12.04.2015 Views

number 1 - Centre d'études et de recherches européennes Robert ...

number 1 - Centre d'études et de recherches européennes Robert ...

number 1 - Centre d'études et de recherches européennes Robert ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

La Haute Autorité <strong>de</strong> la Communauté européenne du charbon <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’acier 135<br />

ment sur la production <strong>de</strong> charbon <strong>et</strong> d'acier prévu par le traité <strong>et</strong> d'emprunts placés<br />

sur les marchés financiers.<br />

Le prélèvement, premier impôt européen, constitue un atout essentiel. Il perm<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> financer les dépenses <strong>de</strong> fonctionnement <strong>et</strong> <strong>de</strong> constituer un fonds <strong>de</strong> garantie.<br />

Plafonné par le traité à 1 %, le prélèvement n'est, en fait, jamais fixé à un niveau<br />

aussi élevé. Dès la fin <strong>de</strong> l'année 1952, les entreprises, relayées par les gouvernements,<br />

se démènent pour qu'il soit fixé à un taux n<strong>et</strong>tement inférieur mais Monn<strong>et</strong><br />

estime que la Haute Autorité a toute liberté <strong>de</strong> décision dans ce domaine <strong>et</strong> qu'il est<br />

nécessaire <strong>de</strong> constituer rapi<strong>de</strong>ment le fonds <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> cent millions d'unités<br />

<strong>de</strong> compte (dollars). Ce point <strong>de</strong> vue s'impose <strong>et</strong> le collège r<strong>et</strong>ient le taux <strong>de</strong> 0,9 %.<br />

Ce n'est qu'en mai 1955, alors que le fonds <strong>de</strong> garantie est presque constitué (les<br />

cent millions sont atteints en avril 1956) <strong>et</strong> que les membres allemands <strong>et</strong> luxembourgeois<br />

plai<strong>de</strong>nt eux-mêmes pour une forte réduction, que la Haute Autorité<br />

déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> ramener le taux à 0,7% le 1er juill<strong>et</strong> <strong>et</strong> à 0,45% à partir du 1er janvier<br />

1956. Par la suite, il est encore réduit à plusieurs reprises, à 0,35% le 1er juill<strong>et</strong><br />

1957 sur la proposition <strong>de</strong> René Mayer, puis à 0,30% en 1961 <strong>et</strong> même à 0,20% à<br />

compter du 1er juill<strong>et</strong> 1962. Malgré ce faible taux <strong>et</strong> la crise charbonnière qui en<br />

limite la rentabilité, <strong>de</strong>s surplus peuvent être dégagés qui, placés dans <strong>de</strong>s institutions<br />

bancaires, rapportent <strong>de</strong>s intérêts affectés à un fonds <strong>de</strong> réserve. Mais, vers le<br />

milieu <strong>de</strong>s années 1960, les besoins financiers <strong>de</strong> la Haute Autorité augmentent –<br />

notamment pour les dépenses <strong>de</strong> reconversion- alors que les possibilités d'emprunts<br />

se réduisent. Soumise à <strong>de</strong>s pressions contradictoires, celles <strong>de</strong>s entreprises hostiles<br />

à un relèvement du taux, celles <strong>de</strong>s organisations syndicales <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'Assemblée<br />

commune soucieuses <strong>de</strong> préserver les possibilités d'investissements, la Haute Autorité<br />

fait remonter le prélèvement à 0,25% en 1965 <strong>et</strong> à 0,30% pour l'exercice 1967/<br />

1968 (le premier après la fusion <strong>de</strong>s exécutifs).<br />

Les emprunts fournissent également d'importantes ressources. Mais dans un<br />

premier temps, si la Haute Autorité cherche à obtenir <strong>de</strong>s prêts extérieurs, c'est<br />

autant pour affirmer sa crédibilité que pour avoir <strong>de</strong>s liquidités pour sa politique<br />

d'investissement. C'est pourquoi Jean Monn<strong>et</strong> se tourne vers les Etats-Unis car, si<br />

les Américains acceptent d'accor<strong>de</strong>r un emprunt, ils montrent aux yeux <strong>de</strong> tous –<br />

<strong>et</strong> notamment <strong>de</strong>s Britanniques qui négocient alors l'association – qu'ils donnent<br />

leur confiance <strong>et</strong> leur soutien à la CECA <strong>et</strong> plus généralement à l'ensemble du<br />

processus d'intégration européenne. Monn<strong>et</strong>, accompagné d'autres personnalités<br />

<strong>de</strong> la Haute Autorité, effectue <strong>de</strong>ux voyages aux Etats-Unis, le premier dès maijuin<br />

1953 pour préparer, le second en mars-avril 1954 pour conclure un gros<br />

emprunt <strong>de</strong> cent millions <strong>de</strong> dollars, à 4% sur 25 ans. Si le montant est moins<br />

élevé qu'espéré, les conditions sont avantageuses pour la Haute Autorité qui dispose<br />

ainsi <strong>de</strong> ressources à long terme. Par la suite, plusieurs autres emprunts sont<br />

placés aux Etats-Unis, toujours par le même consortium comprenant une cinquantaine<br />

<strong>de</strong> banques: trente-cinq millions <strong>de</strong> dollars en avril 1957, cinquante<br />

millions en juin 1958, trente-cinq millions en octobre 1960, vingt-cinq millions<br />

en mai 1962. Si ces emprunts sont faciles à placer – la souscription est en général<br />

couverte le jour même <strong>de</strong> son ouverture – les conditions <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> moins en<br />

moins intéressantes dans les années 1960 quand les Etats-Unis cherchent à ne pas

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!