Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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REVUE DE PRESSE~PRESS .. _~_._-- ~~-----~--- REVIEW~BERHEVOKA ---- ÇAPÊ~RlVlSTA ..~ STAMPA~DENTRO .. --------- DE LA PRENSA~BASlN ~-- ÖZET; _ Mercredi 20 octobre 1993 • ACTUEL. Journal de Genève et Gazette de Lausanne TURQUIE Le visage masqué du PK/( Derrière le visage héroïque de 11lOUl'ementde libératioll qu'affiche le PKK-le Pa11i des Tramilleurs kurdes - se cache une réalité plus trouble et très rialente, à l'image de ceux qui les opprimellf: l'armée turque. L'ull et l'autre d'ailleurs, s'ell prel1lll!11f,depuis quelques jours, aiL'!:jou17lalistes. Les UIlS, a1iêtés à l'Ouest du pays par la police. Les autres pliellf bagage de Dyiarbaldr, où ils salit interdits par les guérilleros. • Cet été le Parti des Travailleurs du Kurdistan, se faisait sa publicité en enlevant des touristes occi" .dentaux, dont deux Suisses (ce dernier week-end, deux touristes étaient à nouveau enlevés). Le PKK s'est alors Par Christophe Chidet présenté comme un mouvement de libération contraint à la lutte armée en raison de la répression, brutale et bien réelle, de l'armée turque. Mais derrière cette image présentable de résistance légitime se cache une organisation qui ne recule pas devant la violence. Une violence souvent aveugle. Tout commence le 27 novembre 1978, lorsque douze étudiants kurdes de Turquie, adeptes du marxisme-léninisme, fondent le PKK. Leur chef, Abdullah Öcalan dit Apo, a raté quelques années plus tôt son examen d'entrée à l'académie militäire turque. Il se tourne alors vers les sciences politiques et embrasse le marxisme version maoïste, adopté par les Khmers rouges uu le Sentier lumineux péruvien. Il règne bientôt en maître sur l'organisation aidé de ses frères Osman et Ferhat et ne recule pas devant les méthodes employées: on sait qu'il a fait exécuter son bras droit Sahin Batic, pour avoir protesté contre ie massacre de civils innocents et fait même interner sa propre femme pour ((déviationnisme idéologique». En décembre 1978, un tract circule dans le Kurdistan turc qui dessine le projet de son parti: lutte armée contre l'Etat turc et les féodaux kurdes, instauration de la dictature du prolétariat dans un Kurdistan tibre, indépendant et unifié. En 1979, les ((Apoculars» (disciples d'Apo) .comme s'appellent eux-mêmes les membres du PKK, organisent quelques attentats au Kurdistan. Mais en septembre 1980, les militaires turcs font Le programme de 1978: lutte contre les féodaux et dictature du prolétariat un coup d'Etat et, comme à chaque fois qu'ils ont pris le pouvoir (en 1960 et en 1971), ils s'en prennent aux Kurdes et décapitent l'organisation. Assassinats sans jugement, arrestations massives conditi0!ls de détention effroyables, I~ PKK pale unloutdtribut. Kemal Pir, un Les Kurdes d'Anatolie orienta'e (à "Est de 'a Turquie) sont pris constamment entre 'e marteau et "enc'ume. Entre 'es raids et 'es exillences du PKK d'une port, et 'a répression de "armée. 96
REVUE DE PRESSE~PRESSREVIEW~BERHEVOKA ÇAPÊ~RNISTA STAMPA~DENTRO DE LA PRENSA~BASIN ÖZETi de ses cadres, meurt 'en prison en 1982 des sultesd'une longVegrève de la faim. Les Apoculars décident alors de se replier à l'étranger: au Moyen-Orient et en s'immergeant dans l'importante diaspora européenne. Car les immigrés kurdes sont 700 000 en Europe, dont 400 000 en Allemagne et 85 000 en France. Quant à l'état-major, Öcalan en tête, il s'installe à Damas sous la bienveillante protection du président Hafez El Assad. Car la Syrie a deux contentieux importants avec la Turquie: ses prétentions sur le sandjak d'Alexandrette, rendu à la Turquie en 1939 et le contrôle des eaux de l'Euphrate, dont ils décident du débit (le deuxième congrès du PKK a d'ailleurs lieu à Damas en août 1982). Quant à. la formation des combattants qui doivent un jour ou l'autre partir se battre en Turquie, elle est désormais assurée dans un camp de la Bekaa libanaise. La stratégie d'Ocalan consiste à lier habilement son mouvement à la nébuleuse terroriste proche-orientale et à leurs «parrains», sans pour autant commettre l'erreur (hormis