Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Craignant des représailles, tous les
journaux turcs ont fermé leurs bureaux
dans les délais indiqués.
L'interdiction vise également la
distribution de la presse turque
dans la région, le PKK la considéra
comme partie intégrante de la
guerre psychologique menée par
Ankara. Dans la plupart des villes
kurdes les journaux turcs ne peuvent
désormais être achetés que
dans des commissariats.
L'interdiction de la presse turque
intervient à la suite d'une campagne
gouvernementale violente
contre le seul quotidien pro-kurde
Özgür Gündem dont 14journalistes
ont été assassinés par des polices
parallèles et la distribution au
Kurdistan est entravée par l'armée,
très irritée par sa contestation de
la version officielle de la guerre du
Kurdistan. Neufdes revendeurs de
ce journal, dont plusieurs adolescents,
ont été assassinés au cours
des derniers mois.
Le corps du général Barzani
, .
rapatrié au Kurdistan irakien
E 6 octobre les dépouilles
mortelles du général
Moustafa Barzani, chef légendaire
du mouvement
national kurde irakien, décédé
en 1979aux Etats-Unis
et de son fils Idriss, mort d'une
crise cardiaque en 1988en Iran, ont
été rapatriées au Kurdistan irakien.
Les funérailles nationales de 3
jours ont permis à la population de
manifester dans l'émotion son
unité et de rendre hommage à ce~
lui qui pendant des décennies a
incarné et dirigé la.lutte d'émancipation
nationale des Kurdes d'Irak.
Un exemple frappant de ce climat
Les organisations de défense des
droits de l'homme ont dénoncé
cette «atteinte intolérable à la liberté
d'informatioll». Le PKK::arectifié le
tir en indiquant que l'interdiction
ne concernait que la presse turque
«devellue un instrumeIlt de propagande
de l'armée dalls la sale guerre du
Kurdistan» et que la presse étrangère
était bienvenue au Kurdistan.
Poursuivant cette logique de
guerre et de polarisation extrême,
le PKK a également somqlé tous
les partis politique tsuJt:sde fermer
leurs bureaux etpermanences
dans les régions kurdes. «Lespartis
qui continuent de Ilier l'existence de IlO~
tre peuple, qui crimillalisellt ses revendications
légitimes et qui soutiennent la
guerre imposée par l'armée turque au
Kurdistan, Il'Ollt rien à faire chez nou~)
déclare le communiqué du PKK.
Malgré la vive réaction des étatsmajors
despartis face à ces «menacesterroristes»,
dans plusieurs villes
et localités kurdes leurs bureaux
ont dû fermer.
d'unité a été le rôle éminent joué
. par Jalal Talabani, qui avait été le
principal opposant du défunt général,
dans les cérémonies funéraires.
Il s'est déclaré «~ls spirituel de
Moustafa Barzalli au même titre que
Massoud Barzan;» et il a souligné que
son héritage appartenait à toute la
nation kurde. L.:Assemblée nationale
du Kurdistan irakien a également
rendu un vibrant hommage
au grand leader kurde disparu
dont le corps a été enterré d~ns
son village natal de Barzan qui
après avoir été rasé par Saddam
Hussein renaît progressivement de
ses cendres ..
....
Pro;ection de
y01 à Istanbul
NTERDITdepuis Il ans en Turquie,
le film du cinéaste kurde
Yilmaz Güney qui avait obtenu
la «Palme d'or» à Cannes en
1982,a pu être projeté pour la
première fois à Istanbul, le 1er
octobre: La projection a eu lieu
dans une salle de sport devant
plus de 5000 spectateurs en présence
de Mme Güney et du cinéaste
Costa Gavras,co-lauréat de
la Palme d'or en 1982avec son film
«Missing» et ami personnel du
grand cinéaste kurde décédé en
septembre 1984en exil, à Paris.
Le public a suivi avec beaucoup
d'émotion ce film qui raconte l'histoire
de cinq prisonniers en permission.
Des slogans pro-kurdes
ont été scandés pendant les scènes
de répression se déroulant au
Kurdistan qui restent d'une grande
actualité. La police n'est pas inteFvenue
lors de cette projection unique
et symbolique. Saisie par la
Fondation Güney, la commission
de contrôle de films a également
levé l'interdiction frappant tous les
autres films du cinéaste kurde
banni qui a passé 12années de sa
brève vie dans les prisons turques
pour délit d'opinion. Ceux de ses
films ayant échappé à la destruction
décidée par le régime militaire
de 1980pourraient donc désormais
être vus sur les écrans turcs.