Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Turquie-UEO-UE
Le Premier ministre turc met en garde contre une non-ratification de
l'union douanière avec l'UE
PARIS, 20 juin (AFP) - Le Premier ministre turc Tansu Ciller a mis en
.garde mardi à Paris contre une éventuelle non-ratification de l'accord
d'union douanière, conclu entre son pays et l'Union européenne, affirmant
qu'une décision "négative" renforcera les extrémismes en Turquie.
"Si l'union douanière est approuvée (par le Parlement européen), cela
permettra sûrement d'accélerer les réformes et le changement en Turquie. Un
vote négatif renforcera les extrémistes", a souligné Mme Ciller, lors de sa
.première intervention devant l'Assemblée de l'UEO (Union de l'Europe
occidentale).
Selon elle, "il n'existe pas de formule précise pour mesurer les
changements et les améliorations" des réformes en Turquie.
Le Parlement européen, qui doit se prononcer à l'automne, conditionne la
ratification de l'accord d'union douanière conclu en mars à Bruxelles entre
la Turquie et l'UE à la libération des députés turcs d'origine kurde
emprisonnés et à la mise en place de réformes démocratiques dans ce pays.
"L'Union europénne doit aussi prendre en considération l'action de la
Turquie pour la sécurité et la stabilité de l'Europe, alors que les
conflits et les violences nés de la désintégration de l'URSS risquent de
dévaster la région", a dit le Premier ministre.
Le discours de Mme Ciller, dont le pays est membre associé de l'UEO, a
été vivement applaudi par les parlementaires de l'UEO.
Lutter contre le terrorisme
Mme Ciller a également présenté la Turquie comme "un modèle" pour les
républiques à population essentiellement, musulmanes, issues de l'ex-URSS,
et qui ont accédé à l'indépendance.
"Le choix pour ces 200 millions de personnes, qui parlent le turc, est
entre notre modèle politique et économique d'ouverture et le modèle
fondamentaliste de l'Iran", a-t-elle fait remarquer.
Balayant' les critiques à l'égard de son pays, en matière de droits de
l'homme, notamment en ce qui concerne le problème ~rde, Mme Ciller a
insisté sur les efforts en cours de la Turquie pour mettre en place les
réformes démocratiques et constitutionnelles.
"Nous sommes déterminés à renforcer les droits individuels, sans mettre
en cause l'intégrité de notre nation", a-t-elle indiqué.
Elle a également justifié la condamnation de huit députés turcs
d'origine kurde à des peines de trois ans et demi à 15 ans de prison pour
leur soutien au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste).
"L'action du PKK n'est ni romantique, ni héroïque, mais terroriste",
a-t-elle lancé, regrettant que la Turquie ne dispose pas, à l'instar d'un
pays comme l'Espagne avec la France, d'un voisin lui permettant de lutter
contre le terrorisme, ce qui l'oblige à composer avec "un voisinage
difficile".
hm/eb
AFP /J00245/201525 JON 95
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