Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Erdal Inonu, ministre des .Affaires.étra..llgères turc, est
optimiste sur lanrise en œuvre du traité d'union douanière.
Bruxelles (VE)
de notre correspondant
e~àBruxeDes,
mardi et mercredi, &-
D da} Inonu, le ministre
.des Affaires étrangères de
Turquie, s'estdédaréconfiant
surla prochaine entrée en vi-
'gueur du traité' d'Union
,douanièreavec l'Union européenne
le 1er janvier
'prochain. Ankaras'effor-
'ce de modifier sa législationjudiciaire,
notamment
en ce qui concerne la liber-
~é d'expression, et écono- ,
!inique afin de répondre à ~.
la fois aux exigences du, ;
.traité et aux demandes du ~
Parlement européen. En~ i
tretien. ~
Dans un premier temps, ErdaJlnonu: «Des réformes s,urles libertésfondamentales seront adoptées.»
l'Union doUanière va sur-
un règlement de la question kurde ainsi que de cel.
le de Chypre, outrepasse ses compétences?
Désormais, l;on pense, etfen suis d'accord, que le respect
des droits de l'homme ne peut pas être considéré
comme uneaffaite intérieure. Chaque Etat est tenu de
Evi-
respecter les droits de l'homme pour ses citoyens. S'il ne
le fait pas, ilpeut être critiqué par les autres Etats. Cela
fait partie dé notre agenda politique. Je pense que les réformes
élargissant les libertés fondamentales seront
adoptées d'ici la fin du mois. En revanche, la structure
essentielle de l'Etat est décidée par le peuple et lui seul.
Quand le Parlement européen nous dit que nous devrions
adopter une structure fédérale
(afin de régler le pro-
ENTRETIEN
blème de la minorité kurde,
ndlr), c'est une idée que nous pouvons négliger.
La Turquie va-t-elle prendre une initiative poutfac!-
liter le règlement de la question chypriote?
Une solution définitive de ce problème profitera clairemènt
à la Turquie et au secteur turc de l'île car nous ne
gagnons rien au fait que le monde se préoccupe de cette
question. Donc c'est notre intérêt d'agir en ce sens.
Certes, il y a une vie paisible là-bas, ce n'est pas comme
en Bosnie. Mais on doit arriver à une solution définitive
qui passe par un accord entre les deux communautés,
grecque et turque, de l'île. Je suis optimiste: il y aura une
solution dans l'avenir immédiat.
La Turquie va.t.elle tenter dtit régler autrement que:
par la répression la question kurde?
nfaut distinguer entre le terrorisme et les demandes lé~
gitirnes de nos citoyens d'origine kurde. Nous poursui':
vons l'effort démocratique pour élargir la participation.
de tous nos citoyens. Déjà, il n'y a pas de discrimination:
nous avons des ministres, des généraux, des banquiers
d'origine kurde. Mais tant qu'il Yaura ce terrorisme, ily
aura des réactions à cette terreur et les gens ne voudront
pas entendre les demandes kurdes. Le bon fonctionnement
des lois actuelles et les réformes nécessitent une atmosphère
plus tolérante. Nos amis de l'extérieur devraient
nous témoigner leur solidarité contre ces actions
terroristes, car moins de terrorisme permettra d' appliquer
les réformes.
tout profiter aux Quinze •••
Oui mais nous voyons l'union douanière comme un pas
lyers l'intégration économique avec l'Union. Et nous
pensons qu'elle nous mènera à l'adhésion pleine et entière
à l'Union, ce qui a toujours été l'idéal de la Turquie:
c'est la logique normale' de l'élargissement.
demment pour aller vers Uneintégration plus avancée, il
y a des stades où l'on perd plus que l'on ne gagne, mais
à la fin nous arriverons à \.lll niveau de développement
:plus élevé pour notre économie et notre société.
'Certains secteurs de l'appareil d'Etat ne sont.
Ils. pas opposé il un rapprochement avec
l'Union européenne?
Non. C'est une tendance
'générale de l'intelligentsia
turque, et donc des ministères, de la bureaucratie, de l'armée
et des juges qui en sont une partie, d'être en faveur
d'une intégration de plus en plus forte à l'Union. Mais
des secteurs comme le,ministère.de l'Intérieur ou encore
l'année se voient comme les gardiens de l'ordre et de la
stabilité en Turquie. Alors, compte tenu du terrorisme
qui existe c.heznous, ils.semontrent plus méfiants. Mais
c'est une règle générale qùe dans chaque Etat, il y a des
forces de l'ordre et des forces libérales et qu'il faut un
,consensus entre ces deux secteurs pour arriver à une réforme
continue et pacifique.
L'impuissance de l'Union il régler le conflit yougo.
slave n'a-t-elle pas refroidi votre enthousiasme à la
rejoindre?
Au début, nous avons faÎt tout notre possible pour aider
nos amis de l'Union, de l'Otan, de l'ONU à avoir
une attitude plus ferme en Boshie. Car, ou bien vous
donnez aux bosniaques les moyens de se défendre ou
bien vous les défendez vous-mêmes. Si vous ne faites
ni l'un ni l'autre, alors l'agression et la souffrance
continuent. C'est ce qui s'est passé. Mais après la pri-
-lied'otages des Casques bleus et les dernières agressions,
on aura la volonté d'arrêter l'agression.
La Turquie s'est toujours montré très prudente depuis le
début du conflit.
'
Considérez.vous que le Parlement européen, qui a
posé en préalable illa ratification de l'Union doua.
nière, un meilleur respect des droits de l'homme,
Recueilli
par JEAN QUATREMER
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