Plan Lumière de la Région de Bruxelles-Capitale

Plan Lumière de la Régionde Bruxelles-Capitale

PréfaceA la tombée de la nuit, d’innombrables lumières se mettent à éclairerla Région de Bruxelles-Capitale. Un bon éclairage dans une grande villecomme Bruxelles est d’une valeur inestimable. Il détermine en grandepartie la viabilité et l’identité de notre ville. Il est donc dans l’intérêt denotre région et de ses habitants d’accorder une attention suffisante à untel éclairage, qui se doit d’être attractif.L’éclairage de nuit et la scénographie sont non seulement importantspour le sentiment de sécurité, mais également pour la perception deBruxelles. La sécurité routière, la convivialité, la qualité et la fonctionnalitéurbaine : voilà des critères dont nous devons tenir compte dans notre choixd’éclairage pour nos voiries régionales, nos bâtiments remarquables, lescours d’eau et les espaces publics en Région de Bruxelles-Capitale.De dispositifs d’éclairage purement fonctionnels, qui illuminent nos rues etvoiries fidèlement depuis des années, nous évoluons aujourd’hui vers unenouvelle génération d’éclairage public, mieux intégré à l’environnementet qui, en outre, produit une lumière plus agréable. Bref, un éclairage quirenforce la visibilité des points forts de notre Ville-Région.Je me réjouis de pouvoir présenter ce "Plan Lumière 2012 pour la Région deBruxelles-Capitale" en tant que Ministre bruxelloise des Travaux publics et desTransports. Le Plan Lumière constitue un inventaire de l’éclairage existant dansnotre Région, tout en proposant une vision d’avenir réaliste pour l’éclairage denuit de nos voiries régionales, bâtiments et espaces publics.La description précise et la fixation de stratégies pionnières et de possibilitésinnovantes ont conduit à de nouvelles considérations sur l’éclairage public.Il convient à présent de mettre en œuvre, dans le futur, cette connaissanceet, en matière d’éclairage, de donner un nouveau souffle à nos rues, ouplutôt d’y insuffler une nouvelle dynamique lumineuse!Brigitte Grouwels.Ministre bruxelloise des Travaux publics et des TransportsINTRODUCTION 3Pourquoi un Plan Lumière ?LA COMPREHENSION DE L’EXISTANT 5Analyser le paysage I Analyser les usages I Analyser l’éclairageLES OBJECTIFS 13Dix mesures pour un Plan Lumière durablepourquoi un plan lumière ?INTRODUCTIONLE PLAN LUMIERE 15Proposer un nouvel éclairage public I Accompagner par une scénographie nocturneAUJOURD’HUI ET DEMAIN 27S’appuyer sur les premières réalisations I Développer de nouvelles stratégiesUn Plan Lumière permet de poser un diagnostic détaillé et complet de tout le parc d’éclairage et de mettre en place une programmation concertéedes futures opérations lumière, tant en ce qui concerne l’éclairage public des voiries que les illuminations. Il réunit une somme d’informations et derecommandations qui cernent les enjeux techniques, conceptuels, économiques et réglementaires de l’éclairage urbain à Bruxelles.Le Plan Lumière est aussi et surtout un plan de gestion pour les autorités publiques dont l’application créera une "identité nocturne" pour le territoirede la Région de Bruxelles-Capitale.3

La nuit la moitié de l’annéeLes villes ne vivent pas que le jour. Dans nos régions, la durée dela nuit varie entre sept heures en été et seize heures en hiver.Lire une ville la nuit, c’est redécouvrir ses lignes de force, sagéographie, ses lieux clés. Cela permet un autre regard, plusaiguisé sur certains aspects, plus allusif sur d’autres, nous révélantainsi l’essentiel.Un Plan Lumière particulierLe Plan Lumière de la Région de Bruxelles-Capitale a ceci de particulier qu’il s’attache àémettre des recommandations pour les grandes voiries pénétrantes ou les radiales traversantdes territoires communaux (voiries souvent de grand trafic automobile mais presque toutesbordées d’habitations). Le travail de concertation avec les communes est donc capital,d’autant plus que nombre d'entre elles disposent ou élaborent leur propre Plan Lumière.LA COMPREHENSIONDE L’EXISTANTUn nouveau Plan Lumière dans lacontinuité du Plan Lumière de 1997En 1997, la Région de Bruxelles-Capitale lançait son premier PlanLumière, réalisé par l’association momentanée Concepto et Art andBuild. Aujourd’hui, 15 ans après, l’étude de 1997 fournit une base solidepour développer les nouvelles recommandations.Son analyse paysagère, diurne et nocturne est de qualité et il nes’agit donc pas de tout recommencer, mais bien d’actualiser ce planen fonction des nouvelles réflexions sur l’urbanisme lumière et lesdéveloppements technologiques.Vers une nouvelle génération dePlan LumièreAujourd’hui, une nouvelle ligne se dessine dans les réflexions sur lalumière urbaine. Les analyses et propositions purement urbanistiques,basées seulement sur des notions d’axes et de patrimoines évoluentvers des études plus holistiques prenant en compte la réelle complexitéde la ville et de ses usages, mais aussi la réflexion sur le durable.Le Plan Lumière de la Région de Bruxelles-Capitale s’intègre complètementdans cette dynamique.StructureCette brochure débute par la compréhension de l’existant à travers l’analyse de l’histoire,du paysage, des usages et de l’éclairage public. Ensuite, après définition des objectifs àatteindre, elle présente de manière synthétique les grands axes du Plan Lumière : despropositions pour l’éclairage public des voiries sont complétées par toute une scénographienocturne des points de repère. Elle se conclut par une réflexion sur l’avenir du Plan Lumière,en s’appuyant sur les premières réalisations et en développant de nouvelles stratégies.Dans ce chapitre :Analyser le paysage ........................................................................................................................................ p. 7Analyser leS usages ........................................................................................................................................ p. 8Analyser l’éclairage ..................................................................................................................................... p. 104 5

