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number 1 - Centre d'études et de recherches européennes Robert ...

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La Haute Autorité <strong>de</strong> la Communauté européenne du charbon <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’acier 131<br />

Six, le neuvième étant coopté par ses pairs. C'est dans l'espoir d'éviter une hégémonie<br />

franco-alleman<strong>de</strong> que les quatre autres pays <strong>et</strong> notamment le Benelux ont souhaité<br />

c<strong>et</strong>te Haute Autorité relativement large – neuf membres <strong>et</strong> non cinq comme le<br />

proposait Monn<strong>et</strong> – afin que chaque pays puisse y avoir un représentant au moins,<br />

même si, une fois nommés, ils s'engagent à exercer leur activité en toute indépendance,<br />

y compris à l'égard <strong>de</strong>s gouvernements qui les ont désignés.<br />

Le collège qui entre en fonction le 10 août 1952 constitue une équipe prestigieuse<br />

mais hétérogène par l'âge, l'expérience professionnelle, la sensibilité politique,<br />

la culture économique, interventionniste ou libérale... Elle comprend <strong>de</strong>s<br />

politiques: le Belge Albert Coppé, économiste <strong>de</strong> formation, ancien député<br />

chrétien-social <strong>de</strong> Flandre <strong>et</strong> ancien ministre; l'Allemand Franz Etzel, député CDU<br />

(démocrate-chrétien) influent <strong>et</strong> proche d'A<strong>de</strong>nauer; l'Italien Enzo Giacchero,<br />

démocrate-chrétien mais aussi proche d'Altiero Spinelli; <strong>de</strong>s syndicalistes: le Belge<br />

Paul Fin<strong>et</strong>, coopté par la Haute Autorité, qui a été secrétaire général <strong>de</strong> la Fédération<br />

générale du travail <strong>de</strong> Belgique (FGTB), l'Allemand Heinz Potthoff, influent<br />

dans la gran<strong>de</strong> centrale syndicale Deutscher Gewerkschaftsbund (DGB) <strong>et</strong> chef <strong>de</strong><br />

la délégation alleman<strong>de</strong> à l’Autorité internationale <strong>de</strong> la Ruhr (AIR); <strong>de</strong>s diplomates<br />

comme le Luxembourgeois Albert Wehrer ou le Néerlandais Dirk Spierenburg,<br />

<strong>de</strong>puis 1947 chef <strong>de</strong> la mission permanente auprès <strong>de</strong> l'Organisation européenne <strong>de</strong><br />

coopération économique (OECE), ainsi qu'un patron <strong>de</strong> la sidérurgie, le Français<br />

Léon Daum. La Haute Autorité est présidée par Jean Monn<strong>et</strong> qui en a été l'initiateur<br />

– même si l'institution, y compris son nom, a été imaginée par son ami le juriste<br />

Paul Reuter – <strong>et</strong> qui, avec son imagination, sa ténacité, sa gran<strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> travail,<br />

va continuer à en être le promoteur pendant près <strong>de</strong> trois ans. C<strong>et</strong>te première<br />

équipe reste en place jusqu'en 1959 à l'exception <strong>de</strong> Monn<strong>et</strong> qui démissionne après<br />

l'échec <strong>de</strong> la Communauté européenne <strong>de</strong> défense (CED). Après <strong>de</strong>s mois <strong>de</strong> tractations,<br />

les démarches d'A<strong>de</strong>nauer <strong>et</strong> <strong>de</strong> Spaak pour faire revenir sur sa décision un<br />

Monn<strong>et</strong> qui tergiverse, les manoeuvres <strong>de</strong> Paris hostile à son maintien, les Six finissent<br />

par désigner comme successeur, un autre Français, René Mayer, député radical<br />

<strong>de</strong> Constantine, ancien ministre <strong>et</strong> ancien prési<strong>de</strong>nt du Conseil, partisan <strong>de</strong> la<br />

CECA dès la première heure. Démissionnaire lui-même fin 1957, il est remplacé à<br />

la prési<strong>de</strong>nce par Paul Fin<strong>et</strong>.<br />

Après le renouvellement général du collège en 1959, la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la Haute<br />

Autorité revient à un Italien, d'abord au démocrate-chrétien Piero Malvestiti,<br />

membre <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong> la CEE <strong>de</strong>puis 1958, puis à une autre personnalité <strong>de</strong><br />

la démocratie-chrétienne Dino Del Bo qui se maintient jusqu’en 1967. Dans la<br />

nouvelle équipe, à côté <strong>de</strong> quelques anciens qui restent (Spierenburg <strong>et</strong> Potthoff<br />

jusque fin 1962, Fin<strong>et</strong>, Coppé), arrivent <strong>de</strong>s hommes qui, en <strong>de</strong>hors du socialiste<br />

français Pierre-Olivier Lapie <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'Allemand Fritz Hellwig député CDU lié aux<br />

milieux industriels, ont sensiblement moins <strong>de</strong> poids <strong>et</strong> <strong>de</strong> prestige, ce qui contribue<br />

alors, dans les années 1960, à un certain affaiblissement <strong>de</strong> l'institution.<br />

Le collège <strong>de</strong>s neuf est secondé par une administration qui est l'obj<strong>et</strong> d'une investigation<br />

très minutieuse <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux auteurs. Ils montrent qu'elle <strong>de</strong>vient<br />

rapi<strong>de</strong>ment une machine beaucoup plus lour<strong>de</strong> que ne le voulait Jean Monn<strong>et</strong> <strong>et</strong> qui<br />

compte neuf cent cinquante agents au début <strong>de</strong>s années 1960. Créée <strong>de</strong> toutes

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