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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Bastn Ozeti<br />

EelRon<strong>de</strong><br />

7 DÉCEMBRE 2006<br />

Bab Gates :« Nous<br />

ne sommes pas<br />

en train <strong>de</strong> gagner<br />

la guerre en Irak»<br />

Etats-Unis Les démocrates louent la « franchise»<br />

du secrétaire à la défense désigné par Bush<br />

WASHINGTON<br />

CORRESPONDANTE<br />

S'il n'a pas enthousiasmé tous les<br />

républicains, Robert Gates a fait<br />

l'unanimité chez les démocrates, qui<br />

ont loué sa « franchise ». Dès le début <strong>de</strong><br />

l'audition <strong>de</strong>vant la commission <strong>de</strong>s forces<br />

armées du Sénat, mardi 5 décembre,<br />

l~ démocrate Carl Levin a posé la questIon<br />

: « Sommes-nous en train <strong>de</strong> gagner<br />

en Irak? » Robert Gates a pesé ses mots.<br />

« Non, monsieur. »<br />

Pour un homme choisi par George<br />

Bush pour succé<strong>de</strong>r à Donald Rumsfeld<br />

au ministère <strong>de</strong> la défense, ce n'était<br />

pas un mince aveu. Il y a exactement cinq<br />

semaines, le prési<strong>de</strong>nt américain s'emportait<br />

quand on lui posait la même question<br />

: « Bien sûr que nous sommes en train<br />

<strong>de</strong> gagner! » C'était avant les élections <strong>de</strong><br />

mi-mandat du 7 novembre, la « claque»<br />

infligée par les électeurs et la démission<br />

<strong>de</strong> M. Rumsfeld.<br />

Plusieurs sénateurs ont voulu s'assurer<br />

qu'ils avaient bien entendu. « Vous ne<br />

croyez pas que nous sommes en train <strong>de</strong><br />

gagnerenlrak? », a insisté John McCain.<br />

« Non, monsieur », a répété Robert<br />

Gates. « En conséquence, le statu quo est<br />

inacceptable? », a repris le républicain.<br />

« C'est exact », a répondu M. Gates.<br />

Après la pause déjeuner, le futur secrétaire<br />

à la défense a fait une mise au point.<br />

«J'ai vu les informations à la télévision, en<br />

mangeant mon sandwich, a-t-il expliqué.<br />

Je maintiens mon commentaire. Maisjefaisais<br />

référence à la situation générale en<br />

Irak. Nos soldats font un travail formidab~e.<br />

Il ny a pas une seule bataille qu'ils<br />

azent perdue. »<br />

L'affaire était <strong>de</strong> toute façon entendue.<br />

Avecun langage aussi direct, Robert<br />

Gates,63 ans, a obtenu un vote unanime<br />

<strong>de</strong>s quatorze membres <strong>de</strong> la commission<br />

après cinq heures seulement <strong>de</strong> débats.<br />

Seul M. Levin, qui avait voté contre la<br />

confirmation <strong>de</strong> M. Gates quand celui-ci<br />

avait été nommé à la direction <strong>de</strong> la CIA,<br />

en 1991,par George Bush père, est revenu<br />

sur l'affaire Iran-Contra <strong>de</strong>s ventes<br />

d'armes secrètes <strong>de</strong>s Etats-Unis à l'Iran<br />

dans laquelle le rôle <strong>de</strong> M. Gatés n'~<br />

jamais été vraiment éclairci. Le vote du<br />

Sénat dans son ensemble n'est plus<br />

qu'une formalité.<br />

Chaque dimanche <strong>de</strong>puis le 15 février 2004, les vétérans <strong>de</strong> Santa Monica<br />

(Californie) installent à Arlington West, sur la plage, un mémorial provisoire<br />

en l'honneur <strong>de</strong>s soldats américains tombés en Irak. Depuis le début<br />

du conflit, l'US Army a perdu près <strong>de</strong> 3 000 hommes. GABRIEL BOUYS/AFP<br />

