To All Appearances A Lady - University of British Columbia

polysémique. Le sentiment de légèreté
sobre et équilibré ressenti vient du fait que
l'angoisse et la révolte laissent la place à la
lucidité et à l'amour de l'autre.
Le roman réconcilie la fureur de vivre
pour soi et la naissance de l'amour pour
l'autre. Dans L'Enfant chargé de songes, le
souvenir du passé où dominent fureur de
vivre et angoisse, est remplacé par l'acceptation
lucide, voire même résignée du
présent et précisément d'une naissance. Le
voyage de découverte qu'entreprend Julien
à Paris lui permet de se libérer du souvenir
et de l'emprise de sa mère. Il exorcise aussi
son evoûtement pour Lydie, la voleuse
d'enfants et de chevaux. L'image de la noyade
et de la naissance se juxtaposent dans
un récit épique de retour à la terre de son
enfance. Mais avant ce retour au bord d'un
bateau au nom révélateur d"'Homéric",
Julien aura connu les ravages et l'attrait de
la passion aveugle et obsédante.
Comme dans les autres romans d'Anne
Hébert, désir charnel et passion sont filtrés,
par pudeur, par le souvenir-songe. C'est au
son de la musique classique: Couperin,
Mozart, Schubert entendue à Paris dans les
églises et dans les salles de concert, que
Julien évoque son enfance au village de
Duchesnay, son esclavage sous les régimes
de Pauline, sa mère et de la mystérieuse
Lydie. C'est aussi le souvenir de sa chambre
rouge, rue Cartier à Québec, où Julien s'enferme
pour lire, pour écrire et écouter
Bach, Beethoven, Ravel, Stravinski, entre
les visites d'Aline, toujours tendre et
disponible, qui pousse Julien à retourner
vers sa terre natale. "Aline est cette terre
obscure à l'horizon qui tremble avec son
fruit. Aline est cette source et ce commencement.
Julien a rendez-vous avec elle.
Le songe est à nouveau devant lui."
L'écriture du roman respecte le rythme
du songe, non pas celui du personnage central,
mais plutôt celui d'un narrateur qui
impose sa propre vision épique et ironique
à la fois. Ce narrateur impose sa façon de
styliser les dialogues, les lettres, le récit.
Cette distance affective lui permet même de
dévoiler ce que les personnages n'osent pas
dire ou faire. La même voix narrative se
projette parfois aussi vers le futur. Tous ces
procédés témoignent certes d'une grande
maîtrise de l'écriture.
Roman et poèmes marquent un nouveau
tournant dans un monde où les objets sont
pourtant familiers.
"Dialectical Authenticity"?
Clement H. Wyke
Sam Selvon's Dialectal Style and Fictional
Strategy. U of British Columbia P $35.95
Reviewed by Jean-Pierre Durix
Besides their concern with Caribbean life in
the West Indies or with that of immigrants
in Britain, Selvon's novels are characterized
by the author's playful use of various registers
of language, from Trinidadian English
to (sometimes parodie) Queen's English.
The excellent Critical Perspectives on Sam
Selvon (ed. by Susheila Nasta, Washington:
Three Continents, 1988) brings together
essays by various contributors on all
aspects of the writer's work. Clement H.
Wyke's book adopts a deliberate linguistic
approach while explicitly avoiding obscure
terminology. His technical analyses are
inspired by such theoretical texts as Loreto
Todd's Modern Englishes: Pidgins and
Creoles and John Holm's Pidgins and
Creoles. One may argue that, at this stage,
the use of the term "dialect" in Wyke's
study is ill-chosen because of its derogatory
connotations. Variants of Caribbean
English constitute fully-fledged languages,
which each support a particular culture,
with its specific codes and rules.
Wyke researches into the characteristics
of Trinidadian English and provides a wellinformed
description of its main grammatical
and lexical features. Unfortunately his
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