pdf download - Westerly Magazine

LA MONTREDeux fois je regarde ma montre,Et deux fois a mes yeux distraitsL'aiguille au meme endroit se montre:II est une heure . . . une heure apres.La figure de la penduleEn rit dans le salon voisin,Et le timbre d'argent moduleDeux coups vibrant comme un tocsin.Le cadran solaire me railleEn m'indiquant, de son long doigt,Le chemin que sur la murailleA fait son ombre qui s'accroit.Le clocher avec ironicDit le vrai chiffre, et la beffroi,Reprenant la note finie,A I'air de se moquer de moi.Tiens! la petite bete est morte.Je n'ai pas mis bier encor,Tant ma reverie etait forte,Au trou de rubis la clef d'or!Et je ne vols plus, dans sa boite,Le fin ressort du balancierAller, venir, a gauche, a droite,Ainsi qu'un papillon d'acier.C'est bien de moi! Quand je chevaucheL'Hippogriffe, au pays du Bleu,Mon corps sans ame se debauche,Et s'en va comme il plait a Dieu!L'eternite poursuit son cercleAutour de ce cadran muet,Et le temps, I'oreille au couvercle,Cherche ce coeur qui remuait;Ce coeur que I'enfant croit en vie,Et dont chaque pulsationDans notre poitrine est suivieD'une egale vibration,II ne bat plus, mais son grand frereToujours palpite a mon c6te.—Celui que rien ne pent distraire,Quand je dormais, I'a remonte!36WESTERLY, No. 1 of 1967