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Le Monde/ - Article, Qua, 18 de Abril de 2012<br />
CLIPPING INTERNACIONAL (Conseil Constitutionnel)<br />
Le harcèlement sexuel examiné par le<br />
Conseil constitutionnel<br />
Le Monde.fr avec AFP | 18.04.2012 à 11h44 • Mis à<br />
jour le 18.04.2012 à 11h49 Le délit de harcèlement<br />
sexuel, bientôt rayé du code pé<strong>na</strong>l ? C'est en tout cas<br />
ce que réclame Gérard Ducray, ancien député adjoint<br />
au maire de Villefranche-sur-Saône (Rhône),<br />
condamné en appel mars 2011 pour harcèlement<br />
sexuel sur trois employées de la municipalité. L'élu a<br />
déposé une question prioritaire de constitution<strong>na</strong>lité<br />
(QPC) qui a été examinée mardi 17 avril par les<br />
Sages. En cause : la définition pé<strong>na</strong>le du "harcèlement<br />
sexuel", motif pour lequel l'homme s'estime<br />
injustement condamné. L'ancien élu du Rhône<br />
considère que l'article concerné du code pé<strong>na</strong>l,<br />
laissant au juge une trop large marge d'appréciation<br />
des éléments constitutifs du délit, est contraire au<br />
principe d'"égalité des délits et des peines", a plaidé<br />
son avocate, Me Claire Waquet. Cet article stipule que<br />
"le fait de harceler autrui dans le but d'obtenir des<br />
faveurs de <strong>na</strong>ture sexuelle est puni d'an an<br />
d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende". Le<br />
harcèlement sexuel existe dans le code pé<strong>na</strong>l depuis<br />
1992, mais sa définition a été modifiée en 2002,<br />
supprimant notamment sa limitation au domaine des<br />
relations de travail. UNE DÉFINITION TROP FLOUE<br />
"Dans l'affaire qui nous occupe, il s'agit de trois<br />
femmes à qui il a été fait des avances un peu lourdes ;<br />
à chaque fois, elles ont dit non et [M. Ducray] n'a pas<br />
réitéré. Ça peut aller très loin", a estimé l'avocate, pour<br />
qui le texte "autorise tous les débordements, toutes les<br />
interprétations". Il doit par conséquent être<br />
immédiatement abrogé, a-t-elle conclu. L'Association<br />
européenne contre les violences faites aux femmes au<br />
travail (AVFT), interve<strong>na</strong>nt dans la procédure, a<br />
également demandé l'abrogation du texte, mais de<br />
manière différée, afin de laisser au législateur le temps<br />
d'en adopter un nouveau. Selon elle, une abrogation<br />
immédiate entraînerait un dangereux vide juridique.<br />
Rappelant avoir toujours milité pour "une définition<br />
rénovée" du harcèlement sexuel, l'association souligne<br />
qu'elle fait "une a<strong>na</strong>lyse radicalement opposée à celle<br />
de Gérard Ducray". Lui, "avance le risque de<br />
répression par les tribu<strong>na</strong>ux de la 'drague admissible'",<br />
alors qu'elle affirme constater, "au contraire, des<br />
classements sans suite quasi systématiques et des<br />
renvois devant le tribu<strong>na</strong>l correctionnel pour<br />
harcèlement d'agissements qui auraient pu être<br />
qualifiés d'agressions sexuelles, voire de viols". Les<br />
Sages, saisis du problème par le biais d'une QPC,<br />
rendront leur décision le 4 mai.<br />
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