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146 on fait l’analyse de la performance économique et des structures de l’industrie et du commerce dans les pays balkaniques, des relations commerciales inter-balkaniques et de la coopération économique, de l’évolution et de la distribution des investissements directs étrangers, de la réforme structurelles en ce qui concerne les privatisations, de l’efficacité de l’industrie balkanique, de la désintégration ou intégration dans les Balkans et des politiques de l’Union européenne pour la reconstruction et le développement de la région. La deuxième partie du volume est composée des études de cas et des recherches sur les différents pays de la région. Après avoir démontré la problématique générale du développement économique de la région, les auteurs se lancent dans l’analyse des facteurs spécifiques qui influencent les divers pays des Balkans. Le cas de la Bulgarie, de l’Albanie et de la Roumanie, pays en phase d’une longue et difficile transition économique, montre bien les contradictions de ce processus: les possibilités et les conditions pour une coopération et une intégration régionale et leurs limites en termes d’adaptation structurelle. L’expérience de la Grèce, pays membre de l’Union européenne, indique clairement le rôle important de la géographie dans les relations commerciales et le développement économique. Dans le cas grecque, la proximité géographique est un des facteurs importants qui conditionnent fortement l’orientation des investissements directs étrangers, comme p.ex. en direction de Bulgarie, d'Albanie, de Roumanie ou de la FYROM. Au début du nouveau millénaire les pays balkaniques, à l’exception de la Grèce, qui a honoré les critères de convergence pour faire partie de l’Union Economique et Monétaire, ont eu moins de chance que les autres ex-pays démocratie populaires de l’Est européen. Pour certains pays balkaniques, toute la période des années 90 a été, dans le meilleur des cas, une ère de crise prolongée ou, dans le pire des cas, un cauchemar. Si les indications présentées à travers les différents articles devaient persister dans le futur, les pays balkaniques seraient décrochés davantage encore par les pays développés de l’Union européenne, en constituant un noyau périphérique européen encore plus faible. Voilà quelques observations pessimistes des auteurs de ce livre. Dans le livre présenté ici la perspective s’approfondit et s’élargit au terme de recherches basées sur de nombreuses sources comme en témoignent les notes abondantes qui accompagnent chaque article. A n’en pas douter, cet ouvrage intéressant et riche incite à la réflexion. Il constitue un apport important à la recherche et nourrit un débat sur l’avenir des Balkans. Petrit Nathanaili Université de Tirana Jason G. HARTELL and Johan F.M. SWINNEN (eds.) – Agriculture and East-West European Integration, Ashgate Publishing Ltd., Aldershot, 2000, pp.V-XIX, 264 – ISBN 0-7546-1201-5 – 39,95 £. Cette étude évalue les conséquences qu’entraînera l’adhésion des pays de l’Europe centrale et orientale (PECO) à l’Union européenne dans le domaine de l’agriculture. Elle relève quelques-unes des incertitudes et des contraintes fondamentales, les effets économiques et les coûts d’adaptation qu’engendrera l’intégration de ces pays dans l’Union. Le premier chapitre donne une vue d’ensemble thématique de la région en général et arrive à la conclusion que l’adoption de la politique agricole commune par les pays PECO aboutira à une augmentation substantielle de la production agricole, entraînant des conséquences macro-économiques considérables dans tous les pays candidats à l’adhésion. Après cette analyse générale, l’étude offre un examen plus détaillé et plus précis pour sept des pays candidats. Les perspectives qui s'ouvrent aux Etats baltes sont plutôt partagées: la région possède une grande abondance de terres et vient d’entamer le processus du

