LES ACTIVITÉS DU TRIBUNALl’aîné dans un rapport de dépendance économiqueà l’égard de ses enfants, que sa fierté ne lui permetpas d’accepter et qui a la propension de générer unhaut niveau de stress au sein de la famille. Souvent,il cherche à s’affranchir de cette situation encherchant <strong>du</strong> travail, cependant celui-ci rencontrede nombreux obstacles dans sa recherche. Lacohabitation devient souvent une nécessité plutôtqu’un choix. De plus, les immigrants âgés viventsouvent une perte de leurs repères linguistiques;30 % d’entre eux n’ont aucune notion <strong>du</strong> françaisou de l’anglais en arrivant au pays. Ils subissentaussi une perte de leurs repères culturels et deleurs réseaux sociaux, ainsi qu’une déqualificationau plan familial, professionnel et économique. Lamigration modifie aussi la configuration familialeet les rapports entre ses membres. En immigrant,la personne âgée perd souvent son statut àl’intérieur de la famille : le patriarche de la familledans son pays natal se retrouve, dans son nouvelenvironnement, avec le statut de « domestique »,celui qui s’occupe des petits-enfants et destâches ménagères. La personne âgée n’est plusla source de savoir, comme elle l’était dans sonpays d’origine. Le décalage culturel, amplifié parune connaissance limitée de la langue, rend sesconnaissances obsolètes et elle doit se résignerà dépendre de ses enfants et petits-enfants pourdes tâches simples de la vie quotidienne.Lorsque les incapacités surviennent chezl’immigrant aîné et qu’il contribue de moins enmoins aux tâches domestiques, il devient unecharge supplémentaire pour ses enfants quil’ont parrainé. En plus de s’occuper des soinspersonnels et de santé <strong>du</strong> parent en perted’autonomie, la famille doit assurer l’interfacede l’aîné avec le monde extérieur. Souvent cetteresponsabilité revient aux petits-enfants qui serventd’interprètes linguistiques et culturels. L’incapacitéde l’aîné s’ajoute au poids financier déjà porté parles membres de la famille qui ont souvent desressources financières limitées. Le soutien desvoisins, qui est la norme dans leur pays d’origine,leur fait défaut ici et rend la situation d’autant plusdifficile. L’aîné ressent péniblement qu’il est unfardeau pour la famille.Les immigrants récents perçoivent le Canadacomme un pays où les services sociaux sontgénéreux. Ils sont relativement ouverts àrecourir à ceux-ci et manifestent de la gratitudeparticulièrement pour les services médicaux. Parcontre, pour d’autres familles immigrantes, il y aune réticence à recourir aux services pour leurparent en perte d’autonomie. Recourir aux servicespublics est perçu comme une honte, un signed’échec et une incapacité de la famille à assurerle bien-être <strong>du</strong> parent âgé. L’hébergement est vucomme un abandon et une abdication des devoirsde la famille. En plus, les services sont souvent vuscomme une intrusion dans la vie intime de la famille.Le processus d’évaluation fait par les intervenantssociaux, notamment les questions sur la vie intimede la famille, accentue cette impression, surtoutchez les familles immigrantes qui proviennent depays dirigés par des régimes autoritaires.La réponse institutionnelle est souvent inadéquatepour répondre aux besoins des personnes âgéesimmigrantes en perte d’autonomie. Des barrièresculturelles et linguistiques limitent le recoursaux services. En plus, les critères d’accès auxservices à domicile sont restrictifs et souventinconnus des familles immigrantes. Les coûtsprohibitifs demandés pour certains services, telsque l’hébergement, ainsi que les directives flouesconcernant l’éligibilité des immigrants parrainés,restreignent l’accessibilité à certains servicesauxquels ils ont droit.60 <strong>Bilan</strong> d’activités <strong>2011</strong>-<strong>2012</strong>
La participation à la vie juridiquede la communautéÀ un certain nombre de reprises, la Présidente <strong>du</strong> Tribunal, Mme la juge Michèle Pauzé, ainsi que lesmembres <strong>du</strong> Tribunal et l’équipe <strong>du</strong> service juridique organisent des rencontres avec des juges et desjuristes venant de l’étranger. Une délégation française de représentants <strong>du</strong> Défenseur des droits a ainsirencontré plusieurs membres <strong>du</strong> Tribunal, le 30 novembre <strong>2011</strong>. De plus, le 5 juin <strong>2012</strong>, une délégationfrançaise de la Région Île de France a été accueillie au Tribunal.Les activités de la PrésidenteOutre l’accomplissement des tâches administratives et <strong>judiciaires</strong> liées à son mandat, la Présidentecontribue de façon continue au développement des droits de la personne.C’est ainsi qu’au cours de l’année judiciaire <strong>2011</strong>-<strong>2012</strong>, Mme la juge Pauzé a notamment participé auxactivités suivantes :• Mme la juge Pauzé a participé à la collation des grades de la Faculté de droit de l’Université deMontréal, le 10 novembre <strong>2011</strong>.• Le 10 février <strong>2012</strong>, l’honorable Michèle Pauzé a participé au Concours Pierre-Basile-Mignault, quise déroulait, cette année, à l’Université d’Ottawa, en agissant comme membre <strong>du</strong> banc des rondeséliminatoires.• Du 2 au 5 mai <strong>2012</strong>, Mme la juge Pauzé a participé à la 11 e Conférence bi-annuelle de l’AssociationInternationale des Femmes Juges, à Londres. Le thème de la conférence était « Keeping SafeKeeping Well ».• Le 9 mai <strong>2012</strong>, l’honorable Michèle Pauzé a prononcé une conférence intitulée « L’accès à la justiceen contexte de diversité » lors de la Formation avancée sur le droit administratif organisée parL’Institut canadien.Par ailleurs, en tant que Présidente <strong>du</strong> Tribunal, Mme la juge Pauzé a participé aux réunions <strong>du</strong> comitésur le Séminaire sur les Chartes de la Cour <strong>du</strong> Québec, ainsi qu’aux réunions <strong>du</strong> comité de la Cour <strong>du</strong>Québec sur le traitement judiciaire de clientèles ayant des problématiques particulières.<strong>Bilan</strong> d’activités <strong>2011</strong>-<strong>2012</strong> 61