La compréhension del’histoire de la ville etde la constitution de sestracés au fil des sièclesest fondamentale àl'élaboration de touteétude urbanistique.La lumière ne fait pasexception.Les recommandations en matièred’éclairage public reposent, en partie,sur cette trame historique. Cinqpériodes, depuis la ville médiévalejusqu’à notre ville contemporainesont analysées sous l’angle de leursdéveloppements progressifs (réseaux,enceintes, repères,...).L’évolution de la structure urbaineà Bruxelles de 977 à nos jours:a. La formation de la villemédiévale (977 à 1357)b. De la ville médiévale à la villebaroque (1357 à 1777)c. De la ville industrielle à la villebourgeoise (1777 à 1894)d. La ville moderne(1894 à 1930)e. La ville contemporaine(1930 à 1980)Carte topographique et hypsométrique de Bruxelles et ses environs par J. Huvenne, 1858 - Collection MRBC – DMS.Analyser le paysagePour mieux comprendre sa spécificité, le territoire régional a étéanalysé sous le prisme de 4 thèmes : les perspectives et points de vue,la trame verte, la trame bleue et le chemin de fer.Le chemin de ferBruxelles sans sa jonction Nord-Midi ne serait pasBruxelles. Aujourd’hui, on peut voir un début demise en lumière avec, notamment, le dessous dupont de chemin de fer de la Gare du Midi éclairéen LED’s rouges. Mais les initiatives restent peunombreuses et une grande partie de ce patrimoinepeut encore être mise en valeur. D’autres projetsd’illumination des infrastructures de chemin defer ont donc été lancés.LED : Light Emitting Diod en anglais ou DiodeElectroluminescente, source de lumière de plusen plus utilisée pour des applications d’éclairageextérieur et en pleine évolution.Les perspectives et points de vueLe relief de Bruxelles, constitué de collines et de vallées, est unélément essentiel à prendre en compte.La trame verteBruxelles est avant tout une ville où le "vert" est omniprésent. Mettreen exergue ce "vert en ville" est primordial et, dans cette perspective, lalumière est un outil intéressant. Aujourd’hui, plus d’une quarantained’espaces verts sont illuminés par Bruxelles Environnement.L’éclairage de ces parcs est mis en œuvre selon certaines lignesdirectrices suivant les différentes catégories de parcs : les parcsanciens sont illuminés par des luminaires historiques, les parcs"paysagers" sont équipés de projecteurs éclairant certains arbres, lesparcs "ruraux" ont des modèles équipés de mâts en bois, et les parcs"contemporains" bénéficient de solutions plus actuelles.En complément de ces illuminations existantes, le Plan Lumièrepropose un accent sur les parcs bordant les voiries régionales.La trame bleueBruxelles souffre de son manque de reconnaissance du "bleu" avecle canal trop bas et la Seine voûtée. Toutefois des projets sont lancéspour remettre en valeur cette trame bleue et en particulier les diverscours et plans d'eau de surface existants.Aujourd’hui, le fossé sombre du canal est atténué et structuré parl’illumination de différents ponts : le pont des Armateurs et le pont deManchester, projetés dans le cadre du Masterplan du Port de Bruxelleset les ponts Sainctelette, Petit-Château et Porte de Flandre projetéspar Bruxelles Mobilité pendant l’étude du Plan Lumière. L’éclairagepublic de ses rives est également en cours de renouvellement avecles grands projets de la Petite Ceinture Ouest. Par ailleurs, certainesfontaines sont illuminées mais sans vision d’ensemble.67

Analyser les usagesLégendeDeux exemples de cartes des "tempsde la nuit" : celle de la tombée de la nuitet celle du coeur de la nuit.Exemple A : entre 17h et 21hExemple B : entre minuit et 5hOn remarque une activité assez constante tout aulong de la nuit. Mais, au fur et à mesure que la nuitavance, les activités se concentrent plus dans lepentagone et ses alentours, dans les catégoriesrestaurants de nuit et services de santé.MuséesMusées, ouverture nocturne saison 2005RestaurantsMagasins de nuitCentres hospitaliersOffre sociale et de santé à BruxellesLes temps de la nuitCartographieSi le Plan Lumière de la Région de Bruxelles-Capitale fait partie de cette nouvelle générationde Plans Lumière évoquée en introduction, c’est parce qu’il se base, à plusieurs niveaux, surla perception de ses usagers et sur l’analyse de leurs pratiques. L’attention est portée auxgens qui vivent la ville, plutôt qu’à une "cité spectacle". Prendre le pouls de la ville est parfoisdifficile à une échelle régionale, mais des études sur les nouvelles pratiques nocturnes existentet le Plan Lumière les intègre pour y répondre par une lumière plus adaptée. A l’occasion del’édition 2004 de la Nuit Blanche, un observatoire de la nuit a été mis en place au sein de l’asblBruxelles International Tourisme et Congrès. Cet observatoire réunissant des chercheurs,des représentants des secteurs du transport, de l’Horeca, de la santé, des organisateurs desoirée, du monde économique et du secteur touristique, a analysé les pratiques nocturnes.Des cartes, inspirées de cette étude, ont été créées pour représenter lesdifférents temps de la nuit. Ces temps, au nombre de quatre en hiver, seréduisent à deux en été (les temps 1 et 4 ci-dessous sont les "temps d’hiver").Temps 1 - de 17h00 à 21h00 : heures des sorties d’écoles et de bureaux et desactivités extrascolaires.Temps 2 - de 21h00 à 00h00 : heures des sorties au restaurant, au cinéma,...Temps 3 - de 00h00 à 5h00 : heures des sorties dans les bars et les boitesmais aussi des activités qui couvrent toute la nuit (hôpitaux,...).Temps 4 - de 5h00 à 8h00 : heures des départs à l’école et au bureau.AB89

