> personnalité pourrait être effectué à l’occasion <strong>de</strong>s épreuves orales ; Des poursuites <strong>de</strong>vraient être systématiquement engagées à l'égard <strong>de</strong>sagents et <strong>de</strong>s opérateurs les plus répréhensibles dans le domaine <strong>de</strong> ladéontologie afin <strong>de</strong> signifier à l'ensemble <strong>de</strong>s personnels et opérateurs que la« récréation » est terminée ; Dans cette optique et afin <strong>de</strong> reprendre progressivement en main la situation lagradation <strong>de</strong> la répression <strong>de</strong>vra être respectée et <strong>de</strong>s avertissements préalables<strong>de</strong>vront être adressés à tous les agents faisant l'objet d'observations <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> lahiérarchie ; afin d'éviter l'absence <strong>de</strong> transition dans ce domaine il convient <strong>de</strong>favoriser dans un premier temps la sensibilisation et les sanctions <strong>de</strong> premierniveau (blâme, avertissement etc.) ; Après cette phase <strong>de</strong> sensibilisation et d’avertissement, qui <strong>de</strong>vra notammentattirer l'attention <strong>de</strong> tous les agents sur les avantages financiers conséquentsaccordés par l'État, sur les avantages à venir au travers du nouveau statut etsur les attentes <strong>de</strong> l'État, <strong>de</strong>s autorités et <strong>de</strong>s citoyens en retour du traitementaccordé, quelques sanctions exemplaires pourraient être prises pour les cas lesplus graves ; Cette politique pourrait être complétée par une publication systématique <strong>de</strong>ssanctions, par affichage, par la publication dans le journal professionnel <strong>de</strong>s<strong>douanes</strong> et éventuellement par l'insertion dans les journaux d’avis aux usagers etau public pour les cas les plus graves ; De même il conviendrait <strong>de</strong> sensibiliser les citoyens au signalement <strong>de</strong>scomportements répréhensibles <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> et d'amplifier la publicitédéjà donnée au numéro vert par un affichage dans le plus grand nombre <strong>de</strong>lieux possible et surtout dans tous les bureaux <strong>de</strong> douane et points <strong>de</strong> passage,mais également <strong>de</strong> faire connaître publiquement les suites données auxsignalements les plus graves afin que ces procédures acquièrent une véritablecrédibilité auprès du grand public ; Enfin le contexte du redéploiement <strong>de</strong>s services sur l'ensemble du territoire exige<strong>de</strong>s instructions fermes à la hiérarchie pour maîtriser le retour et l'installation <strong>de</strong>sagents dans les zones précé<strong>de</strong>mment occupées par les rebelles ; ces instructions86


insisteront notamment sur la nécessité d'exercer un contrôle rapproché <strong>de</strong>s agentsd'exécution, un contrôle quotidien qui se traduise par une notation conforme auxcomportements ; Les services <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s redéployés <strong>de</strong>vront faire l'objet d'une attentionparticulière et dans un premier temps il conviendrait d'éviter les services troplongs ou peu encadrés qui constituent une porte ouverte aux libres comportementset aux abus éventuels ; dans ce contexte les services <strong>de</strong>vront être raccourcis et lespoints d'apparition <strong>de</strong>vront être plus fréquents et rigoureusement respectés afin <strong>de</strong>pouvoir pointer régulièrement l’activité <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s sur le terrain ; La mise en place <strong>de</strong> grilles <strong>de</strong> surveillance prévoyant les services à l'avance(connues <strong>de</strong>s seuls responsables) <strong>de</strong>vrait permettre à la fois assurer une couvertureplus efficace du territoire national et un contrôle plus serré <strong>de</strong>s agents ; Ces <strong>de</strong>rnières dispositions apparaissent d'autant plus indispensables qu'ellespermettraient d'offrir aux pays voisins, dans le cadre du transit communautaire, <strong>de</strong>bien meilleures conditions <strong>de</strong> passage qui seraient autant d'avantageséconomiques et <strong>de</strong> compétitivité pour les corridors ivoiriens ; Toutes ces dispositions ne sont cependant valables que si <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> mêmenature sont entreprises dans toutes les administrations concourant à lasécurité <strong>de</strong>s flux du commerce international ; dans ce contexte les <strong>douanes</strong>ivoiriennes pourraient jouer un rôle moteur et exemplaire et renforcer lacoordination avec tous les services concernés.87


ANNEXE 1 – Programme <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> diagnostic <strong>de</strong> l’O.M.D en Côte d’ivoire du18 avril au 3 mai 2007Dates Horaires Activités LieuMercredi18/04/0718 H19 HArrivée <strong>de</strong> la mission en provenance <strong>de</strong> Paris.Transfert et logement à l’hôtel SOFITEL.AbidjanJeudi19/04/0709 H10 HRencontre avec le Directeur Général.Rencontre avec le Directeur Général et l’ensemble <strong>de</strong>smembres du Conseil <strong>de</strong> Direction.Abidjan13 HDéjeuner avec le Directeur Général, lesAccompagnateurs <strong>de</strong> la mission et le Directeur <strong>de</strong>sMoyens Généraux.15 HRéunion technique avec le Directeur <strong>de</strong>s MoyensGénéraux et ses Sous Directeurs.17 HRéunion technique avec le Directeur <strong>de</strong>s RessourcesHumaines et ses Sous Directeurs.Vendredi20/04/079 HRéunion technique avec le Directeur <strong>de</strong> la Législation etdu Contentieux et ses Sous Directeurs.Abidjan11 H 30Réunion technique avec le Sous Directeur <strong>de</strong>s EnquêtesDouanières et ses Collègues Sous Directeurs.14 HRepas avec les accompagnateurs.15 HRéunion technique avec le Sous Directeur àl’Informatique, le Directeur <strong>de</strong>s Statistiques et leDirecteur du Recouvrement.19 H 30Sortie organisée par les Collègues Ivoiriens.88