Book reviews – Comptes rendus – Buchbesprechungen 147 rétablissement de la propriété privée. Cependant, à un accroissement de la production dans certains secteurs (par exemple le secteur laitier), correspond une situation moins encourageante dans secteur céréalier où la compétitive souffre des conditions défavorables du climat et du sol. Les Etats baltes devraient améliorer tout aussi bien la qualité des produits que l’efficacité des méthodes de production. La politique agricole tchèque par contre s’écarte de façon frappante des objectifs de la Politique Agricole Commune (PAC) de l’Union européenne. Ainsi, la République tchèque ne se soucie guère du maintien de la parité des revenus entre le secteur agricole et le secteur industriel – une priorité dans l’Union européenne -, tout comme elle ne prévoit pas de ressources destinées à compenser le secteur agricole pour des désavantages comparés. La République tchèque dispose néanmoins de ressources à meilleur marché que l’Union européenne, pratique un système d’agriculture efficace et jouit de certains avantages en termes de plus grande mobilité de facteurs comme la main-d’œuvre et le capital en l'occurrence. L’Union européenne est le principal partenaire commercial de la République en ce qui concerne les produits agricoles: elle fournit quelques 50% des importations dont le pays a besoin et acquiert 40% de ses exportations agricoles. L’importance du secteur agricole en Pologne avait suscité la crainte que l’adhésion de ce pays à l’Union européenne, n’entraîne un accroissement substantiel de la production et ne rende plus préoccupantes encore les distorsions du marché communautaire. Mais les conditions climatiques et pédologiques sont moins favorables en Pologne qu’en Union européenne. En outre, le pays continue à importer des produits agricoles en grandes quantités. La peur que l’adhésion polonaise ne provoque une surproduction substantielle s’est avérée injustifiée. Il y a même des signes indiquants que les prix entre la Pologne et l’Union européenne ont convergé depuis le début des années 1990, bien qu’il subsiste des écarts pour certains produits (sucre, bœuf, lait, beurre). Seule la Slovénie ne pose pas de problèmes. Alors que la situation géographique de ce pays vallonné et montagneux entrave la production agricole, la Slovénie est le plus proche de l’Union européenne en termes de politique agricole: une prédominance d’exploitations familiales, un fort lobby et des prix élevés. Le processus d’adaptation à la PAC est en cours. Le secteur agricole de la Slovénie n’est pas libéralisé comme en Pologne ou en Estonie, et il y a des craintes que les prix chutent. Mais en fait, on ne s’attend point à des difficultés d’adaptation majeures. Ce qui n’est pas vrai pour la Bulgarie, dont la politique agricole, tout comme le niveau des prix, diffèrent sensiblement des réalités agricoles de l’Union européenne. Tandis qu’en Union européenne les agriculteurs sont subventionnés, et même fortement, les agriculteurs bulgares sont effectivement taxés. De plus, les relations commerciales entre les deux régions restent faibles: Le commerce agro-alimentaire entre la Bulgarie et l’Union européenne est encore instable, en partie à cause de fortes fluctuations de l’économie bulgare. Dans les quatre derniers chapitres (7 à 10), les auteurs tirent quelques conclusions prudentes. Il y a eu un mouvement de migration considérable des pays de l’Europe de l’Est vers l’Union européenne. Il s'en est suivi un accroissement de l’offre de la main-d’œuvre agricole en Europe de l’Ouest, tandis qu’en Europe orientale, la production agricole a baissé. Certes, les politiques agricoles de l’Union européenne et des PECO ont convergé dans une certaine mesure, mais il subsiste des différences notables entre ces deux régions en ce qui concerne le choix des instruments et le niveau de protection. A l’exception de la Slovénie (et sauf certains produits comme le lait dans d’autres pays candidats) le niveau de protection est toujours beaucoup plus bas dans les pays de l’Europe centrale et orientale. «Une ré-nationalisation» de la politique agricole commune, au moins en partie, pourrait constituer une solution possible pour affronter quelques-uns des futurs défis. Etant donné que les PECO jouiront du statut de bénéficiaires nets alors que les pays membres actuels de l’Union européenne deviendront dans une plus large mesure des contributeurs nets à la PAC, l'évolution en cours

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rétablissement <strong>de</strong> la propriété privée. Cependant, à un accroissement <strong>de</strong> la production dans<br />

certains secteurs (par exemple le secteur laitier), correspond une situation moins encourageante<br />

dans secteur céréalier où la compétitive souffre <strong>de</strong>s conditions défavorables du climat<br />

et du sol. Les Etats baltes <strong>de</strong>vraient améliorer tout aussi bien la qualité <strong>de</strong>s produits que<br />

l’efficacité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production.<br />

La politique agricole tchèque par contre s’écarte <strong>de</strong> façon frappante <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la<br />

Politique Agricole Commune (PAC) <strong>de</strong> l’Union européenne. Ainsi, la République tchèque<br />

ne se soucie guère du maintien <strong>de</strong> la parité <strong>de</strong>s revenus entre le secteur agricole et le secteur<br />

industriel – une priorité dans l’Union européenne -, tout comme elle ne prévoit pas <strong>de</strong> ressources<br />

<strong>de</strong>stinées à compenser le secteur agricole pour <strong>de</strong>s désavantages comparés. La<br />

République tchèque dispose néanmoins <strong>de</strong> ressources à meilleur marché que l’Union européenne,<br />

pratique un système d’agriculture efficace et jouit <strong>de</strong> certains avantages en termes<br />

<strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong> facteurs comme la main-d’œuvre et le capital en l'occurrence.<br />

L’Union européenne est le principal partenaire commercial <strong>de</strong> la République en ce qui concerne<br />

les produits agricoles: elle fournit quelques 50% <strong>de</strong>s importations dont le pays a<br />

besoin et acquiert 40% <strong>de</strong> ses exportations agricoles.<br />

L’importance du secteur agricole en Pologne avait suscité la crainte que l’adhésion <strong>de</strong> ce<br />

pays à l’Union européenne, n’entraîne un accroissement substantiel <strong>de</strong> la production et ne<br />

ren<strong>de</strong> plus préoccupantes encore les distorsions du marché communautaire. Mais les conditions<br />

climatiques et pédologiques sont moins favorables en Pologne qu’en Union européenne.<br />

En outre, le pays continue à importer <strong>de</strong>s produits agricoles en gran<strong>de</strong>s quantités. La<br />

peur que l’adhésion polonaise ne provoque une surproduction substantielle s’est avérée<br />

injustifiée. Il y a même <strong>de</strong>s signes indiquants que les prix entre la Pologne et l’Union européenne<br />

ont convergé <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 1990, bien qu’il subsiste <strong>de</strong>s écarts pour<br />

certains produits (sucre, bœuf, lait, beurre).<br />

Seule la Slovénie ne pose pas <strong>de</strong> problèmes. Alors que la situation géographique <strong>de</strong> ce<br />

pays vallonné et montagneux entrave la production agricole, la Slovénie est le plus proche<br />

<strong>de</strong> l’Union européenne en termes <strong>de</strong> politique agricole: une prédominance d’exploitations<br />

familiales, un fort lobby et <strong>de</strong>s prix élevés. Le processus d’adaptation à la PAC est en cours.<br />

Le secteur agricole <strong>de</strong> la Slovénie n’est pas libéralisé comme en Pologne ou en Estonie, et il<br />

y a <strong>de</strong>s craintes que les prix chutent. Mais en fait, on ne s’attend point à <strong>de</strong>s difficultés<br />

d’adaptation majeures.<br />

Ce qui n’est pas vrai pour la Bulgarie, dont la politique agricole, tout comme le niveau<br />

<strong>de</strong>s prix, diffèrent sensiblement <strong>de</strong>s réalités agricoles <strong>de</strong> l’Union européenne. Tandis qu’en<br />

Union européenne les agriculteurs sont subventionnés, et même fortement, les agriculteurs<br />

bulgares sont effectivement taxés. De plus, les relations commerciales entre les <strong>de</strong>ux régions<br />

restent faibles: Le commerce agro-alimentaire entre la Bulgarie et l’Union européenne est<br />

encore instable, en partie à cause <strong>de</strong> fortes fluctuations <strong>de</strong> l’économie bulgare.<br />

Dans les quatre <strong>de</strong>rniers chapitres (7 à 10), les auteurs tirent quelques conclusions pru<strong>de</strong>ntes.<br />

Il y a eu un mouvement <strong>de</strong> migration considérable <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong> l’Est vers<br />

l’Union européenne. Il s'en est suivi un accroissement <strong>de</strong> l’<strong>of</strong>fre <strong>de</strong> la main-d’œuvre agricole<br />

en Europe <strong>de</strong> l’Ouest, tandis qu’en Europe orientale, la production agricole a baissé. Certes,<br />

les politiques agricoles <strong>de</strong> l’Union européenne et <strong>de</strong>s PECO ont convergé dans une certaine<br />

mesure, mais il subsiste <strong>de</strong>s différences notables entre ces <strong>de</strong>ux régions en ce qui concerne<br />

le choix <strong>de</strong>s instruments et le niveau <strong>de</strong> protection. A l’exception <strong>de</strong> la Slovénie (et sauf certains<br />

produits comme le lait dans d’autres pays candidats) le niveau <strong>de</strong> protection est toujours<br />

beaucoup plus bas dans les pays <strong>de</strong> l’Europe centrale et orientale. «Une ré-nationalisation»<br />

<strong>de</strong> la politique agricole commune, au moins en partie, pourrait constituer une solution<br />

possible pour affronter quelques-uns <strong>de</strong>s futurs défis. Etant donné que les PECO jouiront du<br />

statut <strong>de</strong> bénéficiaires nets alors que les pays membres actuels <strong>de</strong> l’Union européenne<br />

<strong>de</strong>viendront dans une plus large mesure <strong>de</strong>s contributeurs nets à la PAC, l'évolution en cours

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