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\s mYevtew KALEIDOSCOPE - University of British Columbia

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BOOKS IN REVIEWalors qu'il reconstruit les balbutiementsd'un poète ivre, semble-t-il, de "flacatoune."Entreprise de renouvellement?Dessein de dénonciation? Instinct de défoulement?Il y a un peu de tout celadans la poésie de Duhaime.Les longs textes hybrides (s'agit-il deprose ou de poésie?) qui terminent lerecueil ne manquent pas de lyrisme.Gomment ne pas se laisser prendre aumystère du "Lac des fées" et de cetteétrange "Womena"? Gomment ne pasrêver, nous aussi, devant le mannequinsdes vitrines ou les "crocus" annonciateursdu printemps, qu'ils soient d'Ottawa oud'ailleurs? La magie de la poésie agitavec efficacité dans ces textes modernesqui rejoignent le lecteur.Bien que les titres Gens d'ici et Etd'ailleurs aient l'air de se complétercomme les deux volets d'un diptyque, cesdeux recueils de Jean Marc Dalpé se distinguentautant par le contenu que parl'écriture. Le thème de l'appartenanceexploité dans Gens d'ici et Les Murs denos villages rappelle une certaine poésiequébécois. Dalpé continue d'être solidairedu peuple franco-ontarien, mais son écriturese transforme. Le "nous" collectifcède graduellement la place à un "je"plus individualiste. Dans Et d'ailleurs, larecherche d'une identité propre sembleêtre l'une des premières préoccupations.A Paris, le poète, souffre d'être perçucomme l'étranger "qui sort d'autres climats/ respire d'autres paysages / n'estpas tout à fait à l'aise dans le décor."En un long monologue, Dalpé note,avec une franchise quasi désarmante,impressions et souvenirs d'un ailleurs correspondantà Sudbury, New York, etParis. Partout seul, immanquablementattablé devant une bière ou un café, lepoète observe la rue, les passants, puis iltente de décrire sa propre vision deschoses, ses déceptions et désirs, avec lesmots qui lui viennent tout naturellementet s'accordent au décor. La méthode156d'écriture varie peu du début à la fin durecueil: d'abord, saisir les pensées et lesimpressions au moment où elles surgissentdans la conscience, puis les livrer, lesexprimer sans fard, sans artifice.Sudbury paraît d'abord comme un"ville désaccordée." L'insatisfaction, la"solitude collective," le chômage, la misèrese manifestent dans ces textes oùs'incrit en filigrane l'ombre de l'obsédant"American dream." C'est ici que prendforme le désir de s'enfuir, de partir pourun "ailleurs" de rêve. Hanté par "tousces ailleurs intérieurs / ces feux du possible,"le poète voudrait guérir une"plaie" non identifiée, une "douleur"vague.New York sera le cadre d'une deuxièmeexpérience de dépaysement. NewYork: une poésie qui crie, qui hurle, quicrache! Attentif à son monde intérieur etaux messages qui lui viennent de la rue,le poète emprunte cette fois l'idiomeaméricain, son rythme, ses images. Dalpés'exprime alors en un mélange de "slang"et de franco-ontarien. Fasciné, il répètele refrain: "Listen to the streets man."A Paris, le lieu privilégié est encore larune. Get ailleurs que Dalpé reconstruitdeux ans après un bref séjour n'a rien detrès réjouissant. A part une brève rencontrele 14 Juillet, le poète est seul ets'ennuie. New York et Paris: deux villesétrangères qui n'ont pas été choisies auhasard, mais dont la signification pour unjeune Franco-Ontarien a des résonnancesparticulières: l'une représente la prépondérancede la mentalité nord-américaine;l'autre, l'influence de la culture française.Au retour, le poète est déçu, désabusé.Son projet, "de dire ce monde" de Tailleurssemble avoir avorté, mais la dualité"ici" et "ailleurs" aura marqué le poète.La brève apparition de la femme aiméevers la fin du recueil est plus réconfortante;plus attachante que ces villes troprapidement parcourues. Et tout le resteest froidure, cadre vide et absence. Et

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