Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE~PRESS REVIEW~BERHEVOKA ÇAPÊ~RlVISTA
STAMPA~DENTRO DE LA PRENSA~BASIN ÖZET;
difficile d'aller vérifier sur place, de
savoir ce qui se passe réellement.
Nous sommes coincés loin de la
ligne de front. Pourquoi ? Parce
que nous sommes implantés au
sud-est du pays, dans une zone
contrôlée par le PUK (Union
patriotique kurde), frère ennemi du
PDK (Parti démocrate kurde) qui
tient le nord de l'Irak, lieu de
l'invasion turque. Le pays est tellement
peu sûr que nous ne pouvons
soigner que sous protection.
A l'hôpital de Raniyah, les militants
du PUK ne nous quittent pas
d'un pouce. Nous opérons un
Dix années d'action
gosse qui a sauté sur une des
innombrables mines qui pourrissent
le pays, nous intervenons
pour une crise d'appendicite
aiguë, nous accouchons des
femmes dans le service d'obstétrique
nouvellement créé, ils sont
là pour nous éviter un éventuel
coup de poignard. Nous sillonnons
les camps de réfugiés et les
villages de montagne pour former
des agents de santé primaires et
soigner les populations isolées, ils
nous suivent pour nous éviter
agressions et embuscades. Si
nous voulons aller dans le Nord,
fief du PDK, évaluer la situation,
nous ne pourrons le faire sans
mettre en danger la vie de nos
gardes du corps du PUK. Que
Nous sommes présents au Kurdistan depuis 1984. Notre première mission
avait pour objectifs d'apporter une aide chirurgicale aux blessés de guerre,
de faire de l'éducation sanitaire et de défendre une certaine idée de la
démocratie: nous avons solgmj les maquisards du PDKI, parti de résistants
kurdes d'Iran opposés à Khome/n/. Pendant la guerre du Golfe, nous avons
assisté la population kurde d'Irak. Nous avons réhabilité l'h6pital de
Raniyah, pratiqué la chirurgie de guerre comme la chirurgie courante,
organisé des consultations itinérantes et soigné dans les camps de réfugiés.
Aujourd'hui, nous venons d'ouvrir une maternité à l'h6pital de Raniyah et
nous sommes implantés dans un vaste périmètre autour de la ville.
faire? Pour l'instant, recueillir des
informations. Profitant d'un
cessez-le-feu temporaire entre
les deux factions rivales, nous
avons fait le tour des hôpitaux de
la région. A Amâdiyah, l'association
Equilibre nous a parlé de six
blessés qui avaient été brûlés
avec des cigarettes, emprisonnés
pendant sept jours puis jetés hors
d'un hélicoptère volant à faible
altitude. Le plus inquiétant reste
l'absence de blessés dans les
dispensaires. On suppose que les
bombardements ont fait des
dizaines de victimes civiles dans la
zone de friction. Où sont-elles ?,
Ont-elles été achevées ? Une
chose est sûre, le peuple kurde
continue d'être l'objet de persécutions
systématiques. Rappelons
le bilan de la politique turque à
l'encontre des Kurdes: 2 000 villages
détruits, 20 000 prisonniers
politiques, 10 millions d'heCtares
brûlés, 3 millions de Kurdes
déplacés. Plus que jamais, nous
devons témoigner contre cette
négation systématique des droits
élémentaires d'un peuple.
KURDISTAN
Parliament or propaganda
ploy?
The new Kurdish parliament in exile, aspiring to represent all Kurds does little to reflect the vast divisions between
Turkish, Iraqi, Syrian and Iranian Kurds, as Chris Kutschera reports.
"1 swear to take into consideration the will
of my people in all circumstances ... and to
work for the liberation of Kurdistan". One
by one, the 65 members - six women
and 59 men - of the new Kurdish parliament
i,n exile took the. the oath in
. Kurmandji or in Soram the two main dia-
• lects of the Kurdish language. After this
ritual, in the Hague, which underlined
the success of the Turkish policy of as-
sirrtilation, since quite a few new deputies
who usually speak Turkish stumbled
on the Kurdish words, lsmet Cheriff
Vanly. who, as the eldest new deputy (he
was general Barzani's representative in
Europe in the. 1960's), chaired the meeting,
emphasised that the "Kurdish problem
was not a question of minority, but
of a people entitled to freely determine
their own future"
It would be easy to dismiss Uiis "parliament"
asa new PKK propaganda ploy,
especially given that the thevoting procedure
was, at best, somewhat unorthodox.
The 65 new "deputies" were elected
by a body of "delegates", themselves
elected b}" Kurds living in exile.' Both
elections took place without any form of
public scrutiny.
What kind of a parliament is that?
The Middle East June 1995 11
110