A half-century of conflict. France and England in North America. Part ...

APPENDIX. 275I'eussent sans doute fait, si nous ne nous etions point avisosmal a propos de les tirer de cette security ou ils etoienta notre egard. lis comptoient que de part & d'autre, on neprendroit aucun parti dans cette cruelle guerre qui a misI'Europe en feu, et que nous nous tiendrions comme euxsur la seule defensive. La prudence le dictoit; mais ellen'est pas toujours la regie des actions des hommes: nousI'avons plus eprouve que qui que ce soit. . . ."... L'expedition de I'Acadie manquee, quoiqu'il y etittout a parier qu'il reuissiroit par le peu de forces que lesennemis avoient pour nous resister, leur fit faire de serieusesreflexions sur notre crainte, ou notre faiblesse. Selon tonsles apparences, ils en conclurent qu'ils devoient profiterd'une aussi favorable circonstance, puisque des-lors ils travaillerentavec ardeur a Tarmement qui leur etait necessaire.lis ne firent pas comme nous: ils se preterent unsecours mutuel: on arma dans tous leurs Ports, depuisI'Acadie jusqu'au bas de la Cote : on depecha en Angleterre,& on envoya, dit on, jusqu'a la Jamaique afin d'en tirertous les secours qu'il seroit possible. Cette entreprise futconcertee avec prudence, et Ton travailla tout Thiver pouretre pr§t au premier beau tems." Les preparatifs n'en pouvaient 8tre si secrets, qu'il n'entranspirat quelque chose. Nous en avions ete informes d^sles premiers instans, & assez a tems pour en pouvoir donneravis a la Cour. . . ." Nous eumes tout I'hiver a nous, c'etait plus qu'il n'enfalloit pour nous mettre en etat de defense ; mais la terreurs'etoit emparee des esprits : on tenait des conseils, dont leresultat n'avoit rien que de bizarre et de puerile ;cependantle tems s'ecoulait, nous perdions de precieux momens en deliberationsinutiles, & en resolutions presque aussitot detruitesque prises. Quelques ouvrages demandoient qu'onles parachevat: il en falloit renforcer quelques-uns, aug-