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Le Tribunal des droits de la personne

Bilan d'activités 2006-2007 - Tribunaux judiciaires du Québec

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LA VIE JUDICIAIRE DU TRIBUNAL<strong>Le</strong>s décisions rendues par le <strong>Tribunal</strong>duré quelque 20 à 30 minutes. Durant tout ce temps, les clients non autochtones entraientdans le bar sans difficulté et sans présenter une quelconque carte <strong>de</strong> membre.Tout d’abord, le <strong>Tribunal</strong> note que <strong>la</strong> discrimination est admise par les <strong>de</strong>ux parties. LaCommission <strong>la</strong> p<strong>la</strong>i<strong>de</strong> au nom <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ignantes, et monsieur B<strong>la</strong>is, tout en reconnaissantque ces <strong>de</strong>rnières ont été victimes <strong>de</strong> discrimination, soutient qu’il n’en est pas l’auteur.<strong>Le</strong> <strong>Tribunal</strong> prend acte <strong>de</strong> ces admissions et conclut que les p<strong>la</strong>ignantes ont été victimesd’une politique discriminatoire basée sur leur origine autochtone. Après analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong>preuve , le <strong>Tribunal</strong> conclut que le principal artisan <strong>de</strong> cette politique était monsieur B<strong>la</strong>is,même s’il n’était pas officiellement propriétaire du bar en question. <strong>Le</strong> <strong>Tribunal</strong> soulignequ’il aurait été loisible à monsieur B<strong>la</strong>is d’établir une politique d’exclusion <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>personne</strong>ssusceptibles <strong>de</strong> briser <strong>la</strong> quiétu<strong>de</strong> du bar et d’assurer ainsi <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle, b<strong>la</strong>nchecomme autochtone, le cas échéant. <strong>Le</strong>s « mauvaises expériences antérieures » avec unecatégorie <strong>de</strong> <strong>personne</strong>s i<strong>de</strong>ntifiables par un motif interdit <strong>de</strong> discrimination ne justifientaucunement le refus généralisé <strong>de</strong> <strong>personne</strong>s appartenant au même groupe.<strong>Le</strong> <strong>Tribunal</strong> rejette par ailleurs le moyen d’irrecevabilité soulevée <strong>de</strong> façon préliminaire audébut <strong>de</strong> l’audience par monsieur B<strong>la</strong>is, à l’effet que <strong>la</strong> Commission aurait commis un abus<strong>de</strong> procédure en ne traitant pas le dossier dans un dé<strong>la</strong>i déraisonnable 59 , monsieur B<strong>la</strong>isn’ayant invoqué aucun autre argument que le seul écoulement du temps.<strong>Le</strong> <strong>Tribunal</strong> conclut que monsieur B<strong>la</strong>is a agi avec une insouciance inexcusable et a portéatteinte <strong>de</strong> façon f<strong>la</strong>grante au droit <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ignantes d’avoir accès à <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux publics etd’être traitées avec dignité et en toute égalité sans distinction ou exclusion fondée sur leurrace ou leur origine ethnique ou nationale, le tout en contravention <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte.59 Monsieur B<strong>la</strong>is invoque ici <strong>la</strong> décision rendue par le <strong>Tribunal</strong> le 29 mai 2006 dans l’affaire C.D.P.D.J. (Rossy) c. Centre <strong>de</strong><strong>la</strong> petite enfance les Pandamis, supra note 27.48

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