Analyser l’éclairageLa base de donnéesPour fonder le nouveau Plan Lumière sur des bases solides et en assurer la pérennité, la Région deBruxelles-Capitale a élaboré une nouvelle base de données reprenant, pour tous les points lumineuxgérés par la Région, les informations comme le type de source, la température de couleur, la puissancede la source, la hauteur de feu, le type d’implantation,…Cette base de données informatique permet de connaître tous les modèles de luminaires utilisés etla puissance moyenne des installations, de déterminer les zones sur- ou sous-éclairées, de créer unecartographie détaillée des typologies d’éclairage,...La liaison entre la cartographie et la base de données proprement dite est complète et devient unoutil indispensable pour une meilleure gestion du parc d’éclairage public. Avoir une connaissanceen détails de la situation existante permet de déterminer avec plus de précision et de pertinence lesrecommandations en matière d’éclairage public. Cet outil qui rassemble toutes les informations demanière géoréférencée permet une analyse approfondie du parc installé en renseignant, pour chaquepoint lumineux, les informations énumérées ci-dessus.Le relevé des informations techniques a été réalisé au cours de l’hiver 2008/2009 mais des procéduressont mises en place afin qu’une mise à jour systématique se fasse lors des nouveaux projets.Modèles de luminaires : une grande disparitéOn compte près de 22.500 points lumineux sur le territoire régional, composés de près de 50 modèles différents. Un tel nombre rend complexe toute représentationcartographiée des différents types de luminaires.Ces modèles peuvent être repris sous deux grandes catégories : l’éclairage fonctionnel et l’éclairage urbain.L’éclairage fonctionnel reprend tous les luminaires conçus principalement dans le but d’éclairer la voirie de la manière la plus efficace possible et correspond surtout àdes luminaires utilisés pour l’éclairage de routes. Ce type de luminaires est typique des années 70 et 80.L’éclairage urbain correspond aux modèles conçus pour mieux s’intégrer dans un environnement urbain. Ils ont une photométrie étudiée pour la ville et produisent unelumière plus agréable. L’esthétique de ces luminaires est aussi généralement plus travaillée.Des sous-catégories, style "ancien" et style "contemporain", révèlent l’esthétique des luminaires. L’éclairage haut a été différencié de l’éclairage bas dans le but de lescartographier de manière plus lisible.Des installations relativement récentesLa majorité des installations datent d’après 1995,ce qui a induit une réflexion complexe pour le PlanLumière puisqu’une installation n’est amortiethéoriquement qu’au bout de 20 ans.Il en a évidemment été tenu compte et cette priseen considération de la situation existante a été unréel leitmotiv dans nos choix.Extrait de la base de données informatique del'équipement d'éclairage des voiries régionalesTempérature de couleur : la teinte de lumièred’une lampe peut être définie en termes detempérature de couleur. On peut établir troisgrande catégories : chaud (< 3 300 K), neutre (entre3 300 et 5 000 K) et froid (> 5 000 K).Photométrie : science de la mesure durayonnement lumineux sur base de la perceptionde ce rayonnement par l’œil humain. Unluminaire ou un environnement lumineux peutêtre caractérisé par une série de grandeursphotométriques telles que le flux lumineux(lumen), l’intensité (candela), l’éclairement (lux),la luminance (candela par m 2 ),…1011

Types de sources : tonalité majoritairement orangéeLes puissances : près de la moitié en 250 WLES OBJECTIFSIl existe 11 types de sources différentes installées sur le réseau des voiries régionales.Une grande majorité de points lumineux est équipée de lampes au sodium haute pression.Ces sources génèrent une lumière à tonalité orangée et offrent un indice de rendu de couleurrelativement faible, sauf pour les sources "sodium confort".Vestige d’une époque encore plus ancienne de l’éclairage fonctionnel, les lampes au sodiumbasse pression génèrent une lumière presque rouge et créent une ambiance lumineuse peuconfortable. Les installations d’éclairage public équipées de ce type de lampes devraientêtre remplacées en priorité.Le reste des sources génère une lumière plus blanche. Moins d’un quart du parc estconstitué de ce type de source.La mise en place de la directive européenne 2005/32/CE du Parlement européen et duConseil européen en matière d’écoconception applicable notamment aux luminaires etsources utilisées pour l’éclairage public, exige la suppression de certains types de sourcedans un futur plus ou moins proche. Cette directive a bien évidemment influencé nos choixpour l’avenir.Parmi les conséquences de cette directive :- les sources au mercure, très énergivores, disparaîtront du marché européen en 2015 pourdes raisons environnementales ;- les sources à décharge de tous types (sodium haute et basse pression, ioduresmétalliques,…) devront atteindre des critères d’efficacité qui conduiront à bannir certainesd’entre elles d’ici 2017.Indice de rendu de couleur (IRC): capacité d’unesource à restituer les différentes couleurs du spectrevisible sans en modifier les teintes. Plus le spectre de lalumière émise par une source est "riche" en couleurs duspectre visible, meilleur sera l’IRC de cette source. L’IRCs’échelonne de 0 à 100. Un IRC de 100 correspond à lalumière du jour.Les hauteurs de feu : majoritairement au-delà de 9 mIl y a une proportion importante de luminaires installés à grande hauteur. Ces hauteursélevées ne sont à conserver que dans une minorité des cas (étant donné l’impact surla qualité de la lumière produite) : pour le Ring ou pour les entrées de ville.Tous les gabarits de voiries se retrouvent dans les voiries régionales,de la petite route de campagne aux autoroutes à haut trafic. C’estpourquoi, dans la base de données, il y a un large panel de puissancesde sources. Près de la moitié du parc est équipé de lampes de250 W et plus. Ces lampes correspondent généralement à un niveaud’éclairement et de luminance élevé et donc, potentiellement, à unepollution lumineuse importante.Un travail de réduction des puissances installées tout en conservantun niveau et une qualité de lumière suffisante (dans le respect desnormes en la matière) permettrait de réduire la puissance moyenneet donc la consommation électrique globale.L’implantation : majoritairement en unilatéralUne grande majorité des voiries est équipée de luminaires implantés enunilatéral. Mais de nombreux luminaires sont aussi implantés en bermecentrale; cela correspond à l’éclairage installé sur les larges boulevards. Enfin,une partie négligeable du parc est implantée en axial; les luminaires sontalors suspendus au-dessus de la voirie. Ces installations anciennes seront àremplacer en priorité, pour des questions de facilité d’entretien notamment.Dans ce chapitre :Dix mesures pour un plan lumière durable ........................................................................ p. 141213

