Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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sud-est de .laTurquie depuis les
élections générales en octobre
1991.
Ils affirment que les villages, dont
les habitants refusent de prendre
les armes que leur propose l'État
pour aller se battre contre le PKK
ou qu'on soupçonne d'offrir de la
nourriture aux guérilleros, sont fréquemment
l'objet d'intimidations,
«Lesmilitaires n'arrivent pas à débusquer
les guérilleros, alors c'est nous qu'ils attaquent,
nous accusant d'être des terroristes
et nous chassant de nos maisons»,
déclarait un homme dans le village
de Çaglayan qui, aux dires des habitants,
a subi de fréquents bombardements
terrestres ces dernières
semaines d'une base militaire
des environs. I..;andernier, les soldats
turcs ont incendié de nombreuses
maisons à Çaglayan,autrefois
un endroit prospère s'enorgueillissant
de spacieuses maisons
en pierre à deux étages et de jardins
fertiles. Des soixante familles
qui y habitaient à l'origine, il ne
reste plus qu'une vingtaine, entassées
dans les quelques maisons
qui sont encore debout.
La nuit, les gens se réfugient dans
un tunnel creusé dans une petite
colline pour tenter d'échapper aux
balles et aux obus des chars turcs.
«Il faut que quelqu'un raconte notre histoire,
qu'il dise que nous n'avons ni sécurité,
ni liberté pour vivre», criait un
homme tout en pointant le doigt
vers un obus non explosé qui avait
atterri non loin de là dans un ruisseau.
Omer Adar. Je gouverneur du district
de Cizre nommé par le gouvernement,
déclara que c'était le
PKK qui intimidait les villageois.
«Lesterroristes vont dans les villages et
obligent les habitants sous menace de mort
à leur donner de la nourriture» dit-il à
Reuter, ajoutant que l'État dédommageait
les gens dont la maison
avait été détruite accidentellement
au cours d'affrontements entre
les troupes et la guérilla.
Les villageois admettent que les
combattants du PKK leur demandent
parfois de la nourriture. Mais
ce sont les troupes qu'ils accusent
de les avoir chassés, et ils déclarent
n'avoir jamaiS reçu d'indemnisation
du gouvernement pour les
dégâts causésà leur propriété. «Les
soldats arrivaient, nous frappaient, nous
insultaient et nous ordonnaient de devenir
des,gardiens de village ... ou, sinon, de
déguerpir», raconte un homme qui
habitait le hameau de Küçük
Dersek, évacué le mois dernier et
à présent désert. «Pourquoi prendrions-nous
les armes contre les guérilleros?
Ils se battent pour nous et ils ne nous
font iamais aucun mal». Sur la route
principale qui va de Cizre à la
grande ville de Diyarbaki~ on peut
voir une succession de restaurants
en ruine, .de stations d'essence et
de boutiques détruites, de carcasses
de camions calcinés.
Se traînant parmi les débris de
verre et les'éclats d'obus, leurs
propriétaires racontent que les
soldats ont détruit leurs commerces
à la fin du mois d'août en représailles
d'une attaque du PKK
contre une base militaire des environs.
Le propriétaire d'un restaurant
ajoute: «Si les droits de l'homme
Un reportage de Financial Times
sur le Kurdistan iranien
La vendetta iranienne frappe
durement les Kurdes*
La guerre contre la guérilla s'intensifie,
écrit Gareth Smyth, rentré
d'un récent séjour à Baneh dans
l'ouest de l'Iran.
Ashad Rashidi a 23 ans, vient de
se mari~r et.a peur. Unobus a explosé
récemment de l'autre côté
de la vallée rocailleuse et isolée,
dans l'ouest de l'Iran, où il cultive
• Paru dans le The FinanäalTimes du 13octobre 1993, (d.53).
viennent iusqu'ici, peut-être qu'un iour
ie rouvrirai - mais peut-être ie m'en irai
purement et simplement». Il dit encore
que des soldats étaient venus à
Kocapinar, son village, et qu'ils
avaient menacé de mettre le feu
aux maisons si les hommes refusaient
de devenir des gardiens de
village. Les Kurdes forment à peu
près un cinquième des 60 millions
d'hommes vivant en Thrquie, mais
ils ne sont pas reconnus en tant
que minorité ethnique. La Thrquie
prétend qu'ils jouissent des mêmes
droits que n'importe quel
autre citoyen. Les Kurdes du sud
et du sud-est se plaignent d'avantage
des pratiques des forces de
sécurité que de l'interdiction qui
continue de peser sur eux d'utiliser
le kurde à l'école, à la radio et
à la télévision.
«Nous n'avons plus aucun droit à la vie
dans cette région», affirme Ali Dinçer;
président de l'Association des
droits de l'homme à Cizre.
«Je ne puis dire avec précision ce que veulent
les gens mais, en général, si on leur
donne le choix entre la vie et la mort, ils
préféreront la vie et prendront les armes
pour la défendre».
la terre avec ses cinq frères. I..;endroit
retentit quasi journellement
du grondement de l'artillerie.