Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi
14 - OCTOBRE 1993 - LE MONDE DIPWMATIQUE
« Carte blanche »
.NEDF mille morts en nenr ans, tel est le bilan de la lutte
armée déclenchée le IS août 1984 par le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) en Turquie. Commencée dans les provinces du
Sud:E~t, elle s'étend maintenant à l'est du pays et vise des objectifs
tounstiques. Pourtant, le gouvernement d'Ankara a rejeté les offres
de négociation du PKK et mise avant tout sur la répression. Il tente
aussi, par de vastes projets hydro-électriques, de consolider son
emprise sur l'économie du sud-est du pays (lire ci-dessous l'article
de Christian Chesnot).
'
La guerre a repris au Kurdistan de
Turquie. L'armée et le gouvernement
d'Ankara ont rejeté toutes les offres de
négociaticn du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) formuiées au
printemps dernier ét décidé d'intensifier
la lutte pour ér~diquer le « terrorisme
». Le Il juillet 1993, l'état-major
puis MmeTansu Ciller, nouveau premier
ministre, réunissaient les respon-
,sables des principaux organes de presse
- à l'exception de ceux considérés
comme suspects - afin de dégager un
« consensus national» pour« lutter
contre le terrorisme et donner une carte
blanche à l'armée (I) ». UIî journaliste
notait que la semaine précédente le
cabinet turc avait accordé son soutien
:politique total aux forces armées et
que les prochaines opérations
:n'avaient pas pour seul objectif les
militants et les guérilleros du PKK,
xnais tous ceux qui aidaient le mouvement
soit. .. 375 000 personnes, un
adulte sur dix des provinces concernées
(2) ! 500 villages ont déjà été évacués,
mais l'armée reste pourtant
:insatisfaite et réclame encore plus de
moyens et le droit d'utiliser toutes 'les
armes, y compris le napalm.
C'est ,le 17mars 1993 que
M. Abdullah Ocalan, dirigeant du
PKK, annonçait un cessez-le-feu d'un
mois, dans l'espoir d'ouvrir des négociations
avec le gouvernement turc. Il
exigeait notamment la levée de l'état
d'exception en vigueur dans onze provinces
kurdes du sud-est du pays
depuis mai 1987 ; une, amnistie générale
; la reconnaissance constitutionnelle
de l'identité kurde; la
légalisation des partis politiques kurdes
et de leurs activités; la possibilité pour
les Kurdes expulsés ou exilés de retour- '
ner sur leurs terres et dans leurs vil- '
lages; la prise en charge par l'Etat des
victimes de la guerre (3):
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Par MICHEL VERRIER*
Même s'irrefusaitde négocier directement
avec le 'PKK, dénoncé comme
organisation terroriste, le gouvernement
turc aurait pu choisir d'autres
interlocuteurs qualifiés: le Parti populaire
du travail, (HEP), qui compte une
vingtaine de députés et qui s'est toujours
posé en médiateur; M. lalal
Talabani, un des chefs des Kurdes irakiens,
dont les relations avec Ankara
depuis la guerre du Golfe sont bonnes.
Le HEP comme M. Talabani avaient
participé aux conférences de presse de'
M. Ocalan, celle du 17mars, où le'
dirigeant kurde avait formulé ses pro-:
positions, et celle du 16 avril, duràn't '
laquelle il avait prolongé le cessez.lê~
feu.
La mort du président Turgut Oziù le
17 avril et son remplacement 'par
M. Suleyman Demirel ont-ils contribué
à bloquer tous pourparlers ? Le
premier était en effet relativement'
ouvert sur la question kurde. Peu
avant sa disparition, il avait consulté
plusieurs personnalités, - dont certaines
proches du PKK - pour trouver
une issue honorable à la guerre. Sollicité
lui' aussi, le célèbre écrivain
Yachar Kémal résumait sa réponse au
chef de l'Etat: « L'armée turque peut
balayer Abdullah Dealan.. on peut
, aussi juguler près de quinze millions de
Kurdes... [Mals] mener la guerre contre,
les Kurdes, ce sera de plus en plus
mener une guerre contrf, l:opiflion.
publique mondia~e~ Et ,ce~tegu.l!,~rè