Samedi21/04/0710 HRencontre avec le Directeur Régional d’Abidjan Nord etles services <strong>de</strong> surveillance du port d’Abidjan ; visite dusite d’installation du scanner et discussion avec lesresponsables du bureau, visite d’un service d’écor auterminal à conteneurs <strong>de</strong> Vridi.Port d’Abidjan13 H 30Repas avec les accompagnateurs.Dimanche22/04/079 H11 H 30Départ pour la frontière ivoiro-ghanéenne, trajet <strong>de</strong> 170kms.Arrivée au bureau frontière <strong>de</strong> Noé. Discussions avec leChef <strong>de</strong> Bureau et ses Collaborateurs. Visite du chantier<strong>de</strong>s futures installations.Abidjan- Noé12 H 30Repas avec le Chef du Bureau et les accompagnateurs àson domicile.14 H 30Retour vers Abidjan via Bassam.Lundi 23/04/079 HInspection <strong>de</strong>s servicesAbidjan10 H 45Direction <strong>de</strong>s services extérieursVridi11 H 30Direction <strong>de</strong>s services douaniers d’AbidjanAbidjan12 H 30Repas avec les accompagnateurs14 H 3017 HBureau d’analyse et <strong>de</strong> gestion du risqueBureau <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s marchandisesAbidjan plateau Immeuble<strong>de</strong> la BIVACMardi 24/04/079 HSous direction <strong>de</strong>s régimes économiquesAbidjan Vridi11 H 30Bureau <strong>de</strong> Vridi pétrolesVridi13 HRepas avec les acompagnateursMarcory15 H 18 h 30Réunion avec les opérateursImmeuble SDV SAGATreichvilleMercredi25/04/078 h 30à13 HRencontre avec le Ministre du Plan et le Ministre <strong>de</strong>l’Economie et <strong>de</strong>s Finances.Rencontre avec le Représentant Rési<strong>de</strong>nt du FMI àAbidjanAbidjan plateauAbidjan plateau89


13 H 15Repas avec les accompagnateursAbidjan plateau15 HRencontre avec le Poste d’Expansion Economique <strong>de</strong>l’Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> FranceAbidjan plateau16 HRencontre avec un administrateur <strong>de</strong> la délégation <strong>de</strong>l’Union européenne en Côte d’IvoireAbidjan plateauJeudi26/04/078 H 30Rencontre avec les responsables du bureau <strong>de</strong> la BIVACà AbidjanAbidjan plateau10 HVisite <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> la direction d’Abidjan sudPort BouetVisite <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’aéroport international HouphouëtBoigny. Opérations commerciales et services <strong>de</strong>surveillance.13 H 30Repas avec les responsables du bureau <strong>de</strong> douane <strong>de</strong>l'aéroport et avec les accompagnateurs.15 HVisite du bureau <strong>de</strong>s <strong>douanes</strong> du guichet uniqueautomobile.20 H 30 Repas avec le Directeur Général et ses Collaborateurs AbidjanVendredi27/04/079 H30Rencontre avec les responsables <strong>de</strong> l'Office Ivoirien <strong>de</strong>sChargeurs (OIC)Abidjan12 HRepas avec les accompagnateurs.15 HModification <strong>de</strong>s dates <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> mission et recherche <strong>de</strong>place chez Air France.16 H 30Travaux <strong>de</strong> rédaction à l'hôtel.Samedi28/0407Libre : Rédaction du rapport <strong>de</strong> la mission par l’expertRepas avec les accompagnateursDimanche29/04/07Libre : Rédaction du rapport <strong>de</strong> la mission par l’expertRepas avec les accompagnateurs90


Lundi30/04/07 Rencontre avec le Directeur Général <strong>de</strong> 9 h 30 à10 h 45Rencontre avec le Directeur <strong>de</strong> Cabinet du Ministre <strong>de</strong> l’Economie et <strong>de</strong>s FinancesPrévue à 15 H, reportée à 17 HDîner avec le Directeur Général et ses Collaborateurs du Conseil <strong>de</strong> Direction audomicile du Directeur Général <strong>de</strong> 20 H à 22 H 30Mardi01/05/07Libre : Repos et Rédaction du rapport <strong>de</strong> la mission par l’expertMercredi02/05/07Libre : Rédaction du rapport <strong>de</strong> la mission par l’expertEntretien <strong>de</strong> 9 H à 11H avec un journaliste <strong>de</strong> Fraternité MatinRepas avec <strong>de</strong>s représentants d’une société <strong>de</strong> service etl’ancien Directeur Général <strong>de</strong>s Douanes du SénégalJeudi03/05 :07Libre : Rédaction du rapport <strong>de</strong> la mission par l’expertRemise <strong>de</strong> la Médaille d’Honneur <strong>de</strong>s Douanes <strong>de</strong> Côte d’ivoireFin <strong>de</strong> la missionDépart pour l’aéroport à 19 H, vol Air France <strong>de</strong> 21 h 55 à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> Paris91

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