Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi
Europe l'armée turque a reçu de Bonn,
à'titre de don, un arsenal considérable:
300 chars de l'ancienne année de la
République démocratique allemande
(RDA), 100 chars Leopard, 45 bo~bardiers
Phantom, 250 000 kalachnikovs,
100 000 missiles antichars, etc. En
1993, elle a obtenu de Washington, également
sous forme de dons, 1 017 chars,
ANKARA a, jusqu'ici, pu jouer
habilement sur le manque de
cohésion et de volonté politique de
l'Union européenne et sur les conflits
d'intérêt commerciaux entre ses' États
membres, tout en ménl!8eant sa relation
privilégiée avec les Etats-Unis. Washington
ad' ailleurs ouvertement
exprimé sa «compréhension» pour
l'intervention turque. n est même fort
probable que cette «compréhension»
se soit accompagnée d'un appui tech-
.nique. Citant des sources du, ministère
britannique de la défense, l'Agence
France-Presse indique que l'armée
turque a bénéficié des photos aériennes
du.Kurdistan irakien prises par les Harrier
027 de la Royal Air Force, les
Jaguar français ainsi que par un avion
Awacs de l'OTAN appartenant à la
force multinationale chargée du
contrôle de cette zone (5). Aux Turcs
invoquant le droit de suite pour justifier
,leur intervention, Washington répond en
« Compréhension » occidentale
600 véhicules blindés et 70 pièces
d'artillerie (4). Ces annes qui, en principe,
ne devaient pas servir à des fins de
sécurité intérieure, sont ouvertement
utilisées dans la guerre du Kurdistan où,
à ce jour, plus de 2 000 villages et des
milliers d'hectares de forêt ont été
détruits, souvent par des bombardements
aériens.
,substance : « D'accord, mais faites'vite
et retirez rapidement vos troupes. »
De quel droit de suite s'agit-il? Tous
les observateurs attentifs de la scène ..
turque savent que, depuis des mois,'
aucune action militaire significative de
la guérilla kurde n'a eu lieu dans cette
zone frontalière. Le plus récent accrochage
meurtrier s'est produit trois jours
avant le lancement de la grande offensive
turque, mais dans la province de
Dersim (Tunceli), à plus de 500 kilomètres
de la frontière irakienne : 15 sol-'
dats et officiers turcs sont morts au
cours d'une embuscade tendue par les
'guérilleros du PKK. Épisode devenu
banal dans une guerre où, en onze ans,
15 850 personnes selon Ankara (34 200,
selon le PKK) ont trouvé la mort. Le
maigre bilan de l'invasion - 320 morts
en un mois d'opérations selon la version
turque, une quarantaine selon le PKK -
montre, que cette zone dépeuplée abritait
peut-être ,quelques camps du PKK, mais
que ceux-ci restaient marginaux par rapport
aux maquis installés à l'intérieur de
la Thrquie et qui regroupent de 12 000 à
15000 combattants.
Pour ne pas prêter le flanc aux inter"
ventions répétées et déstabilisatrices de
l'armée turque, les Kurdes irakiens
avaient eux-mêmes, en octobre 1992,
délogé le PKK de ses bases dans les
zones frontalières et interdit à celui-ci
toute action militaire à partir de ce territoire.
20 000 soldats turcs avaient alors
franchi la frontière, pour « nettoyer définitivement
les bases arrière du PKK »et
Ankara avait annoncé 'triomphalement
la mort de « 2 500 terroristes du PKK »
dans ces opérations.
Occuper cette région afin de créer une
illusôire « bande de sécurité » ou « zone
tampon », comme certains généraux
turcs le réclament, conduirait à une
extension et à une internationalisation
de la guerre et inciterait une partie de la
population kurde d'Irak à basculer dans.
le camp du PKK afin de combattre
l'occupation étrangère. L'armée turque,
qui, malgré un budget évalué en 1994 à
12,5 milliards de dollars (6), malgré ses
350 000 soldats, gendarmes et autres
supplétif& appuyés par l'artillerie
lourde, les blindés et l'aviation n'a pu
remporter militairement la guerre dans
le Kurdistan turc, n'aurait rien à gagner
à l'extension du théâtre des opérations à
l'une des régions les plus escarpées et
les plus difficiles d'accès de l'Asie occidentale.
Si, avec une telle armada, elle
n'a pas pu anéantir les maquis du PKK à
l'intérieur, comment peut-elle demander
aux Kurdes irakiens dépourvus de
"
MOISSON DANS LE KURDISTAN D'IRAK
Un pars totalement dévasté, sans moyens techniques ni linanciers
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