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Le Monde/ - Article, Sex, 30 de Março de 2012<br />

CLIPPING INTERNACIONAL (Conseil Constitutionnel)<br />

M. Hollande et M. Sarkozy oublient<br />

l"inégalité fiscale<br />

Les Français sont préoccupés par leurs impôts,<br />

comme le prouve l"intensité des débats suscités par<br />

chaque proposition fiscale des deux principaux<br />

candidats à l"élection présidentielle. Mais plus que la<br />

vigueur des débats, c"est l"énorme sentiment de<br />

frustration qu"ils véhiculent qui est préoccupant. Les<br />

Français sentent bien qu"ils risquent d"être déçus et<br />

qu"en matière de fiscalité, le statu quo a des chances<br />

de perdurer. La raison est simple : aucun candidat ne<br />

propose de s"attaquer à la racine de nos problèmes<br />

fiscaux. Pourtant la solution est simple. Elle est devant<br />

nos yeux depuis longtemps : un grand impôt unique<br />

progressif sur tous les revenus et prélevé a la<br />

source.Notre système fiscal est à la fois injuste,<br />

complexe et inefficace. Miné par les niches et les<br />

règles dérogatoires, il est même devenu régressif, les<br />

plus aisés se retrouvant à payer des taux effectifs de<br />

prélèvements plus faibles que les classes moyennes<br />

et populaires. Ce constat, que nous lancions il y a un<br />

an sur www.revolution-fiscale.fr, est aujourd"hui<br />

accepté.Dans cette campagne, le candidat socialiste<br />

François Hollande a le mérite de tourner le dos aux<br />

cadeaux faits aux plus riches des dix dernières années<br />

et de vouloir rétablir un minimum de justice fiscale<br />

dans notre pays. Il a repris notre proposition de<br />

refondation complète de l"impôt sur le revenu.<br />

Malheureusement, face aux conservatismes de son<br />

propre camp, il n"a pour l"instant pas indiqué de<br />

calendrier précis de mise en oeuvre. Récemment, il a<br />

fait preuve de plus d"audace en proposant d"imposer<br />

un taux margi<strong>na</strong>l de 75 % sur la part des revenus<br />

excédant 1 million d"euros par an. Cette proposition va<br />

dans le bon sens.Sur la base des données historiques<br />

que nous avons rassemblée pour plus de vingt-cinq<br />

pays, nous sommes convaincus que seule l"arme<br />

fiscale permet de mettre un coup d"arrêt à l"explosion<br />

des très hautes rémunérations - qui au-delà d"un<br />

certain seuil n"ont aucun impact positif sur la<br />

productivité et la croissance. N"attendons pas pour<br />

agir que la montée des inégalités prenne la même<br />

ampleur qu"aux Etats-Unis (où près de 60 % de la<br />

croissance depuis 1980 a été absorbée par les 1 % les<br />

plus riches).Mais l"expérience historique indique<br />

également que pour être efficace, une telle proposition<br />

doit s"appliquer à une assiette très large de revenus,<br />

ce qui passe par une révolution fiscale. Il ne sert pas à<br />

grand-chose d"appliquer un taux de 75 % sur une<br />

assiette percée ! Dans notre scé<strong>na</strong>rio central, nous<br />

proposons un taux global de seulement 60 %<br />

(cotisation sociale généralisée incluse) au-delà de 1<br />

million d"euros, mais il s"agit d"un taux effectif<br />

s"appliquant à l"ensemble des revenus bruts soumis à<br />

la contribution sociale généralisée (CSG).La différence<br />

est essentielle, car de nombreux revenus fi<strong>na</strong>nciers et<br />

éléments de primes et de rémunérations sont soumis<br />

uniquement à la CSG - et faute d"une réforme globale,<br />

échapperaient à la taxe Hollande, qui serait de fait<br />

contour<strong>na</strong>ble. Nous avons montré que pour des<br />

paramètres réalistes le taux optimal d"imposition<br />

pouvait atteindre 82 % avec une assiette large, mais<br />

n"était que de 62 % avec une assiette étroite, telle que<br />

celle de l"actuel impôt sur le revenu.La seconde raison<br />

pour laquelle la révolution fiscale ne peut être<br />

repoussée en fin de mandat est qu"il s"agit de la seule<br />

façon de mener une politique efficace du pouvoir<br />

d"achat en direction des salariés modestes et moyens.<br />

Après avoir payé 8 % de leur salaire chaque mois au<br />

titre de la CSG, les salariés modestes reçoivent avec<br />

un an de retard un chèque au titre de la prime pour<br />

l"emploi (PPE), qui représente entre un demi-mois et<br />

trois quarts de mois de salaire ! Ce système absurde<br />

concerne chaque année quelque 8 millions de<br />

travailleurs modestes. En fusion<strong>na</strong>nt CSG, impôt sur le<br />

revenu et prime pour l"emploi en un impôt progressif<br />

unique, payé par tous et prélevé à la source, on<br />

pourrait prélever seulement 2 % au niveau du smic (et<br />

non plus 8 %), si bien que le salaire net augmentera<br />

de près de 100 euros par mois.C"est beaucoup plus<br />

satisfaisant que de recevoir un chèque, et cela<br />

permettrait de revaloriser le travail. Le barème peut<br />

ensuite être ajusté pour mener une politique des<br />

revenus réactive et efficace. Et ce prélèvement<br />

simplifié et unifié pour les contribuables n"empêche<br />

pas de continuer d"affecter à la Sécurité sociale les<br />

mêmes recettes.Nicolas Sarkozy a d"ailleurs fini par se<br />

rendre compte qu"une telle réforme était souhaitable,<br />

puisqu"il a proposé de réformer la PPE en l"intégrant<br />

dans les salaires nets. La crédibilité du président<br />

sortant en matière de justice fiscale est certes assez<br />

réduite : quelle idée folle que de diviser par deux<br />

L"impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en pleine crise<br />

des fi<strong>na</strong>nces publiques, tout cela en augmentant la<br />

TVA sur les plus modestes...Mais s"il en vient à<br />

certaines de nos conclusions, tant mieux ! En<br />

proposant de remplacer la PPE par une "réduction des<br />

charges salariales" (sans autre précision), M. Sarkozy<br />

s"est contenté de reprendre la mesure de baisse de<br />

CSG pour les bas salaires adoptée par le<br />

gouvernement Jospin en 2000, censurée par le<br />

Conseil constitutionnel... ce qui avait conduit à la<br />

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