Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RWISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETÎ
LES GRANDES MANŒUVRES
DU RÉGIME D'ANKARA
à J'armée turque au Kurdistan
certes du bout des lèvres, par
M. Ocalan.
Dans un message adressé le 29 mai
1993 à des dizaines de milliers de
Kurdes qui manifestaient à Bonn,
celui-ci n'évoquait pas la rupture de la
trêve. Il fallut attendre le 8 juin pour
qu'il prenne cette mesure, avertissant
le gouvernement d'Ankara qu'il étendait
ses opérations à tout le territoire
et priant les touristes d'éviter de prendre
leurs vacances sur les bords du
Bosphore. La guerre reprenait de plus
belle, marquée notamment par l'enlèvement
de plusieurs touristes étrangers
dont quatre Français pris en otage le
24 juillet et libérés le 10 août. Le
15 août dernier, le PKK s'emparait
d'autres estivants, prêtant aux accusations
de terrorisme dont il cherche
pourtant à se défaire (7).
L'escalade se traduisait également
par les attaques des autorités contre les
expressions légales du mouvement
kurde. Le 17 juillet 1993, la Cour
constitutionnelle interdisait le Parti
populaire du travail (HEP), accusé de
mettre en cause l'intégrité de la République
en soutenant les «séparatistes
». C'était l'aboutissement d'une
longue suite de procès, d'arrestations,
d'intimidations contre une formation
représentée au Parlement. Pour
contourner cette dissolution, les cadres
du HEP ont fondé le Parti démocratique
(DEP) à son tour mena~ de dissolution.
Cette évolution est d'autant plus
regrettable que les propositions faites
par M. Ocalan lors de sa conférence de
presse du 17mars confirmaient un
infléchissement de la stratégie politique
du mouvement. Il envisageait de
négocier avec Ankara non plus l'indépendançe
du Kurdistan mais la création
d'une fédération turco-kurde.
Cette perspective n'était pas nouvelle
puisque, dès le début de l'année 1992,
le dirigeant du PKK affirmait : « On
peut dire que les Kurdes sont pour une
union libre plutôt que pour la séparation.
Mais on ne peut penser cette.
ûnion que sur la base de l'égalité et de
la liberté (8). » Cette option fédéraliste
était également proposée à l'échelle du
Proche-Orient comme moyen de résoudre
la question des minorités en Iran,
en Irak, en Syrie, au Liban, etc.
Ces mutations stratégiques sont
allées de pair avec la signature par le
PKK d'un accQrd le liant au petit Parti
démocratique kurde (PDK) de Turquie,
proche du dirige~nt kurde irakien
M. Massoud Barzam, et surtout au
Parti socialiste du Kurdistan (PSK) de
M. Kémal Burkay, lequel des années
durant avait condamné le « terrorisme
);. M. Acar Ziya, son représentant
à Patis-, .s'\:xpliqlre,: «Pendant
dix-neuf ans, nous avons voulu régler la
question kurde par d,es voies pacifiques.
Aujourd'hui, nous n'écartons plus la
lutte armée pour que le gouvernement
turc comprenne que sa politique va lui
coûter cher. Nous savons qu'il n'y a pas
de solution militaire .. nous restons partisans
d'un cessez-le-feu entre les deux
parties et, l'ouverture de négociations
pour un règlement politique. »
Cette alliance marque une étape vers
la constitution d'un front de libération
nationale qui rassemble déjà une
dizaine de partis, communistes et islamistes
modérés compris. Cette entente
entre des partis qui se sont violemment
affrontés depuis une dizaine
d'années a été rendue possible par la
place éminente que tient désormais le
PKK et par son enracinement populaire:
venu de l'extrême gauche turque
des années 70, il est en train d'achever
sa mutation en un parti national, éloigné
du discours marxisme-léniniste de
ses origines.
CJ.J Régions montagneuses
œ ,Plaines
__ Ligne de partage des eaux
. ibassin versant du Tigre et
de l'Euphrate)
L'expérience et la politique mises en
œuvre par les Kurdes d'Irak depuis là
fin de la guerre du Golfe ont incontestablement
eu un effet d'entraînement
sur tous les Kurdes de la région
notamment ceux de Turquie. Le Parlement
d'Erbil, capitale du Kurdistan
irakien, fonctionne ; le pluralisme va
de pair avec la liberté d'expression;
chaque parti possède ses journaux et
souvent sa radio. Le gouvernement a
~is e!l place une police et un~ armée
d'enVIron 30 000 hommes qUI réunit
les peshmergas des diverses formations
politiques. Certes, l'ampleur des problèmes
économiques, le blocus imposé
par le gouvernement de Bagdad, peuvent
conduire à l'échec de l'expérience
m.ais pour l'instant elle est un point d~
mire.
Pourtant, les relations du PKK avec
les Kurdes d'Irak ont été rien moins
que faciles. Lors de l'insurrection contre
le régime du président Saddam
Hussein en mars-avril 1991, le PKK
choisit d'abord de se joindre aux pesh-
Limite de projet GAP
(Great Anatolian
Project)
Autoroute en proi,et
-- Barrages
c::::> Zone de peuplement
kurde
* Zones d'activité
du PKK
l'HIUPPE REKA .~c.z;
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