Dix mesures pour un plan lumière durableAvant d'aborder le Plan Lumière proprement dit, il est important de définir ses objectifs. Les trois piliers du développementdurable (écologique, économique et social) interfèrent entre eux. En fonction des situations, on en privilégiera un plutôtqu’un autre. Une véritable approche durable est celle qui trouve un équilibre cohérent entre ces trois piliers.LE PLAN LUMIERE1 Un "plan des ombres" L’approche durable passe notamment par la diminution ou l’extinction de tout éclairage inutile. Un "plan des ombres", diminuant laconsommation totale du parc, s’intègre dans le Plan Lumière.Un luminaire respectueux de l’environnement nocturne en général et du ciel étoilé en particulier ne doit pas émettre sa lumière vers le haut.2 Des appareils adaptés Nos luminaires installés sont conçus pour éclairer ce qu'il faut éclairer, diffusant un minimum d'éclairage incident dans les ménages.L’utilisation de matériel plus efficace énergétiquement diminue la puissance des lampes et augmente ainsi le gain en consommation énergétique.3Des lampes efficacesLe choix des lampes est naturellement d’une importance capitale. Non seulement les lampes doivent répondre à une efficacité énergétiqueet une durée de vie suffisantes mais la qualité de la lumière produite doit être au rendez-vous. Les types de lampes doivent être choisis enfonction des priorités du projet considéré : fonctionnelles ou d’ambiance.Le Plan Lumière tient compte du parc existant. Il tient compte également des contraintes du terrain et propose donc une solution réaliste ne4 Une gamme restreinte nécessitant pas d’investissements trop importants, notamment en matière d’entretien. Par conséquent, le catalogue de luminaires proposédans le Plan Lumière comprend un nombre limité de modèles.5 Des solutions techniques Une mise en place progressive de dispositifs techniques tels que les ballasts électroniques ou les systèmes de télégestion (voir paragraphesuivant) est recommandée.6 Une bonne gestion Une solution technique permettant une gestion optimisée dans le domaine de l’entretien et de la gestion de l’éclairage public telle que la télégestion(système de transfert d’informations depuis chaque point lumineux vers un centre de contrôle) est à implémenter de manière plus systématique.7 Les normes Les normes européennes (EN 13 201) d’éclairage public seront appliquées pour les voiries régionales.Elles déterminent des niveaux minimum d’éclairement et de luminance pour les voiries en fonction de leur catégorie.8 La temporalité La temporalité dans l’allumage de l’éclairage public et des illuminations architecturales de monuments doit être envisagée au cas par cas.Dans la plupart des cas, l’intérêt touristique ou commercial des illuminations après une heure du matin devient négligeable.Les cahiers des charges des travaux doivent inclure des clauses environnementales prenant notamment en compte l’empreinte écologique totale dumatériel demandé, de la production au recyclage en fin de vie du produit. Ce bilan écologique s’appelle l’énergie grise. A l’heure actuelle, il n’existe9 Le cycle de production pas de normes européennes en matière d’énergie grise mais des critères de durabilité (l’Ecolabel de la Commission Européenne - www.ecolabel.eu)seront dans la mesure du possible exigés pour le matériel d’éclairage public.10Un éclairage bien penséDe manière générale, tout projet d’éclairage doit être étudié en fonction des trois piliers du développement durable. Un projet d’éclairage de qualitéveillera à utiliser le matériel adéquat, permettant notamment une consommation réduite et n’éclairant que ce qui doit être éclairé. L’étudeconsciencieuse de la position exacte de chaque point lumineux est indispensable : une lumière juste à l’endroit juste pour une qualité de vie améliorée.Membre de l’association internationale LUCI (Lighting Urban Community International), la Région de Bruxelles-Capitale a été une des 30 villes à signer, en juin 2011,la Charte de l’Eclairage Urbain : pour un développement durable de l’éclairage et à s’inscrire de ce fait dans une véritable démarche de réseau européen durable.http://www.luciassociation.org/luci-charter-on-urban-lighting.htmlDans ce chapitre :Proposer un nouvel éclairage public ...................................................................................... p. 16Les voiries ........................................................................................................................................................... p. 16Les places et lieux spécifiques .................................................................................................. p. 18Accompagner par une scénographie nocturne ............................................................ p. 19L’éclairage pérenne ............................................................................................................................... p. 19La topographie, la silhouette, les tours .................................................................... p. 20les commerces .............................................................................................................................................. p. 21La trame verte ............................................................................................................................................. p. 22La trame bleue .............................................................................................................................................. p. 23LES Infrastructures ............................................................................................................................... p. 24Les parcours cyclistes ....................................................................................................................... p. 25Les aménagements piétons ............................................................................................................. p. 25lumière événementielle .................................................................................................................... p. 261415

