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bulletin - Société Botanique du Centre-Ouest

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238 G. OCHSENBEIN(Galium rotundifolium) régresse au profit <strong>du</strong> saxatile (Galium saxatile ssp. saxatile),l'aspérule reine des bois (Galium odoratum) se raréfie, la surelle pain de coucou (Oxalisacetosella) subsiste. Aux trois fougères communes (Dryopteris fi/ix-mas, Dryopterisdilatata, Athyrium filix-femina) et à Polystichum aculeatum s'ajoute Thelypterislimbosperma. Grâce au climat frais et à la <strong>du</strong>rée de l'été ré<strong>du</strong>ite par la fonte tardivedes neiges, ralentissant et raccourcissant de nouveau l'activité biologique des verset des bactéries dans la décomposition des matières végétales, ce type de hêtraiepeut monter jusque sous les crêtes, vers les sommets. Avec l'alouchier (Sorbus ariassp. aria), le sorbier des oiseaux (Sorbus aucuparia ssp. aucuparia) et le sorbier deMougeot (Sorbus mougeotii), le sureau à grappes (Sambucus racemosa) et le saulemarsault (Salix caprea) constituent le cortège ligneux le plus résistant autour desbosquets de hêtres rabougris des Hautes Chaumes. A remarquer sur les pentes, sousces crêtes presque régulièrement raides <strong>du</strong> côté alsacien, la courbure singulière destroncs d'arbres, surtout des hêtres et des frênes, au-dessus <strong>du</strong> sol, vers la déclivité: elle est <strong>du</strong>e à la pression des couches de neige plus ou moins glissantes, qui s'estexercée sur ces arbres lors de leur jeunesse.Il - Prairies naturelles, pâturages des landes et hautes chaumes.En dehors de la strate ligneuse, se présente surtout la végétation subalpine caractéristique.A cette occasion, il ya lieu de noter le climat particulièrement rude desVosges, puisqu'ailleurs, dans les hautes montagnes, il faut monter à une altitudesupérieure d'au moins 1000 m pour retrouver les mêmes conditions. C'est qu'avecune altitude relativement ré<strong>du</strong>ite, même pas 1 500 m, les crêtes vosgiennes orientéespar suite <strong>du</strong> plissement varisque puis hercynien sud-sud-ouest/nord-nord-est,exposent, et cela sur toute leur longueur, leurs flancs comme premiers obstaclesaux intempéries toujours d'origine atlantique, alors qu'ailleurs, à pareille altitude,on se trouve encore à l'abri de massifs plus élevés ou derrière d'autres chaînes quiforment bouclier. Toutefois, ces rigueurs sont loin d'être permanentes. Les conditionssubatlantiques déjà mentionnées créent, par effet de foehn fréquent, de trèsbrutales alternances avec réchauffement et dégel en hiver. Les « sentiers de vaches »horizontaux, parallèles, comme les marches d'un escalier, <strong>du</strong>s à la solifluxion, et lesbuttes sur les hautes chaumes, <strong>du</strong>es à la cryoturbation, en sont les résultats-témoins.Par ailleurs, ces hautes chaumes qui confèrent aux Vosges leur caractère si pittoresque,ne présentent plus l'aspect originel. Il y a bien eu une calvitie naturelle surtous les sommets dépassant les 1 300 m, mais on discute encore quant à son éten<strong>du</strong>esur les hautes chaumes dégagées aujourd'hui e'n dessous. L'analyse pédologiquedes sols donne des renseignements précieux, encore que, sous des conditionsanciennes souvent différentes, leur évolution l'était éventuellement aussi. Mais detoute manière ce furent les fermiers, dont la présence et l'activité se trouvent consignéesdès le Xe siècle, qui agrandirent par défrichage les chaumes primaires pourleurs besoins en pâturage d'une part et celui en bois de chauffage d'autre part. Ilsleur donnèrent ainsi leur large dégagement actuel, grâce auquel les espèces subalpines,confinées auparavant sur quelques sommets et sur leurs pentes dégagées,purent connaître une plus large extension.La zone de rupture de pente, avec ses ravins partiellement ombragés et ses cirquesde nivation, est la plus représentative. La visite <strong>du</strong> pâturage autour et au-dessusde l'ancienne ferme, aujourd'hui ruinée, <strong>du</strong> « Pferreywasen » en donnait un exemple.Les composantes de l'Adenostylo-Cicerbitetum, déjà signalées pour la hêtraieavec son Ulmo-AceT8tum, s'y retrouvent toutes, sauf Anthriscus nitida (= A. a/pes-

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