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number 1 - Centre d'études et de recherches européennes Robert ...

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Notices – Informations – Mitteilungen 151<br />

<strong>de</strong>ntale, non <strong>de</strong> propos délibéré, mais plutôt parce qu’au départ <strong>de</strong> la recherche, il était<br />

encore difficile <strong>de</strong> mener avec les savants <strong>de</strong> l’Est européen <strong>de</strong>s travaux communs, réguliers<br />

<strong>et</strong> débarrassés <strong>de</strong> formules philosophiques présupposées. A l’évi<strong>de</strong>nce, dans le futur, il faudra<br />

élargir les équipes <strong>de</strong> <strong>recherches</strong> à nos collègues <strong>de</strong> l’est <strong>de</strong> l'Europe. De toute manière,<br />

il faut bien prendre conscience <strong>de</strong>s différences d'approche entre Européens vivant dans telle<br />

ou telle partie <strong>de</strong> l'Europe: si l'Europe est une du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s géographes, nos <strong>recherches</strong><br />

ont vite buté sur le fait que le mot Europe <strong>et</strong> ses représentations varient d'une région à<br />

l'autre. D’où un colloque particulier, tenu à Paris en mai 1992: sur ces diversités <strong>de</strong> conception<br />

quant à la réalité européenne, selon les lieux d'existence <strong>de</strong>s Européens; les actes <strong>de</strong> ce<br />

colloque "Les Europe <strong>de</strong>s Européens" ont été publiés en novembre 1993 (Publications <strong>de</strong> la<br />

Sorbonne, Paris, 156 p.).<br />

La recherche s’est développée graduellement pendant cinq années. Il fallait délimiter les<br />

champs réels <strong>de</strong> l’enquête, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail, les moyens pratiques pour organiser <strong>de</strong>s<br />

rencontres régulières; le plus ardu fut <strong>de</strong> trouver les financements indispensables à <strong>de</strong>s ateliers<br />

<strong>de</strong> travail, à <strong>de</strong>s colloques intermédiaires <strong>et</strong> à un congrès terminal, qui se tint à Paris en<br />

novembre 1993.<br />

Fort heureusement <strong>de</strong>s institutions nationales <strong>et</strong> <strong>européennes</strong>, en particulier la délégation<br />

à l'Information <strong>de</strong>s Communautés <strong>européennes</strong>, soutinrent nos efforts. Lors du Congrès <strong>de</strong><br />

Paris en novembre 1993, il fut possible <strong>de</strong> tirer les premiers résultats <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te vaste enquête.<br />

Soulignons dès l'abord que ceux-ci <strong>de</strong>meurent provisoires, car il faudrait encore du temps<br />

pour que nos "sondages" sur le passé, limités à <strong>de</strong>s thèmes <strong>de</strong> <strong>recherches</strong> précis, soient étendus<br />

à d'autres exemples, afin d'affiner les conclusions; les problèmes méthodologiques posés<br />

par ce type <strong>de</strong> <strong>recherches</strong> sont également importants. Pourtant le livre tiré <strong>de</strong>s actes du Congrès,<br />

qui vient d'être publié, "I<strong>de</strong>ntité <strong>et</strong> conscience <strong>européennes</strong> au XXe siècle (Paris,<br />

Hach<strong>et</strong>te, novembre 1994, 234 pages), apporte la preuve que toutes ces <strong>recherches</strong> peuvent<br />

servir à mieux comprendre ce qu’il est convenu d’appeler "le déficit européen" actuel, en<br />

montrant d'où l’on vient <strong>et</strong> jusqu’où on est parvenu aujourd’hui en matière d’i<strong>de</strong>ntité <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

conscience <strong>européennes</strong>.<br />

Il ne saurait être question <strong>de</strong> résumer, fut-ce à grands traits, les résultats obtenus tant les<br />

nuances entre certaines observations sont importantes, tant restent gran<strong>de</strong>s les zones d’incertitu<strong>de</strong>s.<br />

Il nous paraît plus opportun <strong>de</strong> signaler les domaines scrutés après avoir souligné<br />

que l’établissement d'une chronologie <strong>de</strong> la conscientisation européenne est primordial,<br />

faisant apparaître <strong>de</strong>s temps forts (années 1925-1933 ou années 1950) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong><br />

reculs (immédiat avant-secon<strong>de</strong> guerre mondiale). Le développement <strong>de</strong> la conscience européenne<br />

ne fut – n’est – ni linéaire, ni cumulatif, ni harmonieux. Ce ne fut pas seulement un<br />

phénomène <strong>de</strong> mentalités collectives réagissant à <strong>de</strong>s propositions idéales venues <strong>de</strong>s<br />

milieux intellectuels, mais un processus fortement lié aux vicissitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’histoire politique<br />

<strong>de</strong> l'Europe, avec en particulier le rôle important <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s guerres qui secouèrent l’Europe,<br />

voire celui <strong>de</strong> la guerre non déclarée, la guerre froi<strong>de</strong>. La conscience européenne a pu<br />

naître aussi bien dans <strong>de</strong>s combats que dans <strong>de</strong>s débats.<br />

Plusieurs groupes <strong>de</strong> <strong>recherches</strong> ont étudié certains milieux sociaux spécifiques; Hartmuth<br />

Kaelble a pu dégager <strong>de</strong>s caractères spécifiques <strong>de</strong>s sociétés <strong>européennes</strong>; en partant <strong>de</strong>s travaux<br />

antérieurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux groupes (1 <strong>et</strong> 7), il souligne fortement que l’Europe "vécue"<br />

par les Européens au quotidien, soit leurs similitu<strong>de</strong>s si nombreuses, ne débouche pas ipso<br />

facto sur une "Europe pensée"; toutefois la comparaison <strong>de</strong>s sociétés <strong>européennes</strong> avec les<br />

sociétés développées non-<strong>européennes</strong> perm<strong>et</strong> d'établir certaines bases <strong>de</strong>s solidarités inter<strong>européennes</strong>,<br />

peut-être génératrices d'une conscience européenne. Pierre Milza s'attache plus<br />

précisément aux réactions <strong>de</strong>s migrants, notamment à celles <strong>de</strong>s populations venues du sud <strong>de</strong><br />

l'Europe (Latins surtout), à la suite <strong>de</strong>s <strong>recherches</strong> du groupe 2. Là encore bilan nuancé: le<br />

réflexe national a souvent prévalu dans ces milieux, – souvent au profit <strong>de</strong> la nation d’accueil,<br />

– davantage que l’expression d'une solidarité européenne transnationale.

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