Proposer un nouvel éclairage publicLes voiriesLes critères de choix des modèles et de leur implantation, dépendentdes modèles existants et de l’âge de l’installation, de la configurationurbanistique des voiries et de l’histoire de la construction de la ville.Les recommandations du Plan Lumière sont illustrées sur le plan jointà cette brochure.Implantation : des hauteurs raisonnablesLes principes proposés pour l’éclairage des voiries pénétrantes sont :- du Ring aux portes de la Région: éclairage de type fonctionnel, hauteur de feu de± 12 mètres;- des portes régionales à la Moyenne Ceinture : éclairage fonctionnel ou urbain selonl’environ nement, hauteur de feu de ± 9 mètres;- de la Moyenne Ceinture à la Petite Ceinture : éclairage urbain, hauteur de feu de± 7 mètres.Les coupes : approche microLe choix des implantations se fait par la confrontation d’approches macro (plansd’ensemble) et micro (coupes permettant de voir le profil des rues). Des coupestypes ont été définies pour dix typologies représentatives de l’ensemble du territoire.Les coupes sont présentées en situation existante et ensuite en situation projetée,correspondant aux préconisations. Parfois seul un changement de source est visibleentre la situation existante et la situation projetée mais, la plupart du temps, il y a unchangement de hauteur et quelques fois de configuration.Modèles : une gamme restreinteUn catalogue de luminaires, basé sur les modèles existants, mais veillantà diminuer leur nombre (passage de plus de quarante modèles à unequinzaine de modèles pour le Plan Lumière 2012) permet de limiter lagamme, tant pour une bonne gestion du parc d’éclairage que pour unemeilleure compréhension de l’espace urbain. Cette gamme restreinte demodèles est adaptée aux voiries du XVIII e , XIX e , XX e siècle,...Le catalogue est classé selon trois catégories de modèles : fonctionnel,urbain ancien et urbain contemporain.Il prévoit également une quatrième catégorie appelée "espaces singuliers"qui regroupe toutes les places, espaces de respiration, où plus desouplesse est offert aux futurs concepteurs, tout en restant dans unegamme limitée.Le catalogue propose également des couples de modèles "haut/bas".Sources : une simplificationLe Plan Lumière étant amené à durer au moins 10 ans et l’évolution technologique étant rapide (surtout auniveau des sources), les recommandations portent sur un choix de température de couleur plutôt que sur unchoix de technologie.Le concept général est d’utiliser un blanc froid en périphérie, qui se réchauffe au fur et à mesure qu’onchemine vers le tissu plus dense du centre (de 4 000 à 3 000 K). Il est donc recommandé d’utiliser du 4 000 Kpour les voiries situées en dehors de la Moyenne Ceinture et du 3 000 K pour toutes les autres.Les diodes électroluminescentes semblent incontestablement être une solution d’avenir. Ses nombreuxavantages (durabilité, efficacité énergétique, facilité de dimming,…) et son constant progrès vers desperformances élevées sont indubitables. De plus, à ce jour, une grande majorité des nouveautés présentéessur le marché de l’éclairage public propose des luminaires équipés de LED’s.Mais cette technologie reste relativement jeune dans le domaine. Parmi les inconvénients, on peut citer unequalité de lumière encore inférieure aux lampes à décharge (problèmes d’éblouissement notamment), unedurée de vie encore théorique car très peu de luminaires LED’s ont été réellement testés aussi longtemps queles durées de vie annoncées, une empreinte écologique totale encore floue car le remplacement des sourcesen fin de vie implique dans la majorité des cas de remplacer le luminaire en entier,…La prudence est donc de mise dans notre transition des technologies "classiques" d’éclairage des espacespublics et voiries vers l’utilisation plus systématique de luminaires équipés de LED’s. L’utilisation de cettetechnologie est par contre tout à fait recommandée pour les projets d’illumination du patrimoine pour desraisons de facilité d’entretien mais aussi pour la possibilité de mettre en évidence certains détails grâce à lapetite taille de la source.Nous testons pour le moment un éclairage LED à plusieurs endroits sur les voiries régionales et nousétudions avec attention les résultats de nos installations mais aussi ceux d’installations d’autres intervenantsde l’éclairage public à Bruxelles ou ailleurs.Sibelga a par exemple récemment réalisé un essai dans la cité Volta à Ixelles où différentes voiries ont étééquipées de différentes sources lumineuses (dont des LED’s). Ces installations ont ensuite fait l’objet d’unquestionnaire auquel ont répondu des professionnels de l’éclairage mais aussi des riverains. Pour la premièrefois à Bruxelles, sur une zone réduite, une comparaison entre les différentes sources était possible. Nousresterons bien entendu attentifs aux résultats de cette étude et nous serons à l’écoute des utilisateurs.Eclairage LED du Boulevard de l'Industrie à Anderlecht(en haut) et de l'Esplanade Bolivar près de la Gare duNord (en bas)Moyenne Ceinture : rocade encerclant les quartiers centrauxde Bruxelles, intermédiaire entre le Ring et la Petite Ceinture qui,elle, encercle les boulevards du centre historique (voir carteannexe pour une représentation graphique).Grâce à l’éclairage urbain, l’objectif est d’améliorer la qualité de vie des Bruxellois dans une optique dedéveloppement durable. S'il apparaît que les LED’s contribuent à atteindre cet Dimming : technique de diminutionde l’éclairage par réduction du courantobjectif, leur usage pourrait se généraliser.électrique alimentant la source.1617

Les places et lieux spécifiquesQuatre grandes catégories de places ponctuent le territoire. L’intensité de l’éclairage sera travaillée en fonction des usages nocturnes de cesespaces. On distingue les grandes places urbaines (lieux de regroupement et de vie), les places de quartier (à traiter dans le cadre d’une réflexionglobale sur tout le quartier), les espaces d’articulation (lieux de rencontre) et les carrefours - giratoires.Chaque place est spécifique et fera donc l’objet d’une mise en lumière particulière suivant les recommandations de sa catégorie. Si le choix dumatériel proposé peut se faire en dehors du catalogue des voiries, il doit malgré tout cadrer dans une gamme de modèles gérables au niveau del’entretien. Au préalable, pour chacune de ces places, une réflexion sur la manière dont sont vécus ces espaces doit être menée.Le but est d’appuyer la création de l’espace public diurne, en concertation avec les auteurs de projet, par une vision nocturne cohérente à fairepar des spécialistes de la lumière.RecommandationsLe choix du blancLes sources seront blanches (pour mettre en valeur l’espace public et lavégétation s’il y en a) ou éventuellement colorées pour certains accents.Le choix de la température de couleur devra lui aussi être étudié.Les contrastesL’idée est de valoriser des ambiances lumineuses qui répondent auxusages différenciés du lieu, avec une réflexion principalement orientéevers les piétons et cyclistes qui traversent ces espaces. Des zonescontrastées peuvent donc coexister avec des zones plus uniformes.La modulation des puissancesLa puissance des sources devra être modulée avec l’éclairage verticaldes zones environnantes : façades illuminées, vitrines allumées,…impliquant un travail sur le dimming.Des hauteurs variablesLes hauteurs d’implantation pourront varier en fonction des lieux :mâts hauts avec plusieurs projecteurs, candélabres bas créant uneambiance plus intime,…Accompagner par une scénographie nocturneOutre le travail sur l’éclairage des voiries et des places, la création de repères lumineux dans le paysage nocturneest importante. Ces repères peuvent être bâtis (patrimoines), verts (les parcs et autres espaces verts), bleus (le canal,les plans d’eau et les fontaines) ou d’infrastructures (les ponts et passages créés pour le chemin de fer).L’éclairage pérenneBruxelles, une ville de patrimoinesA l’évidence, les édifices patrimoniaux sont les premiers repèreslumineux. Multiples et contrastés, ils ne doivent cependant pas tousêtre éclairés, ni de la même manière. Sous l’expression de patrimoinenocturne, il faut entendre toute l’expression des potentiels de la villesusceptibles d’être significatifs la nuit.Aux églises et édifices au riche passé patrimonial s’ajoutent desbâtiments industriels moins significatifs, des cités sociales, desmaisons de quartier, des détails de façade ou des murs aveugles,…Il faut utiliser le patrimoine, dans son sens large et comme support,en rapport surtout à la vie sociale.Une liste du patrimoine à mettre en lumière a été établie de concertentre les différents services régionaux (collaboration transversale entrela Cellule Lumière de Bruxelles Mobilité et la Direction des Monumentset Sites). Elle tient compte de la notion de répartition des patrimoinessur les 19 communes de manière équilibrée. Cette sélection se baseégalement sur la visibilité des repères urbains depuis les axes régionaux.Les catégories "bâtiments privés, publics, industriels et infrastructuresde mobilité" regroupent la sélection de 90 lieux. Cette sélection estclassée par niveau de rayonnement, depuis le local, jusqu’au régionalen passant par un niveau intermédiaire.90 bâtiments ont été sélectionnés pour créer les repères nocturnes de la Région bruxelloise.Cette liste patrimoine est illustrée sur la carte dépliante de la Région jointe à cette brochure.1819

