Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Eco.
Irak: Saddam Hussein face aux plus graves émeutes depuis la défaite
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DUBAI, 29 mai (AFP) - Les émeutes qui ont éclaté à la mi-mai dans le
gouvernorat d'Anbar, à l'ouest de Bagdad, constituent pour le régime de
Saddam
au sud
Hussein le plus grave
et au nord du pays.
soulèvement depuis les insurrections de 1991
Selon des voyageurs en provenance. d'Irak et des diplomates arabes à
Bagdad, ces émeutes ont éclaté le 17 mai dans la ville de Ramadi avant de
s'étendre à plusieurs localités du gouvernorat, considéré comme l'un des
bastions du régime.
Une trentaine de personnes, en majorité d'une puissante famille sunnite
irakienne, ont été tuées et des centaines d'autres, dont des fonctionnaires
de l'Etat, ont été blessées, selon ces voyageurs.
Ces émeutes se sont pro~uites
à sa famille du corps du général
peu après
de l'armée
la restitution par
de l'air Mohammad
les autorités
Mazloum
al-Doulaïmi, arrêté fin 1994 pour "complicité dans une tentative de coup
d'Etat" •
C'est la première fois, depuis les insurrections de mars 1991 dans la
foulée de la défaite irakienne dans la guerre du Golfe, que des émeutes
éclatent dans un gouvernorat généralement fidèle au président irakien.
Les soulèvements de 1991 avaient eu pour théâtre pendant plusieurs
semaines le sud de l'Irak, à majorité chiite, et le nord du pays, à
population kurde.
Le pouvoir central avait cependant rétabli son autorité au prix d'une
sanglante répression. Pour protéger ces populations, les Etats-Unis, la
Grande-Bretagne et la France avaient interdit le survol de ces zones par
l'aviation irakienne.
Près de cinq
venir à bout de
ans après la
la résistance
guerre du Golfe, Bagdad tente
chiite qui persiste notamment
toujours
dans la
de
zone
des marais (35.000
villes de Bassorah,
km2) comprise dans le grand
Al-Amara et Nassiriyah.
triangle que forment les
L'opposition irakienne, notamment
coalition de groupes d'opposition),
le Congrès National
a annoncé plusieurs
Irakien JCNI,
tentatives de coup
d'Etat contre le régime de Saddam Hussein et fait état de violentes
répressions, en particulier contre les populations arabes chiites, qui
constituent entre 45 et 60% des 18 millions d'Irakiens.
Ainsi, en 1993 et 1994, le CNI avait fait état de plusieurs offensives
{r,akiennes contre la population des marais, affirmant que les troup~s
irakiennes ont fait usage d '.armes chimiques.
En novembr'e 1994, le CNI avait annoncé l'arrestation de plus de -1. 000
personnes dans diverses régions de l'Irak, parmi lesquelles un certain
nombre
mQtifs
d'officiers de l'armée,
de ces arrestations. Le
sans toutefois préciser la
CNI cite le nom de Mohammed
date ou
Mazloum
les
al-Douleimi, commandant de la base aérienne al-Bakr, au nord de Bagdad.
Pour sa part, la presse occidentale a fait état de plusieurs tentatives
de coup d'Etat, attribuées pour la plupart
collaborateurs de Saddam Hussein. L'une de
à des militaires
ces tentatives,
ou des
révélée
proches
en
juillet 1992
responsables
par la presse
américains.
américaine, avait été confirmée par de hauts
Depuis la guerre du Golfe, plusieurs ambassadeurs, anciens ministres et
hauts
rangs
dignitaires du régime
de l'opposition.
ont fait défection et rejoint avec éclat les
Des rumeurs ont aussi fait état d'un attentat contre Oudaï, fils aîné de
Saddam Hussein, qui, se sentant autant menacé que son père, aurait
multiplié les subterfuges pour se protéger.
HT/jeb/jef
AFP /cr00245/291713 MAI 95
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