Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RwISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETÎ
Le Monde - 11 mai 1995
La Turquie relance le débat sur la modification des frontières de l'Irak
L'UNION EUROP~ENNE a «pris acte »,
mardi 9 mai, de l'annonce, à la fin de la semaine
dernière, par la Turquie, du retrait total
de ses troupes d'Irak du Nord. Dans un
.communiqué, les Quinze, tout en rappelant
leurs préoccupations «en matière de démocratisation
et de [respect] desdroits de l'homme» à
l'intérieur de la Turquie, ont souligné leur «attachement
à la stabilité et à l'intégrité territoriale
des Etats de la région.» Il s'agit surtout de
l'Irak, sur le territoire duquel Ankara avait envoyé,
le 20 mars, 35000 soldats, pour déloger
les rebelles klw1es du Parti des travailleurs
(PKK).
L'insistance européenne n'est pas superflue
après les déclarations du président Suleyman
Demirel selon lesquelles la Turquie souhaite
corriger le tracé de sa frontière avec l'Irak, pour
en assurer l'imperméabilité. La nouvelle ligne,
ava,( prdi'Se'tIf. '''è'n'riret; 1e 2 mai, dë\lt~t
suivre le Pied des mQntagnes en teWitorre irakierr-et
-inclure"la- province de Mossoul, la.
quj:Jle.. selon lui, «appartient encore à la Thr
quie ». Il faisait allusion au démembrement de
l'Empire ottoman, au terme duquel les wiloyet
de Bassorah, Bagdad et Mossoul devaient
constituer l'Etat irakien, Ankara n'ayant renoncé
à la «province» de Mossoul, en Juin 1926,
qu'après de longues tractaHons avec la
Grande-Bretagne et la signature d'un accord
entre l'Irak et la Turkish Petroleum.
Certains diplomates occidentaux mettent en
garde contre toute dramatisation des déclarations
du chef de l'Etat turc, qui, à leur avis,
doivent être lues à la lumière des luttes de pouvoir
opposant M. Demirel au premier ministre,
Tansu CiIler.Ilsfont valoir que ces tiraiIlements
Die Europaratsminister
avaient déjà pu être constatés au début de l'incursion
turque dans le nord de l'Irak. MmeCiller
avait affirmé que celle-ci serait de courte durée.
alors que M. Demirel n'excluait pas une
prolongation .
Que cette explication soit fondée ou non, elle
ne dédramatise rien aux yeux du régime irakien
- pas plus qu'au regard de l'ensemble des pays
arabes -, qui a multiplié les mises en garde.
Bagdad a fait savoir aussitôt qu'il n'avait absolument
pas l'intention de discuter d'une modification
de la frontière avec son voisin du nord
et qu'il s'opposerait «par tous les moyens légitimes»
à une éventuelle décision « uni/atérale »
de la Turquie à ce sujet.
• ZONE D'EXCLUSION It
Les autorités iraldennes ont toujours considéré
comme un prélude au dépeçage du pays la
'C~tiOnJ.J pour des raisons humanitaires -, par
une coalition occidentale emmenéé\~ar les
Etats Unis, d'une «zone d'exclusion» au nord
du' 3l;