La topographie, la silhouette, les toursBruxelles est une ville de reliefs et, par conséquent, de perspectives.Elle se présente sous forme de lignes de crête et de fond de vallées.Les visions varient donc constamment.Vision lointaine et vision procheOutre le choix de repères formant la silhouette de la ville, il sera privilégié, en fonctiondes cas, la vision lointaine avec des niveaux d’éclairement plus fort ou la vision proche etun éclairage plus doux. La transition entre ces échelles peut se faire par une gradation del’éclairage, du moins fort au plus fort progressivement depuis le bas vers le haut de la tour.Des enseignes intégréesIl faut également veiller à ne pas déforcer ces points de perspective par des élémentslumineux perturbateurs comme des enseignes trop voyantes. Dans cette perspective,on se référera aux recommandations du RRU (Règlement Régional d’Urbanisme), maisaussi à celles d’Atrium dans le cadre de l’éclairage commercial.Les toursLes tours marquent le paysage et peuvent devenir la nuit le support de graphismeslumineux (du moins dans la partie haute) ou bien de lignes lumineuses qui enredessinent la silhouette. La mise en œuvre pourrait se faire dans le cadre d’un festivalévénementiel et puis, petit à petit en éclairage pérenne. La difficulté est ici de convaincreles acteurs privés de s’impliquer dans le Plan Lumière et de maîtriser l’impact visuel etde consommation énergétique de ces bureaux parfois éclairés toute la nuit.L’illumination de la Tour de la RTBF en 2006 a été la première initiatived’une nouvelle "stratégie lumière" pour la Région de Bruxelles-Capitale.Les commercesLe Plan Lumière n’a pas oublié de prendre en considération la facettecommerciale de la ville. La réflexion a été menée en étroite collaborationavec Atrium.Une réflexion sur l’éclairage des zones commerciales ne peut fairel’économie des mouvements urbains. L’éclairage de commercesouverts jusqu’à 18h, ne doit pas s’envisager de la même manière quecelui des commerces de nuit. Une distinction doit se faire entre lesniveaux lumineux des commerces fermés et éclairés et les commercesouverts la nuit, sans pour autant perturber la quiétude nocturne.La notion de temporalité évoquée au début de la brochure (dans lechapitre Analyser les usages) est ici tout à fait pertinente.L’observation des différents temps de la nuit est primordiale puisquetrois niveaux d’analyse sont préconisés:1. à l’échelle du regard : travail sur les vitrines2. à l’échelle de la rue : travail sur l’éclairage public3. à l’échelle du quartier : jalonner le quartier de repères (facultatif)La lecture de l’unité d’un quartier commerçant peut être renforcéepar un projet d’éclairage cohérent. L’éclairage public doit remplir sonrôle en éclairant les trottoirs et chaussées tout en restant sobre demanière à laisser s’exprimer les vitrines. Les réponses seront adaptéesau lieu et se feront avant tout dans une logique de participation avecles commerçants.Atrium : association qui a pour objet de prendre toute initiative en vue dela revitalisation de quartiers déterminés par le Gouvernement de la Région deBruxelles-Capitale. Atrium favorise l’investissement dans la ville par les habitants,les commerçants, les propriétaires, les pouvoirs publics locaux et les investisseurs.Pour ce faire, Atrium investit trois axes de développement : la création d’activités,l’aménagement de l’espace et l’accessibilité, la convivialité et l’attractivité.Le quartier Saint-Jacques, au coeur de la ville.Projet réalisé à l’initiative de la Ville de Bruxelles et Atrium2021

La trame verteDes ambiances lumineuses dans les espaces verts sont crééesdepuis la Petite Ceinture jusqu’à la Grande Ceinture. Ces "couronneslumineuses vertes" constituent un parcours paysager, destiné tantaux automobilistes qu’aux usagers doux, depuis les espaces verts trèsurbains, jusqu’aux grands parcs paysagers de la seconde couronne, enpassant par les parcs d’usage.L’attention a été portée sur 25 entités paysagères situées à proximité desaxes des trois ceintures, de manière à mailler progressivement l’espacenocturne et à ne pas risquer, par des éclairages trop systématiques, unéparpillement des actions à venir.Ceci ne signifie pas que les autres parcs ne doivent pas être éclairés, maisle travail sera différent. Il sera davantage axé sur une vision proche detraversées que sur une vision lointaine ou panoramique. Peu importe letype de parc à illuminer, le projet doit respecter sa spécificité.La trame bleueLa mise en valeur nocturne de la "trame bleue" de Bruxelles peut s’articuler autour de 3 axes : le canal, les fontaines et plans d'eau, la lumièrecomme instrument didactique.Le canalLa mise en lumière de la zone du canal est particulièrement intéressante pour Bruxelles. La difficulté d’une bonne perception du canal réside entre autre dans son niveautrès bas. Une solution pour "replacer" le canal dans la ville est d’utiliser la lumière pour scander le canal (illumination des ponts) et éclairer ses rives.C’est pourquoi, la Région a déjà réalisé l’illumination de trois ponts : les ponts Sainctelette, Petit Château et Porte de Flandre. L’intention est clairement de souligner cestraits d’union existants entre les deux rives, entre les moitiés est et ouest de Bruxelles, dans sa partie la plus urbaine.Les fontaines et plans d’eau(plus diffus sur le territoire)L’eau est un élément apaisant et dont la simple présence suffit à instaurerune ambiance agréable. Mais l’eau est aussi un élément vivant, mobile etparfois même ludique.Dans les environnements où l’eau est présente, il faudra donc prévoir unéclairage en accord avec ses caractéristiques.La lumière comme instrument didactiqueIl est recommandé également de montrer aux Bruxellois le parcours del’eau en illuminant par exemple les stations d’épuration d’eau qui fontpartie maintenant de notre patrimoine industriel.Boulevard du Roi Albert II.Eclairage avec LED du terre-plein centralet mise en évidence des oeuvres d'art.Mettre en valeur ces stations permet de rappeler aux bruxellois leurexistence et leur nécessité.2223

