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Bilan d'activités 2011-2012 - Tribunaux judiciaires du Québec

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C.D.P.D.J. (SONIA FALARDEAU) c. MUNICIPALITÉ DES CANTONS-UNISDE STONEHAM-ET-TEWKESBURYDATE DE DÉCISION : 29 septembre <strong>2011</strong>RecoursType :Demande intro<strong>du</strong>ctived’instanceMotif :Discrimination fondéesur le handicapet l’état civil dansla conclusiond’un acte juridiqueArticles de laCharte invoqués4, 10, 12, 49Dispositionslégislatives invoquées• Article 15(1) de laCharte canadiennedes droits et libertés• Décret concernantla convention relativeaux droits de l’enfant• Article 1619 <strong>du</strong>Code civil <strong>du</strong> QuébecRéférences auDroit internationalRéférences au Droit international• Article 23 de laConvention relativeaux droits de l’enfant• Articles 1, 7, 30et Préambule de laConvention relativeaux droits des personneshandicapéesRéférences : J.E. <strong>2011</strong>-1994; (<strong>2011</strong>) CHRR Doc. 11-3082; <strong>2011</strong> QCTDP 15Division : Mme la juge Michèle Pauzé, M e Luc Huppé, Mme Renée LescopRÉSUMÉ :Anne-Sophie Tremblay, née le 15 décembre 1996, est la fille de Mme Sonia Falardeau. Anne-Sophie souffred’un déficit intellectuel léger, d’un déficit d’attention s’accompagnant de troubles de comportement et d’autismeléger. Lors des étés 2003 et 2004, Anne-Sophie fréquente, avec une accompagnatrice, le camp de jourrégulier de la Municipalité des Cantons-Unis de Stoneham-et-Tewkesbury (ci-après citée « la Municipalité »),où il est offert un volet Globe Trotter s’adressant aux enfants handicapés ayant besoin d’un accompagnementou d’assistance particulière. Ces deux séjours se déroulent sans difficultés. Toutefois, en 2005, la Municipalitéadopte une nouvelle politique visant à dispenser le volet Globe Trotter à Lac Beauport, dans le camp CitéJoie, un établissement offrant toute l’année des services à des personnes handicapées de tous âges. Suite àla demande de Mme Falardeau qui refuse que sa fille fréquente le camp Cité Joie, la Municipalité fait alors uneexception à sa nouvelle politique et accueille Anne-Sophie au camp de jour régulier, mais sans accompagnateuret à certaines conditions. Les responsables <strong>du</strong> camp de jour ne considèrent pas l’expérience comme unsuccès et, en 2006, la Municipalité refuse catégoriquement d’intégrer Anne-Sophie au camp de jour régulier.Cette dernière fréquente alors le camp Cité Joie.Pendant les étés 2007, 2008 et 2009, la Municipalité refuse les demandes de Mme Falardeau visant àinscrire Anne-Sophie au camp de jour régulier. La Municipalité exige désormais un rapport d’un spécialisteattestant qu’Anne-Sophie peut suivre le camp de jour régulier sans accompagnement. Or, Mme Falardeaune peut satisfaire à cette exigence. À l’été 2007, Anne-Sophie fréquente pour la dernière fois le camp CitéJoie. Elle vit très mal son expérience : elle fait des crises lors <strong>du</strong> transport vers le camp et pleure matin et soirafin de ne pas y retourner. Les années suivantes, Anne-Sophie ne fréquente ni le camp de jour régulier ni lecamp Cité Joie. Depuis, Mme Falardeau a dû composer avec plusieurs inconvénients, au niveau familial etprofessionnel, en raison des refus répétés de la Municipalité; par exemple, elle a dû prendre des vacancesfamiliales séparées de son mari pour garder Anne-Sophie.Le Tribunal conclut que la politique adoptée par la Municipalité et visant à exclure systématiquement <strong>du</strong> campde jour régulier les enfants souffrant d’un handicap est discriminatoire. La Municipalité ne pouvait se contenterd’affirmer que cette politique convient à tous les enfants atteints d’un handicap. Pour respecter le droit àl’égalité de ces derniers, elle devait leur offrir un accommodement raisonnable en procédant à une analyseindivi<strong>du</strong>alisée des besoins de chacun. En demandant plutôt à Anne-Sophie de se conformer à ses exigenceset en exigeant un rapport d’expert attestant qu’elle n’avait pas besoin d’un accompagnateur, la Municipalitén’a pas adapté sa politique aux besoins particuliers d’Anne-Sophie. La Municipalité n’a pas davantage démontréau Tribunal que les accommodements nécessaires requis pour Anne-Sophie, dont l’embauche d’unaccompagnateur pour pallier son handicap, constituaient, dans les circonstances, une contrainte excessive.<strong>Bilan</strong> d’activités <strong>2011</strong>-<strong>2012</strong> 19

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