quelques cas isolés) de fomenter des attentats en Europe, comme le font alors les Palesti. niens, les Arméniens et les Libanais. D'autre part, les voisins de la Turquie - la Syrie, l'Irak, l'URSS - accumulent des griefs contre la Turquie. Le PKK saura en jouer pour obtenir d'eux un soutien logistique et financier. En 1980, une bombe explose au consulat turc de Strasbourg. Puis ce'sont les locaux de la Swissair et de l'Office du tourisme suisse qui sautent à Rome. A chaque fois, une revendication commune: ASALA-PKK. A chaque fois que l'ASALA (le mouvement terroriste arménien) règle ses comptes internes à coups de kalashnikovs, une fraction vient se réfugier dans le camp du PKK de la Bekaa, En 1983, le PKK fête son cinquième anniversaire à Hambourg. Présents à la cérémonie: des Palestiniens hostiles à l'OLP, des Kurdes d'Irak et les Péruviens du Sentier lumineux. Mais c'est le 15 août 1984 que les choses sérieuses commencent. Les 200 premiers Apoculars formés à la guérilla par des instructeurs palestiniens pénètrent en Tur: quie. Une guerre sans merci commence. En moins de dix ans, elle a déjà fait près de 9000 morts. Les petits détachements du PKK s'en prennent aux postes de gendarmerie turque, aux instituteurs turcs accusés de «dékurdiser» la jeunesse, et aux chefs de villages kurdes (milices locales paramilitaires de 30 000 membres organisés par l'armée d'Ankara). Ces «Harkis kurdes» sont systématiquement massacrés avec toute leur famille, femmes et enfants compris. La guerre du Golfe; en 1991, marquera un véritable tournant pour le PKK. La Syrie, membre de la coalition alliée, ferme officiellement le camp de la Bekaa en mai 1992. En réalité, il est simplement mis en sommeil jusqu'à sa destruction par l'aviation israélienne en juillet 1993. Fidèle à lui-même, le président Hafez el Assad tient toujours deux fers au feu, et Öcalan peut continuer ses activités tant à I)amas qu'au Li. ban, sans hésiter à prendre fait et cause pour l'Irak dès septembre 1990. Apo (Öcalan), traité par les Kurdes irakiens de «dictateur coupé des réalités et de traître à la cause kurde», installe une vingtaine de bases arrière à la frontière turco-irakienne. Le fait que Saddam Hussein ait massacré des dizaines de milliers de Kurdes ne paraît guère le gêner: à l'été 1991, les services secrets irakiens livrent des tonnes d'armes chinoises au PKK. Finis les petits détachements de 20 à 30 guérilleros. Désormais le PKK est capable d'envoyer des brigades de 500 hommes armés d'équipement semi-lourd à l'assaut des villes du Kurdistan turc. La nuit, le PKK devient le maître de la région. Dans la journée, l'armée turque reprend le contrôle avec une brutalité inouïe. Du coup, les populations civiles sont prises entre l'enclume et le marteau, et la spirale de la violence finit par les rapprocher petit à petit des guérilleros qui malgré tout sont des Kurdes, comme eux, De nombreux jeunes Kurdes, désœuvrés dans leur majorité, prennent le maquis. Selon des chiffres datant de la fin 1991, Apo contrôle 30 000 guérilleros et les cellules du PKK SOllt implantées dans les cinquante plus' grandes villes de toute la Turquie (sur 12 millions de Kurdes turcs, près de la moitié vivent en Anatolie occidentale). 1983: des instructeurs palestiniens entrent en Turquie pour appuyer le PKK Décembre 1991: le PKK choisit le terrorisme urbalQ.~50 de ses militants occupent et ill;cendient un grand magasin, d'Istanbul: bilan Il morts. Grâce à cettê' montée en puissance, Apo crée de multi .. pies succursales. La branche militaire s'appelle l'AGRK (Armée populaire de libération du Kurdistan), dirigée par ses frères. La branche politique est l'ERNK (Front populaire de libération du Kurdistan), qui dispose de bureaux «officiels» à Moscou, Athènes et à Erévan., Son porte-parole pour l'Europe est, Ali' Sapan, qui passa par la Suisse et fut assigné à résidence quelques jours en septembre dernier à Rome. Contrairenient aux autorités suisses (qui ne se sentaient pas en mesure de donner suite au mandat international lancé par la Turquie), , les Italiens ont voulu marquer le
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