Les infrastructuresLes parcours cyclistesLe chemin de ferLe chemin de fer, très présent et très dense en Région de Bruxelles-Capitale,est un élément important du paysage (présence visible des gares, des voies,des ouvrages d’art, des mâts de support de caténaires,...). Il est de plus, pournombre de visiteurs et d’usagers, un vecteur de découverte de Bruxelles. Lesgares et les espaces publics alentours sont des portes de la ville à part entière. Ilest souhaitable de valoriser la nuit ce patrimoine ferroviaire de manière à rendrevisible, parallèlement au réseau viaire, le maillage que forme le chemin de fer.En collaboration avec la Cellule Vélo de Bruxelles Mobilité, la CelluleLumière a participé à l’élaboration du vade-mecum vélo pour la partieéclairage des pistes cyclables.Ce texte traite, au chapitre IV, des recommandations en termes de qualitéde l’éclairage, de performances du niveau d’éclairement et de la luminance,des règles de conception générales, de l’installation du système d’éclairage,des temps d’éclairage et du choix de l’équipement.Ponts et passages sous voiesIl est donc recommandé de mettre en valeur les ponts, viaducs et ouvrages d’artsusceptibles de jouer un rôle nocturne dans les perspectives. La mise en lumièrese fera en tenant compte avant tout des perceptions que l’on peut avoir du pont(depuis la route, depuis le train,…). Il faut apprendre à revaloriser ces lieux où lesentiment d’insécurité est extrême. Plus ils sont inconfortables, moins ils sontutilisés et plus l’insécurité y est forte. Il ne faut plus considérer ces lieux commedes endroits inutiles. S’ils existent, c’est qu’ils sont nécessaires et il faut faire ensorte qu’ils soient plus utilisés. Le choix des matériaux et des peintures sont lespremiers aspects à étudier pour ces passages. Du point de vue de l’éclairage, ilfaut délaisser les lampes surpuissantes et aveuglantes qui ne font qu’accentuer lesentiment d’inconfort. Il faut aussi parfois envisager une rénovation plus globaleincluant le remplacement de matériaux en accord avec le nouvel éclairage.Les garesLes aménagements piétonsPour cette thématique, c’est en collaboration avec la Centre de RecherchesRoutières que la Cellule Lumière a participé à l’élaboration de la partieéclairage du vade-mecum piéton.Tout comme pour le texte sur les parcours cyclistes, on y retrouve unesérie de recommandations d'ordres technique, économique, esthétique,écologique,... pour la mise en lumière des espaces piétons.La Région a entamé une politique volontariste en matière d’illuminationdes grandes gares. Un concours sur les trois grandes gares (Bruxelles-Midi,Bruxelles-Central et Bruxelles-Nord) a été lancé en 2009. Trois auteurs de projeteuropéens ont été choisis. Actuellement, deux projets sont en développement(Central et Nord) ; le troisième (Midi) est reporté dans le temps car intégré dansun projet plus global dépassant la stricte mise en lumière.24 25

Lumière événementielleAUJOURD’HUI ET DEMAINL’approche événementielle de l’éclairage urbain est intéressante,notamment en termes de moyen de communication. L’illuminationévénementielle fait partie d’une réflexion plus large sur la démarcheartistique, socioculturelle, commerciale et touristique. A l’instar denombreuses autres métropoles, la Région de Bruxelles-Capitale a créépendant l'hiver 2008/2009 un parcours lumière composé d’œuvresréalisées par des artistes locaux et internationaux.Ce festival, appelé "SolstiS, lumières d’artistes" s’est déroulé sur la PetiteCeinture avec trois concepteurs européens de talent et a été un réel succès,tant au niveau de la collaboration entre les différents services régionauxque pour le public.Une nouvelle édition du festival, remis à jour pour un résultat encoremeilleur, est en cours de préparation pour 2013. Les informations suivrontbien entendu en temps voulu.Dans ce chapitre :S’appuyer sur les premières réalisations ............................................................................. p. 28Zone du canal ................................................................................................................................................ p. 28Patrimoine .......................................................................................................................................................... p. 28Espaces publics ............................................................................................................................................. p. 30Développer de nouvelles stratégies ....................................................................................... p. 312627

S’appuyer sur les premières réalisationsLa Gare Centrale (en projet)La Gare du Nord (en projet)Dans le cadre de l’élaboration du Plan Lumière, une série de projets ont déjà été développés ou sont en coursd’élaboration au sein des services de Bruxelles Mobilité.Zone du canalFin septembre 2009, la mise en lumière de cinqponts a été inaugurée : les ponts Sainctelette, Petit-Château et Porte de Flandre ainsi que les ponts desArmateurs et des Hospices.PatrimoineLa tour de la RTBFL’une des premières interventions du Plan Lumièrerégional en 2006, la tour de la RTBF, est depuisdevenue un réel point de repère dans le paysagenocturne bruxellois. L’utilisation de couleurs vivesmodifie radicalement l’image que nous avons decette tour ancrée dans notre environnement.C’est la preuve que la lumière peut servir d’outilpour transformer, voire sublimer une ville la nuit.Les nouvelles technologies ouvrent énormément depossibilités en matière de couleurs et d’animations,par exemple en scénarisant l’illumination de la touren fonction de la symbolique du bâtiment, de sonenvironnement, de l’époque de l’année,…Le KaaitheaterSitué sur le square Sainctelette, ce bâtiment complète le blocdu garage Citroën. L’éclairage du Kaaitheater respecte le styleart-déco de l’architecture en intervenant de manière graphiqueavec des luminaires rappelant les tubes fluorescents typiquesde l’époque.Les techniques utilisées se basent sur la technologie des LED’s,permettant une excellente qualité d’éclairage architectural pourun impact réduit sur la consommation énergétique.L’église Sainte-MarieCe remarquable joyau d’architecture achève la perspective dela rue Royale. Grâce au projet élaboré par des concepteurslumière belges d’expérience en collaboration avec la communede Schaerbeek et nos services régionaux, elle devient unvéritable point de repère pour les Bruxellois, au même titreque le sont les coupoles de la Basilique de Koekelberg et duPalais de Justice. L’illumination de l’église Sainte-Marie révèleégalement aux Bruxellois la splendeur de ses vitraux; l’égliserayonne littéralement de l’intérieur.Grâce à l’utilisation de nouvelles technologies et à unediminution de l’éclairage en deuxième partie de nuit, le nouveléclairage consomme 30% d’énergie en moins. Preuve qu’unelumière de meilleure qualité ne rime pas nécessairement avecconsommation plus élevée.La Gare Centrale sera illuminée par des concepteurs belges qui associent leurexpertise et leur parfaite connaissance de Bruxelles pour donner à la GareCentrale l’image nocturne qu’elle mérite.Le projet propose notamment d’éclairer la grande verrière de l’entrée principalepour remettre à jour son image authentique des années 50. La gare seraainsi remarquablement mise en lumière dans la perspective du boulevard del’Impératrice. Les autres interventions lumière sur la Gare Centrale seront plusgraphiques, créant une mise en valeur subtile, poétique et respectueuse dubâtiment et de sa valeur patrimoniale. Le projet s’intégrera parfaitement dansl’environnement nocturne actuel qui fait l’objet d’une concurrence de lumièreparfois trop prononcée.Simulations des projets d’illumination de la gare Centrale et de la gare du Nord. Finalisation du projet en 2013.La Gare du Nord sera quant à elle mise en lumière par un concepteur françaisqui, lui aussi, a déjà beaucoup œuvré à Bruxelles.Le projet traite principalement les entrées des deux axes les plus utilisés de lagare : le boulevard Simon Bolivar et la rue du Progrès. Ainsi, les façades, lescolonnes et la tour de l’horloge de la gare seront mises en lumière en soulignantleurs structures verticales par une lumière blanche.A certains endroits, l’éclairage sera plus coloré. Sur base du nouveau codecouleur des grandes gares de la SNCB, le concepteur propose notamment destouches de lumière colorée qui serviront de guide visuel vers la gare.2829

