Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi
Un pont sur
"Araxe.
Une terre
convoitée
habille les femmes de voiles
et d'informes imperméables
sombres, les camionneurs diserts
venus de l'Iran tout
proche côtoient des paysans
muets dans des maisons de
thé où cliquettent les pions
du jacquet. Au sortir de la
cité, c'est le vieil Orient pastoral
que l'on retrouve, inchangé
depuis les vagues des
pasteurs turco-mongols,
ceux des hordes du Mouton
noir et du Mouton blanc. La
steppe rase s'étend à l'infini,
des bergers au visage crevassé
de soleil y mènent de
campement en campement
d'immenses troupeaux de
brebis.
menant à Dogubayazit fut
Ishak Pacha qui fit construire
à la fin du XVIIe siècle un
palais étonnant, synthèse d~s
styles perse, seldjoukide et
ottoman. C'est, parfaitement,
conservé, le plus beau des
p a Iais d' une' Tu r qui e qui
pourtant en regorge. A ses
pieds, quelques maisons
kurdes bâties de pisé, coiffées
d'un toit plat de terre où
sèchent It's fruit'> et le" f,,-
gots, rappellent que l'opulence
a cédé le pas au dénuement,
source de conflits.
Erzurum paraît plus florissante
que sa voisine des
hautes steppes. A 2 000
mètres, ce fut la principale
cité caravanière de la
branche turque de la Route
de la soie. Elle a vu passer
les Scythes, les Cimmériens,
Alexandre, les Sumériens,
puis les Seldjoukides du XIe
siècle qui mit laissé en ville
leurs premiers monuments
musulmans bâtis dans un
empire byzantin déjà en déclin.
La vieille mosquée est
restée intacte depuis sa fondation
en 1180, tout comme
les minarets cannelés couverts
de faïence de l'école de
théologie d'Honat Hatun,
fille d' Alâadin, et les
« türbes », ces riches tombeaux
en forme de tente nomade,
la cis~lure de la pierre
des morts imitant le décor
des tapis des vivants.
La liste des envahisseurs
de l'Anatolie est longue.
Sans doute vingt ou trente
peuples en huit millénaires.
De cette horizontalité parfaite
surgit l'Ararat et son
cône de neiges et glaces éternelles
qui culmine à 5 165
mètres. Piège pour de rares
nuages, accostage d'une
arche dont Noé fut le timonier.
Non loin de là,
quelques passants furent séduits
par les cimes. Hittites,
rois du royaume d'Ourartou
que l'on crut longtemps assyriens
mais qui, nomades eux
aussi, oublièrent leur Caucase
natal poor adopter les manières,
la langue et l'écriture
cunéiforme du vaincu babylonien.
Un des derniers à
franchir les hautes passes
Bergers
kurdes.
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