« Merci pour votrefranchise. C'est quelque<br />

chose qui a cruellement manqué à votre<br />

prédécesseur », a remarqué Hillary Clinton.<br />

Sachant qu'il <strong>de</strong>vra travailler avec un<br />

Congrès démocrate, M. Gates a pris soin<br />

d'apparaître comme l'anti-Rumsfeld:<br />

non agressif, pru<strong>de</strong>nt, un homme <strong>de</strong> bonne<br />

volonté ayant repris du service alors<br />

qu'il était le tranquille prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Uni- .<br />

versité A & M. du Texas.<br />

Il a promis <strong>de</strong> se mettre « d'urgence»<br />

au travail en commençant par se rendre à<br />

Bagdad pour y entendre l'opinion <strong>de</strong>s<br />

chefs militaires. S'il estime qu'il ne faut<br />

pas attendre <strong>de</strong> miracles ni <strong>de</strong> « nouvelles<br />

idées », il s'est déclaré ouvert: « Toutes<br />

les options sont sur la table. »<br />

Sur le fond, il a développé <strong>de</strong>s thèses<br />

relativement consensuelles. Il partage<br />

avec le prési<strong>de</strong>nt Bush le refus d'un<br />

calendrier précis <strong>de</strong> retrait qui reviendrait<br />

à dire aux insurgés «combien <strong>de</strong><br />

temps ils ont à attendre avant <strong>de</strong> [les] voir<br />

partir ». Mais il n'a pas hésité à se distinguer<br />

en soulignant l'erreur commise en<br />

2003 en n'envoyant pas à Bagdad <strong>de</strong>s<br />

troupes en nombre suffisant. Selon lui,<br />

la présence <strong>de</strong> l'armée américaine sera<br />

nécessaire « pendant longtemps» les Ira-<br />

~ens n'ayant que peu <strong>de</strong> capacités logistIques<br />

et pas <strong>de</strong> puissance aérienne.<br />

Mais les effectifs seront «considérablement<br />

réduits».<br />

M. Gates a été interrogé sur le rapport<br />

qu'il a co-rédigé en 2004 pour un cercle<br />

<strong>de</strong> réflexion, plaidant pour <strong>de</strong>s pourparlers<br />

directs avec l'Iran. Il n'y est plus aussi<br />

favorable. « Les circonstances ont nettement<br />

changé », a-t-il dit, citant l'arrivée<br />

au pouvoir <strong>de</strong> Mahmoud Ahmadinejad.<br />

Il continue à penser qu'il serait utile <strong>de</strong><br />

disposer d'un «canal <strong>de</strong> communication<br />

» avec Damas et Téhéran comme au<br />

temps <strong>de</strong> la guerre froi<strong>de</strong> avec Moscou et<br />

Pékin mais il n'a pas semblé y placer<br />

beaucoup d'espoir.<br />

A plus long terme, il serait cependant<br />

salutaire <strong>de</strong> trouver le moyen d'amener<br />

ces pays « à être plus constructifs». Très<br />

clairement, il a exclu toute attaque contre<br />

l'Iran, sinon « en <strong>de</strong>rnier recours absolu».<br />

« Nous avons vu avec l'Irak ce qui se passe<br />

une fois que la guerre est lâchée. »<br />

M. Gates n'a pas voulu dire s'il pensait<br />

que l'invasion <strong>de</strong> 2003 avait été une<br />

erreur: «Tous les services du mon<strong>de</strong>,<br />

même lesfrançais, croyaient que Saddam<br />

Hussein avait <strong>de</strong>s armes <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction<br />

massive. » Mais quelle que soit la manière<br />

dontla guerre a commencé, a-t-il ajouté,<br />

« il semble que tous les "bad guys" du<br />

Moyen-Orient sont maintenant actifs en<br />

Irak ».<br />

Il a parlé du danger <strong>de</strong> « chaos» et <strong>de</strong><br />

conflit régional en cas <strong>de</strong> retrait américain<br />

«mal conduit », l'Arabie saoudite<br />

ou la Turquie ne pouvant « laisser les sun-'<br />

nites irakiens être victimes d'une épuration<br />

ethnique» .•<br />

C.LS<br />

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