Espaces publicsLa place RogierLe projet de réaménagement de la place Rogier inclut également l’éclairage.La mise en lumière de l’auvent qui trônera au milieu de la place sera l’undes éléments clés du projet; le renouvellement de l’éclairage des voiries etdes trottoirs permettra aux usagers de se promener dans un environnementlumineux de qualité.La place SchweitzerLe projet lumière de la place Schweitzer accompagne le réaménagement dela place. L’idée est de traiter l’espace en trois différents pôles interconnectés :la plaza, le jardin des sources et la ceriseraie. Des bordures lumineusesorganisent les flux et cadrent les différents espaces. Les petites constructionscomme les auvents du pôle intermodal central et le pavillon de la participationseront aussi illuminés et serviront de repères.Le square Vander BruggenL’éclairage des deux parties du réaménagement du square est étudiéen fonction des usages. Le square lui-même est aménagé en un espaceconvivial équipé de bancs, de fontaines et de nouvelles plantations.L’éclairage prévu profite de cette composition en créant une ambiancelumineuse pleine de contrastes grâce à l’utilisation de mâts multiprojecteurs,un jeu d’ombres et de lumières sous le feuillage des plantationsbasses et enfin, un point de repère à l’échelle du lieu avec l’illumination duhêtre de la place.L’espace situé du côté de la place du Repos est lui éclairé de manière plusuniforme afin de permettre un accès confortable et sécurisant à la stationde métro.La place FlageyCet espace public a été rendu aux citoyens en 2008 et, depuis, le quartier revit complètement.L’attention particulière donnée à son éclairage n’y est pas pour rien. Les fontaines lumineusesde couleurs changeantes, la mise en valeur des plantations et l’éclairage des bâtimentsenvironnants permettent à la place Flagey de rayonner à nouveau.Développer de nouvelles stratégiesL’étude du Plan Lumière ne s’arrête pas là. Au contraire, la manière dont celui-ci va être appliqué est fondamentale.Trois pistes stratégiques peuvent d’ores et déjà être évoquées : la coordination des acteurs, la communication et le suivi.La coordination des acteursLa réussite d’un Plan Lumière repose d’abord sur l’implication des différents opérateurs publics concernés, tant au niveau communal et régional qu’au niveau fédéral. Toutel’étude a donc été jalonnée de réunions avec les instances représentatives. La participation avec les habitants, avec ceux qui vivent la ville, est aussi un gage de réussite.Rencontrer les utilisateurs, prendre en compte les habitudes nocturnes, les attentes et les craintes par rapport à la nuit permet de construire une image nocturne plusréaliste. On peut citer comme exemple illustrant cette coordination l’expérience réalisée en collaboration avec Sibelga que nous avons mentionnée au paragraphe "Sources :une simplification" du chapitre "Plan Lumière" de cette brochure.La concertation avec le secteur privé est également fondamentale. En effet, éclairer sa façade (sauf si elle est classée) ne demande aucun permis (et encore, si on y accrocheles luminaires). C’est pour cette raison que des façades souvent colorées et parfois trop éclairées éclosent ça et là et transforment désavantageusement le paysage nocturne denos villes. Mais la concertation et la transversalité de la démarche ne sont pas toujours gages de réussite, c’est pourquoi le soutien du monde politique est aussi très important.Sous la forme d’un accord gouvernemental sur le Plan Lumière ou même d’un instrument légal comme les plans communaux de développements, par exemple, le PlanLumière pourrait alors trouver réellement sa force de "plan guide".La communicationCette brochure constitue la synthèse du Plan Lumière et est donc un premier outil de communication sur l’existence et la fonction du Plan. Elle analyse la situation existante,présente les objectifs et résume l’essence des recommandations préconisées pour aujourd’hui et demain. La brochure se veut claire et accessible à tous.Le but est d’offrir un outil qui permette de communiquer et de faire parler du Plan Lumière à tous les niveaux. C’est pourquoi la brochure s’adresse aussi bien aux habitantsde Bruxelles, aux usagers et aux politiques, qu’aux professionnels de l’éclairage et techniciens.Le suiviLe suivi du plan est assuré par la Cellule Lumière au sein de Bruxelles Mobilité avec l’appui occasionnel d'un concepteur pour l’un ou l’autre projet. Aujourd’hui, unepersonne est en charge, au sein de la Région, de l’application du Plan Lumière. Sa place est prépondérante dans la bonne compréhension des mesures de ce plan.3031

ConclusionLa philosophie et les prémices du Plan Lumière sont lancées. Sa mise en application déterminera le cadre de la politique régionale menée en la matièrejusqu’en 2025. La mise en oeuvre du Plan Lumière prendra plusieurs années. Avec plus d’une dizaine de projets d’éclairage public et plusieurs projetsd’illuminations, le paysage lumière bruxellois s’est déjà transformé depuis le début de l’étude. Le travail en profondeur résultant de ce Plan Lumièrechangera la perception nocturne de Bruxelles, appelée à devenir une ville plus humaine, pour tous et en tout temps.